Un week-end ordinaire (2/2)

Voici la suite de nos pérégrinations germaniques du week-end avec le match dominical entre Cologne et Nuremberg. Au final, avec des chants, des buts, des bières, un gros délire à Dortmund, un match pas terrible mais un final euphorique à Köln, ce week-end bundesliguesque a ressemblé à beaucoup d’autres avant lui. Vivement le prochain…

Dimanche 3 avril 2011

11h30 Après avoir dignement fêté la victoire du Borussia Dortmund, on émerge péniblement du sommeil (coma ?).
12h15 On quitte notre hôtel à Dortmund, direction le centre-ville pour un déjeuner-dîner dans un fast-food.
13h03 Départ pour notre deuxième destination du week-end, Cologne et le RheinEnergieStadion.
14h18 Après un trajet sans histoire, tout juste marqué par quelques huées en passant à proximité de la BayArena de Leverkusen, nous arrivons dans les parkings du RheinEnergieStadion. Il pleut à verse.
14h29 Nous pénétrons dans l’antre du 1. FC Köln ; après les excès de la veille et avec la perspective du trajet de retour, c’est sans grand regret que nous renonçons à l’insipide Gaffel Kölsch locale.
15h14 Mon camarade de route du week-end, Dep, tombe en émoi devant les Cheerleader du 1. FC Köln.

15h27 Quarante mille écharpes se tendent puis tournoient sur le Mer stonn zo dir, FC Kölle, l’hymne du club, sans aucun doute la plus belle chanson des stades allemands, en tous les cas de ceux qui j’ai pu visiter (mais je n’ai jamais vécu d’Eisern Union à l’Alte Försterei).
15h30 L’affiche du jour, c’est Cologne – Nuremberg. Le 1. FC Köln est toujours en danger de relégation mais reste sur six victoires consécutives à domicile et peut, en cas de succès, battre un record vieux de 24 ans : celui du plus grand nombre de succès d’affilé sur son terrain dans l’histoire du club. Le FC Nuremberg fait lui partie des bonnes surprises de la saison et peut encore lorgner sur une qualification en Europa League.
15h31 La boucle est bouclée : Nuremberg était la dernière équipe de Bundesliga que je n’avais pas eu l’occasion de voir jouer cette saison. Ainsi, ton site préféré aura couvert au moins une fois toutes les équipes de première division allemande au stade dans ce championnat cette saison. Pas sûr que beaucoup de médias francophones puissent en dire autant.
15h51 Le match n’atteint pas des sommets ; la première occasion est pour l’idole locale Lukas Podolski qui ne cadre pas son coup de tête après un centre de Brecko.
15h54 On retrouve les Geissböcke à l’attaque mais cette fois le Polonais Slawomir Peszko se heurte à la bonne sortie du gardien franconien Schäfer.
16h06 Nuremberg est enfin dangereux : après une partie de billard, Jens Hegeler est en position idéale mais il tire directement sur le gardien colonais Michael Rensing.
16h12 le match dégénère après un geste revanchard du colonais Mohamad, un amas de joueurs en venant presque aux mains se forme à mi terrain, on croirait un match du FC Barcelone (l’ambiance en plus). L’arbitre M. Meyer avait voulu jouer psychologue en ne sortant pas son carton sur quelques interventions musclées en début de match, voilà le résultat. En tous les cas, Youssef Mohamad peut s’estimer heureux de s’en sortir avec un carton jaune.

16h17 C’est sur un triste 0-0 qu’est sifflée la mi-temps.
16h50 Le match est toujours aussi haché et c’est au tour d’Andreas Wolf d’échapper de peu à l’expulsion. L’entraîneur bavarois Dieter Hecking préférera sortir son capitaine pour lui éviter un deuxième carton jaune. Déjà privée de Pinola et Chandler, la défense nurembergeoise perd ainsi un troisième titulaire et laisse entrevoir des espaces béants.
16h56 Milivoje Novakovic ne parvient pas à cadrer sa reprise après un caviar d’un Lukas Podolski une nouvelle fois excellent, comme c’est généralement le cas depuis qu’il a hérité du brassard de capitaine.
17h08 Un nouvel alignement défectueux de la défense franconienne permet à trois Geissböcke de partir seuls au goal mais Peszko tente de dribbler Schäfer et se fait contrer par le gardien bavarois. On commence à s’arracher les cheveux dans les travées du RheinEnergieStadion.
17h09 Troisième et dernier changement pour Nuremberg, le Phantom Marek Mintal remplace le grand espoir Ilkay Gündogan, peu à son avantage dimanche. Du coup, Nassim Ben Khalifa, sur le banc, devra patienter pour sa deuxième apparition en Bundesliga (il a joué huit minutes contre St. Pauli début mars). Manifestement, le jeune Suisse a été bien mal conseillé : à Wolfsburg, le contingent offensif était déjà pléthorique et le club n’est pas réputé pour lancer des jeunes ; à Nuremberg, on n’hésite pas à faire confiance à la jeunesse mais le problème c’est que der Club était en plein bourre lorsque l’ancien Lausannois est arrivé et ensuite c’est dur pour un jeune de 18 ans à court de compétition de se faire sa place dans une équipe qui tourne à plein régime. Même les absence du meilleur buteur du Club de la saison dernière, Bunjaku, et du meilleur attaquant de la saison en cours, Schieber, ne lui ont pas permis d’augmenter son temps de jeu… Espérons qu’il saura faire les bons choix pour la saison prochaine.
17h13 Les vendanges continuent pour les Domstädter : cette fois, c’est Novakovic qui part seul au but mais voit son tir arrêté par le pied de Schäfer.

17h16 Il faudra un tir lointain pour revoir une action du 1. FC Nuremberg mais Michael Rensing, impérial depuis que le 1. FC Köln l’a sorti du chômage, s’interpose sur la frappe de Mintal. Sur le peu qu’il a montré dimanche, Nuremberg était indigne d’un prétendant à l’Europe.
17h20 On joue le bout du bout des arrêts de jeu : Slawomir Peszko s’échappe sur la droite, relaie avec Lukas Podolski et sert un caviar à Milivoje Novakovic seul à cinq mètres du but vide. Celle-là, le Slovène ne pouvait décemment pas la rater et il offre la victoire au 1. FC Köln à l’ultime seconde ; Nuremberg ne pourra même pas effectuer l’engagement…
17h22 C’est du délire au RheinEnergieStadion, tout le stade est debout, danse et chante. On n’a pas été emballé par la qualité du jeu, loin s’en faut, mais rien que la chanson d’avant-match et les célébrations de la victoire valaient le déplacement.
17h31 Les joueurs du 1. FC Köln achèvent leur tour d’honneur comme s’ils venaient de gagner la Ligue des Champions. Sept victoires d’affilé à domicile, ce n’était jamais arrivé dans l’histoire du club et c’est plutôt inespéré si l’on se souvient des turbulences traversées par les Geissböcke l’automne dernier. Avec notamment une humiliation 0-4 à domicile contre l’ennemi juré Mönchengladbach. Gladbach c’est justement le prochain adversaire du 1. FC Köln, dimanche prochain au Borussia-Park. Pour Lucien Favre et les siens, ce sera le match de la toute dernière chance, alors que pour les Domstädter ce sera l’occasion de faire un pas supplémentaire vers un maintien qui paraît en bonne voie.
17h51 En sortant du stade, on retrouve Sarah, notre étudiante de Leverkusen, revenue enchantée de son barbecue.
18h02 C’est le meilleur moment du week-end : on est dimanche soir, le temps est toujours maussade, on bosse tous le lendemain à 7 heures, le GPS indique qu’il reste 697 kilomètres jusqu’à Lausanne et ça bouchonne à la sortie du parking ; ça fait rêver, non ?
18h36 On est parvenu à s’extirper du parking et de l’interminable Aachener Strasse pour enfin atteindre l’autoroute.
20h15 Sarah n’a que modérément apprécié quand j’ai passé le CD de Rob Zombie dans la voiture. Du coup, elle profite de la première halte dans une station-service pour m’offrir une compilation «110% Schlager». Le retour n’a jamais paru aussi long…
00h55 Arrivée à Lausanne pour déposer mes camarades, après un trajet là aussi sans histoire, sinon deux gros orages à Karlsruhe et Freiburg qui ont un peu ralenti le rythme et un contrôle de police (!) à la hauteur de Sullens.

1h10 Retour à la maison et fin du week-end. La fatigue commence à se faire sentir, la nuit va être courte. Mais cela ne m’empêchera pas de remettre ça dans les plus brefs délais, non pas le week-end prochain, Lausanne – Servette oblige, mais le suivant pour Köln – Stuttgart et Dortmund – Freiburg et à Pâques pour Mönchengladbach – Dortmund et encore celui d’après pour Dortmund – Nürnberg…

1. FC Köln – 1. FC Nürnberg 1-0 (0-0)

RheinEnergieStadion, 49’000 spectateurs.
Arbitre : M. Meyer.
But : 92e Novakovic (1-0).
Köln: Rensing; Brecko, Geromel, Mohamad, Eichner; Jajalo, Lanig; Peszko Podolski, Clemens (68e Chihi); Novakovic.
Nürnberg: Schäfer; Judt, Wollscheid, Wolf, (63e Nilsson), Plattenhardt; Simons, Cohen (74e Mak); Ekici, Gündogan (81e Mintal), Hegeler; Eigler.
Cartons jaunes: 41e Cohen, 43e Mohamad, 43e Wolf, 56e Brecko.
Notes: Köln sans Schorch ni Giannoulis (blessés), Nürnberg sans Pinola ni Chandler (suspendus), Frantz, Schieber ni Bunjaku (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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3 Commentaires

  1. Content de voir que Podolski se réveille, tant mieux pour les supporters qui l’ont acheté !

    Par contre Favre (et Ben Khalifa) commence à prendre une image de looser.. me demande s’il a un avenir après Mgladbach, sans critiquer son job

    idée d’article : tu pourrais nous parler de la Bundesligua ou d un club ou d’un aspect particulier sous l’angle des joueurs suisse qui y joue ou qui y ont joué (là tu vas être inspiré 😉 )

  2. Aaaaaaaaahhhhhhh quel article!!!!

    Etant le copilote de Julien lors de ce fabuleux week-end, je dois dire que cela relate au millimètre près nos péripéties allemandes…Tu n’as pratiquement rien oublié… Vive la bundesligua!!!

    Et un mot pour ceux qui ne comprennent pas le sens des mots, plaisir, amitié, partage, émotions, joie…. ben je les plains gravement et je suis triste pour eux.

    Merci Mouquin pour cet bel article vivant et ce week-end. A refaire au plus vite…

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