Bundesliga 2007-2008 : bilan, partie II

La deuxième partie du bilan de cette Bundesliga 2007-2008 a des allures très suisses : le Dortmund d’Alex Frei et Philipp Degen, le Bochum de Marcel Koller, le Karlsruhe de Mario Eggimann, le Hertha Berlin de Lucien Favre, Fabian Lustenberger et Steve von Bergen et l’Eintracht Francfort de Christoph Spycher.

Borussia Dortmund (13e, 40 points, coupe UEFA)

Une nouvelle fois, Dortmund a déçu. La belle aventure de la Coupe d’Allemagne et la qualification européenne obtenue grâce à la participation à la finale ne peuvent occulter une saison médiocre, passée à batailler dans le ventre mou du classement. Une campagne de transfert ratée, des blessures en cascade (à commencer par celle d’Alex Frei), les choix parfois incompréhensibles de l’entraîneur Thomas Doll et son incapacité à imposer un système de jeu digne de ce nom expliquent ces difficultés. Les attaquants se sont montrés d’une consternante maladresse devant le but, alors que la défense et le gardien (notamment le trio Kovac-Wörns-Weidenfeller) ont multiplié les bourdes. Bref, une saison à oublier au plus vite, ce d’autant plus que les fans du BVB n’ont même pas pu se consoler avec un succès dans le Revierderby puisque le Borussia a perdu deux fois contre Schalke.
Top-Spieler : Florian Kringe
Lors de l’assemblée générale du club en novembre, les dirigeants dortmundois ont des mauvaises nouvelles à annoncer, des résultats pitoyables et des comptes dans le rouge. Pour calmer la grogne des supporters, ils annoncent le prolongement du contrat de Florian Kringe, qui avait été pressenti à Brême. Toute la salle se lève, oublie les mauvaises nouvelles et se fend d’une formidable ovation. Kringe, épisodique capitaine du BVB, c’est le genre de joueur apprécié dans la Ruhr, limité techniquement mais très généreux dans l’effort. Mais certainement pas le genre de joueur qui permettra au Borussia de retrouver les sommets.
Flop-Spieler : Nelson Valdez
Autant c’était difficile de dégager un Top-Spieler, autant j’avais l’embarras du choix pour le Flop-Spieler. J’ai finalement opté pour Nelson Valdez, qui n’a pas plus convaincu lors de sa 2e saison au Westfalenstadion que lors de la 1ère. Trois buts en deux ans, c’est peu pour un attaquant étranger. Et pourtant, le Paraguayen a largement eu sa chance mais, à force de rater l’immanquable, il a fini par être pris en grippe par le public du BVB.

La révélation : Mladen Petric
C’est l’une des rares satisfaction dortmundoise de la saison. L’ancien bâlois a su muscler son jeu pour s’aguerrir au rythme et à l’engagement supérieurs de la Bundesliga. Engagé pour évoluer en 10, il a rapidement été repositionné en attaquant de pointe avec le départ de Smolarek et la blessure de Frei. Auteur de 13 buts, le Croate a été surnommé «der Zauberer», le magicien, et suscite pas mal de convoitise.

VfL Bochum (12e, 41 points)

La belle aventure continue pour le VfL Bochum. Comme l’an passé, le petit club de la Ruhr a assuré son maintien très tôt dans la saison et a devancé son grand voisin Dortmund. L’exploit est de taille car les moyens sont limités et l’effectif modeste (l’ex-Saint-Gallois Imhof a souvent été titulaire). Beaucoup de perspicacité dans les transferts, une excellente organisation et une solidarité sans faille ont permis aux Bochumer de faire oublier le départ de leur buteur vedette Gekas. Et de démentir ainsi l’adage selon lequel la 2e saison à l’échelon supérieur est toujours plus dure que la première.
Top-Trainer : Marcel Koller
C’est l’homme clé des succès bochumois. A tel point qu’il cumule les fonctions d’entraîneur et de manager depuis le départ du directeur sportif Stefan Kuntz. Comme à Saint-Gall, Marcel Koller propose un jeu simple mais efficace et parvient à mettre en valeur des footballeurs aux références improbables.

Flop-Spieler : Tommy Bechmann
L’attaquant danois menait le classement des buteurs après deux journées et trois buts inscrits. On en faisait le successeur de Gekas. Trente-deux matchs plus tard, son compteur est bloqué à cinq petits buts. A 27 ans, Tommy Bechmann a peut-être laissé échapper sa dernière chance de s’imposer en Bundesliga et s’en ira jouer à Freiburg en Zweite Liga la saison prochaine.
La révélation : Stanislav Sestak
Celui qui a fait oublier Fanis Gekas, c’est lui : Stanislav Sestak, un peu moins prolifique (13 buts) que le Grec la saison passée mais au jeu beaucoup plus complet. Passeur, buteur, rapide et créatif, ce Slovaque de 25 ans n’était jamais sorti de son pays jusque là. Il s’est affirmé comme l’un des meilleurs joueurs de la Bundesliga.

SC Karlsruhe (11e, 43 points)

Le néo-promu a constitué la grande surprise de la saison. Après 22 journées, les Badener étaient encore 5e et européens. Avec une équipe qui n’avait pourtant rien d’un foudre de guerre. Une fois le maintien acquis, et aussi après l’annonce du départ en fin de saison, des deux éléments clés que sont Hajnal et Eggimann, le KSC est un peu rentré dans le rang, terminant le championnat en roue libre. Néanmoins, avec deux premiers tiers de saison euphoriques, un jeu souvent enthousiasmant, un stade presque toujours plein et un maintien acquis haut la main, le saison de Karlsruhe est une magnifique réussite. Surtout lorsque l’on connaît le sort funeste des deux autres néo-promus.
Top-Spieler : Tamás Hajnal
Après une saison 2006-2007 moyenne en 2. Liga sous les couleurs de Kaiserslautern, on doutait de la capacité du Hongrois à faire oublier le départ de Giovanni Federico à Dortmund. Et pourtant, le petit meneur de jeu a réussi un premier tour éblouissant. Tour à tour buteur et passeur de génie, il s’est hissé à la hauteur des plus grands techniciens de la Bundesliga, les Van der Vaart, Diego et autres Ribéry. Son 2e tour a été un peu moins brillant, notamment après s’être engagé avec Dortmund pour la saison prochaine, mais il demeure l’une des bonnes surprises de la saison.
Flop-Spieler : Edmond Kapllani
Deuxième meilleur buteur de la 2. Liga la saison dernière, l’Albanais a découvert l’angoisse du buteur qui ne trouve plus le chemin des filets. Maladroit et malchanceux en début de saison, Edmond Kapllani a vite perdu la confiance et sa place de titulaire. Il a dû attendre la 30e journée pour enfin retrouver la joie de marquer un but.
La révélation : Mario Eggimann
Le Suisse découvrait la Bundesliga, il s’est affirmé comme un défenseur majeur en Allemagne. Cinq fois buteur sur balles arrêtées, il a brillé par son sens du placement, même si la charnière centrale qu’il formait avec l’irascible Maik Franz a parfois manqué de mobilité. A l’image de toute l’équipe, le capitaine du KSC a un peu perdu pied en fin de saison (après avoir signé à Hanovre).

Hertha BSC Berlin (10e, 44 points, Coupe UEFA)

Certains prédisaient la relégation au Hertha Berlin de Lucien Favre après l’hémorragie subie l’été dernier. Avec une 10e place, un maintien acquis haut la main et, cerise sur le gâteau, une place UEFA grâce au fair-play, le bilan est plus que satisfaisant pour l’Alte Dame. Au plan du jeu, le Hertha minimaliste et prudent du 1er tour nous a parfois laissé sur notre fin. Il y a eu un peu plus de panache au 2e tour, malgré un long passage à vide causé par l’absence de l’indispensable Pantelic. Il faut dire que les incessants brassages dans l’effectif n’ont pas permis à Lucien Favre de vraiment travailler dans la durée comme il l’affectionne. Néanmoins, quelque chose d’intéressant est en train de se construire dans la capitale et cette qualification européenne inespérée est un signe d’encouragement.
Top-Spieler : Marko Pantelic
A Berlin, l’attaquant serbe a enfin trouvé un cadre dans lequel peut s’épanouir son immense talent. Beaucoup plus disposé à se mettre au service de l’équipe que par le passé mais toujours aussi imprévisible pour l’adversaire, Pantelic a porté sur ses épaules l’essentiel des expectatives offensives berlinoises cette saison. La moyenne des notes attribuées par le magazine Kicker le désigne comme meilleur attaquant de la Bundesliga, devant Luca Toni ! A 29 ans, Marko est au sommet de son art et je m’en réjouis car il y a eu peu de joueurs qui nous ont fait rêver comme lui dans le championnat suisse ces dix dernières années.
Flop-Spieler : Mineiro
Vainqueur de la Copa America avec l’équipe du Brésil, Mineiro aurait dû être l’un des moteurs de cette équipe berlinoise en pleine reconstruction. Orphelin de son compère Gliberto, parti à Totenham durant l’hiver, le Brésilien a peiné à assumer ce rôle et a même été quelquefois relégué sur le banc. Ce qui fait un peu tache pour un joueur de la Seleçao.
La révélation : Fabian Lustenberger
Le départ du jeune Helvète avant même de s’être imposé en Suisse avait suscité pas mal de scepticisme. Encore un qui va se retrouver en équipe réserve, entendait-on généralement. Mais c’était oublier qu’à Berlin, Lustenberger retrouvait un entraîneur qui n’a jamais hésité à lancer des jeunes. Après  un mois d’adaptation, le Lucernois a fait ses premières apparitions, puis s’est imposé comme titulaire à part entière. Demi défensif, il se cantonne pour l’instant dans un jeu sobre et sans grande prise de risque. Mais il a montré, lorsqu’il a été aligné sur le côté, une force de percussion certaine et, à 21 ans, possède encore une belle marge de progression. Avec Gelson, Inler, Dzemailli, Djourou et Lustenberger, la Suisse est très bien fournie pour les prochaines années dans l’axe du milieu de terrain. A priori, on ne va pas avoir besoin de rappeler Georges Bregy.

Eintracht Francfort (9e, 46 points)

A l’heure du décompte final, on nourrit sans doute quelques regrets à Francfort de ne pas avoir décroché une place européenne. Car, aux trois quarts de la saison, l’Eintracht était encore en course pour l’UEFA avant de céder sur la fin (4 points lors des 7 dernières journées). Néanmoins, compte tenu de l’effectif à disposition, j’estime que SGE peut être pleinement satisfait de sa saison, passée quasi exclusivement dans la première moitié du classement. Car le contingent est davantage besogneux que talentueux. Mais l’Eintracht compense ses limites techniques par beaucoup d’enthousiasme et de volonté, réussissant quelques remontées spectaculaires. Après avoir plusieurs fois fait l’ascenseur entre 1ère et 2e division, l’Eintracht va entamer sa 4e saison dans l’élite. Le club s’est stabilisé et est en train de mettre en place des choses intéressantes dans la capitale économique allemande : un stade magnifique, un public fidèle et bouillant, un entraîneur compétent, un effectif stable et la signature de contrats longues durées avec des jeunes talentueux (Caio, Fenin).

Top-Trainer : Friedhelm Funkel
Difficile de sortir un joueur du collectif francfortois. Rendons donc hommage à l’entraîneur Funkel qui tire sans doute le meilleur parti des moyens à disposition. Après une belle carrière de joueur en Bundesliga, Friedhelm Funkel a fêté cinq promotions en Bundesliga avec Uerdingen (2), Duisburg, Cologne et Francfort (et aussi trois relégations…). Cela en fait un entraîneur très convoité mais il devrait rester à Francfort.
Flop-Spieler : Naohiro Takahara
Le Japonais avait suscité bien des attentes à son arrivée en Hesse. Après une première saison honorable en 2006/2007, l’ancien joueur d’Hambourg a connu une partie liminaire de championnat difficile cette année. Souvent remplaçant, il a décidé de mettre un terme à son aventure allemande et de rentrer au pays à Noël.
La révélation : Martin Fenin
Arrivée cet hiver à Francfort, ce jeune international tchèque a connu des débuts tonitruants en Bundesliga : quatre buts pour ses deux premiers matchs ! Objet de passablement de sollicitations, Martin Fenin a eu un peu plus de difficultés à confirmer et à gérer sa notoriété naissante. Il n’empêche, ce jeune homme est bourré de talent et il faudra s’en méfier à l’Euro. Son jeu peut poser beaucoup plus de problèmes à Senderos et Müller qu’un Jan Koller ou un Milan Baros.

 

Écrit par Julien Mouquin

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3 Commentaires

  1. Merci pour ces articles sur la Bundesliga. Très plaisants à lire, car bien écrits.
    Concernant Dortmund, ils ont vraiment eu de la chance davoir eu Petric, car il a fait le boulot qua fait Frei lan passé, cest à dire remonter un peu léquipe.
    Et concernant Hajnal et Eggimann, cest amusant de voir que tu précises quils ont moins bien joué après avoir signé ailleurs.^^

  2. Eintracht jouera la saison prochaine dans la neue Bundesliga drei grace a une victoire facile devant 22000 personne a la hamburger strasse contre Borussia Dortmund 2 splendide magnifique viva Eintacht PS pour le sphotos du match une seule adresse http://www.eintracht.com eintracht eintracht eintracht eintracht eintracht eintracht voila ca cest fait et maintenant que la Suisse nous gagne ste euro.ahhhahahhhahhahahhahhhahahhahha

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