On n’apprend pas au vieux singe…

On n’a de cesse de le répéter, l’expérience est une composante importante au moment de forger ses succès en Coupe d’Europe. Le match nul 0-0 de Bâle au Portugal contre Vitoria Guimarães – oui, oui, nous parlons bien de Ligue des Champions – a apporté une preuve de plus allant dans ce sens. Sur son banc, Christian Gross avait le sourire. Rien de plus normal, après le coup qu’il a joué aux Portugais.

Il faut se replonger un instant dans le parcours du Pélican cervical pour comprendre ce qu’il s’est réellement passé sur la pelouse du Dom Alson Henriques. Un beau jour perdu au milieu des années 90, le Zurichois confie les buts de son Grasshopper à un certain Pascal Zuberbühler. Très rapidement, le géant thurgovien se révèle comme étant une brêle, ce qui le propulse très logiquement en équipe de Suisse.

Costanzo dans la lignée

Après un passage historique à Tottenham, Gross signe au FC Bâle, avec le succès que l’on sait. Lors de la fantastique campagne de Ligue des Champions durant laquelle, ne l’oublions pas, les Rhénans ont régaté avec les grandes formations du continent, le Pélican cervical s’appuie à nouveau sur Zubi. A raison, puisque le portier se met en mode Pfadi Winterthour et réalise plusieurs miracles sur sa ligne. Toujours dans son style caractéristique, c’est-à-dire en fermant les yeux pendant ses interventions.
Tout ceci pour dire que Christian, les gardiens nuls, il connaît. C’est même avec eux qu’il a écrit les plus belles lignes de son palmarès. Pourquoi donc changer de manière de procéder ? On a beau nous expliquer qu’après des débuts en Suisse difficiles, Franco Costanzo a prouvé sa valeur, qu’il est un très bon gardien et qu’il apporte beaucoup au FCB. Je vous engage à aller voir Bâle à l’entraînement un matin et à vous focaliser sur l’Argentin. Je vous le jure, c’est bon pour le moral !

Le premier est malin, le second est maladroit

Trois gardiens

Mais les carences de son gardien ne font aucunement peur à Gross. Bien au contraire. Habitué qu’il est de ce genre de situations, l’expérimenté entraîneur rhénan a trouvé la parade contre Guimarães : il a aligné trois gardiens ! Un – Costanzo – dans les buts avec des gants et deux – Gelabert et Marque – camouflés, avec le même maillot que les joueurs de champs, histoire de tromper l’adversaire.
Comme il a toujours un tour dans son goitre arrière, Gross a même visiblement obtenu une dérogation de l’UEFA pour autoriser ses deux aides-portiers à jouer des mains. Un coup de maître, puisque leurs interventions des 31e et 33e minutes ont été décisives. Non, vraiment, Christian est un grand entraîneur. Avec son expérience, Bâle a de très bonnes chances de disputer la phase de groupe de la Ligue des Champions. Tant mieux pour les Rhénans, pour le football suisse et pour nous, public trop souvent privé de matches attractifs (sauf lors des Lucerne-Aarau).

Vitoria Guimarães – Bâle 0-0

Dom Alfonso Henriques, 21 452 spectateurs.
Arbitre : Gilewski (Pol).
Guimarães : Nilson; Andrezinho, Gregory, Moreno, Luciano; João Alves, Flavio; Marquinho (46e Carlitos), Fajardo (61e Jean Coral), Desmarets; Douglas (76e Roberto).
Bâle : Costanzo; Zanni, Abraham, Marque, Safari; Huggel; Carlitos (87e Rubio), Ergic, Gelabert, Stocker (72e Perovic); Derdiyok (80e Mustafi).
Notes : Guimarães sans Nuno Assis, Lionn, Sereno, Luis Filipe et Rafael (blessés), Bâle sans Gjasula, Streller, Edurado (blessés) ni Hodel (pas convoqué).
Cartons jaunes : 21e Stocker. 33e Douglas. 58e Flavio.

Écrit par Psyko Franco