Un «Big-Four» déjà connu

Au début du toujours très utile 5e tour, la hiérarchie semble bien établie dans le haut du classement de LNB, mais pas nécessairement au niveau des équipes qui le compose. L’antichambre de l’élite vivote toujours dans un anonymat circonstancié avec son lot de scandales: Olten chipant les méthodes lausannoises en engageant des rentiers à tour de bras, Ajoie qui se permet de gagner matchs sur matchs avec une équipe en toc, Sheehan qui reste en fonction malgré un bilan bien moisi.

¢ierre en sursis…

On a finalement de quoi pavoiser du coté des dirigeants du Titanic Sierrois grâce à un sauvetage éclair devant la juge des faillites et à des journées portes-ouvertes fort réussies pour 500 Oltenois avides de gaspiller des milliers de francs en v(a)in. Une excellente nouvelle en amenant une autre, Sylvio Caldelari a enfin réussi à remplir quelque chose: pas le CCP du Club mais plutôt la salle Omnisport de Sierre pour la saucissonade géante organisée pour 500 disciples de Madoff pressés de venir renflouer les caisses percées du club. Apparemment, Jean-Daniel Epiney avait gracieusement promis de payer les boissons de la soirée mais il aurait coquinement laissé l’ardoise en partant. Qu’on se rassure pourtant car les alertes auditeurs des comptes sierrois sont sur le coup et tout devrait rentrer dans l’ordre d’ici quatre à cinq ans. Bilan de la semaine: une visite chez le juge, 42 interviews à Canal 9, 3 révisions comptables, mais point de points sur la glace et une belle raclée en bonus au KEK de Küsnacht.
Crosse d’Or : Alain Bartlome. Déjà deux buts pour son «nouveau» club. Les Red Ice au secours des Dark Sun, on aura bien tout vu…
Crosse de Plomb : Matthys Silas. Un but et un assist offert à Cormier par le portier sierrois et ce dans les 34 secondes initiales de jeu face à Olten. Le concept de portes ouvertes aurait pu être expliqué plus clairement au jeune Sierrois.

La semaine du HC Viège

N’en déplaise aux grands et dogmatiques planificateurs de la future «grande» patinoire valaisanne en terre d’outre-Raspille, le HC Viège s’est queuté pour la deuxième fois de la saison face aux méprisables Red Ice de Martigny, ville pourfendue pour sa tradition de non-hockey… malgré la création de son club en 1939. Il faut dire que la tactique de Zeiter de venir casser le top-scorer adverse peut fonctionner face aux novices des Red Ice mais on ne la fait pas à ce vieux briscard de Desmarais qui sait plonger avant de se faire castagner. Toutefois, après avoir oublié de collectionner des points depuis le début janvier (trois défaites de rang), les disciples d’un hockey de bandes et de caresses par derrière sont partis chiper les trois points du coté de Malley. Il faut dire que les Lausannois avaient lamentablement tenté le remake de leur match course-poursuite contre les Chaux-de-Fonniers mais cette fois, ils avaient lu le mauvais scénario car les Dolana, Brunold et consorts ont passé l’épaule dans les cinq dernières minutes de ce match. Probablement des points critiques pour l’ensemble viégeois afin d’accéder aux play-off, quoique tout est possible en hockey comme dirait notre inénarrable PAD.

Crosse d’Or : Dominique Forget. 63 points en 41 matchs, balaise quand même.
Crosse de Plomb : Domenico Pittis pour toute son œuvre au Forum jeudi passé. Fernando Heynen étant toujours absent, il fallait bien qu’un joueur prenne le relai pour confirmer l’étiquette «fair-play» des hommes de Zeiter.

Un Red Ice pas (encore) dans le rouge

Bien remis en confiance après leurs 3 matchs/7 points face à des adversaires directs (La Tchaux et Visp) et ce pour éviter les vacances de début février, les joueurs de Malgin ont rechuté de manière prévisible face aux buveurs de Damassine qui viennent juste d’aligner neuf victoires d’affilée en Championnat. Faut dire qu’avec un power-play aussi efficace qu’une Widmer-Schlumpf au Conseil Fédéral et une reluctance à tirer aux buts «juste» pour voir ce que ça fait, les Octoduriens font vraiment mal à voir dans les situations spéciales. Ajouté à cela le départ malplacé de McMurchy pour aller taper des play-out assurés avec le HC Biou, on peut pas dire que les Red Ice constituent le pari du siècle pour accéder aux play-off. Avec les Lionceaux, les Requins et les pommes de Thurgovie au menu ces dix prochains jours, Rolf Portmann et les siens devront impérieusement faire mieux que les skieurs suisses au pied du mur, sinon ça pourrait gronder sec autour du Forum.
Crosse d’Or : Rémy Rimann. Pas pour la première fois cette saison, le petit numéro 13 des Red Ice a marqué au moment où ça comptait vraiment en allant gagner à lui seul la série de penaltys contre Viège (1-0). Equipe de France comme récompense? Et dire que certains brillants cerveaux lausannois l’avait jugé bien trop petit pour pouvoir jouer en LNB…
Crosse de Plomb : Ryan McMurchy. Désolé mais ce n’est pas correct de quitter son club aux portes des play-off, spécialement suite à ses 10 matchs de suspension auto-flagellés et ses déclarations «Don Juanesque» pour les fans des Red Ice. Petite pensée utile pour le Canadien: «Quand on sait pas d’où l’on vient, on sait pas forcement où l’on va…»

Si près de loin mais loin d’être prêts

Comment passer de l’euphorie à la léthargie en moins de 48 heures? A Lausanne, tout est possible. Surtout Vendredi soir. La plus grosse affluence de la saison (7014) coïncide avec le plus gros public de la soirée en Suisse, devant les 6700 spectateurs de Fribourg-Berne, sans parler des autres patinoires. Dans cette fade LNB, c’est encore ce qui se fait de moins pire pour rythmer un tant soit peu les 50 matchs de préparation avant les choses sérieuses. Pour l’heure, c’est à nouveau la crise à Lausanne ! Adieu veaux, vaches, enfants et rêves de titre et de promotion. Alston est redevenu un boulet inutile aux yeux des nombreux directeurs sportifs en herbe peuplant les travées de Malley. Du côté de l’archifavori du championnat, le parcours des chatons lausannois fait rêver: une branlée mémorable récoltée dans l’antre des Souris, une victoire à l’arrache contre un HCC en piteux état mais qui, comme d’habitude, jouait le match de sa vie, avant de subir une méchante déconfiture contre Viège. Avec 18 buts encaissés lors de ses trois dernières sorties, la muraille défensive du LHC fait d’ores et déjà saliver les trios les plus redoutables de la ligue.
Au niveau du rendement salaire offert/préstations obtenues, les starlettes lausannoises font très fort. Avec des noms comme Déruns, Genoway, Huet, Conz, Setzinger, Helfenstein et on en passe, Lausanne réussira donc l’énorme exploit de ne pas finir en tête du championnat régulier avec un effectif tel que celui-ci. Il est vrai, le LHC compte beaucoup d’éclopés parmi les noms cités, le problème se situant également là: au-delà des théories sur le recrutement de joueurs à la fragilité physique déjà discutable, il faut plutôt se pencher sur la préparation physique des autres joueurs prétendument valides. Avoir autant de blessés à ce stade de la saison témoigne d’un sérieux problème qui ne peut être imputé qu’au malheureux hasard qui frappe chaque fois un LHC miné par la poisse. Finalement, cette équipe possède-t-elle le caractère – le cœur est déjà pris par les formations de l’arc jurassien – nécessaire pour ne pas sombrer une nouvelle fois? Certainement pas au vu du produit qui est actuellement présenté sur la glace.

Crosse d’Or : Colby Genoway. En l’absence de Setzinger, le Manitoban survole cette LNB. Lui aussi bâti en carton, on n’ose même pas imaginer les conséquences si le top-scorer du LHC se retrouve sur les plots.
Crosse de Plomb : Devant l’impossibilité de nommer un défenseur en particulier, tapons plutôt sur Déruns. Sévère? Peut-être. Provocateur? Assurément. Déruns a suscité les envolées dithyrambiques les plus phénoménales suite à ses premiers coups de patin sous le maillot lausannois. Reconnaissons que le Neuchâtelois n’est plus que l’ombre de lui-même depuis qu’il a superbement déguillé son compère autrichien – encore une spécialité toute lausannoise.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch