Mönchengladbach rate son retour dans l’élite

Trahi par les erreurs de son gardien et le manque de réussite de ses attaquants, le Borussia Mönchengladbach a concédé la défaite pour son retour en Bundesliga face à Stuttgart (1-3). Sans être géniaux, les Souabes ont su profiter des largesses adverses pour lancer idéalement leur saison.

Après Gelsenkirchen, notre week-end inaugural de Bundesliga se poursuit à Mönchengladbach. Ce seront les deux destinations les plus exotiques de mon été (enfin, à part Bavois bien sûr), ça fait rêver, non ? «Tu es parti cet été ?» «Ouais, à Gelsenkirchen et Mönchengladbach». Cela en jette quand même plus que Saint-Tropez, la Costa Brava ou Pékin.

Le Borussia-Park

C’est un événement de plus en plus rare : je découvre un stade allemand que je ne connaissais pas, le Borussia-Park. C’est une superbe enceinte de football de 54’000 places, avec deux anneaux, des supporters proches du terrain et un kop imposant dans la Nordkurve. Et pourtant, ce magnifique stade n’avait même pas été retenu pour la Coupe du Monde 2006, tant la Rhénanie du Nord–Westphalie regorge d’enceintes de cette envergure. Et dire que nous, on a accueilli l’Euro à la Praille et au Letzigrund ! La découverte d’un nouveau stade en Allemagne implique bien entendu la découverte d’une nouvelle bière, en l’occurrence la Jever. Verdict ? Mitigé, mais elle mériterait d’être retentée dans un contexte plus favorable qu’un lendemain d’hier avec la perspective de 730 kilomètres d’autoroute pour regagner la mère patrie après la fin du match. Quant à l’ambiance, elle est magnifique, on s’y attendait un peu, on savait qu’on allait dans une terre de foot. Celui qui a dû être surpris, c’est Jean-Sébastien Jaurès, le transfuge d’Auxerre, ça change de l’Abbé-Deschamps et du championnat de France.

De retour à la maison

Il y a douze mois presque jour pour jour, j’assistais au 1er match de Mönchengladbach en 2. Liga après la relégation, c’était à Kaiserslautern. Un an plus tard, la boucle est bouclée, je suis là pour le retour des Fohlen dans l’élite après une saison rondement menée ponctuée d’un titre de champion de 2e division. Le retour «zu Hause», comme le clament les t-shirts portés par les fans de Gladbach. Le voisin Bayer Leverkusen a acheté une pleine page dans le programme de match pour féliciter les Fohlen pour leur promotion et leur souhaiter bonne chance pour la nouvelle saison. Il est vrai que les deux clubs ont en commun de ne pas trop aimer le FC Cologne (qui le leur rend bien). Voilà qui promet quelques chauds derbies dans la région.

Ludovic Magnin sur le banc

Pour ce premier match, le Borussia reçoit le VfB Stuttgart de Ludovic Magnin. Enfin, de Ludovic Magnin, c’est un bien grand mot car le Vaudois est resté sur le banc. On avait pourtant cru comprendre que Ludo avait reçu certaines garanties en prolongeant son contrat mais Arthur Boka est toujours là et les deux joueurs semblent donc encore et toujours condamnés à se partager leur temps de jeu. Faudra que tu nous expliques, Jean-Claude ! Même si l’Ivoirien n’a pas été bon du tout au Borussia-Park, ce n’est jamais très favorable de débuter une saison sur le banc, alors que l’équipe remporte un succès probant en déplacement.

Ça démarre fort

Le match débute tambour battant : après sept minutes, déjà trois occasions nettes mais ni Marin, ni Friend, seul devant Lehmann, ni Gomez n’ont cadré leur frappe. Par contre, Thomas Hitzlsperger lui ouvre le score d’un missile à 25 mètres qui passe curieusement sous le ventre du gardien des Fohlen Heimeroth. Le portier n’est pas le seul à blâmer sur le coup, la défense aurait dû savoir qu’il ne faut surtout pas laisser tirer Hitzlsperger, il n’est pas surnommé the Hammer pour rien. Pour son retour en Bundesliga, Jens Lehmann prouve qu’il a de beaux restes en étant vite au sol pour détourner une frappe de Matmour qui avait le poids de l’égalisation. Au lieu de 1-1, cela allait être 0-2 sur un centre en retrait d’Osorio et une reprise de Marica qui passe à nouveau sous le bras d’Heimeroth.

Inefficace

On croirait revoir le Mönchengladbach relégué d’il y a deux saisons, une équipe qui fait jeu égal avec ses adversaires mais se montre totalement inefficace devant le but. Ainsi, le Canadien Rob Friend échoue à deux reprises seul devant Lehmann, alors que Boka sauve sur la ligne devant Alberman. Il y a quand même une différence avec l’équipe 06-07 : à l’époque les Fohlen possédaient un excellent gardien, l’Américain Kasey Keller. Tandis que là, le malheureux Christoph Heimeroth voit encore sa responsabilité lourdement engagée sur le 0-3. A la base, il y a un ballon bêtement perdu par Marin, qui a oublié de servir Matmour, seul à droite, le contre fuse et Mario Gomez triple la mise dans un angle impossible.

Cinq minutes d’espoir

Mönchengladbach va tout de même s’autoriser quelques minutes d’espoir à l’heure de jeu. Pour son quatrième duel avec Lehmann, le Canadien Friend va enfin parvenir à glisser le ballon au bon endroit. Quelque peu éteint depuis le 0-3, le Borussia-Park se réveille et pousse. Gladbach monopolise le ballon, Stuttgart est aux abois et Marin est tout près de ramener son équipe à une longueur. Mais cela ne dure pas ; les Souabes parviennent à reprendre le contrôle du ballon et de jeu pour s’offrir une fin de match plutôt tranquille. Il est vrai que le jeu du Borussia manque de créativité ; le concept de la longue balle en profondeur ne peut pas marcher chaque fois. Il n’y a guère que le lutin Marko Marin (19 ans) qui a amené un peu de fantaisie. Celui-là, lorsqu’il sera plus efficace devant le but et qu’il donnera de temps en temps le ballon à ses partenaires, il est appelé à devenir l’une des stars du foot germanique.

Réaction attendue

Gladbach n’a pas démérité mais un match de foot, cela se gagne ou se perd devant les deux buts. Et il est difficile de prétendre à quoi que ce soit en étant aussi maladroit en attaque et en faisant autant de cadeaux défensifs à l’adversaire. A corriger dès samedi prochain avec un déplacement sur le terrain d’un autre promu, Hoffenheim, qui a lui parfaitement réussi son entrée en matière dans sa nouvelle catégorie de jeu. Quant au VfB Stuttgart, il entame idéalement son championnat, surtout qu’il n’est jamais facile de débuter par un déplacement chez un néo-promu. Je n’ai toutefois pas été totalement convaincu par la prestation des Souabes, qui ont concédé beaucoup d’occasions et auraient pu se mettre en difficulté pour n’avoir pas concrétisé leurs chances de quatrième but. Et le nouveau meneur de jeu tchèque du VfB Jan Simak (ex-Jena) n’a pas donné l’impression d’avoir trouvé sa place sur le terrain. Bref, il faudra revoir Stuttgart contre des adversaires un peu moins complaisants que ne l’ont été Heimeroth, Friend et consorts pour déterminer ses réelles possibilités dans cette nouvelle saison.

Borussia Mönchengladbach – VfB Stuttgart 1-3 (0-3)

Borussia-Park, 47’028 spectateurs.
Arbitre : M. Fandel.
Buts : 15e Hitzlsperger (0-1), 26e Marica (0-2), 44e Gomez (0-3), 60e Friend (1-3).
Mönchengladbach : Heimeroth ; Ndjeng, Daems, Brouwers (79e Colautti), Jaurès ; Paauwe, Alberman (79e Svärd) ; Matmour, Rösler (31e Baumjohann), Marin ; Friend.
Stuttgart : Lehmann ; Osorio, Delpierre, Tasci, Boka ; Hilbert (89e Lanig), Pardo, Simak (67e Bastürk), Hitzlsperger ; Marica (74e Khedira), Gomez.
Cartons jaunes : 20e Rösler, 31e Boka, 53e Alberman, 65e Simak, 84e Matmour.
Notes : Gladbach sans Lamidi, Gohouri, Coulibaly, Schachten, Neuville, Levels, Kleine ni Voigt (tous blessés), Stuttgart sans Boulahrouz, Cacau ni Pischorn (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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