Après deux journées de championnat, une seule équipe a réussi le parcours sans faute : le surprenant néo-promu Hoffenheim. Cela ne durera pas mais l’histoire de ce village de 3300 habitants qui dame le pion aux ténors de la Bundesliga n’est pas banale.
Je nourris des sentiments assez ambivalents sur ce club d’Hoffenheim : d’un côté, j’ai toujours réprouvé ce genre de club de campagne qui surgissait artificiellement au plus haut niveau par la seule volonté d’un mécène fortuné, en l’occurrence l’industriel et milliardaire Dietmar Hopp, ancien joueur du club lorsque celui-ci évoluait encore dans les ligues amateurs. D’un autre côté, il faut reconnaître que toute une région se mobilise derrière ce club qui l’an passé jouait dans un stade de 6300 places. Samedi, pour son premier match à domicile, en exil à Mannheim en attendant la construction d’un nouveau stade pour le printemps 2009, Hoffenheim a réussi à remplir les 26’300 places du Carl-Benz Stadion.
La jeunesse au pouvoir
Et puis, les millions de Dietmar Hopp ne sont pas dépensés à tort et à travers mais au service d’une politique sportive intelligente qui repose essentiellement sur des jeunes joueurs. Après la promotion, on pensait que le TSG 1899 allait casser la baraque sur le marché des transferts mais le joueur le plus connu à débarquer à Hoffenheim était Andreas Beck, quatrième latéral à Stuttgart derrière Magnin, Boka et Osorio.
Pour l’instant, cette politique paie avec cette place de leader, malgré l’absence du meilleur atout offensif du TSG, Chinedu Obasi, qui brillait à Pékin avec le Nigéria. Il a été parfaitement remplacé par le Bosniaque Vedad Ibisevic, auteur du but de la victoire samedi contre Mönchengladbach (1-0) et actuel meilleur buteur de la ligue avec trois réussites. Eren Derdiyok, dont Hoffenheim tente de casser le contrat à Bâle, pourrait également venir étoffer le contingent offensif du petit poucet du championnat allemand. Pour l’instant, Hoffenheim n’a battu «que» les modestes Cottbus et Gladbach, il sera intéressant de le voir contre des adversaires plus redoutables, à commencer par Leverkusen samedi.
Hertha rate le coche
Le Hertha Berlin aurait dû partager la tête du classement avec Hoffenheim. L’Alte Dame a outrageusement dominé le faible Bielfeld, s’est créé une kyrielle d’occasions, a ouvert le score sur un lob subtil de Pantelic mais a concédé le nul (1-1) sur une énorme roue libre du Brésilien Kaka (sur le coup, on ne risquait pas de le confondre avec celui du Milan AC), qui a permis à Wichniarek d’inscrire son 3e but de l’exercice.
Le Wolfsburg de Magath et Benaglio n’a pas encore trouvé sa stabilité défensive : les Wölfe étaient menés 2-0 à Bochum, entre autres sur un but en net position de hors-jeu, avant de revenir à 2-2, grâce notamment au Turc Mahir Saglik. Ce joueur de 25 ans, roi des buteurs en Regionalliga la saison dernière, pourrait être l’une des révélations de la saison. Sur la fin, Bochum a inscrit un 3-2 qui a été annulé, cette fois pour un hors-jeu inexistant.
Match au sommet sans vainqueur
Outre Dortmund – Bayern, le choc du jour, c’était Werder Brême – Schalke 04. Les deux clubs ont en commun d’avoir terminé les deux derniers championnats sur le podium et d’avoir acquis un Péruvien durant l’été. Seul celui du Werder, Pizarro, était aligné, celui de Schalke, Farfan, étant toujours blessé. Cela n’a pas empêché les Knappen de dominer la 1ère mi-temps, menaçant notamment Tim «sortie dans le vide» Wiese sur chaque balle arrêtée. Mais c’est le Werder qui a ouvert le score sur une action limpide avec un débordement de l’ancien Knappen Özil, une feinte de Rosenberg et une reprise de Frings. Schalke a obtenu une égalisation méritée en fin de match. Sur corner évidemment, après un renvoi de Wiese et une reprise de Westermann.
Hambourg chanceux
Mladen Petric a réussi ses débuts au SV Hambourg : introduit à la 72e, le Croate s’est fait l’auteur de la remise qui a permis à Mathijsen d’inscrire le 2-1 décisif à la 90e face à Karlsruhe. Contre un adversaire qu’il avait dominé 7-0 en mai dernier, le HSV n’a guère convaincu et remporte un succès chanceux, le corner amenant le but victorieux n’ayant pas lieu d’être. Battus 3-0 en ouverture de saison, Hannover 96 et Cottbus ne se sont pas vraiment rachetés avec un pauvre 0-0 qui a provoqué l’ire de l’AWD Arena. Pour l’Energie, ce n’est pas au mauvais résultat, c’est avec ce genre de match qu’elle assurera son maintien. Comme d’habitude. En revanche, pour l’ambitieux Hanovre, très actif, sur le marché des transferts cet été, la cote d’alerte est déjà atteinte. Le Bayer Leverkusen s’est lui bien repris après sa défaite initiale contre Dortmund en s’imposant 2-0 sur le terrain d’un très pâle Stuttgart. Les Rheinländer ont largement dominé les débats, profité d’une double bévue de Boka et Lehmann pour ouvrir le score, avant d’assurer le coup sur un missile de Gekas.
Kaiserslautern en tête
Après seulement deux journée, aucune équipe n’a réalisé le sans faute en Zweite Liga. Le leader se nomme Kaiserlautern, auteur de deux exploits face à des favoris du championnat. Les Rote Teufel ont tout d’abord été chercher un nul 3-3 dans le derby à Mainz après avoir été menés 3-0 à la pause, avant de battre Nuremberg (avec Goncalves pendant 90 minutes et Gygax pendant 16) 2-1. Le Betzenberg peut recommencer à vibrer !
Écrit par Julien Mouquin
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