«Dans le football, on ne peut pas parler de justice…»

Si la plupart des favoris ont fini par l’emporter, cette cinquième journée de Liga s’est avérée particulièrement intéressante. Entre le choc Atletico-Séville et un derby catalan de science-fiction, en passant par les victoires étriquées de Villarreal et de Madrid, retour sur un week-end espagnol comme on les aime : intense et agité !

Villarreal «à l’italienne»

Après Séville, Barcelone et Madrid, le Sporting Gijon était appelé à affronter un autre épouvantail du championnat : Villarreal, vice-champion en titre et invaincu depuis plus de cinq mois. Pourtant, les néo-promus n’ont cette fois-ci pas été ridicules, loin s’en faut ! Volontaires et sans complexe, ils ont malmené leur adversaire direct de manière certes un peu maladroite, mais avec un courage exemplaire. Seulement voila : en face, il y avait la meilleure défense du pays, animée par une rigueur tactique «à l’italienne». C’est ainsi que l’équipe de Villarreal a pu ouvrir le score à l’heure de jeu par Rossi (ex-Manchester United), avant de conserver patiemment son acquis, comme elle sait si bien le faire. La déclaration de son entraîneur Pellegrini en conférence de presse illustre non seulement la physionomie du match, mais également toute une idéologie du football moderne : «dans le football on ne peut pas parler de justice, mais de réussite». Un dicton à consonance bien peu hispanique, certes, mais diablement efficace puisque Villarreal est actuellement co-leader. A méditer !

Un derby de folie

Mamma mia, quel match ! Tous les ingrédients étaient réunis samedi à Montjuic (qui accueillait son dernier derby, l’Espanyol déménageant début 2009) pour une soirée de folie : grosse ambiance, suspense insoutenable et tensions entre supporters (sur lesquelles je ne m’attarderai pas ici) débouchant sur treize minutes d’arrêts de jeu ! Le premier à en avoir fait les frais est l’arbitre Cantalejo, qui est passé totalement à côté de son match : validant à tort l’ouverture du score de l’Espanyol (faute sur Valdes), il a offert le penalty du 1-2 au Barça à la… 102ème minute en inventant une faute sur Eto’o. Grandiose !

Mais à vrai dire, ce n’est pas le seul à avoir pété les plombs : les joueurs du Barça méritent également une palme, eux qui ont adressé trente-deux tirs (contre quatre pour l’Espanyol) sans jamais trouver l’ouverture, sauf sur un but de cocu d’Henry et un penalty de Messi… Et dire que les locaux ont évolué plus d’une heure en infériorité numérique ! Très franchement, la situation est alarmante dans le camp blaugrana. Le fin équilibre entre le «joga bonito» et l’efficacité n’est toujours pas trouvé, à l’heure où les premiers matches vraiment importants vont faire leur apparition. Il est encore trop tôt pour dire s’il s’agit d’un manque de réussite (n’est-ce pas Pellegrini) ou d’un blocage psychologique, mais une chose est sûre : d’importants réglages devront être mis en place d’ici samedi prochain, avec la visite de l’Atletico Madrid au Camp Nou.

Séville impressionnant

On attendait beaucoup du choc entre l’Atletico Madrid et le Séville FC. A défaut d’un grand spectacle, c’est la solid(ar)ité des Andalous qu’on retiendra : bien disposés sur le terrain et cadenassant parfaitement Agüero, ils n’ont que rarement été inquiétés par un Atletico à la domination trop stérile. Inspirés, les Sévillans ont marqué l’unique but du match en première période, grâce à un splendide coup-franc de Luis Fabiano ; ils ont ensuite géré le match avec beaucoup de discipline, et auraient même mérité de sceller prématurément le sort des Rojiblancos après le thé. Au final, leur succès ne souffre d’aucune discussion. Le reste du pays est averti : ce Séville-là jouera bien le titre cette saison !

Rien de nouveau sous le soleil

Le football se joue à onze, et à la fin c’est le Real qui gagne. Cet adage, désormais célèbre, s’est encore vérifié samedi, lors du match face au Betis : dominés, en infériorité numérique pendant plus d’une demi-heure (comme quoi le football ne se joue pas toujours à onze en fait), les Merengue ont encore une fois trouvé les ressources nécessaires pour aller chercher les trois points, en marquant le 1-2 à la 91ème minute par l’inévitable Van Gol. Toutefois, si cette force mentale qui anime l’équipe de Schuster depuis de nombreux mois est impressionnante, elle ne suffit pas à dissiper les doutes du côté de Madrid. En effet, hormis la première demi-heure – durant laquelle ils ont ouvert le score par Heinze –, les Madrilènes ont balbutié leur football, révélant de criantes lacunes (même à onze contre onze) notamment dans la conservation du ballon. Par contre, en opposition avec le Barça qui joue bien mais qui peine à marquer, le réalisme du Real Madrid fonctionne à merveille pour le moment : avec déjà seize buts marqués, le tenant du titre possède la meilleure attaque du championnat, confirmant ainsi qu’il est peut-être le prétendant le plus sérieux à sa propre succession.

Le reste en bref

Valence a consolidé sa place de co-leader en dominant le Deportivo sur le score de 4-2, grâce à deux nouveaux buts de l’inévitable Villa. Pas grand chose à signaler en ce qui concerne les autres matches de cette journée – pour ne pas dire qu’on s’en fiche un peu –, à part peut-être le succès 1-0 d’Almeria sur le Recreativo, qui place cette équipe fondée en 1989 (!) à la sixième place provisoire du classement (ne riez pas). En espérant que le Séville FC renvoie ces jeunes insolents à leurs études lors du derby, dans trois semaines !
Le classement :
1. Valencia – 13 pts
2. Villarreal CF – 13 pts
3. Real Madrid – 12 pts
4. Sevilla FC – 11 pts
5. FC Barcelona – 10 pts
6. Almeria – 10 pts
7. Atletico Madrid – 9 pts

Écrit par Raphi Stollé

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3 Commentaires

  1. vous vous trompez. le dicton dit: quand lallemagne joue bien elle va en final et quand elle joue mal, elle la gagne….
    désolé Realiste 🙂

  2. Ouais… Finalement, quand on ne comprend pas la transposition de la phrase de Lineker pour le Real, il est clair que lon ne peut être quun fan du club de la capitale…

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