Was für ein Spiel !

Was für ein Spiel, c’est l’expression consacrée outre-Rhin en présence d’un match sortant de l’ordinaire ; elle est employée très régulièrement tant la Bundesliga regorge de rencontres au scénario improbable. Dernier exemple en date, le formidable chassé croisé entre le Werder Brême et le Borussia Dortmund.

Dans un Weserstadion archicomble, on attendait un festival offensif entre le Werder Brême et le Borussia Dortmund, deux formations tournées vers l’avant aux défenses très perméables. On était donc très surpris de voir la pause atteinte sur un score nul et vierge. Mais ce n’était que partie remise. Alexander Frei a servi de détonateur en ouvrant la marque sur un penalty consécutif à une faute de Frank Baumann sur Sebastian Kehl. Le capitaine brêmois s’est racheté en égalisant de la tête mais Mats Hummels a redonné l’avantage au BVB sur une action de contre rocambolesque de Blaszczykowski qui a eu le temps de traverser tout le terrain, se faire sécher, se relever et servir son coéquipier.

Wiese et Weidenfeller en mode passoire

Dortmund pensait bien tenir sa victoire mais on avait eu un peu tendance à oublier, depuis le début de la saison, que dans les buts du BVB il y a l’un des gardiens les plus inconstants du pays, Roman Weidenfeller. Le dernier rempart dortmundois s’est rappelé à notre mauvais souvenir en relâchant un tir anodin de Boenisch sur Pizarro à la 88e. Trois minutes plus tard, le Péruvien donnait l’avantage au Werder dans l’ambiance que tu imagines. Mais dans les buts brêmois se trouvait un certain Tim Wiese. Dans un geste magnanime de solidarité envers son homologue Weidenfeller, le portier du Werder y est à son tour allé de sa boulette en repoussant un centre sur l’ex-Brêmois Zidan. Dortmund qui menait 2-1 à la 88e arrachait ainsi un 3-3 inespéré à la 92e ! Au final, les deux équipes pouvaient toutes deux avancer de légitimes regrets de ne pas avoir empoché la totalité de l’enjeu. 

Spitzenspiel sans vainqueur

Le match phare de cette 8e journée opposait le leader Hambourg à l’un des principaux favoris dans la course au titre, Schalke 04. Avec en toile de fond, le duel entre les deux entraîneurs néerlandais, Martin Jol pour les Rothosen, Fred Rutten pour les Knappen. Déjà buteur avec l’équipe d’Allemagne quatre jours plus tôt, Piotr Trochowski a ouvert le score pour le HSV en profitant d’un grosse boulette du Hollandais Engelaar, qui peine à trouver ses marques du côté de Gelsenkirchen. Le jeune Höwedes égalisait en début de 2e mi-temps en reprenant un coup franc du Péruvien Farfan. Les deux formations ont eu les occasions pour s’imposer mais se quittent finalement sur un nul logique qui ne fait pas vraiment leurs affaires : Hambourg voit son avance en tête du classement se réduire alors que Schalke fait du surplace.

Le cauchemar d’Hanovre

A la 2e place du classement, on retrouve Hoffenheim, vainqueur 5-2 à Hanovre. Et pourtant, Sechsundneunzig pensait avoir fait le plus dur en renversant la vapeur pour mener 2-1 à la 63e. Mais les vingt dernières minutes ont tourné au cauchemar pour Hanovre et son gardien Florian Fromlowitz, qui jouait son premier match pour 96 en remplacement du titulaire Enke, blessé. L’ancien gardien de Kaiserlautern voit sa responsabilité lourdement engagée sur deux des quatre buts encaissés entre la 70e et 83e. Ce witz là n’a pas fait rire grand monde du côté d’Hanovre et certainement pas Mario Eggimann qui a eu la mauvaise idée de participer à cette débâcle en entrant à la 54e. Le Bayer Leverkusen occupe la 3e place, après son succès 2-0 sur le terrain du moribond Eintracht Francfort. Une magnifique ouverture de Pirmin Schwegler pour Kiessling a provoqué le penalty du 0-1 transformé par Helmes en début de match. Et quand on est au fond du trou comme l’Eintracht, tout se ligue contre vous : un penalty flagrant refusé pour une faute sur Ochs, une grosse boulette du gardien Nikolov sur le 0-2 et la sortie sur blessure d’Amanatidis. L’Eintracht se doit impérativement de l’emporter mercredi à domicile en match en retard contre Karlsruhe, sinon sa situation deviendra vraiment critique.

Le Hertha, enfin…

Le Hertha Berlin a enfin pu fêter son premier succès à domicile de la saison, contre le VfB Stuttgart (2-1). Privée de Pantelic pour raison disciplinaire, l’Alte Dame a ouvert le score grâce au jeune Maximilian Nicu, après un caviar de l’ex-Zurichois Raffael. Cacau a égalisé pour Stuttgart, avant que Gomez, qui aurait dû être expulsé pour voies de fait, ne trouve le poteau. Mais c’est finalement le Hertha qui a eu le dernier mot grâce au Serbe Gojko Kacar à trois minutes de la fin pour un succès un peu flatteur qui permet aux Berlinois de grimper au 4e rang. Juste devant le VfL Wolfsburg qui n’a eu aucune peine à atomiser le faible Bielefeld (4-1). Le grand bonhomme du match a été le Bosniaque Zvjezdan Misimovic, auteur des deux premiers buts et passeur sur le troisième. Marcelinho paraît déjà oublié du côté de la Volkswagen Arena. Diego Benaglio n’a pas eu grand-chose à faire mais il a encaissé un but un peu curieux dans un angle a priori fermé. La saison dernière, il brillait en club et beaucoup moins avec l’équipe nationale ; s’il pouvait faire le contraire, ça ne nous déplairait pas plus que ça.

Le Bayern Munich dans la douleur

A Karlsruhe, le Bayern s’est rassuré au niveau comptable, pas vraiment sur la manière. Car les Rekordmeister ont été chahutés par un valeureux KSC et ont bénéficié de pas mal de réussite pour préserver leur cage inviolée (tir sur la latte de Freis). Et ont aussi pu compter sur un excellent Michael Rensing dans les buts, comme pour faire taire les supporters de Karlsruhe qui chantaient que, sans Olli (n.d.l.r. Kahn, bien sûr), le Bayern n’avait aucune chance. A la 86e, Klose a inscrit l’unique but du match en reprenant un centre d’Oddo pour un succès qui offrira un peu de répit à Jürgen Klinsmann. Mais nul doute que les Bavarois n’avaient vraiment pas prévu de se retrouver après 8 journées derrière le néo-promu Cologne au classement. Les Geissböcke ont remporté un match à sens unique contre Cottbus (1-0). L’Energie joue toujours en mode hérisson à l’extérieur. Là, en plus, les Lausitzer se sont rapidement retrouvés réduits à dix suite à l’expulsion de Mitreski (pas celui qui jouait à GC) pour une agression. Du coup, Cottbus n’a pas beaucoup dépassé le milieu de terrain au RheinEnergieStadion. Le 1. FC Köln a percé une fois la muraille en fin de 1ère mi-temps sur un long centre du Camerounais Womé pour l’inévitable Milivoje Novakovic, auteur de 5 des 8 buts de Cologne cette saison.

Le retour d’Hans Meyer

Après le limogeage de l’entraîneur Jos Luhukay, le choc psychologique n’a qu’à moitié fonctionné pour le Borussia Mönchengladbach qui a arraché un match nul à l’énergie à Bochum dans un rewirpowerStadion plein à craquer (2-2). Le lendemain, les Fohlen annonçaient le retour de l’entraîneur Hans Meyer, qui avait déjà dirigé le club entre 1999 et 2003 (avec à la clé une promotion en Bundesliga). Limogé au printemps dernier à Nuremberg, alors en grand danger de relégation, l’entraîneur de 66 ans codirigera Mönchengladbach avec l’ancien international Christian Ziege. Avec un nouveau combat acharné contre la relégation à mener.

Hans Meyer ist zurück !

9-0 !

Il y a deux semaines, le TuS Koblenz étrillait le leader Kaiserslautern 5-0. Le retour sur terre a été plutôt brutal pour le club de Coblence, étrillé dimanche… 9-0 par le Hansa Rostock. C’était journée portes ouvertes en Zweite Liga puisque dans le même temps Duisburg explosait Ingolstadt 6-1. C’est pas de la Ligue 2 ! Vainqueur 4-1 d’Ahlen, Kaiserslautern reprend la tête à Mainz, battu 2-0 à Aachen. Quant au FC Nürnberg, il a perdu Daniel Gygax sur blessure mais il a remporté le match de la dernière chance contre Freiburg (2-0), qui lui permet de conserver un frêle espoir de promotion avec plus que sept points de retard sur la barre.

Écrit par Julien Mouquin