Le colosse et les Rossignols

Il était une fois, un colosse. Un jour d’hiver 2007, sur une piste italienne, il fit une terrible chute qui laissa un de ses genoux en charpie. Onze mois plus tard, il terminait 4e pour son retour à la compétition. Ce grand bonhomme, c’est Silvan Zurbriggen et l’exploit s’est produit le week-end dernier lors du slalom de Levi (c’est en Finlande, à 150 km du cercle polaire, entre Le Locle et La Brévine).

A force d’abnégation, de confiance et d’humilité, le skieur de Brigue est revenu plus fort qu’avant. Et il a drôlement bien choisi son heure. Heureusement d’ailleurs. Sans la fantastique remontée de Zurbriggen – 17 rangs ! – l’équipe de Suisse aurait connu une sévère débâcle. Le solide Valaisan s’est même permis de signer le meilleur chrono sur le deuxième tracé, devant des spécialistes comme Mario Matt ou le vainqueur du jour, le Français Jean-Baptiste Grange.
 
Virevoletant sur la partie la plus raide de la piste Levi Black, Grange n’a pas laissé la moindre chance à ses adversaires. Zurbriggen a pu faire jouer son poids et sa glisse sur la portion initiale du tracé, et n’a ensuite commis aucune erreur jusqu’à l’arrivée, laissant Grange à 0 »08 dans la seconde manche.
 
Le chant des Rossignols
 
Leurs gabarits les différencient, pourtant Grange et Zurbriggen ont tout de même quelque chose en commun : ils skient sur la même marque, à savoir Rossignol.
 
Si le week-end d’ouverture à Sölden avait réussi à Atomic et son nouveau ski "Doubledecker", la halte finlandaise a souri au manufacturier français. Jugez plutôt : Grange 1er et Zurbriggen 4e chez les messieurs, alors que Ted Ligety était 2e de la 1re manche. Si la Tignasse blonde n’avait pas merdé après la pause pic-nic, il aurait sans doute amélioré la performance d’ensemble des skis au Coq. Chez les dames, la domination a été plus nette encore. Lindsey Vonn a remporté la course devant la Suédoise Maria Pietilae-Holmner, toutes deux sur Rossignol.
 
Et le reste de l’équipe de Suisse me direz-vous ? Eh bien parlons-en. Après le double triomphe de Sölden, le soufflé est un peu retombé. Les espoirs Markus Vogel et Sandro Viletta n’ont pas déçu, ils ont simplement payé le fait que les écarts en première manche étaient minimes. Marc Berthod, lui semble ne pas pouvoir se débarrasser de ses problèmes de dos qui l’handicapent depuis plusieurs mois déjà.
 
Daniel Albrecht quant à lui devra faire beaucoup mieux en slalom s’il entend se mêler à la course pour le Grand Globe. Le Grison, tout musculeux et massif qu’il soit, est apparu veule et peu à son affaire, manquant cruellement de vitesse de pied en première manche. De plus une erreur grossière le mettait hors course après 35 secondes. Surpris sur l’arrière, il n’est jamais parvenu à se remettre dans le rythme. Il n’est pas le seul. Autre illustre polyvalent du circuit, le Norvégien Aksel Lund Svindal, de retour après son terrible accident du début de saison dernière, terminait 47e. Les deux skient sur Atomic.

Écrit par Oscar Sörensen

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5 Commentaires

  1. Bon texte… comm e d’hab’
    Juste une erreur: Albrecht n’est pas Grison mais Valaisan, il vient de Fiesch dans la vallée de Conches. A la décharge de l’auteur, l’erreur est facile sachant qu’Albrecht et Berthod (Grison lui) se font appeler les jumeaux, qu’ils ont gravis les échelons ensemble et qu’ils sont copains comme cochons…
    Pas d’offense, c’était juste pour être précis.

  2. Mouai … je suis moins enthousiaste que certains … tu ne parles pas de la visibilité qui a totalement changé en première manche avantageant, pour une fois, les coureurs avec des numéros de dossard élevés. C’est un élément à prendre à la décharge des Suisses. Normalement, lorsque la piste se dégrade, il est facile de rentrer dans les 30 seulement en spéculant sur son dossard, cette fois ce n’était pas le cas ….
    Et je suis très content pour Silvan, qui avait l’air de plus lacher ses skis que avant sa blessure mais attendant quand même pour voir une confirmation …
    Quant à JB-Grange contrairement à ce que pourrait laisser croire son gabarit, c’est bien dans les parties plates qu’il fait les plus gros écarts, bien qu’il soit également très à l’aise dans les murs. Ce qui fait de lui à l’heure actuelle le leader incontestable de la discipline avec une bonne marge sur tout le monde … De plus bien qu’il soit continuellement à l’attaque, il a un ski très très sûr et ne devrait connaître que de très rares éliminations …
    A suivre également, et je suis étonné que tu n’en es pas parlé, la magnifique performance de Bode Miller qui s’il skie à ce niveau là en slalom sera intouchable au niveau du général.

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