Matildas : The World at Our Feet

Bienvenue dans le monde merveilleux de Disney +, qui vient de sortir « Matildas : The World at Our Feet », un documentaire en six épisodes sur l’équipe féminine de football d’Australie et sur sa préparation en vue de la Coupe du Monde 2023, qui aura lieu sur son territoire (et en Nouvelle-Zélande) du 20 juillet au 20 août 2023.

La touche Disney : pleurer tu devras !

Un montage caméra à l’épaule, des slow motions, des musiques mélancoliques, le tout ponctué de « Never say die ! » et « Anything is possible ! » toutes les cinq minutes et on se retrouve à larmoyer alors qu’au départ c’était soirée détente un vendredi. Ils sont forts chez Disney quand même !

Cette photo de la réalisatrice du documentaire aurait dû nous mettre la puce à l’oreille : vous allez chialer !

Être une sportive australienne : how far can you get ?

L’Australie est un pays si lointain et si grand qu’être une footballeuse internationale n’est pas une sinécure. Mary Fowler joue à Manchester City, si bien que sa mère ne l’avait jamais vu jouer avant un Australie-Nouvelle-Zélande en 2022. Ellie Carpenter, qui évolue à Lyon, explique que souvent, c’est 30 heures de voyage pour venir jouer avec la sélection, le match, puis la même chose dans l’autre sens ! Lydia Williams, la gardienne chevronnée, raconte quant à elle avoir sûrement fait l’aller-retour Angleterre-Australie quelque 50 fois dans sa vie ! La palme revient à Sam Kerr, qui joue à Chelsea, et dont la copine vit à New-York. Il ne lui reste plus qu’à adopter un pingouin en Antarctique et la boucle sera bouclée. En tant qu’Européen, la phrase typique de l’Australienne qui arrive en Europe « An hour flight and you’re in a different country. Whhaatttt ? » fait toujours sourire !

« An hour on the train and you’re in a different canton. Whaaattt? »

La maternité, le dopage du futur

Fait intéressant : certaines joueuses amènent leurs bébés aux rassemblements et apparemment, on peut être à la fois une maman de classe mondiale et une sportive de classe mondiale. Et l’entraîneur d’expliquer que les enfants sont une plus-value : ce sont les rois du « ici et maintenant » et ils aident à se détacher de l’esprit de performance permanent, permettant aux joueuses de mieux passer d’un état à l’autre.

Avec la maternité, la Coupe du monde, c’est dans la poche !

La minute Rupert Murdoch

En janvier 2022, Sam Kerr devient la plus grande buteuse de l’histoire du foot australien après un quintuplé et dépasse ainsi Tim Cahill, légende locale. Jusqu’ici, pas de souci, il s’agit juste d’une statistique pour mettre en valeur le travail accompli par Kerr. Mais c’est sans compter sur un ancien footballeur des Socceroos, Robbie Slater, qui se fend d’une tribune dans le magnifique Daily Telegraph (qui appartient à Rupert Murdoch, également patron du Sun et de Fox News) pour dire que c’est manquer de respect à Tim Cahill de les comparer et que, en gros, ce record ne vaut rien. On voit dans le documentaire la réaction de l’attaquante, qui est énervée pour toutes les jeunes filles qui liraient ça et se diraient « À quoi bon faire de notre mieux ? » Au final, Tim Cahill lui-même soutiendra Sam Kerr par ces mots : « Congratulations on this amazing achievement. You are an inspiration globally and I’m one of your biggest supporters and always here for you on and off the park. Keep breaking records and most importantly enjoy the journey. » Comme quoi on devrait arrêter de donner la parole à des consultix, l’équivalent footix du commentateur sportif.

Sponsor de ce corps

Les filles sont sponsorisées par la Commonwealth Bank. Du coup, elles s’appellent officiellement les « CommBank Matildas ». À quand les « Credit Suissesses » ? Alors qu’on me glisse dans l’oreillette que ce n’est apparemment plus possible…

Depuis 2007, la devise de l’équipe est « Never say die ». Grosse inspiration de la personne en charge de la conception, qui a lu « 007 » et s’est immédiatement sentie obligée de mettre « never » et « die » dans le titre.

Photo exclusive de la réunion où le responsable du sponsoring a essayé de s’opposer aux crocodiles de la finance…

Stress à l’australienne

Durant tout le documentaire, le contraste entre les interviews des joueuses qui expliquent combien la vie d’athlète est stressante et les décors dans lesquels elles donnent ces interviews (piscines d’hôtel, plages idylliques, soleil omniprésent) est assez paradoxal. D’ailleurs quand elles arrivent en Angleterre c’est toujours la douche froide, malgré le chauffeur de taxi qui déclare « Lovely weather today ! » avec un taux de luminosité sûrement de 30 % ce jour-là. Finalement, pourquoi toutes les joueuses européennes ne vont-elles pas dans le championnat australien ?

Quand même insupportable tout ce stress…

Depuis le docu

Les Matildas viennent de gagner 2-0 contre l’Angleterre en amical au Brentford Community Stadium, ce qui n’est pas rien, sachant que les Lionesses sont championnes d’Europe et venaient de remporter la Finalissima (d’ailleurs si quelqu’un peut me donner la valeur de ce trophée, c’est pas de refus).

Quand Sam Kerr insiste pour faire la peau à l’Angleterre en leur offrant un traitement Skin Kerr…

Sam s’est d’ailleurs entraînée à gérer la pression en portant le drapeau de l’Australie lors du couronnement de Charles III.

Sam, définitivement prête à planter le drapeau dans la cage adverse…

Lellotropisme

Afin de parfaire vos connaissances du foot australien, je ne saurais que trop vous recommander la lecture de cet épisode de la rubrique « Clubbing » de mon confrère Olivier Di Lello.

Le teaser auto-promo de Carton-Rouge

Mais au fait, me direz-vous, pourquoi diantre l’équipe s’appelle-t-elle les « Matildas » ? Vous le saurez prochainement dans la présentation du groupe B de la Coupe du monde concoctée par Raphaël Iberg. Keep calm and read Carton-Rouge !

Les deux rédacteurs de Carton-Rouge détachés sont fin prêts !

 

Crédits photographiques:

Carte de l’Australie : photo de Joey Csunyo sur Unsplash
Kangourou : photo de Ethan Brooke sur Unsplash
Crocodile : photo de Jake Irish sur Unsplash
Koala : photo de David Clode sur Unsplash
Plage : photo de Sean Oulashin sur Unsplash

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Que penserait Molière de la VAR ?

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