Ella, elle l’a

ou pas

Vous êtes calés au niveau de l’historique des célébrations de Pâques ? Mais oui, ce gars qui a disparu un vendredi matin après un repas d’enterrement de vie de garçon composé principalement de gluten et un poil trop arrosé (sans parler des allusions à peine voilées au cannibalisme) avant de réapparaître brusquement trois jours plus tard alors que ses potes avaient définitivement fait une croix sur cette possibilité. En ce Vendredi Saint, notre Passion nous pousse à céder à la Tentation de vous parler d’une autre spécialiste des apparitions et disparitions subites: la Finalissima, le Houdini des compétitions du ballon rond.

La quoi ?

La Finalissima. Officiellement la Coupe des champions CONMEBOL-UEFA, c’est-à-dire le duel au sommet entre le vainqueur de la Copa América et son collègue champion d’Europe. Elle est censée se jouer tous les quatre ans, mais pour l’instant force est de constater qu’on a autant respecté le calendrier que les responsables du chantier de la gare de Lausanne: chez les messieurs, la première édition a eu lieu en 1985 (remportée par la France), la deuxième en 1993 (gagnée par l’Argentine) et la troisième en… 2022 (encore une victoire argentine). Figurez-vous que l’édition 1989 a été annulée car les Pays-Bas et l’Uruguay n’avaient pas réussi à synchroniser leurs agendas… On espère que les finalistes des 6 éditions passées à la trappe jusqu’à l’année dernière avaient une meilleure excuse. Hein ? Ah, la création de la Coupe des confédérations qui voit s’affronter tous les champions continentaux vous dites ? C’est vrai que c’est pratique. Abandonnée en 2019 ? Encore une histoire de dates irréconciliables ? Eh non, elle a été remplacée par… la Coupe du monde des clubs. On arrête ici cette histoire à dormir debout.

Celle dont on veut vous parler est la première édition de la version féminine d’un événement qui continue de se vouloir quadriennal contre vents et marées (avec l’avènement des agendas électroniques ça devrait jouer cette fois). Cette rencontre opposait l’Angleterre et le Brésil hier soir à Wembley et c’était surtout l’occasion pour Nike de présenter deux de ses nouveaux maillots – au design aussi novateur qu’une bulle papale – conçus pour la Coupe du monde qui aura lieu en juillet.

Et Carton-Rouge dans tout ça ? C’est l’opportunité pour la rédac’ (on ne sait pas pourquoi notre correcteur automatique s’obstine à vouloir écrire « réac' ») de présenter aux trois lecteurs qui ont tenu jusqu’ici une version test de son nouveau canevas spécial Mondial 2023 en Australie et en Nouvelle-Zélande. Loin de nous l’idée de vouloir tirer la couverture à nous, mais celle du tournoi sur votre site favori sera d’ailleurs absolument mirifique cet été. Promis, on essaiera d’être un poil plus subtil qu’il y a 11 ans (Marco nous pardonnera cette balle perdue… ou alors il mettra de la mort aux rats dans notre prochain p’tit shot au Bamee, qui sait).

Marco Reymond et la Brésilienne Marta, deux pionniers chacun dans son style, sont d’ailleurs toujours aussi vigousses en 2023.

Le match en deux mots

Coupe Spengler.

On voulait du beau jeu et surtout ne pas se blesser avant la Coupe du monde. Seule Lauren Hemp a fait le boulot physique en écopant de la moitié des cartons jaunes de la soirée (1) avant de sortir le nez ensanglanté après avoir voulu vérifier l’inclinaison des phalanges adverses d’un peu trop près lors d’un duel aérien.

Comment ça y’a rien de nouveau ? Qui a dit qu’on allait changer toutes les rubriques ?

La femme du match

Chloe Kelly. Vous imaginiez qu’on pouvait jouer une finale à Wembley sans que la star de City ne vienne y mettre un point final personnellement ? Kellydée ! Il faisait trop froid pour finir topless cette fois, mais l’essentiel y était: un cinquième tir au but transformé et une course effrénée vers un trophée (intercontinental cette fois) et 83’132 spectateurs en liesse.

L’émeu du match (y’a pas de buses en Océanie)

Mary « Wyatt » Earps. La shérif de la défense anglaise s’est complètement trouée sur un centre brésilien de la 93ème minute et a offert l’égalisation à Andressa. Cette ville est trop petite pour nous deux, il va falloir régler ça aux tirs (de six-coups) au but. Eh oui, pas de prolongations dans une Finalissima, ce sera bizarre jusqu’au bout. 

 
 
 
 
 
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« Voulez-vous…? » La Coupe a quand même failli dire non.

Le tournant du match

Le moment de la pose de la barre transversale locale par l’équipe d’entretien du terrain. Une barre qui compensera une gamelle d’Ella Toone (voir ci-dessous) et un tir au but raté… d’Ella Toone en détournant celui de Rafaelle pour offrir la victoire aux Lionnes de Sarina Wiegman (1-1, 4-2 t.a.b.).

L’aVARie qui aurait pu couler le match

Le désormais fameux Barbie-gate. Un fait divers nourri aux Barbie-turiques.

On pensait que le passage d’un short blanc à un short bleu du côté des Lionesses pour éviter tout malaise en cas de rencontre jouée pendant les règles de certaines joueuses allait continuer de faire couler beaucoup… enfin de faire les gros titres jusqu’au coup d’envoi. Oui, enfin tout de même, il aura fallu 52 ans entre la levée de l’interdiction de jouer au foot pour les Anglaises et le moment où la déesse de la victoire de l’Oregon a enfin accepté cette réalité assez basique pour ses clientes. Le temps de réaction est honorable pour une firme basée à Eugene (c’est notre première vanne d’athlétisme, soyez indulgents).

C’était sans compter sur le stagiaire préposé au compte Twitter de la Barclays Women’s Super League qui s’ennuyait ferme mercredi après-midi, à moins qu’il ne se soit carrément assoupi sur la touche « enter » de son clavier (ou elle, hein, le monopole du faux pas n’est pas masculin). Toujours est-il que le compte officiel de la ligue féminine de Perfide Albion a soudain décidé de rompre la monotonie d’une pause internationale de deux semaines en faisant régresser l’image de son sport d’un demi-siècle en moins de deux heures (la durée de vie du tweet en question avant sa disparition assez peu tragique). Notre intrépide envoyé spécial dans le multiverse a néanmoins réussi à se procurer des captures de ce naufrage communicationnel digne d’une causerie de Murat Yakin:

Le 21 juillet prochain sera le deuxième jour de la Coupe du monde, mais c’est aussi celui de la sortie du film Barbie avec Ryan Gosling et Margot Robbie dans les rôles principaux. C’est peu dire qu’on se réjouit.

Bref, si vous avez 2 minutes à perdre (ou 3 heures comme nous), tapez les mots « This Barbie » dans la barre de recherche de votre réseau social aviaire favori. Le désormais ex-stagiaire (on imagine) de la BWSL n’a semble-t-il fait que copier les multiples détournements du poster officiel du film, dont certains sont quand même un chouïa mieux réussis. Le pauvre, il s’est fait Ken.

La Perth de balle catastrophique du match

Celle d’Ella Toone, décidément partout hier soir, qui a permis à Geyse de se retrouver à une paire de gants et une barre transversale d’égaliser sur un tir lointain (58ème minute).

Le chiffre Hamilton (parce que c’est quand même mieux qu’une stat’ à deux balles)

Voilà qui nous rappelle nos années en juniors E au FC Lutry. Quand le coach te filait ton numéro, ton sort était scellé.

L’anecdote qu’on aurait pu entendre à Bondi Beach…

… si seulement on y était.

Sandy MacIver, quatrième gardienne de l’équipe nationale locale, a dû déclarer forfait pour cette Finalissima. Voilà qui est dramatique pour au moins deux raisons: il a fallu désigner une remplaçante préposée au fractionnement des agrumes sur le banc et surtout on pensait vraiment que MacIver, véritable couteau suisse du vestiaire, allait bricoler quelque chose pour soigner sa blessure à temps.

Si le match avait été une citation de Zlatan Ibrahimovic

« Je ne pense pas qu’on peut marquer de but aussi spectaculaire que ceux de Zlatan dans un jeu vidéo – même si ces jeux sont très réalistes de nos jours. »

Et pourtant on est à peu près sûr que la triangulation Bronze-Stanway-Bronze-Toone (vous avez peut-être déjà lui ce dernier nom quelque part) débouchant sur l’ouverture du score de la 23ème minute n’était pas loin de réaliser cet exploit dans la vraie vie. 

Ce que vous allez regretter d’avoir manqué si vous dormiez encore (comme chacun sait, « qui dort Dunedin ») 

Bon là il n’était que 20h45 en Europe, mais on ne sait jamais. On vous rappelle l’histoire de machin à Nazareth qui avait dormi 3 jours dont on vous parlait tantôt. Donc si vous vous étiez assoupi vous avez raté une apparition de Richarlison dans un rôle assez similaire à celui qui était le sien sous Antonio Conte à Tottenham: en tribunes.

🎵 Libéré, délivré, c’est décidé, Conte viré 🎵

La minute Fred Scola

« Je crois que ses grands-parents viennent la voir pour la première fois », nous apprend l’un des deux spécialistes ès foot féminin de la RTS à propos de la Lucernoise Luana Bühler et de la pression insoutenable qu’elle doit ressentir en jouant à domicile à la Swissporarena. Pourvu que Oma et Opa restent au pays, tout devrait donc bien se passer pour la Nati en Nouvelle-Zélande cet été.

Non, tout cela n’a rien à voir avec cet Angleterre-Brésil, mais puisque la partie qui nous occupait n’était diffusée que sur RTS Sport sans commentaires, on a dû se rabattre sur le Suisse-Chine amical présenté en guise d’apéritif sur RTS2 pour meubler cette rubrique. Enfin soyons honnête, on a quand même eu droit à 1’55 » du commentaire anglophone d’ITV avant qu’on ne tire la prise, probablement en se rendant compte que Massimo n’avait acquis les droits (faramineux, on n’en doute pas une seconde) que des images de cette rencontre.

On s’apprêtait à dire qu’on a dû improviser quelque peu au moment de nommer cette nouvelle rubrique puisque la consultante servettienne Thaïs Hurni maîtrise malheureusement bien mieux la langue française que son alter ego masculin Johan Djourou. Par contre – et c’est une constante depuis l’invention du modem sur la plus désargentée des chaînes romandes – il reste encore à maîtriser le bouton off du micro lorsque les internautes peuvent encore entendre ce qui se passe pendant que les téléspectateurs suivant le match via leur bon vieux tube cathodique s’abandonnent à la réclame chère à Pascal Droz. Moment choisi par Scola pour lancer un « merci, à toute ! » à la régie alors que Hurni a la politesse d’ajouter un « c’est bon, on peut de nouveau dire des bêtises ? »

La rétrospective du prochain match se jouant sur le même fuseau horaire  

L’Angleterre jouera un amical face à l’Australie mardi prochain dans le magnifique petit stade de Brentford, qui n’est pas sans rappeler la Tuilière d’ailleurs. La Tuilière, c’est ce fameux stade qui n’accueillera aucun match de l’Euro 2025 parce que Lausanne préfère se concentrer sur la fête fédérale de gymnastique. Lausanne, vous vous souvenez, c’est la ville qui a également laissé échappé le championnat du monde de hockey 2026 au profit de Fribourg. Lausanne la sportive, capitale olympique aux multiples écrins somptueux qui n’accueillent ni équipe ni compétition digne de ce nom.

Voilà qu’il nous vient une furieuse envie de migrer dans l’ouest londonien, son nouveau stade, son équipe de première division et ses matches de l’Euro.

*****

P.S. Le soussigné écrira dorénavant ses articles depuis un paradis fiscal monégasque puisqu’il a décidé de quitter le pays séance tenante à l’annonce d’une autre finale (pas -issima pour un sou celle-ci) imminente entre Genève et le Eh Ha Tsé Biou, un cauchemar qui le tient éveillé depuis sa plus tendre enfance.

A propos Raphaël Iberg 175 Articles
"Chaque matin on prend la plume parce que l'on ne peut plus faire autrement sous peine de malaise, d'inquiétude et de remords." Maurice Leblanc

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