Bienne perd encore, normal.

Les hockeyeurs seelandais ont affronté leurs homologues de Davos samedi soir. Et ce fut une partie normale.

La différence de vitesse d’exécution entre les deux formations, au vu de la qualité très inégale de leurs effectifs, est normale. Car les automatismes que se permettent les grisons sont le fruit d’une patiente construction gérée de longue date par la véritable star du HC Davos, Arno Del Curto et sa vision d’un hockey moderne dynamique, rapide et physique. Vous aurez compris que le soussigné est assez friand de ce style. Les têtes pensantes biennoises auront pu apprécier l’ampleur de la tâche qui les attend sur le long terme, eux qui ne restent pas inactifs et qui ont dessiné les premiers contours du HC Bienne à venir à l’occasion des premières et importantes prolongations des contrats de plusieurs parmi les artisans de la promotion ayant convaincus en LNA tels Peter, Tschantré, Truttmann et le coach Ehlers.Normal.
Ce qui ne reste positivement anormal par contre, c’est cet état d’esprit particulier qui anime les biennois. Parce que revenir armés d’une si belle combativité après les deux grosses claques contre Kloten et ensuite vendredi soir à Berne n’était pas une évidence.
Mais la volonté ne fait pas tout et même face à un Davos plutôt dissipé, il a manqué trop de choses dans le jeu des seelandais pour prétendre à autre chose qu’une nouvelle de ces défaites dites encourageantes. Comme si perdre pouvait suffire à satisfaire le cœur du Seelandais. Mais il y avait encore trop de déchet dans leur technique, trop de coupables imprécisions pour agrandir la collection d’unités comptables.
Normal.
Obtenir des points n’est à leur portée que lorsque l’ensemble du groupe se met de concert à aller au-delà des limites personnelles de chacun, lorsque vient ce moment fragile ou le collectif transfigure les individualités. Comme contre Berne. Comme contre Fribourg. Comme contre Langnau ou encore Servette, cette liste n’étant que partielle.
Mais samedi soir le HC Bienne n’a été « que » normal. Que le néo-promu. Qu’une équipe faite de nombreux noms qui vivent certes là la plus belle page de leurs aventures sportives, mais qui ne doivent leur présence à ce niveau qu’à cette promotion. Et lorsque ces éléments moins performants se trouvent confrontés à un Andres Ambühl de tous les bons coups, la pression qu’ils subissent les conduits à commettre des erreurs. Parfois invisibles, parfois grossières. Mais toujours dangereuses. La force des teams habitués à la performance, c’est justement de savoir profiter de ces fautes lorsque le jeu n’est pas aussi facile qu’escompté (n’est-ce pas Monsieur Von Arx ?). Et c’est ce que Davos à fait à Bienne. Un défenseur (qu’il me brule de lâcher son nom dans l’arène…) manque la rondelle à la ligne bleue en phase de supériorité et n’a pas le coup de patin pour revenir contrer la rupture ainsi accordée ? Et de un. Normal. La défense cède la possession du slot à l’adversaire ? Et de deux…
Normal encore.
Amputée des deux trublions Tschantré et Truttmann rattrapés par des blessures plus ou moins graves (pas sûr que le choix de préserver ce dernier en vue de la venue de Genève s’avère réellement payant) et en attendant avec une impatience grandissante le retour au jeu d’un Claudio Neff sur qui les attentes vont grandissant, l’offensive n’a pas été au bout de sa mission. Eux aussi alignés presque par défaut, les importés dans leur ensemble ne livrent pas la marchandise. Pas tous du moins. Ok d’accord, ils sont deux à pouvoir se faire du mouron quant à la poursuite de leurs tribulations helvétiques, tant leur apport sur le jeu est faible. Lorsque les oligarques russes seront sur la paille et que l’improbable KHL libérera nombre de ses forces vives, gageons que Kevin Schläpfer sera récompensé de sa patience et de son refus de griller le peu d’argent encore disponible pour un étranger «à risque».
Normal.
Si Bienne voulait être plus qu’une souris avec laquelle le chat grison s’est amusé avant de la croquer, il aurait du pouvoir compter sur des avants qui tentent leur chance… Je ne demande qu’à ce que l’on me prouve mon tort, mais rares sont les buts marqués sans tirer. Trop souvent samedi l’on a vu la feinte de trop, la passe superflue, l’arabesque inutile sans aller à l’essentiel, tirer sur la cage.
Et ça, ce n’est pas normal.
Ici c’est Bienne, et désormais plus rien n’a d’importance, ils ont battu Berne !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Davos 1-2 (0-0 0-1 1-1)

Eisstadion : 5122 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann, Mauron et Schmid.
Buts : 37e Grossmann (Guggisberg/4c5) 0-1. 50e Himelfarb (Tschannen) 1-1. 54e Leblanc (D. Wieser) 1-2.
Pénalités : 4 x 2′ contre Bienne; 6 x 2′ + 1 x 10′ (Ambühl/comportement antisportif) contre Davos.
Bienne : Wegmüller; Meyer, Kparghai; Hill, Steinegger; Gossweiler, Reber; Ehrensperger, Peter, Bärtschi; Ling, Fata, Nüssli; Küng, Himelfarb, Tschannen; Fischer, Brägger. Entraîneur: Ehlers.
Davos : Hübl; Gianola, Grossmann; Gerber, Blatter; J. Von Arx, Müller; Furrer, Della Rossa; Riesen, R. Von Arx, Sykora; Helfenstein, Marha, Bürgler; Guggisberg, Rizzi, Ambühl; Leblanc, Taticek, D. Wieser. Entraîneur: Del Curto.
Notes : Bienne sans Beccarelli, Tschantré, Schneeberger, Truttmann ni Neff (blessés). Davos sans Genoni, Stoop (blessés), Daigle, Donati M. Wieser (surnuméraires) ni Berra (prêté à Zoug). Ehlers (Bienne) demande un temps mort (58’01") et évolue jusqu’au terme de la rencontre sans gardien.

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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1 Commentaire

  1. génial, tout est dit tout y est, et ce pauvre meyer aligné en PP, là aussi pas normal!
    mais bon, moi en début de championnat je m’attendais à ramasser encore plus de « branlée », donc on peut dire, jusqu’ici ça va, jusqu’ici ça va , jusqu’ici ça va, jusqu’ici ça va….

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