A Malley, c’est déjà Noël

Dans ce match de rattrapage du «Tuesday Bloody Tuesday» du 2 décembre dernier, le LHC a superbement offert la victoire aux Souris d’Olten dans ce match à six points. Dangereux qu’à de trop rares moments, les Lausannois n’ont jamais donné l’impression de vouloir et de pouvoir renverser cet inéluctable scénario.

Bonne nouvelle pour les Lions, puisque ce match a vu le retour au jeu tant attendu de Bernie Sigrist qui a été aligné en compagnie de Frunz et Suri dans un premier temps. Autre bonne nouvelle, cette partie a été reprise avec les compteurs à zéro: mené 0-1 et avec un homme de plus sur la glace, le LHC aurait sans doute regagné les vestiaires avec deux longueurs de retard à l’issue du premier tiers-temps si le match avait repris à partir de son interruption. Cela dit, la situation fut identique puisque après 13 minutes de jeu, le score était (déjà) de 0-1 avec une supériorité numérique au «bénéfice» du LHC. Un but soleurois marqué par un Hirt laissé complètement seul dans le slot, Trunz et Lardi préférant aller cueillir des champignons derrière le but de Tobler.Au niveau du jeu présenté hier soir, nous n’allons pas nous y attarder davantage. Il suffit de se référer au précédent match contre Thurgovie pour en avoir un aperçu. Sauf qu’Olten n’est pas Thurgovie. Possédant une excellente défense regroupée autour d’un brillant gardien, les Soleurois sont extrêmement difficiles à manœuvrer. Cela dit, le grand LHC qui ambitionne une promotion dans des délais relativement courts devrait être en moyen de trouver la faille face à cette équipe intrinsèquement inférieure aux Lausannois. Seulement voilà, la réalité de la glace est tout autre. Pour ce qui est des deux autres buts des Souris, le numéro 2 porte la responsabilité commune de Lardi (qui n’a pas suivi le premier tir de Haas à la bande) et de Tobler (qui n’a pas fermé son angle). Ce dernier, pourtant bon ce soir, s’est fabriqué lui-même le troisième: paniquant, il a propulsé le puck dans son propre filet en cherchant à le récupérer alors qu’il se trouvait sur la ligne de but. Un bien joli sketch.

En aparté avec Gélinas

Après la rencontre, l’entraîneur canadien a volontiers répondu au sujet de quelques interrogations qui fleurissent au gré des performances du LHC. Sur la question du brassage des lignes (ce fut un festival ce soir), Dany tente plusieurs combinaisons afin de voir ce qui fonctionne. Ce dernier devant aussi jongler avec les nombreuses blessures qui ont émaillé le collectif vaudois. En tout cas, on ne pourra pas dire qu’il s’obstine. Concernant la défense, Gélinas lui-même en convient: Lardi est à la rue. Sentant certains éléments peu impliqués, à quoi est-ce dû ? En partie aux discussions que certains joueurs ont avec d’autres clubs en vue de la saison prochaine. Ne sachant pas de quoi leur avenir sera fait, ils se dispersent et sont perturbés même si l’apocalyptique baisse de rendement du Grison est difficilement explicable. Parallèlement, le travail de Grieder est pleinement reconnu: il aura à nouveau sa place dans une des trois premières paires défensives sitôt qu’il sera pleinement rétabli.
Au niveau du power-play, Gélinas exige trois choses: du mouvement, de la rapidité d’exécution, et des lancers au but après trois voire quatre passes au maximum. Le mode de réalisation est laissé aux joueurs, lesquels possèdent donc une grande liberté d’action dans cet exercice. Le résultat jusque-là n’est pas brillant. Ne faudrait-il alors pas avoir des schémas stricts à appliquer ? Mystère… En box-play, le retour de Sigrist a permis le remplacement de Yake dans ce cas de figure. La présence du vétéran canadien à ce poste était une véritable hérésie.
Pour terminer, l’entraîneur du LHC verrait d’un bon œil une clause dans les contrats des joueurs, laquelle mentionnerait l’interdiction formelle de fréquenter tout établissement nocturne lausannois. Admettant qu’il y a un problème à ce niveau, le Canadien pense effectivement que le fait de voir certains joueurs dans des bars-discos une veille de match ou après une mortifiante défaite, «ça la fout mal». C’est triste d’en arriver là, mais il n’y a pas d’autres solutions. Voir Baumann et consorts se pavaner en boîte après le désastre bâlois a en soi quelque chose d’indécent. Ils ont le droit de s’amuser, mais qu’ils assument derrière. Dans d’autres clubs de LNB tels qu’Ajoie ou Sierre, les étrangers griffent la feuille de match dans 70% des buts inscrits. A Lausanne, c’est l’inverse. Le problème de l’équipe provient également de cet aspect selon Gélinas.
Au vu du spectacle généralement proposé par l’équipe, une majorité de joueurs ne semblent pas tirer à la même corde. Certes, la volonté de bien faire est présente, une majorité de joueurs se donnent, mais l’effort est totalement déstructuré et décousu. Alors que le secteur défensif que l’on pensait renforcé se révèle être bien faible, il manque – et manquera sans doute jusqu’au bout – une cohésion dans cette équipe. Nous aimerions bien nous montrer positifs, mais ça commence à faire beaucoup. Et le temps passe (et presse)…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Olten 2-3 (0-1 1-1 1-1) 

Malley : 2753 spectateurs.
Arbitres : MM. Clément, Schmid et Schmid (!).
Buts : 7e Hirt (Cy. Aeschlimann, Schwarz/5c4) 0-1. 24e Haas (Wüthrich, Zalapski) 0-2. 25e Staudenmann (Sigrist, Chavaillaz) 1-2. 47e Ruotsalainen (Zalapski) 1-3. 58e Lüssy (Rüfenacht, Tobler) 2-3.
Pénalités : 3 x 2´ contre Lausanne; 4 x 2´ contre Olten.
Lausanne : Tobler; Trunz, Lardi; Leeger, Schäublin; Villa, Chavaillaz; Grieder; Baumann, Yake, Charpentier; Lüssy, Rüfenacht, Staudenmann; Zeller, Miéville, Gailland; Frunz, Sigrist, Suri.
Olten : Leimbacher; Zalapski, Meister; Bloch, Ramholt; Diethelm, Tallarini; Pargätzi; Dähler, Portmann, Sleigher; Kaartinen, Annen, Ruotsalainen; Hirt, Schwarz, Schwarzenbach; Cy. Aeschlimann, Wüthrich, Haas; Malgin.
Notes : Lausanne sans Tremblay, Bonnet (blessés), ni Weisskopf (raisons obscures); Olten sans Stapfer, Hildebrand, ni Schnyder (blessés). 28e Temps-mort demandé par Olten. 60e Temps-mort demandé par Lausanne.

Écrit par Mathieu Nicolet

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8 Commentaires

  1. Dans de nombreux clubs, les contrats précisent que les joueurs doivent « rentrer »avant 23h00 (récidives=amendes et ensuite motifs de résiliation immédiats) et ceci est, je pense tout à fait normal vis à vis des spectateurs et de l’image du club.

    Par contre, lorsque le jour suivant où il n’y a pas de match ou c’est un jour de congé, chaque joueur est libre (vie privée).
    En cas de congé le lendemain d’un match ou à la fin du match (même sans douche), il pourrait même prendre l’avion ou leur jet privé et s’en aller où bon leur semble (c’est leur vie privée).

    PS:
    Ne pensez-vous pas que les joueurs qui ne sont pas célibataires ne « se soulent » pas en privé. Si vous le croyez vous êtes bien naïfs.

    Le PS gratuit:
    Ne pensez-vous pas que les entraîneurs célibataires ou non ne « se soulent » pas AUSSI en privé. Si vous le croyez bous êtes encore plus naïfs.
    Le sujet étant sur le LHC, je suis déjà dehors pour boire un « café-entraîneur » ou communément un « café-chauffeur ».

    ABE

  2. Moi, si j’étais joueur du LHC, je me poserais 2 questions EN ENTRANT sur la glace de Malley, mer.e on va se prendre un but because:

    1. à chaque fois, est-on 5 ou 6 joueurs sur la glace ?.
    2. à chaque fois, quels joueurs sont mes coéquipiers sur la glace ?.

    Monsieur Gélinas, les « essais de lignes » se font lors en entraînements d’été, au début de la saison OU LORS DES ENTRAINEMENTS, mais PAS un 18 décembre en PLEIN MATCH.
    Vous l’avez fait, donc vous êtes donc un entraîneur INCOMPETENT (point à la ligne ou à la cana-pêche).

  3. Si les joueurs du LHC se donnaient autant sur la glace que sur la piste de danse du MAD, du Darling ou du Jagger’s, on serait 1er avec 5 points d’avance…

    Certains joueurs trichent ! Messieurs les dirigeants, Monsieur l’entraîneur, ouvrez les yeux !!

    On se rappelle encore de la demi-finale de l’année passée et de la «fameuse» soirée au Jagger’s de Pecker & Co avant le 6ème match à la Chaux-de-Fonds…….

  4. Pas de vie nocturne…..voilà la raison de bonne reprise de Pecker. Les derniers temps au LHC il prenait plus de pénalités qu’il ne marquait de but.

  5. Sans preuves, il y a bénéfice du doute.

    Si effectivement il y a ou avait eu des joueurs du LHC qui depuis l’entrée en « piste » de M. Gélinas, vous pensez bien qu’un des articles de leur contrat (tous les contrats de LN le mettent) aurait été actionné (gling-gling) pour juste motif soit « comportement anti-sportif ou allant à l’encontre de l’image du club ».

  6. Que des joueurs aient une vie nocturne incompatible avec leur statut de sportif d’élite je veux bien le croire. Dans ce cas deux ou trois ruptures de contrats seraient à souhaiter pour le bien du groupe.
    Si les dirigeants laissent agir sans rien faire c’est grave. Alors Messieurs dirigeants et entraîneur faites le ménage et chasser ces éléments qui pourriseent le club.

  7. Retenu sur les propos de cette interview:
    « Concernant la défense, Gélinas lui-même en convient: Lardi est à la rue. Sentant certains éléments peu impliqués, à quoi est-ce dû ? »

    Lardi pourrait sûrement lui apprendre ce qu’est un coaching (pas brassing).

    Ne pensez-vous pas que la plupart des joueurs n’acceptent pas ce que Gélinas fait subir à leurs coéquipiers (pressions psychologiques sur certains joueurs, joueurs écartés sans raisons… etc …).

    Il prend vraiment les joueurs pour des gamins qui savent eux que la fondue se brasse toujours de la droite vers la gauche.

  8. Lu 24heures de ce jour 20 décembre 2008:

    Dixit Gélinas:

    «Que certains ne jouent pas pour le coach est une chose, dit-il, mais il ne faut pas qu’ils jouent contre leurs coéquipiers et que leurs frustrations se retournent contre le collectif. Même si la situation est très délicate, je garde ma ligne de conduite.»

    et redixit:

    DES CHANGEMENTS Gélinas présentera ce soir une quatrième ligne inédite composée de Frunz, Yake et Gailland. «A un certain moment, il faut bien mettre les points sur les «i», conclut-il. Contre Neuchâtel, notre plus grand adversaire sera nous-mêmes !»

    !!! Happy-end (la branche a succombée sous le poids de la neige, scier la branche de son propre sapin de Nöel, faux le faire !!!

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