Le LS n’est pas encore tiré d’affaire

Incapable de battre la lanterne rouge Gossau réduite à dix depuis la 65e, le Lausanne-Sport n’a guère rassuré le dernier carré de ses fidèles. Ce 2e tour ne s’annonce pas de tout repos du côté de la Pontaise.

Initialement, il n’était pas prévu que je fasse cet article sur Lausanne – Gossau car notre rédacteur en chef s’était expressément réservé cette affiche de rêve. Mais un coup d’envoi à 18 heures un samedi, c’est encore un peu trop matinal pour Marco ; comme il savait que j’étais au match, il m’a donc refilé la patate chaude ; du coup, tu vas devoir subir mes élucubrations mais c’est promis, je vais essayer de faire un texte sans critiquer Hoffenheim.

Composition originale

Pour son match de reprise, le LS reçoit la lanterne rouge Gossau. Une équipe saint-galloise bien décidée à tout faire pour obtenir son maintien, comme en témoigne le succès capital acquis de haute lutte à Locarno voici deux semaines (4-3). C’est donc d’emblée un match piège pour des Lausannois qui se doivent d’obtenir un résultat positif s’ils ne veulent pas se retrouver plongés dans les affres de la lutte contre la relégation. L’entraîneur John Dragani propose une composition assez originale avec une défense inédite composée de Carrupt à droite, le jeune Buntschu avec Diogo dans l’axe et Sonnerat à gauche et en phase offensive Balthazar en soutien du duo d’attaque souvent réclamé par les supporters Hélin – Boughanem

La bourde de Diogo

Si, sur le papier, cette équipe est assez offensive, c’est moins évident sur le terrain. Il ne se passe pas grand-chose en début de match, sinon deux bousculades sur Balthazar qui avaient sans doute le poids d’un penalty. Il faudra une grosse bévue de Paolo Diogo pour lancer la rencontre. Le capitaine lausannois tarde à dégager un ballon chaud et finit par se faire contrer par l’ancien espoir de GC Cyril Schiendorfer qui lobe Anthony Favre. Un but gag donc, mais il fallait sans doute cela pour que cette modeste équipe de Gossau parvienne à marquer. C’est du délire parmi les cinq supporters saint-gallois qui avaient pris place dans la tribune nord. Du coup, seuls deux spectateurs remplissaient le bloc réservé aux supporters adverses, monopolisant tout de même une personne pour contrôler les billets et deux Securitas. Elle fait rêver cette LNB, n’est-ce pas ?

Encore un penalty

Les affaires lausannoises ne vont guère s’arranger avec la sortie sur blessure d’Antoine Rey, victime d’une vilaine faute du dénommé Mladen Vidovic, sans que celui-ci ne reçoive le moindre carton d’un arbitre complètement dépassé durant toute la rencontre. Il finira tout de même par siffler un penalty sur la troisième intervention litigieuse, peut-être la moins nette, dans la surface sur Balthazar, qui se précipitait pour reprendre un coup franc de Diogo renvoyé par la latte. Kamel Boughanem ne s’est pas fait prier pour transformer son septième penalty (!) de la saison et remettre les deux équipes à égalité.

Timide embellie

Le LS s’est fait une grosse frayeur après la pause sur un corner où Alija a surgi au milieu d’une défense figée mais n’a pu cadrer sa reprise. A la 53e, Boughanem est enfin parvenu à trouver son compère de l’attaque Hélin mais le Français a tiré dans les bras de Damjanovic. L’ancien buteur de l’ES Malley s’est pour le reste montré bien discret et n’a pas vraiment saisi sa chance. C’est d’ailleurs juste après sa sortie que le LS a connu sa meilleure période, avec deux occasions en peu de temps pour Balthazar et Carrupt. Mais, paradoxalement, cette timide embellie lausannoise a été stoppée par l’expulsion stupide du Slovène Misura pour un deuxième avertissement consécutif à un geste d’humeur.

Domination stérile

Nos vedettes du Service des Sports de la TSR ont une nouvelle marotte : la statistique du nombre de kilomètres parcourus par chaque joueur, qu’ils apprêtent à toutes les sauces lors des soirées de Ligue des Champions. L’atmosphère ne fleurait guère la C1 samedi à la Pontaise mais s’ils avaient été présents, Pascal Droz et consorts auraient pu nous apprendre que le Saint-Gallois qui a parcouru le plus de kilomètres, c’est sans doute leur soigneur. Tout ça pour dire que Gossau a pas mal cassé le jeu et n’a guère contribué au spectacle. Ajoute à cela un terrain difficile et il faut admettre qu’il y avait quelques circonstances atténuantes à faire valoir pour le LS. Il n’empêche, à 11 contre 10 contre le dernier du classement, les Lausannois auraient dû emballer le match et forcer la décision. Mais depuis l’expulsion de Misura et malgré une nette domination territoriale, les Vaudois ne se sont créés qu’une seule occasion, une reprise contrée de Balthazar. Par contre, ils ont multiplié les mauvaises passes, les ouvertures trop longues et passablement manqué de lucidité.

Attention danger

Il n’y a donc pas beaucoup de positif à ressortir de ce premier match officiel du LS en 2009 : peut-être le fait de n’avoir pas perdu et de garder huit longueurs de bonus sur la barre ; la défense new-look du LS n’a guère été inquiétée mais il faudra la revoir contre un adversaire plus féroce ; le bon comportement de Balthazar en soutien des attaquants, le meilleur Lausannois pendant une heure mais qui a paru fatigué sur la fin ; l’excellente prestation de Carrupt dans le couloir droit, le seul Vaudois qui a tenté d’éliminer ses adversaires samedi. Mais pour le reste, le dernier carré des fidèles (1050 annoncés, en réalité sans doute guère plus de 500) est reparti déçu de la Pontaise. Il faudra sans doute en montrer un peu plus pour éviter de revivre le scénario de l’an dernier où le LS avait vu fondre sa confortable avance sur la barre au 2e tour et dû lutter pour son maintien jusqu’à l’ultime journée.   
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne-Sport – Gossau 1-1 (1-1)

Pontaise, 1050 spectateurs.
Arbitre : M. Jaccotet, assisté de MM. Kaufmann et Von Flüe.
Buts : 27e Schiendorfer (0-1), 40e Boughanem (penalty, 1-1).
Lausanne : Favre ; Carrupt, Buntschu, Diogo, Sonnerat ; Marazzi, Rey (36e Basha), Bilibani ; Balthazar ; Hélin (58e Pasche), Boughanem (75e Pimenta).
Gossau : Damjanovic ; Foschini, Longo, Alija, Lütolf ; Misura, Vidovic (58e Bigoni), Fernandez, Avanzini (92e Klingler) ; Schiendorfer (76e Maier), Strbac.
Cartons jaunes : 3e Marazzi, 39e Alija, 53e Misura, 81e Lütolf.
Carton rouge : 65e Misura (2e avertissement).
Notes : Lausanne sans Barroso (suspendu) ni Mauro (blessé) ; Gossau privé de Vidic (pas qualifié).

Écrit par Julien Mouquin