Un point de pris ou deux de perdus ?

En ce magnifique dimanche de début de printemps, Servette accueillait Yverdon pour un énième match de la peur. Face aux Vaudois qui pointent derrière les deux «Tods» de la ligue des chaussures, les Grenat se devaient d’empocher au moins un point afin de tenir tête aux deux autres équipes relégables se trouvant dans une situation assez incommode (Locarno et Gossau). Voyons ce qui s’est passé du côté de la Praille !

Il y a un abysse séparant l’ambitieux nouveau Servette de Majid Pishyar qui, en cas de maintien, jouerait d’après ses dirigeants la montée en Super League dès la saison prochaine, et ce qu’adviendrait le club en cas de relégation… Mais pour l’instant, on en est encore loin et ce n’est pas le temps d’en tirer un quelconque bilan. Gérard Castella ne se fatigue pas de le répéter : les joueurs servettiens portent un maillot lourd d’histoire et ils se doivent de le mouiller afin de redorer son blason. À force de répéter un principe, même les sourds finissent par comprendre. Ainsi, les Grenat ont montré de l’envie et se sont battus dans la limite de leurs possibilités afin d’arracher une victoire qui aurait pu agir comme déclic et provoquer un «effet avalanche» de victoires. Cette victoire ô combien importante n’étant pas encore arrivée, concentrons-nous sur les points négatifs et positifs qui ont émané de ce match.

Les moins :

Dans le onze de base, quelque chose nous a surpris : la titularisation de Vincent Rüfli en tant que latéral gauche. L’ancien joueur d’Etoile Carouge a un peu déçu : il est certes doté d’une certaine technique mais il a été assez imprécis face aux Vaudois. Lionel Pizzinat surtout et Tibert Pont (dans une moindre mesure) ont aussi déçu : le premier est apparu très nerveux et n’a rien apporté tandis que le deuxième ne semble pas être à sa place sur la droite. Sans vouloir tirer sur l’ambulance tant il semble en flagrant manque de compétition et de confiance, il faut se rendre à l’évidence : la nouvelle recrue Eudis a été inexistante.

Les plus :

Tout d’abord, on ne se lasse pas de le répéter, un point positif qui concerne tout l’ensemble de l’équipe a été l’énergie déployée pour tenter d’arracher une victoire (bon, d’un côté c’est le minimum quand on est dans une pareille situation, mais lors des dernières sorties, pas tout le monde y a mis toute sa grinta). En se focalisant un peu moins sur le plan collectif, N’Diaye a été l’auteur d’un très bon match, couronné par son but égalisateur qui sauve les meubles. L’ailier Matias Vitkieviez s’est battu comme un beau diable et a été celui qui a mouillé le plus son maillot. Ça veut tout dire dans une équipe qui a, malgré la bise, bien trempé ses tricots. Un autre point positif émane de l’attaque (enfin !). Murat Ural a convaincu par son physique et s’est même procuré deux occasions nettes de but.  Sur la première, il a vu son tir un peu trop croisé passer à quelques mètres du but adverse. La deuxième a été encore plus nette : suite à un centre de Schneider, l’international M21 reprenait et voyait son tir s’échouer… sur la barre transversale !

Un Yverdon amorphe

Vous l’aurez sûrement remarqué, je n’ai rien dit au sujet des visiteurs. Pourquoi ? Eh bien simplement car les Yverdonnois ne se sont pas procuré de véritables occasions de but. Le but qui est tombé à la 63e minute a été le fruit d’un rocambolesque cafouillage complètement contre le cours du jeu. Servette a été un monologuiste dans une pièce de théâtre censée se dérouler avec deux acteurs principaux. Mais détrompez-vous, car hormis les deux occasions citées ci-dessus, les Genevois ont dominé certes, mais dans la plus inoffensive et stérile des manières. Heureusement, l’excellent N’Diaye, en marquant à six minutes du terme de la rencontre, a permis aux Genevois d’engranger un point capital et extrêmement mérité.
La route qui mène au maintien est encore très longue et Servette ne dispose pas d’un calendrier facile (Saint-Gall à domicile, Lausanne à l’extérieur, Lugano à l’extérieur…). Mais il faut y croire, car si les progrès sont lents, petit à petit ils vont donner leurs fruits. Ce dimanche, Servette a commis beaucoup moins de déchets techniques et a affiché de la volonté. Il faudrait améliorer les mouvements sans balle, retrouver un Eudis en forme et disposer d’un poil de chance. Allez Servette, tous unis dans la légende !
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch et Grégory Soldati

Servette – Yverdon 1-1 (0-0)

Stade de la Praille, 2084 spectateurs.
Arbitre : M. Amhof.
Buts : 63e Gavranovic 0-1; 80e N’Diaye 1-1.
Servette : Gonzalez; Schneider, Kusunga, Girod, Rüfli; Pont (64e Yoda), Pizzinat (76e Boughanem), N’Diaye, Vitkieviez; Ural, Eudis (73e Braizat).
Yverdon : Meylan; Laugeois (75e Reis), Sejmenovic, Meoli, Challandes; Pepsi, Ndzomo, Oppliger; Gourmi (82e Chioda), Biscotte (64e Denervaud); Gavranovic. Avertissements: 19e N’Diaye; 22e Pizzinat; Biscotte; Sejmenovic.

Écrit par Grégory Soldati

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2 Commentaires

  1. Bon article!
    Il est vrai que Yverdon a presque fait un  »non match » dommage pour le sfc qui a toujours de la peine à conclure ses actions et parfois de les mettre en place. On espère retrouver un servette similaire lors des matchs compliqués de ces prochaines semaines pour essayer d’engranger quelques points précieux. Post Tenebras Servette!

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