Là-bas c’est Bienne

Toujours en quête de reportages de proximité et d’angles différents, CartonRouge.ch a décidé de laisser George Baudry se rendre à Bienne afin de voir en vrai ses «victimes» préférées pour ce sixième match des finales de play-outs de LNA. Ne sentant pas bien «son» Fribourg Gottéron, votre chroniqueur préféré nous a envoyé ce reportage saisissant du Stade de Glace à l’issue de la quatrième défaite de Bienne face à Ambri-Piotta.

Ce serait bien trop facile de se moquer du match. Là, je pense que Jean-Philippe Ritz vous a déjà sorti un papier quatre étoiles (hu hu hu). M’étant rendu en personne dans le Stade de Glace, je dois vous avouer que j’avais quelques craintes. «Et si j’en avais un peu trop fait ?», «Y a-t-il quelques Romands dans cette patinoire ?». Dans ma mémoire, le kop était agrémenté d’une banderole en français sur leur fierté d’être Biennois et, de ce fait, j’avais un peu abusé envers «Biou».

«Wurst»

Dès l’arrivée aux alentours du Stade de Glace, une chose me marque. C’est quoi toutes ces moustaches ? Dans mon imaginaire tout personnel, le Suisse-Allemand est particulièrement réputé pour les röstis et pour le doublé mule-moustache. Rapidement, les craintes se sont quelque peu envolées, les Romands ne sont pas majoritaires. Dans la foulée, je me décide à manger une «Wurst» car il faut le dire, la «Wurst» est à la Suisse alémanique ce que l’affinage en cave est à l’Autriche. Une spécialité locale. Impossible de la commander en français ! Avez-vous déjà entendu quelqu’un commander : «une Natacha Kampusch, s’il vous plaît !». Clairement pas. Alors n’étant pas réfractaire à la langue de Goethe, je parviens à m’extirper de la mêlée avec mon Graal.
Là, je suis prêt. Je peux rentrer dans la patinoire. Alors cette bandrole, c’était marqué quoi déjà ? «Üsi grössi liebi». Ha ben tiens, ils nous l’ont changée les bougres. Ne voulant pas juger sans savoir, j’attends d’être à la maison pour feuilleter un dictionnaire. Non non, ce n’est pas du français. Ainsi donc, les Biennois ne sont plus fiers de l’être. L’acceptance n’est-elle pas le premier pas vers la guérison ?

«Händ i d’Luft»

Omniprésence des moustaches, Wurst, banderole en allemand. Enfin, un allemand qui ferait que Goethe recracherait la moitié de son déjeuner en tentant de l’articuler. Bon, là cela se précise doucement. Vous me connaissez, je ne suis pas du genre à juger trop hâtivement. J’attends encore un peu. Et là, c’est le bonheur. Liverpool et le Celtic ont le «You’ll never walk alone», Genève-Servette a sa chanson en patois régional et Bienne a «Händ i d’Luft». «Haut les mains», j’imagine. Certes les paroles sont un charabia mêlant français-allemand et chants de supporters, mais tout de même, cela commence à faire beaucoup. Pour les curieux, le CD est disponible sur le site du club pour moins de 15 francs. Essayez seulement, vous n’allez pas être déçus. Pour le match, rien de fracassant. La routine. «On est de Bienne la ville du lac, rouge et jaune sont nos couleurs. Mir sind uf Biou die Stadt vom See»… «Hopp Biou, Hopp Biou»…
La sortie par contre a valu son pesant de cacahuètes. Vous l’imaginez volontiers, la moitié des spectateurs était heureuse (les supporters d’Ambri s’étaient déplacés en masse) et l’autre… un peu moins. Au milieu, les policiers anti-émeutes éructaient plus que de raison. Y a pas à dire, l’allemand est une langue qui se parle fort. Ca doit être pour se donner un genre. Vous avez déjà vu un bourbine chuchoter vous ? Et vas-y que je lance un truc. Et vas-y que je riposte. Bref, au bout d’un quart d’heure j’en ai eu assez et j’ai préféré rentrer sur Fribourg. Posé au bar «Le Quai» (si jamais le patron me lit, il pourra m’offrir un «godet» pour la pub gratos), je commande une Cannette de Cardinal. «Volontiers», me répond la serveuse. Dieu que c’est bon de retraverser la Sarine.

Écrit par George Baudry

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21 Commentaires

  1. Je me demande pourquoi G. Baudry fait un tel bloquage avec nos compatriotes et amis alémaniques. Peut-être a-t-il été fortement traumatisé dans son enfance ? c’est tout-à-fait étonnant en tout cas !

    Allez George, dédramatise tout ça, on les aime bien les Suisses allemands, Qu’est-ce que on s’en fiche de savoir s’il faut cataloguer Bienne/Biel/Biou en romandie ou en alémanie d’ailleurs !

    Bon, à ce point, certains vont me dire « c’est du deuxième degré, t’y comprends rien pauvre mule !  » Admettons…mais j’ai beau remuer les röstis et retourner la bratwurst dans tout les sens, et y ajouter un peu plus de moutarde, j’ai de la peine à cerner le deuxième degré de cet article. Quelqu’un peut m’aider ?

  2. Et ben c’est drôle ça… Baudry le Fribourgeois se fout de la gueule des biennois parce qu’ils sont suisse allemands… Mais c’est la même chose pour Fribourg mon cher Baudry !!!

  3. C’est vrai , un régal d’article.
    Humour décapant,.
    « la «Wurst» est à la Suisse alémanique ce que l’affinage en cave est à l’Autriche. »
    Fallait oser. ;o)

    Olive

  4. hei ei ei no mau!!!
    ta d’la chance que je suis 50% vaudois!!!
    hahahaha, non, serieusement, il est super ton article!!!
    Hand i d’Luft a toi M. Baudry.

    PS: Dr schwiizer dutsch isch dr schonschte sprache uf die waut!!!

    voila qui est dit 😉

  5. Bravo pour cet excellent papier. N’en déplaise à certains…
    C’est tellement ça, Bienne. T’es plus proche de l’Ilfis que du CIGM, faut bien l’avouer!

  6. Non l’ilfis c’est vachement plus simpa que le vieux stade, là bas c’est la fête, pain à l’ail, kebab, frites, marons et bien sur bratwurst!
    A bienne y a rien de tout ça!!!

  7. Y en a quand même des supporters qui parlent français. La dernière fois que j’ai été voir jouer LHC là-bas, c’était avec 4 fans biennois(es) francophones. Bon, c’est vrai on était un peu perdu parmi les bourbines. Mais ce qui m’inquiète le plus, c’est que je n’ai pas eu de nouvelles d’eux, depuis le début de la saison.
    Du coup je me demande si ils sont une race en voie d’extinction?

  8. Ce qui me manque à Bienne, ce n’est pas d’entendre assez la langue de Voltaire dans les tribunes. Non, moi je suis frustré de ne pas pouvoir chanter la Lyoba à la fin de chaque match… Je vous envie tellement les Fribourgeois!

  9. Et tu exagères un peu George. En conférence de presse d’avant-match, notre Kevin Schläpfer hockeygott a quand même fait l’effort de parler en français. « Des questions? » « Non? » « Merci, bon match ». Si c’est pas une preuve de bonne volonté…

  10. Mais je te rejoins sur la pauvreté de l’offre culinaire du Stade de Glace, et sur la faiblesse encore plus marquante du service. Mais vient une fois goûter la fondue au resto de la patinoire, même si il est mochissime, elle est pas mal du tout.

  11. Toujours plus deBiel cette Baudruche !
    Avec ce bel esprit d’ouverture reste dans ton coin, t’es pas fait pour les voyages.
    Gave-toi de papet et de moitié-moitié. La cuisine te va si bien mais arrête de picoler et surtout d’écrire tes salades. On est repu. Beurk !

  12. Mieux vaut un « Wurst » à Bienne. Car en ces jours de Pâques nous risquons un « oeuf » au beurre noir en cas de victoire !!!

  13. merci de nous mettre dans l ombre nous les francophone de bienne,sache ke y ades ecoles primaires et secondaires francaise a bienne alors ta gu…..

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