USA for USA

Courant après l’exploit du «Miracle On Ice» de Lake Placid où les gentils amateurs américains avaient terrassé les affreuses stars soviétiques, les États-Unis alignent chaque année une équipe jeune, insondable, et capable de tout. Ayant frôlé il n’y a pas si longtemps que ça une magistrale relégation dans le groupe B, le pays de Monsieur Sylvestre évolue dans l’ombre des nations telles que le Canada, La Russie et la Suède. Faute de joueurs de premier plan – retenus pour la plupart dans les séries de NHL –, une demi-finale serait déjà un succès pour les Américains.

1) Pourquoi ai-je choisi de présenter ce pays ?C’est la question que je me pose. Je devais être bourré. Je ne vois que cette explication.

2) À quoi sert ce pays ?

À diriger le monde entier, même (et surtout) si on ne leur a rien demandé. À servir de défouloir à ce même monde entier. À partir dénicher en Irak des armes de destruction massive dont personne ne soupçonnait l’existence, à commencer par les Irakiens eux-mêmes. À promouvoir la cause de la malbouffe. À organiser des stages d’initiation à l’apnée pour leurs prisonniers ou des échanges culturels pour leur permettre de se familiariser avec les mœurs égyptiennes ou syriennes. À expliquer à not’ bon Conseil Fédéral comment trier sa paperasse. À inventer des sports qui n’intéressent qu’eux. Et encore plein de choses épatantes.

3) Comment joue-t-on au hockey dans ce pays ?

Dans l’indifférence la plus générale. Les États-Unis ont beau concentrer quatre cinquièmes des formations de la meilleure ligue du monde, les retransmissions attirent une audience pour le moins confidentielle, peinant même à rivaliser avec des sports aussi passionnants que le golf, le tractor pulling ou le plongeon à la perche sans barreur…

4) Pourquoi vont-ils gagner les Mondiaux ?

Parce que la jeune génération, qui constitue l’essentiel de la sélection, est très talentueuse. Mais il faudra également que les New Jersey, comme dirait Jean-François Rossé, se fassent éliminer rapidement, ce qui libérerait quelque chose comme la moitié des yankees encore engagés en NHL, dont quelques éléments confirmés. Mais surtout, surtout, parce que les Américains ont maintenant Superman comme président.

5) Pourquoi vont-ils se faire éliminer au premier tour ?

Parce que les Américains ne doutent de rien. (C’est même à cela qu’on les reconnaît.) L’excès de confiance n’est donc jamais très loin. De plus, la première sélection de 20 joueurs consiste en une liste de gamins (25 ans et moins de 200 matches de NHL en moyenne, malgré tous les efforts de Jason Blake) entourée de losers magnifiques, ce qui n’incite pas vraiment à l’optimisme. Par ailleurs, les USA n’ont jamais vraiment connu de profondeur au poste capital de gardien, mais c’est encore pire cette année. Tim Thomas n’étant pas décidé à se faire éliminer au premier tour des play-off et Rick DiPietro ayant passé la saison sur les plots, Ron Wilson compte pour le moment sur un Robert Esche contraint d’aller renflouer son compte en banque en KHL et un Montoya (son nom n’est pas Inigo) qui a disputé le mirifique total de 5 matches de NHL, avec Phoenix, qui pis est. Le coach se voit donc contraint d’espérer récupérer Scott Clemmensen, Brent Johnson ou Brian Boucher à la dernière minute. Avouez que ça fait rêver. Mais surtout, surtout, parce que Barack Obama est trop occupé à promener son chien.

6) Qui sont les joueurs à surveiller ?

Tous, si vous êtes hôtelier.

7) Qui sont les joueurs à ne pas surveiller, mais dont on peut éventuellement se moquer ?

Avec Waylon Jennings et Johnny Cash sur son masque, Robert Esche avait tout pour devenir une idole à Nashville. Cependant, la carrière de cet ancien vainqueur du Mémorial Pelle Lindbergh a une furieuse tendance à aller droit dans le mur.

8) Une bonne raison de les supporter ?

Une victoire ricaine ferait bien chier les Canadiens, ce qui est toujours bon à prendre.

9) Une bonne raison de ne pas les supporter ?

Les Américains étant par nature insupportables, je ne crois pas qu’il y ait besoin de donner des raisons.

10) Bon d’accord, mais sinon ?

Comme chaque année, bien malin qui pourra dire ce que feront les Américains. Ce d’autant plus que ce sont des joueurs dont on ne connaît pas encore les noms qui établiront ce que peut réellement espérer l’équipe à la bannière étoilée. Jouons-la comme Krueger et pronostiquons donc un quart de finale.

Écrit par Yves Grasset

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6 Commentaires

  1. Kane, Komisarek, Fischer, Pacioretty, Di Pietro, Kessel, sans inclure les diablotins, c’est vrai qu’il manque du beau monde. Mais la faiblesse des USA, c’est peut-être d’avoir le choix entre des défenseurs très robustes peu productifs et d’autres qui ont un +/- horrible. Si l’on excepte Rafalski, il n’y a pas de véritable patron à ce poste.

  2. Effectivement, le problème des Etats-Unis selon moi est qu’il n’ont pas un véritable Général à la Défense…. (un comble pour ce pays)

    L’équipe possède 2-3 gardiens talentueux mais ils sont engagés en série.
    Quant à l’attaque, elle n’est pas aussi flamboyante que celle du Canada ou de la Russie, mais elle reste solide!

    Le rédacteur de l’article pense que l’élimination des Devils serait bénéfique aux USA. Cependant, je ne suis pas sûr que la joueurs de la bannière étoilée seraient ravis de retrouver Brodeur en face d’eux en quart ou en demi….

  3. Chez nous on a bien un vieux gribou rusé comme un poisson rou(x)ge dans un bocal, qui ne séléctionne pas nos deux meilleures joueurs!

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