En direct des 24 Heures du Mans

Même s’il n’est plus nécessaire de présenter cette épreuve de légende, les 24 Heures du Mans moto 2009 méritent vraiment qu’on en parle : les quatre Suisses engagés ont tous terminé dans le top 10, avec la magnifique 4ème place de Raphaël Chèvre (qui apparemment n’en est pas une) sur la Suzuki numéro 69 du team RT Motovirus, la superbe 7ème place de Greg Junod et Hervé Gantner sur la Suzuki du RAC41, et la non moins belle 10ème place de Patrick Muff sur la Kawasaki du team Bolliger.

J’aurais bien aimé vous donner des infos détaillées, des stats, des anecdotes etc. sur les trois trois teams qui engageaient des Suisses, mais obtenir une accréditation pour le Mans est encore plus compliqué et tortueux que l’esprit d’une femme. Mais même sans les petits fours de la salle de presse, les rédacteurs de CartonRouge.ch étant des passionnés, j’ai pris la décision de descendre pour faire un petit papier sur RV et Greg puisque le RAC41 m’a ouvert ses portes. L’autre raison pour laquelle je vais me concentrer sur ces deux pilotes est que Chèvre a déjà eu les honneurs d’un quotidien orange dont notre site refuse de suivre les traces, et que Muff est suisse allemand…En arrivant le vendredi soir, le premier constat est qu’il y a de l’engouement : 3 heures de bouchons pour couvrir les 10 derniers kilomètres qui nous mènent au circuit ! C’est l’occasion de faire connaissance avec les occupants de la voiture de devant qui nous offrent généreusement des bières et qui hallucinent en voyant que les Suisses parlent le même français qu’en France.
Arrivée au camping aux alentours de 23 heures, début des hostilités. Quelques bières, mais juste ce qu’il faut pour garder mes capacités de discernement (si tant est que j’en aie) et vous pondre un texte crédible. 100’000 personnes, et même si ce n’est pas aussi fou que le Bol d’Or, l’ambiance y est quand même exceptionnelle. Des allumés qui font exploser le moteur de leur moto, des bourrés qui dorment la joue dans leur repas pris 20 minutes plus tôt, et moi !
Mais passons aux choses sérieuses, la course : nos deux Suisses, Greg Junod (http://www.cartonrouge.ch/fr/actualite/article/notre-invite-greg-junod-pilote-moto/index.html) et RV Gantner (http://www.cartonrouge.ch/fr/actualite/article/herve-gantner-11eme-a-monza/index.html), l’un Vaudois l’autre Genevois (ce qui inquiétait passablement les politologues de notre pays, d’autant plus qu’ils sont concurrents directs dans la course au titre en Championnat suisse), se disaient confiants. Ils s’élançaient de la 14ème place sur 46. Le team est complété par un pilote français, Vincent Houssin. C’est Greg qui est désigné pour prendre le départ à 15 heures et juste avant, Johan, le mécanicien-secrétaire-nounou de RV passe avec son gri-gri et frappe 3 fois le réservoir de la moto avec sa baguette magique (la décence m’interdit de mentionner la matière de cette «baguette magique»). Mais en tout cas, cela a porté ses fruits puisque Greg prend un départ canon et gagne 7 places, pour boucler le premier tour en 7ème position. C’était parti pour 24 heures. Et il allait y avoir du sport puisque après le relais de RV, alors que Houssin était au guidon, la pluie s’invitait à la fête. Malgré une petite panne de phare à la tombée de la nuit dont la réparation a coûté 6 tours, les pilotes ont réalisé un sans-faute : 18 heures de course sur 24 sous la pluie, pas une seule chute et une magnifique 7ème place à la clé. Quand on pense que dans la soi-disant catégorie reine des MotoGP on annule la course parce qu’il pleut, au Mans, les pilotes sont plus des motards que des stars du showbiz.
Moi en revanche, j’ai fait ma star du showbiz. Après une tentative de nuit sous tente le vendredi, le froid m’a vite amené à verser dans ma voiture, troquant ainsi une pneumonie contre des maux de dos. Le samedi soir, j’ai pris la seule décision qui s’imposait : trouver un hôtel pour dormir au chaud, au sec, et pouvoir enfiler mes chaussettes sans aide en me réveillant. C’est vraiment plus de mon âge ces choses là, et au Bol d’Or en septembre, si j’ai pas d’accrédit, je n’y vais pas…
Mais en voyant la tête des pilotes à l’arrivée, je me suis dit qu’il y en a qui ont encore moins bien dormi que moi ce week-end, et que finalement je ne suis pas à plaindre. Je serai donc au Bol d’Or avec ou sans accrédit !
C’est donc un week-end de folie qui s’achève et qui, au delà du superbe résultat sportif du team RAC41, a démontré que Vaudois et Genevois pouvaient collaborer de façon efficace. Et lorsque je les voyais se pleurer dans les bras au drapeau à damier, je me suis presque dit qu’une fusion LHC-GSHC n’était peut-être pas une si mauvaise idée…

Écrit par Sébastien Junod

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