Ce Servette-là va-t-il se sauver ?

Face à Wohlen, Servette subit son dixième nul de la saison qui ne fait pas beaucoup avancer les choses. Locarno, victorieux à la Charrière, revient à deux petites unités des Grenat et malgré sa défaite, Gossau reste quant à lui à trois unités. À quatre journées de la fin et avec de telles «chèvres», difficile de penser positif…

Officiellement, c’était un Wohlen sans ambitions qui aurait dû débarquer à la Praille, histoire de bronzer un peu et goûter à des infrastructures sophistiquées. Au contraire, le Servette version «marche ou crève» aurait dû lutter avec acharnement pour sa survie. Hélas, on n’a rien vu de cela. Les Argoviens ont joué le jeu et semblaient autant concernés par le match que les hommes de William Niederhauser.Les premières occasions étaient pour les visiteurs avec un tir qui passait tout près de la lucarne du but de «Gonzo» et une autre frappe qui s’échouait sur la barre transversale. Certes les Grenat se sont ressaisis et ont touché eux aussi la barre transversale par l’intermédiaire de Boughanem. Vitkieviez reprenait encore de la tête mais Felder déviait sur la latte.
Hormis cela ? Les Genevois se sont certes créés des occasions mais je n’ai même pas envie de les commenter tellement elles étaient stériles et inoffensives. Un des problèmes principaux est que les joueurs ne se comprennent pas, à l’image de Braizat qui a de bonnes intentions, mais que personne ne peut déchiffrer. Il y a tellement d’aspects négatifs qui émanent de ce match que l’on s’égare en les énumérant.
Ce qui agace le plus est l’attitude générale : l’esprit  guerrier «marche ou crève» affiché avec l’arrivée de Niederhauser s’est déjà métamorphosé en «vautre-toi ou dors».  Un petit mois dans une minière en Sibérie ne ferait pas de mal à ces «guignols» pour leur faire comprendre ce que veut dire le mot travail. Abdoul Yoda incarne à la perfection cet état d’esprit je-m’en-foutiste : il ne pense qu’à son divertissement en tentant des numéros d’otarie aussi inesthétiques qu’inefficaces.
Déjà que les Grenat ne sont pas très doués, mais si en plus il n’y a pas de sacrifice, il est plus que légitime de se demander comment cette équipe parviendra à se maintenir au sein de la ligue des chaussures pour pieds carrés. Hier au stade, c’est le public qui a lutté le plus : il était autant difficile de garder ses yeux ouverts que lors des leçons d’un barbu historien de 95 ans qui insiste à t’expliquer les couleurs de la chemise du beau-père du cousin éloigné de Franco.
Il ne sert donc à rien d’insister sur les points négatifs car les Grenat ne les amélioreront jamais. Et comme il est impossible de faire une quelconque éloge à nos héros, il vaut mieux s’arrêter là. Il ne nous reste plus qu’à espérer que les prochains adversaires seront encore plus nuls que les Servettiens. Mais ô combien ce sera difficile ! Allez, souhaitons que les Grenat se sauvent à la dernière minute. Ainsi on pourra faire le grand ménage et renvoyer les joueurs qui déploient leur énergie avec parcimonie sur le terrain afin de pouvoir aller «clubber» après leur énième match nul !

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette – Wohlen 0-0

Stade de Genève, 1555 spectateurs.
Arbitre : M. Grossen.
Servette : Gonzalez; Schneider, Pizzinat, Girod, Bratic; Pont, N’Diaye, Boughanem (83e Ural); Braizat (75e Tréand); Vitkieviez, Eudis (65e Yoda).
Wohlen : Felder; Müller, Cvetinovic, Diethelm, Dal Santo; Roduner; Ladner (66e Stadelmann), Romero, De Lima (46e Karanovic), Cabanas (80e Bartlome); Alfred.
Avertissements : 32e Schneider (jeu dur); 43e Romero (jeu dur); 45e Braizat (jeu dur); 48e Diethelm (jeu dur).
Notes : Servette sans N’Tiamoah, Bouziane et Ratta, blessés. Une latte pour Wohlen en 1ère période (volée de Müller). Une latte pour Servette en 1ère période (tête de Boughanem).

Écrit par Grégory Soldati