Une impression de… déjà vu

Une semaine après Yverdon, un nouvel épisode de la série «Comment faire souffrir son public à tel point que son lard fonde» a été projeté sur la pelouse du stade de Genève. Seulement, cette fois-ci, les acteurs ont fait encore plus fort : face à Vaduz, les metteurs en scène ont revu le suspense à la hausse. Le prochain épisode sera accompagné du logo rouge : publics mineur et sensible devront s’abstenir !

Les supporters grenat sont des martyrs. On peut le crier haut et fort, car depuis longtemps, trop longtemps, Servette agonise ses irréductibles supporters qui, cependant, tiennent bon et ne lâchent jamais le morceau. Depuis la victoire contre Thoune en novembre dernier sur le score fleuve de 4-1, Servette joue à se faire peur.Samedi soir, Vaduz, entraîné par Pierre Littbarski qui a bien transmis et inculqué ses valeurs d’anti-jeu et d’anti-sportivité à ses joueurs, débarquait à la Praille après avoir arraché un nul dans les arrêts de jeu quatre jours avant à Thoune. Ainsi, un Servette à l’image d’un anaconda,  effrayant ses adversaires et son propre public tout en étant inoffensif, trouvait en face un Vaduz jouant à la tortue. Et lorsque la tortue se recroqueville et rentre la tête dans sa carapace, il est difficile d’aller lui injecter son venin. D’autant plus si le serpent n’est pas venimeux !
Bref, arrêtons ses comparaisons et concentrons-nous sur ce qui s’est passé sur la pelouse ! Que s’est-t-il passé lors de la première mi-temps ? Rien ou presque… Servette a été l’auteur d’une domination trop stérile pour inquiéter le mur défensif mis en place par Littbarski. Comme lors du match contre Yverdon, la première mi-temps a été disputée en demi-teinte par nos grenat-rose pâle.
Mais pourquoi donc ? Il faut dire que tout le monde a été surpris de voir que Niederhauser avait laissé deux joueurs tels que Vitkieviez et Tréand sur le banc. En effet, nous avons pu constater sans peine lors de cette première mi-temps que Servette avait beaucoup de peines sur les côtés. Sur le côté gauche, le latéral Challandes n’a pas apporté suffisamment en phase offensive. En plus de son manque de vitesse, Mehdi affiche un autre hic : son déchet technique. Difficile d’apporter son grain de sel en attaque si l’on manque 4 passes sur 5…
Toutefois, Challandes n’est pas le seul sur qui il faut pointer son index, oh que non ! Si l’on change de côté, les problèmes ne diffèrent pas. A droite, Schneider n’a pas non plus le niveau. Quant au Brésilien De Azevedo, recruté pour sa technique, il semble présenter des lacunes… techniques ! Il y a quand même un point positif : peu avant la ligne de mi-terrain, le milieu a tenté un joli lob qui est passé très peu au-dessus de la cage de l’excellent Jehle. Nous qui croyions avoir enfin déniché un bon technicien, on peut se consoler avec le fait qu’il soit brésilien… De plus, Anthony Braizat est lui aussi responsable du manque de percussion dans le jeu servettien. Combien de centres inatteignables pour le potentiel receveur ont été bottés par le numéro 28 ? Je ne sais plus, tellement il y en avait, j’ai perdu le compte.
Bref, le problème semble se situer uniquement au milieu. Eh bien non, car c’est sur sa seule véritable occasion en 2ème mi-temps que Vaduz a ouvert le score. Cette fois-ci encore les Grenats ont encaissé un but sur un coup de pied arrêté. Avec une défense un brin déconcentrée, Noll trouvait la faille. Méchant, injuste, cruel… Les adjectifs nous manquent pour décrire la situation. En tout cas, Servette n’a pas baissé les bras. Bien au contraire, les onze guerriers, aidés par l’entrée en jeu de Vitkieviez et de Tréand qui permettaient enfin d’être plus incisifs sur les ailes, ont poussé jusqu’au coup de sifflet final.
Dans le final, l’excellent Kusunga s’est même improvisé relayeur puis attaquant, réjouissant le public de ses roulettes, passements de jambes et tacles ! Chapeau bas à Genserix qui, malgré qu’il soit quelque fois inattentif au marquage, est un joueur très complet : rapide, technique et solide.
L’autre homme du match c’est évidemment Deugoué, qui a marqué un but extrêmement mérité à la… 95ème ! C’était le salaire minimum face à des adversaires casses-jambes qui avaient bénéficié d’un cadeau de l’arbitre, lequel oubliait un pénalty flagrant sur Pont.
Bref, l’esprit guerrier qui faisait défaut la saison passée semble avoir été inculqué à la perfection par le «général» Niederhauser. Cependant, s’il veut conserver son surnom de Willy l’enchanteur, Niederhauser devra songer à titulariser Tréand et Vitkieviez en laissant sur le banc Braizat (en tout cas). Aussi, Kusunga pourrait être utilisé en tant que latéral à la place d’un des deux fébriles actuels titulaires.
Il faudra peut-être travailler les centres et les passes à l’entraînement, et à ce moment-là Servette gagnera. Car cette équipe a du talent, beaucoup plus qu’un Vaduz ou un Yverdon.
En espérant que le prochain épisode de «Comment faire souffrir son public à tel point que son lard fonde» sera un peu moins angoissant.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette – Vaduz 1-1 (0-0)

Stade de Genève, 3155 spectateurs.
Arbitre : M. Graf.
Buts : 68e Noll 0-1, 95e Deugoué 1-1.
Servette : Gonzalez ; Schneider, Kusunga, Deugoué, Challandes ; Pont, Pizzinat, De Azevedo ; Braizat (69e Tréand) ; Eudis (76e Vitkieviez), Tozé.
Vaduz : Jehle ; Rechsteiner, Steil, Noll, Stegmayer; Stuckmann ; Burgmeier (90e Kempe), Franjic, Sutter (86e Ritzberger), Cerrone ; Proschwitz (93e Colocci).
Cartons jaunes : 9e Pizzinat (jeu dur), 55e Noll (jeu dur), 56e Eudis (jeu dur), 82e Kusunga (jeu dur), 87e Ritzberger (antijeu), 94e Stuckmann (jeu dur).

Écrit par Grégory Soldati

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3 Commentaires

  1. a Goschi: quand on voit les joueurs mouiller le maillot comme ils l’ont fait ce week end et la semaine passé contre Yverdon le minimum c’est d aller au stade!

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