Fin de parcours pour les Reds ?

C’était le premier des trois matchs à gagner pour Liverpool afin d’accrocher l’une des deux premières places qualificatives pour la suite de la compétition. A Lyon, les Reds n’ont décroché qu’un point après une égalisation lyonnaise dans les arrêts de jeu, ce qui compromet (définitivement ?) leurs chances de qualification.

Mercredi midi, pluvieux sur l’arc lémanique, je prépare mes dernière affaires pour aller retourner Gerland en «Red» avec un pote. Quelques bouteilles de vins valaisans bien de chez nous pour prendre l’apéro avant le match avec notre hôte rhodanien, le tout enfermé dans la «Sébastien Loeb» (le fameux surnom que je donne à l’unique Subaru Justy que possède ma grand-mère), puis direction la capitale du département du Rhône.
Benitez en sursisAvant ce match, Liverpool reste sur une victoire (mais laquelle !) et six défaites toutes compétitions confondues. M. Gillett, le président du club, a annoncé que Benitez avait trois matchs pour redresser la tête, sous peine de devoir laisser sa place à Anfield, j’en connais certains qui se seraient faits virer avant selon la direction du club. Alors le déplacement à Lyon revêt une importance cruciale, car une défaite entraînerait pratiquement Liverpool à jouer la 3ème place face aux terribles Hongrois de Debrecen. Liverpool ne se déplace pas dans les meilleures conditions, compte tenu des absences de Gerrard, Fabio Aurelio, Skrtel, Riera et autre Johnson, ce qui fait regretter à Benitez de ne pas avoir sélectionné notre grand latéral droit, Degen dans les 26 palpables à une participation en CL.
Relancé en championnat – après deux défaites consécutives – en allant s’imposer dans le Chaudron de St-Etienne lors du derby, Lyon se trouve dans une toute autre position. Un point lui suffirait pour poursuivre la compétition après avoir remporté ses trois premières rencontres. Claude Puel craint la venue d’une équipe de Liverpool qui est souvent redoutable lorsqu’elle se trouve au pied du mur.

Pauvreté de jeu

C`était la première fois que je me rendais à Gerland, il est vrai attiré par la venue des Reds près de la maison. Un stade moderne, mais loin de ce que nous pouvons trouver en Grande-Bretagne, avec des tribunes éloignées du rectangle vert, et une ambiance qui à côté de Celtic Park ou Anfield ressemblait plus à une réunion de fans d’Alain Morisod. Entre un kop lyonnais au disque rayé et une minorité de Scousers alcooliques qui n’arrivaient pas à prendre le dessus par la voix sur les Gones, l’ambiance avait de la peine à décoller.
Cela a peut-être influencé les acteurs ou vice-versa, entre un Lyon en mode «je joue le match nul pour me qualifier et laisse faire le jeu à l’adversaire» et un Liverpool incapable de le faire sans Gerrard, le match a rarement atteint des sommets d’intensité. Privé de nombreux titulaires, Liverpool a dû compter sur le tracteur Carragher pout déborder sur le couloir droit, et la chèvre stoïque aux deux pieds gauches Lucas à la relance, alors ce n’était pas gagner. Torres, Kuyt et Voronin ont tenté de mettre à mal la défense lyonnaise mais ont buté sur un Cris impeccable en défense centrale et un Lloris impérial dans les buts, n’est pas la défense du FC Zurich qui le veut.
Les Lyonnais se montraient plus dangereux en seconde période face à l’incapacité de Liverpool de rentrer dans les trente derniers mètres des Rhodaniens. Ainsi on a pu admirer l’aisance technique de Bastos et Lisandro qui prenaient souvent de court Carragher et Insua, mais ils pêchaient à la conclusion, permettant à Reina de passer une soirée tranquille sans avoir à effectuer de grandes parades. Puis vint l’éclair de Babbel à la 83e qui, par un missile en pleine lucarne, redonna l’espoir d’une qualification à leurs fans et un semblant de rentabilité pour mon billet de match, car enfin on allait voir un peu de jeu lors des 10 dernières minutes. Finalement Lisandro offrit le nul et la qualification méritée de Lyon pour la suite de la compétition, suite à une énième approximation défensive dans les arrêts de jeu.

Et maintenant à Anfield ?

Liverpool doit faire le plein de points sur les deux derniers matchs et espérer une aide de Lyon lors de leur prochain déplacement à la Fiorentina. Un responsable ressort des piètres résultats des Scousers cette saison. Ainsi et ce, malgré les absences, Rafa Benitez se retrouve maintenant de plus en plus menacé. Il aura encore les deux prochaines rencontres pour redresser la barre en championnat, mais les résultats du club sur la scène européenne fragilisent tout de même sa position. Après avoir emmené les Reds au titre européen en 2005, les autres titres glorifiques du club sous l’ère de Benitez sont une autre finale européenne en 2007, une FA Cup en 2006 et une deuxième place en championnat lors de la saison dernière. C’est pauvre pour un club aussi prestigieux que Liverpool qui affirme vouloir jouer le titre chaque année, mais qui en est sevré depuis 19 ans (!).
Ceci étant, ne faudrait-il pas un nouvel élan au club pour qu’il retrouve sa gloire d’antan avec la venue d’un nouveau tacticien à la barre ? Certes, cela pourrait créer une nouvelle  impulsion, mais le club va devoir aussi se renforcer dans tous les secteurs du jeu. L’équipe trop dépendante de Torres et Gerrard a aussi besoin d’un leader en défense, mais aussi de remplaçants capables de faire la différence en fin de match, car la pauvreté du banc est un problème récurent à Liverpool. Seulement voilà, les 15 millions promis par le président pour se renforcer à Noël risquent de faire peu afin d’avoir une équipe compétitive sur tous les tableaux.

Écrit par Johan Tachet