Prilly de haute lutte

Le FC Prilly a fait preuve de belles ressources morales dans un choc au sommet tendu et heurté à Thierrens. Menés 2-1 sur deux penalties adverses, les Prilliérans sont parvenus à inverser la tendance et à conserver une infime chance de finir champion d’automne.

Le terrain du Grand-Marais à Thierrens ne porte pas tellement bien son nom car, malgré les précipitations de ces derniers jours, c’est sur une pelouse relativement sèche que s’est tenu le choc au sommet du groupe 2 de 2e ligue vaudoise entre Thierrens et Prilly. Ce qui a beaucoup plus perturbé le jeu, c’est la bise violente et glaciale qui a balayé le Jorat durant tout l’après-midi. L’affiche du jour voit l’actuel leader, Prilly, rendre visite au virtuel leader, Thierrens, qui compte deux points et deux matchs de retard sur son adversaire du jour avant le coup d’envoi. Malgré une première parade du gardien prilliéran Pilet après deux minutes sur un tir croisé, le match tarde un peu à démarrer et les deux équipes ne se livrent pas beaucoup durant la première demi-heure. Il faut attendre la 25e pour voir la première occasion sur une percée de Davis Nicolas qui peut partir seul au goal mais tire dans le petit filet extérieur.

Deux capitaines en évidence

Le FC Prilly compte dans ses rangs l’une des plus fines gâchettes de 2e ligue, Edin Becirovic. Après avoir pas mal bourlingué, le buteur semble avoir trouvé un certain équilibre du côté de la Fleur-de-Lys. Le capitaine prilliéran va mettre à profit son premier ballon exploitable pour filer au goal et ouvrir le score d’un extérieur imparable au ras du poteau, la marque des grands buteurs. Thierrens passera tout près de l’égalisation quatre minutes plus tard sur une remise de la tête de Pasche pour Schüpbach qui expédiera sa reprise dans le ciel chargé de nuages du Jorat. Le milieu de terrain thierrannais sera plus inspiré une minute plus tard mais l’excellent gardien prilliéran Sébastien Pilet a bien détourné son coup-franc. Prilly aurait pu faire le break à la 43e si David Nicolas était parvenu à redresser la course du ballon après avoir éliminé le gardien local Kristofer Lugrin. Le capitaine du FC Prilly Becirovic avait ouvert la voie, son homologue thierrannais Guillaume Pasche a mis un point d’honneur à rétablir la parité avant la pause. Le capitaine de Thierrens s’est fait accrocher un peu inutilement par Yoan Nicolas pour obtenir un penalty que transformera sans coup férir Florian Martin. La mi-temps est arrivée à point nommé pour calmer des esprits qui commençaient un peu à s’échauffer. Ce qui est bien la seule chose qui se soit échauffée en cet après-midi glacial.

Coups francs salvateurs

Prilly aurait pu reprendre l’avantage dès la reprise mais Becirovic n’a pu exploiter un caviar de D. Nicolas. Le match va à nouveau s’envenimer à la 51e avec un deuxième penalty en faveur des locaux suite à un contact semble-t-il assez léger entre le gardien Pilet et Renaud Freymond. Faisant fi de l’excitation ambiante, Florian Martin a transformé avec un impeccable sang-froid pour donner l’avantage à Thierrens. A ce moment-là du match, on ne donnait pas cher de la peau de Prilliérans très énervés et menés au score sur la pelouse d’un adversaire réputé difficile à manier. Les nuages étaient de plus en plus bas sur le Jorat, la bise redoublait d’intensité, on avait l’impression que chaque minute qui passait la température chutait de deux degrés et, sur le coup des 16h15, les projecteurs ont dû être allumés pour percer l’obscurité tombante. Et encore on s’estimera heureux d’avoir échappé à la neige.
Le tout a donc ajouté un côté un peu épique à ce combat âpre et tendu. Dans ces conditions, ce n’est pas le moindre des mérites du FC Prilly que d’avoir trouvé les ressources pour inverser la tendance sur deux coups francs de Nolwen Baron. Le premier, près du poteau de corner, a été dévié dans ses propres filets par un défenseur thierrannais, le second, à 25 mètres, a trouvé une déviation violette (donc prilliérane) pour tromper Lugrin. Ce n’était peut-être pas très esthétique mais la réussite avait à nouveau changé de camp.

Qui sera champion d’automne ?

Thierrens a tenté de réagir, s’est ménagé quelques occasions d’égaliser, sur une volée de Longo détournée par Pilet (80e), une tête de Schüpbach juste à côté (83e) ou une volée de K. Martin bloquée par le gardien prilliéran (90e) mais, malgré six minutes d’arrêts de jeu, n’est pas parvenu à revenir. Prilly pouvait ainsi boucler par une victoire à l’énergie un premier tour magnifique. Les Prilliérans occupent pour l’heure la première place du classement mais leurs chances de devenir champion d’automne paraissent infimes car La Sarraz-Eclépens, Echallens II, Orbe et Thierrens pourront leur passer devant en remportant leurs matchs en retard. Ainsi, malgré sa défaite, le FC Thierrens peut encore espérer boucler cette première moitié de championnat en tête en remportant ses deux derniers matchs contre les secondes garnitures de Baulmes et Echallens (dans ce qui constituera un nouveau choc au sommet) et en tablant sur un faux-pas du FC Orbe dimanche prochain contre Atlantic Vevey. Une chose est sûre, quoi qu’il advienne lors des ultimes rondes automnales, le classement va rester très serré à Noël et une bonne moitié des équipes de ce groupe 2 de 2e ligue vaudoise sera encore en course pour une place de finaliste à l’aube d’un seconde tour qui s’annonce d’ores et déjà passionnant.
Photo copyright www.fcprillysports.ch

FC Thierrens – FC Prilly 2-3 (1-1)

Grand-Marais, 242 spectateurs (dont une bonne partie n’a pas dû quitter la buvette).
Arbitres : M. Milic, assisté de MM. Ozkan et Dedominici.
Buts : 31e Becirovic (0-1), 45e F. Martin (penalty, 1-1), 51e F. Martin (penalty, 2-1), 63e Baron (2-2), 69e Beicrovic (2-3).
FC Thierrens : Lugrin ; Pasche, M. Freymond (26e Krattiger), F. Martin, Pillot ; Ferreira (67e K. Martin), Schüpbach, Roder (87e Mathys), Saugy, R. Freymond ; Longo.
FC Prilly : Pilet ; S. Maliqi, Fuso, Jaunin, Crettaz ; Gaspar, R. Maliqi (64e Guy de Fontgaland), Baron ; D. Nicolas, Becirovic, Y. Nicolas.
Cartons jaunes : 29e Pasche, 44e Baron (?), 51e Pilet et Jaunin, 57e R. Maliqi, 58e Pillot, 71e Schüpbach.

Écrit par Julien Mouquin