Liga : premier bilan

Après dix journées, l’heure du premier bilan a sonné en Espagne. Profitons donc de la trêve internationale pour nous pencher sur l’état actuel du meilleur championnat de la planète, plus passionnant que jamais cette année !

Les bonnes surprises :

Valence C.F.

En proie à de graves soucis financiers la saison passée, Valence n’en a pas moins réussi à conserver l’essentiel de son impressionnant contingent, Raul Albiol excepté (Real Madrid). Un miracle en grande partie dû à son président Vincente Soriano – dont la fiabilité de l’humeur et des intentions n’est pas sans rappeler celle de Mouammar Kadhafi –, qui s’est amusé tout l’été à laisser croire aux grosses écuries du continent que David Villa était à vendre, avant de se rétracter au dernier moment ; un coït interrompu qui n’a pas plu à tout le monde, mais qui n’empêche pas l’attaquant valencien d’être actuellement le meilleur buteur de la Liga. Et si l’équipe d’Emery a certes quelques dettes, elle n’en demeure pas moins redoutable sur le terrain en ce début de saison et pointe actuellement à la quatrième place du classement ! Le grand retour des Chés en Ligue des Champions semble tout proche.

Sporting Gijon

Ayant renoncé depuis plusieurs années à dépenser la moindre indemnité de transfert, le Sporting Gijon est un club fort sympathique dont le nom du joueur le plus connu, si vous n’êtes pas asturien, vous semblera aussi familier que celui de Michel Pont outre-Sarine. Equipe de cœur, symbole de l’opposition éthique avec les deux grosses fortunes du pays, la joyeuse troupe rouge et blanche est accompagnée à chacune de ses sorties par plusieurs milliers de fanatiques ressemblant à des Torcida (la violence en moins), et poussant leurs couleurs jusqu’aux exploits les plus improbables. Actuellement septième, proche du groupe de tête, le Sporting est la preuve vivante que le football populaire a encore sa place dans un monde où, de plus en plus, l’argent prédomine ; bravo à eux, et bonne chance pour la suite !

Athletic Bilbao

Habitués au bas de classement ces dernières saisons, les séparatistes de l’Athletic – dont la ferveur est relativement comparable avec celle de l’équipe présentée ci-dessus – qui, on le rappelle, ne comptent que des joueurs basques dans leur contingent, pointent actuellement à la huitième place de la Liga et semblent enfin faire honneur à leur région. Les tombeurs de Young Boys, qui recevront le Barça lors de la prochaine journée, peuvent s’appuyer sur certains joueurs de talent tels Llorente, Javi Martinez et une pléiade de jeunes loups aux dents longues. Pleins d’avenir, les Leones seront à surveiller de près ces prochains mois !

On les attendait :

FC Barcelone

La saison passée, on s’en souvient, le FC Barcelone avait tout raflé sur son passage en proposant un football de rêve à tous les amoureux du ballon rond. Cette année, force est de constater que les choses ont peu changé : n’ayant égaré que quatre petits points depuis le début de la saison, les hommes de Guardiola sont toujours aussi efficaces et séduisants sur le terrain. Le récent retour d’Henry, trop longtemps blessé, devrait par ailleurs leur permettre d’affûter encore un peu plus leur secteur offensif ces prochaines semaines. Le départ d’Eto’o (qui arrivait en fin de contrat, n’en faisait qu’à sa tête et passera tout son mois de janvier à la Coupe d’Afrique des Nations – joli cadeau pour l’Inter) a largement été compensé par le rendement irréprochable d’Ibrahimovic, étincelant pour le moment et dont la complicité naissante avec Messi risque de faire très mal en Espagne comme ailleurs. Le Barça est déjà en tête, et ne semble pas prêt de lâcher l’affaire à deux semaines du Clasico. On s’assied, on regarde et on admire.

Séville FC

Co-favori pour le titre avec les Catalans, le Séville FC est pour l’instant à la hauteur des espérances placées en lui et se situe à la troisième place du classement, à quatre points seulement de son grand rival. Les Nervionenses, provisoirement devancés par le cadavérique Real Madrid, est tout aussi spectaculaire et attractif que la saison passée, mais compte dans ses rangs deux nouvelles perles qui vont bientôt faire beaucoup parler d’elles : Negredo (24 ans), intelligemment recruté chez les âmes en peine de Madrid, et Perotti, jeune Argentin surdoué qui crève l’écran actuellement. Ajoutez à cela l’explosion de Jesus Navas, l’expérience de Kanouté et Luis Fabiano, ainsi qu’un esprit d’équipe unique en Espagne, et vous aurez la seule équipe actuellement capable de contester la domination seigneuriale des Blaugrana. On s’en réjouit !

Xerez

Dix matches joués : une seule victoire, trois buts marqués uniquement et six misérables points dans l’escarcelle. Néo-promus sans ambition, les Andalous de Xerez se voient propulsés cette année dans l’arène de la Liga sans la moindre chance de survie, et frisent le ridicule en ce début de saison. On s’y attendait, venant d’une équipe dont le recrutement estival a fait passer celui du Servette FC pour intéressant… Les équipes en danger de relégation y trouveront leur compte, au moins : une des trois places fatidiques est déjà réservée. Merci et bon vent !

Les catastrophes :

Villarreal C.F.

Orphelin de l’entraîneur Pellegrini, parti faire fortune du côté de la capitale, le Sous-marin jaune déçoit beaucoup en ce début de saison, malgré un contingent quasi similaire à celui de la saison passée : une seizième place provisoire avec seulement neuf points, soit à des années-lumière des ambitions affichées cet été. Soit l’équipe de Valverde décide de se sortir les pouces dès le week-end prochain, soit elle redeviendra ce qu’elle a presque toujours été : une modeste équipe de banlieue, dans l’ombre du grand frère valencien. A moins que Pellegrini, qui n’en a semble-t-il plus pour longtemps dans le côté obscur, revienne en sauveur providentiel d’ici la fin de la saison…

Atlético Madrid

Malgré Maxi Rodriguez, Forlan, Simao, Reyes, Agüero et j’en passe, un public fervent et bouillant, l’un des meilleurs budgets du pays et des ambitions à la Majid Pishyar, l’Atlético est pour l’instant tellement ridicule que les Madrilènes ne savent décidément plus vers quelle équipe se tourner. Premiers relégables avec sept points seulement à leur actif, les Rojiblancos en sont déjà à leur deuxième entraîneur cette saison et doivent en outre faire face à des problèmes internes (supporters fâchés, il paraît). Le haut de tableau étant hors de portée et la Ligue des Champions déjà terminée pour les casseurs de Marseillais, le malheureux Agüero doit se demander tous les jours pourquoi il a fait l’erreur de rester une année de plus dans ce club rafistolé. Tant pis pour lui.

Real Madrid

Après deux mois de mise en service, la nouvelle ère galactique du Real Madrid semble déjà être terminée (peut-être même, quand on y repense, qu’elle n’a en fait jamais existé). Ce n’est du moins pas le début de saison qu’attendait le président Florentino Perez au moment de débourser ces centaines de millions de francs cet été : humiliés en Coupe d’Espagne par une modeste équipe de troisième division (4-0 à l’aller), incapables de produire un jeu digne de ce nom, impuissants face aux grandes équipes (défaites face à Séville et Milan) et déjà en proie à la crise interne, les Merengue ne doivent leur flatteuse deuxième place en Liga qu’à certains éclairs de génie des nombreuses vedettes du club. Sans âme et sans identité, cette équipe (si on peut l’appeler ainsi) en perdition est la preuve vivante qu’un tel projet ne peut qu’être voué à l’échec s’il omet d’inclure des valeurs telles que la ferveur et la passion, surtout lorsque l’on parle du plus grand club du monde. Rome ne s’est pas construite en un jour… Madrid non plus.

Écrit par Raphi Stollé

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7 Commentaires

  1. Catastrophique n’est pas vraiment le terme adapté pour le Real à mon avis… je dirais plutot décevant ! 2ème à 1pt du barca c’est pas non plus la fin… Par contre dans le jeu ils sont clairement décevant ca c’est claire, et je suis supporter du Real! Attendons de voir le classico pour faire un bilan….

  2. Faut arreter de critiquer le real! EN attendant c est 9 champions league. Et on parle des transferts du real ok ils ont déboursé bcp d argent mais quand on doit reconstruire une equipe qui va mal, il faut y mettre le prix… parce que les kaka, ronaldo ne sont pas decevant et je pense que le real va faire quelque chose cette année… pi aussi donner 48 mill. + Etoo c est pas exagéré?? 28 mill pour chygrinski non plus?? bref Hala madrid. Et à bientot

  3. Trop bien, 9 ligue des champions, dont 7 il y a 150 ans et 2 il y a 10 ans a peu près :))
    Le barca, 2 en 4 ans. Cherchez l’erreur.
    De toute façon, on le gagnera ce Classico.
    ABE

  4. Moi qui suis un culé patenté, je trouve un peu excessif le procès fait au Madrid. OK, pour le triplé promis par Florentino Pérez, faudra attendre l’année prochaine. Par contre, 2ème à 1 point du Barça, c’est loin d’être honteux.

    Après, il y a le style. Ben désolé, ça fait 10 ans que je vois le Madrid jouer, et ça fait 10 ans que je trouve ça efficace mais pas beau. L’an dernier, ils font une deuxième moitié de saison impressionnante comptablement, mais il fallait les voir souffrir comme des damnés, être sauvés match après match par Casillas et Higuain (et Van Nistelroy les années précédentes)… Bref, des Madrid-Getafe ou des Valladolid-Madrid, il fallait voir ça…

    Bref, ils jouent comme d’habitude.

    Et ils sont dans le coup pour empocher la liga, comme d’habitude…

  5. Rappelons que le classement actuel de Xerez est la conséquence d’un calendrier très compliqué en début de saison. Dire que l’équipe est vouée à la descente est précitpité. De tels propos était tenu l’année dernière pour le Sporting de Gijon et Osasuna…

    Attention au Real Madrid à qui la Coupe du Roi ne sourit (presque) jamais.

    Merci pour cet article et Puxa Sporting !

  6. C’est vrai que je trouve que ce que fait le réal cet année pour l’instant ne mérite peut-être pas le terme de catastrophique…
    Mais c’est vrai que c’est une équipe sans ame et absolument dégueulasse…
    Je lui souhaite tout le malheur pour cette saison…
    Forza Barcelona!!!

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