Viendez à Davos !

L’illustre George Baudry vous avait conté les travers de la Coupe Spengler voici deux ans. Une compétition basée uniquement, selon lui, sur le commerce de saucisses et de bières, le tout dans l’unique but de renflouer les caisses d’un club de montagne. La gueule de bois n’étant finalement pas si difficile à assumer que ça à 1560 mètres d’altitude, je vais vous expliquer en dix points, pourquoi il n’était pas totalement farfelu de faire le voyage dans les Grisons pendant les Fêtes.

1. Une proximité rare

Le tournoi davosien est l’occasion pour les fans moyens, aussi appelés «tabolets» dans le jargon, de pouvoir approcher les joueurs comme rarement ailleurs. Surtout en soirée, après la fin des rencontres. Se faire payer une bière par Rick Jackman, tailler une bavette avec Noah Clarke ou croiser Eric Himelfarb à deux heures du matin, ça n’a pas de prix… Et que dire de Peter Guggisberg complètement rond 18 heures avant une rouste infligée par le Team Canada !

2. Refaire le monde

En six jours, vous croiserez l’ensemble du hockey suisse. Des fans venus de partout, des journalistes, des anciennes gloires… Autant d’occasions de parler de hockey sur glace et de refaire le petit monde de la rondelle jusqu’à plus soif avec des gens plus accessible que lors du train-train quotidien de la Ligue nationale. Enfin jusqu’à quatre heures du mat’, parce qu’après y’a plus vraiment de boîtes rigolotes d’ouvertes.

3. Se refaire un fond physiquement

Mine de rien, faire des allers-retours à la patinoire, à l’hôtel, au bistrot, au bar, chez les VIP, puis rentrer de nuit en faisant le double du parcours pour cause de titubage excessif pour terminer, ça pèse sur le physique. Après quelques jours, vos mollets auront repris forme humaine et vous perdrez bien vite les quelques kilos engrangés pendant les repas de famille à Noël. Aussi, il faut bien l’avouer, parce que vous ne trouverez jamais le temps de manger entre deux apéros…

4. Les fans de Mannheim

Hormis Davos (et encore…), Mannheim est la seule équipe à pouvoir compter sur une vraie cohorte de supporters cette année. Bruyants et inventeurs de plein de chants inconnus sous nos latitudes, les Allemands mettent de l’ambiance dans une patinoire en manquant souvent cruellement entre deux «Hiahiahiaho» et autres tubes de l’hiver grison mis en musique par un DJ tricentenaire.

5. Se moquer de Chris McSorley

Vous connaissez tous «CMS». Ce que l’on sait moins en revanche, c’est qu’il est aussi sympatoche en dehors de la glace qu’irascible à la bande. Pouvoir tailler une bavette pendant un match avec lui alors qu’il n’a aucun enjeu personnel est donc un bonheur. Surtout lorsque la veille, Montréal est allé s’imposer à Toronto grâce à un Jaroslav Halak stratosphérique. Ainsi, alors qu’il vous tape sur l’épaule pour vous féliciter de la bonne blague, vous pouvez immédiatement demander des excuses publiques.

6. Les femmes de joueurs

En Championnat, il n’y a que deux équipes en lice à chaque match (ah bon ??) et le nombre de femmes de joueurs est donc assez restreint dans les tribunes. Il faut dire que le glamour de la Valascia ou de l’Ilfis n’incite pas à sortir sa plus belle minijupe. A Davos, avec cinq (bientôt six) formations dont quelques unes venus de l’Est, il est très difficile de conserver le regard sur la rondelle, même en faisant d’immenses efforts.

7. Les bars fumeurs

C’est désormais une rareté en Suisse. A Davos, dans quelques bars, vous pouvez encore en griller une tout en buvant votre chopine. Pas d’interdictions légales, les restaurants font ce qu’ils veulent au gré de leur clientèle. Ainsi, le consommateur a le choix et une catégorie de la population n’est pas victime d’une lâche et injuste ségrégation…

8. Travailler les langues

Alors qu’en général le Suisse Allemand est très «francophile», le Grison de base a tendance à prendre le «Welsch» pour de la merde en boîte. Ainsi, si vous ne voulez pas vous retrouver avec une sorte de Goulasch infecte à la place du Schnitzel-frites indispensable et de bon aloi, vous avez tout intérêt à ressortir vos hanschaudiseries oubliées des tréfonds de votre mémoire. Ou alors l’anglais, mais c’est beaucoup moins rigolo.

9. Une patinoire ultra-moderne

Même si celle-ci est trop petite lors de la Coupe Spengler et trop grande lors des trois quarts du championnat de LNA, la «Vaillant Arena» est un superbe outil. Et que dire de son architecture… Bon, il faut aussi avouer que si vous avez acheté une place debout et que vous arrivez douze minutes avant le début de la rencontre, vous allez surtout voir une nuque argovienne mal taillée, des planches de bois ou le fond de votre verre…

10. Griller votre treizième salaire

On a beau dire on a beau faire, Davos est une station très onéreuse. Quatre balles l’eau minérale à la patinoire, 6,50 la saucisse, ça pique, mais ça va encore. Dès que vous vous enfoncez dans la nuit grisonne par contre, votre porte-monnaie risque d’avoir des sueurs froides. Et que dire du verre d’Amarone chez les VIP (13 francs…). Il existe certes pas mal de bons plans, mais soyez certains de vous y prendre bien à l’avance sous peine de devoir offrir un bouquet de fleurs recyclées à votre «blonde» pour Noël…
En bonus, CartonRouge.ch vous offre les titres auxquels vous avez échappé dans la presse cette semaine : «La vie est Bell», «Daigle prend son envol», «Bell et re-Bell», «Dans le Wieser», «Là où il y a Genoni il n’y a pas de plaisir», «Tournée de Forster», «Le Dynamo sur courant alternatif» ou encore «Guerra pas épais»… Je ne sais pas pourquoi, je suis particulièrement fan du dernier.

Commentaires Facebook

1 Commentaire

  1. O le bel article…
    Perso j ai beaucoup rit du Dynamo sur courant alternatif…
    En tout cas ça donne presque envie de rejoindre la station grisonne l’année prochaine quitte à engraisser l’équipe des canaris alpestres…
    Histoire de quitter le Marhasme quotidien du plateau pour les Rethautes montagnes grisonnes

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.