Et c’est reparti !

Kent Ruhnke n’aura pas eu besoin de se remettre en question pour se faire virer. Son meilleur match restera l’acte III contre Ambri…

Si vous pensiez vraiment que j’allais bousiller un soir d’un week-end de Pâques pour aller voir une bande de guignols faire semblant de jouer au hockey… De toute manière, le hockey, ce n’est qu’un prétexte la plupart du temps.Un prétexte pour fixer ses idées excessives sans que cela prête trop à conséquence parfois, mais aussi pour des causes plus « nobles » de temps à autre. Notamment, défendre sa région et renouer avec quelques rites tribaux qui semblent avoir la peau dure et pas encore complètement d’accord de se soumettre à une société qui deviendrait alors sans saveur.
En fait, il faut bien le dire… si les supporters sont si chauds quand il s’agit de défendre leur maillot (même le brésilien), les joueurs eux sont d’une bien plus grande mobilité d’esprit et de convenance. On se souvient de Trunz qui était de l’autre côté la précédente saison. Quant au sentiment d’appartenance des joueurs, permettez-moi de rire… C’est pareil que dans une belle cuite. Il y a cet esprit grégaire qui peut faire réaliser n’importe quoi à une troupe d’hommes dans la fleur de leurs poussées de testostérone et qui leur donne le sentiment d’aller à la guerre. On parlait avant de mercenaire pour parler des renforts étrangers. Qu’en est-il aujourd’hui des joueurs suisses ? En fait, mis à part quelques uns et la plupart du temps car ils sont ingérables s’ils s’éloignent trop du massif alpin, ils n’obéissent qu’aux lois du marchés. Il en sera de même pour cette série de la mort ou série de l’espoir, suivant de quel côté on se place. La fin de la série donnera juste le ton pour les tractations futures. Pas la suprématie d’une communauté de sportifs sur une autre.
Donc Bienne contre Lausanne ? La plus belle rixe de l’année ? Si les joueurs sont aussi peu concernés personnellement par l’enjeu et qu’ils acceptent bien de payer de leur corps pour toucher leurs biffetons, c’est difficile d’imaginer que des personnages derrière des pseudonymes, ces sortes de gitans de fin de saison qui se baladent au gré des restrictions d’anonymat des forums puissent en arriver à ressortir les fourches pour autre chose qu’un concert de rap. C’est tellement sans envergure que parfois on se demande si ce ne sont pas des instituteurs qui essaient de faire passer la population pour une masse informe où l’idiotie règne. Car il serait en effet du meilleur effet de montrer de tels échanges de propos pour demander au souverain une augmentation massive des moyens de l’instruction publique.
Enfin, ce n’est qu’une hypothèse. Et peut-être au font vivons-nous vraiment dans une monde très crade. Mais rassurez-vous, sportivement, cela n’aura aucun effet sur la série à venir. Est-ce que Lausanne peut gagner ? Oh que oui ! Est-ce que Bienne peut ne pas perdre ? Oh que re-oui. Au final, le tout devrait sembler équilibré.
Dans les grands quotidiens suisses, on nous parle de l’impact du mental. Mais si ce mental avait une telle importance dans les performances, vous conviendrez que les articles de ces spécialistes seraient d’une qualité passant de l’excellence à la nullité la plus absolue. Or on remarque plutôt la volonté d’être proche du quartile inférieur. Et partant de ce constat, il n’est pas impossible que le EHCB fasse encore gronder ses détracteurs, voire adversaires naturels. Et avouez-le ! Gagner une série avec une paire de gardiens qui n’attrape rien et le coup du coach qui dégage une semaine avant l’année passée, ça serait digne d’être étudié une année de plus au plus haut niveau…
Peut-être est-ce pour cela que ce club a si bonne presse et si mauvaise réputation : il crée toujours le scandale au moment où sa mort annoncée est signe d’un large consensus dans le hockey romand, moment même ou les médiocres s’autoproclament prophètes. C’est pourquoi, je prédis une victoire « à la Darwin » de Bienne dans la série. De quoi faire rager les partisans du meilleur qui verront l’adaptabilité à une situation prendre le dessus.
Allez, bonne série et invitez-vous plutôt pour des dégustations de vin pour déterminer qui est le meilleur. La vigne n’a pas d’égal pour comparer le terroir. Et elle au moins, elle ne se déracine pas contre quelques liasses.
Vive le Hockey ! Vive Franz Weber ! Viva la Revolution ! *
* L’auteur ne partage pas les vues doctrinaires des personnes habilitées à faire vibrer les foules en ayant recours à cette dernière formule. Il la juge d’ailleurs un peu trop favorable au LHC vu que celui-ci occupe clairement un niveau prolétaire dans notre cas de dialectique… Toutefois, il semblera évident au lecteur que l’auteur a bien besoin de s’inspirer d’une ferveur excessive et légendaire par les temps qui courent…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Jean-Boris Cochet-Lamouche

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1 Commentaire

  1. Très juste la formule « est-ce que Bienne peut ne pas perdre? » car en effet les Biennois n’ont plus rien à gagner dans ce barrage mais au contraire tout à perdre.

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