Le triomphe des Traditionsverein

La saison 2009-2010 de Zweite Liga a été marquée par la promotion de deux clubs historiques du foot allemand, Kaiserslautern et St. Pauli. Le FC Augsburg devra passer par les barrages contre Nuremberg, Ahlen et Koblenz sont relégués et Rostock en sursis.

1. FC Kaiserslautern (1er, 67 points, promu) : Kaiserslautern l’a fait : après quatre ans de purgatoire, l’un des monuments historiques du foot allemand (8e dans la hiérarchie de tous les temps de la Bundesliga, devant Schalke et Leverkusen) retrouve l’élite. Donnés comme outsiders en début de saison avec l’effectif le plus jeune de la ligue, les Rote Teufel ont su d’emblée enclencher une dynamique positive, portés par un formidable engouement populaire, pour faire la course en tête presque de bout en bout. Très solide en défense, efficace en attaque, redoutable sur balles arrêtées, le 1. FCK aura presque tout réussi cette saison, sauf… la promotion elle-même. Les Rote Teufel avaient l’occasion de célébrer l’ascension un vendredi soir devant leur merveilleux public contre le modeste Rostock mais une défaite inattendue a contraint les supporters d’effectuer 48 heures plus tard le déplacement de Francfort pour le nul entre le FSV et Augsburg qui officialisait la promotion de leur club. Lors de sa dernière promotion, en 1997, le 1. FC Kaiserslautern, alors entraîné par Otto Rehhagel, avait fêté son retour dans l’élite par un titre de champion d’Allemagne. Il sera difficile de rééditer cet incroyable exploit car la plupart des héros de la promotion cette saison sont soit en prêt, soit en fin de contrat (le buteur slovaque Erik Jendrisek a déjà signé à Schalke 04). On espère toutefois que le manager Stefan Kuntz et l’entraîneur Marco Kurz parviendront à montrer une équipe compétitive pour faire revivre quelques soirées magiques dans le mythique Betzenberg.

FC St. Pauli (2e, 64 points, promu) : St. Pauli retrouve la Bundesliga pour la première fois depuis la saison 2001-2002. Comme Kaiserslautern, les Kiezkicker étaient plutôt considérés comme des outsiders mais ont su surfer sur une dynamique positive. Le club de la Reeperbahn a connu un petit creux en début de 2e tour, avec une série de 4 matchs/1 point, mais il a su retrouver sa verve offensive du début de saison pour récupérer la 2e place au détriment d’Augsburg. Si Kaiserslautern s’est avant tout appuyé sur sa défense, St. Pauli a surtout brillé par son jeu offensif. Les Ebbers (20 buts cette saison), Takyi, Naki, Lehmann, Bruns, Kruse et autres Hennings ont très souvent proposé un jeu spectaculaire et attractif. Si l’on peut être irrité par le côté moralisateur gauchiste et les incessantes revendications politiques déplacées du club du quartier chaud de Hambourg, force est de constater que ce qu’ont réussi cette saison l’entraîneur Holger Stanislawski et son équipe est remarquable. Et que l’aventure de ce club soutenu par une immense ferveur populaire est plutôt sympathique. Reste à savoir si St. Pauli, allergique à tout ce qui s’apparente de près ou de loin au foot business, pourra se donner les moyens de s’installer durablement en Bundesliga. Il faudra sans doute beaucoup capitaliser sur l’euphorie de la promotion pour éviter la mésaventure de la saison 2001-2002 où les Kiezkicker avaient coulé douze mois après leur promotion. Non sans avoir battu au passage le Bayern Munich, alors vainqueur de la Ligue des Champions et de la Coupe Intercontinentale, ce qui avait valu à St. Pauli le surnom de «Weltpokalsiegerbesieger».  

FC Augsburg (3e, 62 points, barragiste) : Augsburg est le seul favori à avoir répondu présent. Avec un nouveau stade et une campagne de transferts ambitieuse, les Bavarois avaient clairement affiché leur rêve de goûter à la Bundesliga pour la première fois de leur histoire. Après un début de saison poussif, le FCA s’est montré irrésistible pour s’emparer de la 2e place au soir de la 24e journée. On pensait alors les Bavarois partis pour une promotion directe mais ils ont un peu coincé, notamment parce que le meilleur buteur de la ligue, Michael Thurk (23 buts), s’est montré moins prolifique, et ils ont dû rendre la 2e place à St. Pauli. Du coup, la promotion passera par un barrage, un derby bavarois contre Nuremberg. A priori, der Club est un peu mieux armé sur le papier mais Augsburg compte quand même pas mal de joueurs d’expérience dans ses rangs et quelques grands talents, comme le bondissant français Ibrahima Traoré. Et puis mieux vaut aborder ce genre de barrage dans le rôle du prétendant qui joue pour monter que dans celui du menacé qui joue sa survie. Match aller jeudi à Nuremberg, retour dimanche à Augsburg.
Fortuna Düsseldorf (4e, 59 points) : Il n’aura pas manqué grand-chose au Fortuna Düsseldorf pour enchaîner avec une deuxième promotion consécutive. Intraitables à domicile (13 victoire, 4 nuls), les Flingeraner se sont montrés trop inconstants à l’extérieur pour finir dans le trio de tête. Et avec les blessures des attaquants Jovanovic et Bulykin, le prétentieux Martin Harnik s’est souvent retrouvé un peu seul devant. Il n’en demeure pas moins que le parcours du Fortuna est remarquable pour un néo-promu et que, après un interminable séjour en 3e division, le club, porté par un formidable engouement populaire, paraît en mesure de retrouver la Bundesliga à plus ou moins brève échéance.
SC Paderborn (5e, 51 points) : Le néo-promu Paderborn constitue l’une des toutes bonnes surprises de la saison. Alors que l’on s’attendait à les voir lutter contre la relégation, les Est-Westphaliens ont passé toute la saison tranquillement installés dans la première moitié du classement pour terminer à une 5e place sur laquelle absolument personne n’aurait misé en début de saison, devant quelques uns des favoris du championnat. Un sacré exploit car l’effectif ne laissait pas vraiment prévoir des résultats aussi fastes.

MSV Duisburg (6e, 50 points) : Cette 6e place laisse une impression de gâchis pour le MSV Duisburg, qui avait à mon sens le potentiel pour faire beaucoup mieux. Mais après un bon début de saison, les Zebras ont aligné une série de défaites qui a causé le licenciement de l’entraîneur Neururer et a contraint le club de la Ruhr à une longue et vaine course poursuite. Pourtant, les occasions de recoller au peloton de tête n’ont pas manqué mais chaque victoire convaincante était généralement suivie d’un couac monumental. Certes, il y a eu beaucoup de blessés mais on a surtout l’impression que cette équipe n’a pas affiché un mental de guerrier en toutes circonstances et a souvent péché par indolence. Résultat, le MSV devra enchaîner une troisième saison en 2. Liga et les supporters commencent sérieusement à s’impatienter.
DSC Arminia Bielefeld (7e, 49 points) : Candidat déclaré à la promotion, Bielefeld boucle sa saison sur un constat d’échec. Impérial en début de saison, l’Arminia a ensuite rétrogradé en raison du manque de percussion de son secteur offensif, trop dépendant du Tchèque Fort et de l’Italien Federico. Les dirigeants ont eu beau multiplier les changements d’entraîneur, rien n’y a fait. Ces mêmes dirigeants ont définitivement ruiné les derniers espoirs d’ascension de leur club en écopant de quatre points de pénalités pour des raisons financières et administratives, précipitant une fin de saison en roue libre. On comprend que les fans soient quelque peu courroucés.
Munich 1860 (8e, 48 points) : Pour que le triomphe des Traditionsverein soit total, il aurait fallu que 1860 remplace son voisin Augsburg sur le podium. Mais les Löwen étaient loin du compte. Les routiniers qui devaient tirer l’équipe comme Kiraly, Lauth et Rösler ont brillé par leur inconstance, alors que le transfert vedette de l’entre-saison, l’Américain Cooper (ex-Manchester United), s’est avéré un flop total (il a été prêté en Angleterre au 2e tour). Il en a résulté une saison moyenne dans l’anonymat du ventre mou du classement et dans l’immensité d’une Allianz Arena souvent aux trois quarts vides. Néanmoins, un 2e tour bien meilleur que le 1er laisse augurer quelques belles promesses d’avenir.

Energie Cottbus (9e, 47 points) : Cottbus avait imprudemment annoncé vouloir viser le retour immédiat en Bundesliga, il en a été bien loin. Habitués à jouer de manière ultra-défensive pour sauver leur peau en Bundesliga, les Lausitzer ont eu de la peine à passer en mode favori qui fait le jeu. De toute façon, l’effectif était trop limité pour prétendre à mieux, avec une défense très perméable où les anciens Dortmundois Kruska et Brzenska se sont montrés beaucoup moins inspirés que leur ex-coéquipier Amedick à Kaiserslautern. L’Energie a même été un temps en danger de relégation mais, après avoir flirté avec le licenciement, l’exalté entraîneur Wöllitz a trouvé les solutions pour finir la saison en trombe et terminer à un 9e rang bien flatteur pour un club qui a passé toute la saison dans la deuxième moitié du classement.
SC Karlsruhe (10e, 46 points) : Il aura fallu plus d’un tour à Karlsruhe pour digérer la relégation subie en mai dernier. Crises internes, résultats décevants, protestations des supporters, danger de relégation, on n’a pas rigolé tous les jours au Wildparkstadion cette saison. Toutefois, grâce notamment à une défense stabilisée par l’arrivée de l’ancien joueur de Cologne Marvin Matip, le KSC a su retrouver un peu de sérénité et obtenir une place au classement un peu plus en rapport avec ses ambitions. Vu l’anémie du secteur offensif, il était difficile d’espérer mieux cette saison, Et quand on voit que le club va se séparer de son élément le plus talentueux, Lars Stindl, on se dit qu’il faudra sans doute patienter encore quelque temps pour revoir Karlsruhe en Bundesliga.

SpVgg Greuther Fürth (11e, 44 points) : Habitué à rater la promotion de peu, Fürth termine un peu plus loin cette saison. Kleeblatt était même en danger de relégation à Noël mais le remplacement de l’entraîneur Möllemann par l’Eurofighter Mike Büskens a permis de redresser la barre et de s’assurer une fin de championnat assez tranquille. En produisant comme d’habitude un jeu offensif et spectaculaire dans le sillage des buteurs Christopher Nöthe et Sami Allagui (27 buts à eux deux).
1. FC Union Berlin (12e, 44 points) : S’il n’avait été dépassé sur la fin par Cottbus, Union Berlin aurait pu devenir le club est-allemand le mieux classé dans la hiérarchie du foot germanique. Ce qui eût été un sacré pied de nez à l’histoire, si l’on songe qu’Eisern Union était le souffre-douleur du régime communiste, régulièrement floué au profit du Dynamo, le club de la Stasi. Néanmoins, le néo-promu berlinois a parfaitement réussi sa saison en assurant rapidement son maintien grâce à un début de championnat tonitruant. La suite a été un peu moins brillante mais Union a continué à inscrire régulièrement des points. Attention toutefois à la saison prochaine pour ce club de quartier aux moyens modestes, une fois dissipée l’euphorie de la promotion. Quoiqu’il en soit, le derby entre les mécanos de Berlin-Est (Union) et les bourgeois de Berlin-Ouest (Hertha) s’annonce d’ores et déjà comme l’un des sommets du prochain championnat de 2. Liga.
Alemania Aachen (13e, 43 points) : Aachen rêvait de jouer l’ascension dans son nouveau stade mais il n’a jamais été dans le coup. Il a fallu plus d’un tour à l’Alemania pour digérer la défaite 0-5 encaissée contre St. Pauli lors de la fête d’inauguration du neue Tivoli. Aachen a un peu redressé la tête en fin de saison et a réussi quelques prestations qui lui ont permis de se réconcilier avec son fidèle public mais la saison se solde tout de même par un constat d’échec.
Rot-Weiss Oberhausen (14e, 41 points) : Après un début de saison tonitruant, le Rot-Weiss Oberhausen a connu une longue descente aux enfers pour se retrouver là où l’on s’attendait à le voir en début de championnat, soit dans la lutte contre la relégation, Toutefois, grâce notamment à la surprenante révélation du buteur Moritz Stoppelkamp (qui jouera à Hanovre l’an prochain), le club de la Ruhr a su se reprendre et retrouver sa verve du début de saison pour remporter les victoires qui lui ont permis de définitivement s’éloigner de la zone dangereuse. La saison peut donc être considérée comme réussie.
FSV Francfort (15e, 38 points) : Le maintien direct tient du miracle pour le FSV Francfort qui est resté sous la barre de la 2e à la 30e journée et a compté jusqu’à 9 points de retard sur ladite barre. L’effectif était très limité mais l’entraîneur Hans-Jürgen Boysen, débauché en cours de saison chez le rival local Offenbach, a su former un bloc compact et homogène, très difficile à manier. Du coup, malgré une attaque anémique, le FSV a grignoté des points un peu partout (seulement 4 défaites en 17 matchs au 2e tour) pour arracher un maintien qui paraissait illusoire l’automne dernier.

Hansa Rostock (16e, 36 points, barragiste) : La descente aux enfers se poursuit pour le Hansa : 24 mois après sa chute en 2. Liga, le club est menacé d’une nouvelle relégation. Au-dessus de la barre durant presque toute la saison, Rostock est passé du mauvais côté lors de la 31e journée après une mortifiante défaite à domicile contre Francfort. Il y a bien eu un sursaut avec une victoire à Kaiserslautern mais comme trop souvent, l’exploit est resté sans lendemain. Du coup, le Hansa doit passer par un barrage aller-retour de tous les dangers contre l’ambitieux club bavarois d’Ingolstadt, soutenu par le géant Audi. Avec en plus le désavantage de jouer son match à domicile à huit clos, suite aux nombreux débordements des supporters, notamment pour protester contre les mauvais résultats de leur club. Chouette ambiance.
TuS Koblenz (17e, 31 points, relégué) : A force de jouer avec le feu, on finit par se brûler. Après avoir flirté avec la relégation les saisons dernières, Koblenz a fini par couler. Il semblait pourtant que le TuS s’était donné les moyens de sa sauver mais l’Albanian Connection (les frères Kuqi, Skela et Kapllani) a failli, l’équipe a paru bien vite résignée et s’est montée bien incapable de gérer les matchs couperets de fin de saison.
Rot Weiss Ahlen (18e, 22 points, relégué) : Scotché dans les profondeurs du classement depuis le début de la saison, Ahlen concède une relégation on ne peut plus logique. Les Nord-Westphaliens n’avaient tout simplement pas l’effectif pour croire au maintien. Il y a bien eu un léger sursaut en début de 2e tour, mais ce n’était qu’un chant du cygne, le Rot Weiss a bien vite été rattrapé par son impéritie offensive. Une équipe qui n’inscrit que 18 buts en 34 matchs pouvait difficilement espérer autre chose que la dernière place. Koblenz et Ahlen seront remplacés par le VfL Osnabrück, qui fait une nouvelle fois l’ascenseur, et l’Erzgebirge Aue, qui égaille un peu la situation guère réjouissante du foot est-allemand.

Écrit par Julien Mouquin

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7 Commentaires

  1. @ Kenny: oui, Hambourg est une ville de foot. Oui, on y descend des mousses – à Volkspark, c’est de la Holsten, pas ma tasse thé si j’ose dire.
    Oui, les fans de Pauli sont passionnés et tout et tout… Mais ce que je déplore surtout – en plus d’être les rivaux locaux du club que je supporte en Allemagne -, c’est leur dogmatisme et leur propension à dénigrer tout ce qui ne relève pas de leurs valeurs. « Tolérants » ne me semble, en l’occurence, pas un adjectif approprié pour les définir.

    Alors oui, les idéaux de gauche, la tête de mort peut donner d’eux une image un peu « romantique ». Mais si on gratte un peu, le vernis se craquelle assez vite.

    C’est du moins mon point de vue – pas objectif, forcément – et je le partage;-)

  2. « Si l’on peut être irrité par le côté moralisateur gauchiste et les incessantes revendications politiques déplacées du club du quartier chaud de Hambourg (…) »

    Ah… les méchants « gauchistes »…

    Ben moi justement ça me suffit pour offrir toute ma sympathie à ce club.

    Cordialement
    ES

  3. « notamment parce que le meilleur buteur de la ligue, Michael Thurk (23 buts), s’est montré moins prolifique »

    Comme quoi Julien Mouquin ne peut vraiment pas s’empêcher de critiquer les Thurk.

  4. Avant d’être un club dit « gauchiste » (terme on est d’accord plutôt péjoratif ici) le FC St. Pauli possède des supporters qui sont avant tout de vrais fans de foot dans une ville de foot, provenant pour la plupart de classes populaires, descendeurs de mousse (en l’occurrence d’Astra), fidèles quelques soient les résultats, fêtards (le Millerntor est imbattable!) et bruyants. Bref tout le cocktail qui fait, avec raison, bander l’auteur de cet article toute la saison…

    Quand on y rajoute un peu plus de tolérance en comparaison avec ce dont certains fans de foot font preuve je vois pas ce qu’il y a à reprocher, désaccord politique peut-être?;)

    Bien que pouvant parfois paraître « extrêmes » dans certaines revendications, les ultras (d’où le nom) de St. Pauli n’agacent pas plus que d’autres en Allemagne, et ne constituent que le sommet de l’iceberg d’une institution qui possède une énorme aura partout en Allemagne et en particulier à Hambourg, en partie grâce à cette façon sympathique et appréciée de voir le foot… autrement.

    ah et j’oubliais
    HAMBURG IST BRAUN-WEISS!

  5. Super bien documenté ce papier, bravo. Saison passionnante en BundesligB cette année… et tout à fait d’accord avec toi sur « le côté moralisateur gauchiste » pour ne pas dire carrément infantile des supporters de Pauli. De toute façon, il n’y a qu’un grand club à Hambourg;-) même s’il ne l’a pas vraiment prouvé cette saison.

  6. Elle est magnifique cette 2. Bundesliga (… et heureusement pour moi, BluewinTV l’a aussi compris depuis un moment!).
    Union-Hertha, ça fait un moment que j’y pense… 2 beaux derby en perspective. J’espère en outre ne pas retrouver Nuremberg et ce pour l’intérêt de la 1. Liga (Augsburg qui monte… !??). Toujours pour l’année prochaine, j’espère que Rostock va sauver sa peau (tiens, voilà avec Nuremberg 2 Relegationsspiele intéressants!), que Karlsruhe va se remettre de sa chute et prendre son costume de favori, que Union reste durablement dans la première moitié du classement, et enfin que le Fortuna continue de titiller de très près les 3 premières places.

    Vivement le mois d’août!

    LG

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