Impossible n’est pas Arléo-Avignonnais

L’AC Arles-Avignon évoluera en Ligue 1 la saison prochaine. Au terme d’un Championnat de L2 très bizarre, les Provençaux iront défier Lyon, Paris et Marseille la saison prochaine. Grotesque ? Oui. Mais par forcément illogique.

Michel Estevan, le coach de l’ACAA, est une sorte de magicien. Avec rien ou presque, il réussit des performances improbables. Arles-Avignon, c’est un budget de 5,684 millions d’euros, soit moins que le FC Lucerne et à peu près la moitié de ce que Sylvio Bernasconi annonce pour Neuchâtel Xamax… Avec le plus faible budget de la catégorie, Arles est monté en L1. L’année précédente, l’ACAA s’était extirpé de National avec le 19ème budget de la catégorie (1,2 mio) ! Le club provençal, c’est aussi un stade improbable – le Parc des Sports d’Avignon – qui devra pouvoir accueillir 17’000 personnes la saison prochaine à l’échelon supérieur.

Comment en est-on arrivé là ? Comment une équipe qui végétait encore en CFA 2 en 2006 peut monter en L1 quatre ans plus tard ? Et bien si vous comptiez sur moi pour trouver une explication, c’est raté (enfin, ça ne va pas m’empêcher d’essayer…). Seul le Championnat de France est capable de produire de telles épopées et franchement, ce n’est pas là un compliment. Boulogne avait déjà réussi pareil enchaînement (National – L2 – L1 en deux saisons) et cela n’a pas été une grande réussite sur le terrain. Istres avait aussi réussi quelque chose d’approchant et a évité de justesse la bulbute en National vendredi soir.

«La Pédale Joyeuse»

Déjà la saison dernière, l’Athlétic Club Arlésien avait dû fusionner avec Avignon histoire de trouver une enceinte capable de l’accueillir en deuxième division. Deux villes distantes d’une quarantaine de kilomètres et qui sont sises dans des départements différents (Vaucluse et Bouches-de-Rhône) ont été forcées de se «marier» afin d’assouvir leurs désirs de football de haut-niveau. Oh, Avignon avait bien connu la D1 dans son histoire, mais pour une courte année, et c’était en 1975/1976… Et l’ACA de l’époque était déjà le résultat du rassemblement en 1913 de «La Pédale Joyeuse» (sisi), «Arles Auto-Vélo» et «Arles Sports», les trois clubs de la ville !

L’effectif du premier club de Djibril Cissé avait déjà été totalement bouleversé lors du dernier inter-saison, afin de faire face aux âpres combats de fond de tableau d’une Ligue 2 connue pour être une des deuxièmes divisions les plus performantes d’Europe. Mais sans moyens, le club provençal a dû se montrer malin. Avec un salaire moyen ne dépassant pas les 5’000 euros par tête et par mois, il a fallu attirer des joueurs en prêts, des éléments laissés en friche par les centres de formation «à la française» et des vétérans au chômage.

Ankaragücü et Larnaca

Dans cette dernière catégorie, on trouve des types du style Kaba Diawara et Sébastien Piocelle, dont les parcours professionnels ne sont pas piqués des hannetons. Le premier a joué sous les couleurs de Toulon, Bordeaux, Rennes, re-Bordeaux, Arsenal, Marseille, Paris, Blackburn, West Ham, Ferol, Nice, re-Paris, Al Gharrafa Doha, Al Kharitiyath, AC Ajaccio, Gaziantepspor, Ankaragücü et Larnaca avant d’atterrir à Avignon ! Le second a évolué à Nantes (deux Coupes de France en 1999 et 2000) et Bastia, était un des grands espoirs du foot français (champion d’Europe M19 en 1997), avant d’aller se perdre en divisions inférieures italiennes (Crotone, Grosseto, Hellas Vérone et Juve Stabia).

Il y a parmi les autres joueurs de nombreux éléments exclus des centres de formation des équipes dites «de pointe». C’est devenu une sorte de jurisprudence dans le foot français, attention à ces types revanchards, qui ont connu des périodes terrible et qui savent mieux que quiconque les sacrifices à faire pour tutoyer le plus haut niveau. Les exemples les pus frappants ? Frank Ribéry ou Mathieu Valbuena, ça vous parle ?

Fils de Pelé

Dans cette catégorie, je choisis Benjamin Psaume, auteur du but décisif du match de la promotion face à Clermont (1-0). Formé à Toulouse et utilisé seulement 16 fois en L1, le petit attaquant gersois a bourlingué par Sète, Nîmes et Boulogne avant d’exploser depuis l’année dernière avec Arles-Avignon. A ne pas négliger aussi le parcours d’Andre Ayew. Le fils d’Abedi Pelé a été placé sur la liste des transferts par l’Olympique de Marseille en début de saison et depuis… il a gagné le mondial M20, été en finale de la CAN et vécu une formidable promotion en L1.

Bref, c’est une belle histoire d’hommes qui se prolongera encore la saison prochaine dans les stades les plus prestigieux de l’Hexagone. Avec ou sans Michel Estevan ? Le parcours phénoménal de son équipe a donné quelques idées à de plus grosses écuries. Toujours est-il qu’avec un budget de 17 millions d’euros (Boulogne, 19e et relégué, avait un budget de 20 mios cette saison), c’est une nouvelle fois la débrouille qui prévaudra au Parc des Sports d’Avignon. McGyver devait avoir un ancêtre arlésien…

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7 Commentaires

  1. Ca fait bien chier. Je me fais plaisir en contant les péripéties de mon club favori bis, je vois qu’il y a des commentaires… Du coup, je bande ! Enfin…

  2. vous avez pas de viagra sinon ?

    l’offre est pas terrible-terrible….. très peu de choix

    mais bon vous me mettrez 5 de vos délicieux cephalexin mixed with diclofenac effects

  3. Je trouve ça quand même excellent que les petites ville arrivent en L1 ca change le paysage du foot! Et pour une fois qu’on a une équipe qui joue avec le coeur on va pas se plaindre ou bien?

  4. en Suisse, ils auraient déjà été dégouté par le remplissage des formulaires 46BHK et 59 IJRb’ en 7 exemplaires demandé pour la candidature de mise en examen de possibilité de participation aux finales de promotion

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