Béni des dieux

Dans une Caja Mágica surchauffée (au propre comme au figuré), Rafael Nadal a remporté le 18e Masters 1000 de sa carrière, battant ainsi le record de l’aigri de Las Vegas. La finale de rêve a tenu toutes ses promesses même si un troisième set n’aurait pas été de trop… et si la balle de match peut être considérée comme la plus laide de l’histoire du tennis. CartonRouge.ch y était et te raconte.

Le tournoi de Madrid est décidément béni des dieux ! Pour sa deuxième édition, le tournoi organisé par l’ours de Roumanie a de nouveau eu droit au «Clásico de la petite balle jaune». Mais, contrairement à l’année dernière, le choc des titans n’a pas accouché d’une souris. Un soleil radieux, un stade Manolo Santana plein comme un œuf, des coups incroyables, une ambiance de feu, des ball-girls dignes de l’île de la tentation : c’était jour de fête dans la capitale espagnole. C’est dans ce cadre idyllique que le taureau des Baléares a battu, pour la 14e fois en 21 matchs (!), le plus grand joueur de tous les temps (note de crevette a l’ail : pour l’instant…). Comme trop souvent face à sa bête noire, le Suisse n’a pas su saisir les occasions pour terrasser le Majorquin. On pense notamment aux 4 balles de break bêtement galvaudées à 5-4 au premier set et surtout à cette amortie ratée à 4-2 dans le tie-break. Quatre fautes directes plus tard, le Bâlois était mené 6-4 et tendait la joue pour se faire gifler. La suite tu la connais, dans une ambiance indicible, Rafa parachevait son oeuvre sur sa deuxième balle de match. Une balle de match aussi spectaculaire qu’un match du FC Le Mont à la Pontaise. Pour badiner, on dira que terminer un aussi beau tournoi par un tel point, c’est comme passer une soirée dans le manoir de Hugh Hefner et la conclure par une branlette avec la page people de 20 Minutes

Rexona, le sponsor qui a fait défaut

Rafael Nadal se profile donc comme le grandissime favori de Roland-Garros. Pourtant, ce dernier n’a eu cesse de chasser cette étiquette en conférence de presse. «Vous, les journalistes, pouvez l’écrire dans vos papiers, mais je ne me considère pas comme le favori» déclara-t-il dans une salle à l’odeur aussi nauséabonde qu’un vestiaire de rugby (apparemment, la crise espagnole a spécialement affecté le commerce de déodorants et gel douche). C’est peut-être pour cela que le vainqueur du jour tirait une gueule d’enterrement et ne s’est pas éternisé. Bon, peut-être que les questions aussi affligeantes que «après toutes ces victoires, êtes-vous encore motivé ?», «Federer est papa, est-ce que ça vous donne des idées?» ou autre «préférez-vous perdre en jouant bien ou gagner en jouant mal ?» ont fini par le lasser.

Rodgeur, lui, a eu la chance de passer 45 minutes avant Nadal et de bénéficier d’une salle tout juste respirable, les journalistes ibériques étant forcément moins nombreux dans l’assistance. Avec son flegme habituel, le numéro un mondial ne semblait pas déçu ni inquiet pour le grand rendez-vous parisien. «La saison de terre battue se jouera à Roland-Garros. Il n’y a que ça qui compte vraiment». Relayés ensuite par un journaliste, ces propos feront grimacer Nadal. On le comprend.
Mais la conférence de presse qui restera gravée dans nos mémoires, c’est celle de Gaël Monfils après sa piteuse élimination en quart de finale. Tripotant sur son iPhone éteint et aucunement marqué par son non-match, le Français a étalé toute sa nonchalance et son je-m’en-foutisme. «J’ai fait ce que j’avais à faire, quoi» – une analyse qu’il répéta au bas mot 6 fois –, «je suis content, je me suis bien amusé aujourd’hui», avant de conclure brillamment par un «putain, il joue bien le salaud». Rafa a dû apprécier le compliment à sa juste valeur.

A quand les JO d’hiver à Madrid ?

Avant cette finale de rêve, il y a quand même eu des matchs et des pas si moches que ça. Si le Federer-Wawrinka fut complètement déséquilibre (au moins, au contraire du LS, le Vaudois n’a pas pris de roue de vélo), si Almagro-Melzer s’est déroule devant 18 spectateurs sur le court Arantxa Sanchez (avec un nom pareil, c’est déjà une belle assistance) et si le Nadal-Monfils a tourné à la démonstration, on retiendra surtout le Federer-Gulbis disputé dans des conditions apocalyptiques. Un vent à décorner un taureau, un mercure atteignant péniblement 8 degrés, une pluie diluvienne durant les 2 derniers jeux : ce match a dû provoqué plusieurs centaines de pneumonies et angines à streptocoque aiguës. Le public a d’ailleurs scandé à plusieurs reprises «cierra la puerta» (fermez la porte), eu égard au toit qui est resté désespérément ouvert.

Incapable d’obtenir les JO d’été, Madrid devrait songer à organiser ceux d’hiver ! Moyennant le concours de Florentino Perez qui ne sait manifestement plus quoi faire de ses millions, la ville pourrait faire raser le Palais Royal pour y construire une piste de bob. Quant aux starlettes locales Guti et Sergio Ramos, nul doute qu’ils pourraient défendre les couleurs de l’Espagne dans la compétition de patinage artistique en couple. Sans même avoir recours à une perruque ou à de la chirurgie esthétique, Guti n’aurait aucune peine à passer pour une patineuse chevronnée…
Toujours est-il que malgré ce froid polaire, le quart de finale entre le Suisse et le Letton fut de toute beauté. L’excellent Ernests Gulbis a tenu la dragée haute au tenant du titre. Avec ses airs de Marat Safin – le charisme et les conquêtes en moins –, ce dernier pourrait faire quelques coups d’éclat dans les mois à venir si bien sûr sa motivation reste intacte. Pour la petite histoire, le dernier quart de finale entre Ferrer et Murray sera disputé en indoor et en midnight session, ce qui permettra d’éviter l’apparition de stalactites sur le filet.

Nadal et Federer en champions

Alors qu’on pensait assister à des demi-finales à sens unique, on a eu peur, très peur de voir les deux favoris chuter. En exagérant un peu, on peut même affirmer qu’on est passé tout près d’une finale cauchemardesque entre Ferrer et Almagro. Le cas échéant, il se murmure que cette dernière aurait eu lieu sur le court Arantxa Sanchez à huis clos, histoire de ne pas traumatiser à vie les amoureux de beau jeu et de dégoûter à tout jamais les sponsors. Mais voilà, Nadal et Federer sont de grands champions et ont su retourner des situations compromises.

Il était donc écrit que le 21e duel entre les deux légendes aurait lieu le dimanche16 mai, 365 jours après leur dernier face-à-face. Et comme un signe du destin et un clin d’œil symbolique, le ciel s’est paré de son plus beau bleu pour magnifier l’événement. Federer a gagné en 2009, Nadal en 2010, la belle madrilène est donc programmée en mai 2011. Espérons juste qu’il ne faudra pas encore attendre 12 mois jusqu’au prochain «Clásico», car cette rivalité est d’ores et déjà un mythe du sport. Les deux meilleurs ennemis se sont d’ailleurs rencontrés 16 fois en finale. Seuls Ivan Lendl et John McEnroe ont réussi à faire mieux (20). Alors, la 17e à Paris, la 18e à Londres et la 19e à New York ? Ce serait presque trop beau pour être vrai.

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18 Commentaires

  1. Roger a raison d’être blasé de jouer musclor sur terre, il est temps que l’espagnol bouge son gros c*l et arrive en finale à Flushing Meadow.
    Cette rivalité est décevante, terre battue, terre battue etc. Dommage que Roger soit sur le déclin depuis 2007, si Nadal avait été meilleur sur dur, le tête à tête aurait été l’inverse.

  2. il est temps que l’espagnol bouge son gros c*l et arrive en finale à Flushing Meadow.

    Pauvre frustré.
    Carton Rouge devrait virer ce genre
    de commentaires et par la même occasion, les blaireaux qui les défèquent.

  3. Ouais… belle partie… qui aurait définitivement mérité une 3ème set histoire que les services de cardiologie bossent un peu à la fin du match.

    Les statistiques du match sont impressionnantes. Tout se joue à 1 point près ici et là.

    Perso, j’ai trouvé Fed très agressif et très entreprenant… j’espère qu’il va garder cette niaque!

    Plus que quelques jours pour voir tous les meilleurs joueurs s’affronter sur les terres parisiennes… on espère que d’ici là, le soleil aura percé les nuages!

    T

  4. @Antony: Et dire qu’il y a encore des imbéciles qui disent que Nadal n’est bon que sur terre…

    Wimbledon, Melbourne, ça te dit quelque chose coco? Et à chaque fois, c’était Roger en face!

  5. Anthony, heureusement que le ridicule ne tue pas sinon tu serais mal barré.
    Ta haine envers Nadal t’aveugle et te fait raconter des absurdités.
    1) « Federer est toujours en finale sur TB » Ah bon ? Lors des 5 finales sur TB en 2010, il n’y était qu’à Madrid…mais pas à Montecarlo, ni à Barcelone, ni à Rome, ni à Estoril. Hé oui, t’aurais mieux fait de te taire…
    2) « Nadal n’arrive pas en finale sur les autres surfaces » Ah bon ? Pourtant je l’ai vu jouer des finales 3 fois à Wimbledon, 1 fois à l’Australian Open, aux JO de Pékin et 8 fois en tournoi Master 1000. Ignorance quand tu nous tient…
    3) Trouve autre chose que « Nadal gagne = dopé et Nadal perd = clean ». D’après toi, si Nadal se dopait en 2008 et s’il se dope en 2010, pourquoi aurait-il cessé de le faire en 2009…pour soigner ses genoux ? Mauvaise foi quand tu nous tient…
    Et sache que Federer ne se fout pas de Nadal, c’est même le contraire, car il l’apprécie beaucoup. Car Federer est un homme classe…contrairement à toi !

  6. @ Yves Sarault: oui mais un Roger malade en 2008, au plus bas (voir les stats de 2006/ 2007 et donc 2008 de Fed) et blessé en 2009 à l’Open d’Australie (30% de 1ères balles, à cause de son dos, épuisé au 5ème set).

    Nadal aura profité des problèmes de Fed pour gagner.
    Tout comme Roger a profité des problèmes de genoux de Nadal à Roland l’an passé.
    Point barre, ne pas l’admettre serait de la mauvaise foi.

  7. Mais cessez donc de soutenir l’un et d’écraser l’autre…ce sont 2 énormes champions qui ont tout gagné et qui forcent l’admiration !
    De plus, lors des 21 confrontations, ils nous ont souvent fait vibrer, souvenez-vous de cette finale d’anthologie à Wimbledon en 2008.
    Cette rivalité fait du bien au tennis, car s’il n’y avait que l’un des deux : quel ennui !

  8. Nadal un champion? quand on est un champion on mais pas 45 secondes à servir, on connait et on respecte les règles; On fait pas semblant d’être blessé et d’arrêter à 3 jeux avant la fin, on prend pas des pauses kiné quand l’autre mène au score pour casser son rythme; on ne dit pas que ses défaites sont des accidents, on ne dénigre pas celui qui l’a vaincu (Tsonga AO 2008 demi finale), on ne fait pas attendre 2 minutes le n°1 mondial au filet pour le toss en début de match, on propose un jeu plus varié que le pilonnage de revers, on ne refait pas sa ligne pendant une minute sur le service de l’adversaire en le faisant attendre, c’est le serveur qui décide… Un champion, non mais qu’est ce qu’il ne faut pas entendre, tu dois être fan de Nadal pour dire ce genre d’âneries.

  9. moi j’ai juste un reproche à faire contre Nadal, sa nouvelle manie de cracher par terre avant de servir….pas tout le temps certes mais 4-5 fois pendant la finale !! me réjoui de voir si à Wimbledon, antre du tennis, il osera le faire…..autrement je suis heureux de revoir Rafa revenir en forme, on aura encore quelques finales sympa contre Federer…
    Come on Rodg’ !!!!

  10. Le retour de Nadal aux affaires est juste érectionnant. De plus, voir que Federer n’était vraiment pas loin derrière et que le match aurait pu totalement changer de bord pour un cheveu rend le tout encore plus exaltant.

    Roland Garros, ça va y aller, et ce sera beau, j’en ai des papillons dans le ventre… ‘fin c’est aussi la bière du vendredi…

    Sinon, étant grand fan de Federer, j’apprécie aussi énormément Nadal, qui est un énorme sportif et champion, avec un fair-play exemplaire. De plus, il a l’air plutôt bonnard comme type…

    Bon ceci dit, RF, ramène nous un XVIIème Grand Chelem, sur terre ocre qui plus est, ça serait le panard!

  11. Anthony, je crois que pour ce qui est de débiter des âneries, tu bats tous les records !
    Tu peux ne pas apprécier Nadal, c’est ton droit le plus légitime. Mais sache que Nadal est reconnu comme un mec fair-play par la plupart de ses adversaires (Rodg le premier). En outre, il ne fait jamais semblant d’être blessé (tu dois confondre avec Djokovic). Lorsque tu affirmes que Nadal n’est pas un champion à cause de ses tics, de ses manies et de sa stratégie de jeu (pourquoi n’aurait-il pas le droit de pilonner le revers de Federer ?),..c’est que tu dois être frustré que Nadal a battu 14 fois ton joueur préféré.
    Alors, la prochaine fois, réfléchit un peu avant d’écrire de pareilles inepties…

  12. Ramon, Ramon! tout le monde sait que Nadal triche, hurler sur des amorties, t’as déjà vu ça? l’espagnol devrait remercier Fed d’arriver tjs en finale sur TB quand lui n’arrive à rien sur les autre surfaces sans ses produits dopants, voilà pourquoi cette année, rien de rien pdt un an! Eh oui, le TAS serre les vices!
    Roger s’est déjà bien foutu de la gueule de Nadal et de ses tactics, maintenant une blague tourne en france : nadal va jouer avec une montre? c’est une bonne idée si ça peut l’aider à servir dans les temps!

  13. super article et fort drole…on respirait l’ail et la transpiration degoulinante comme si on y etait…

    le seul point de desaccord c’est Aranxta…elle nous manque quand meme la moindre…avez vous imaginer une secone un match entre Bartoli et la Sanchez ???

  14. Ah Ramon, tu me plait, mauvaise foi quand tu nous tient!
    1/ »Ah bon ? Lors des 5 finales sur TB en 2010, il n’y était qu’à Madrid…mais pas à Montecarlo, ni à Barcelone, ni à Rome, ni à Estoril. Hé oui, t’aurais mieux fait de te taire… »
    Sa carrière sur terre n’a pas commencé cette année. Il me semble bien qu’il a fait en 2005/2006/2007/8 pratiquement toutes les finales de MC(3 de suite), Hambourg(4 de suite au moins), Rome(1, il a bien perdu à cause de la fatigue contre Nalby la veille n’est-ce pas?) et Madrid qui remplace Hambourg (2 de suite).

    Et Nadal il a fait quoi comme finales sur dur en Masters, et en master Cup(0!)?
    Et à l’Us Open? o.
    Alors en fait, s’il y avait 3 masters 1000 sur gazon et aucun sur terre battue, le tête à tête serait tout simplement inversé, et imagine si Fed avait 6 ans de moins que rafa, on rigolerait bien dans la casa federer.
    Et pour info, en 2009 le TAS a décidé de contrôler plus sévèrement les joueurs, il y a eu l’affaire Gasquet, puis Agassi. Marrant de voir que Nadal qui avait gonflé en un an de 20 kilos de muscles en 2004, s’est soudain amaigri l’an passé.
    Sinon, tu penses vraiment que Nadal aec sa nouvelle montre va pouvoir enfin apprende à respecter les règles? le pov’petit taureau!

  15. Merci V1, je constate que je ne suis pas le seul à penser ça de cet abruti d’Anthony…on est même beaucoup à le penser, surtout lorsqu’on voit son premier message anti-Nadal noté à 1.9 par 20 personnes.

    Ce que ce simplet d’Anthony n’a encore pas compris, c’est qu’on peut adorer et idolatrer Federer…sans pour autant détester et dénigrer Nadal. Hé oui, Anthony, ce n’est pas antinomique…

  16. @ Antony!

    Si tu veux continuer dans la mauvaise foi, je t’en donne aussi!

    En parlant de dopage, c’est marrant, notre Roger qui a d’un coup une grosse baisse de régime voir des problèmes de santé et celà au moment ou Hingis se fait choper. Question: ils avaient le même toubib?

    Je te vois déjà rigoler sur mon argument, je te réponds déjà, il n’est pas plus folklorique que les tiens..

    Tu as la haine de Nadal, simplement parce que il s’est permis le crime de lèse-majesté de renvoyer 14x notre Roger national à ses études et sur toutes les surfaces..

    Pour continuer dans ton folklore d’arguments à la con, si Agassi, Sampras, Becker et autres grands noms de ce beau sport avaient aussi l’âge de Rodge, on rigolerait moins dans la casa Federer et celle de Nadal aussi en passant..

    En résumé, profitons de la chance que nous avons de voir ces deux grands-champions nous faire aimer ce sport dimanche après dimanche et espérer que ça durera le plus longtemps possible..et sans haine..

    Bonne journée..

    V1

  17. Haha, pas mal le coup de Hugh Heffner! Et comme a dit CC, c’est vrai qu’on arrive presque à deviner l’odeur en lisant.
    Merci à CR pour ce côté décalé et « behind the scenes », une lecture bienvenue par rapport aux comptes-rendus aseptisés des agences…

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