Wimbledon puissance dix !

On peut dire que Wimbledon a débuté sur les chapeaux de roue : entre les matches accrochés, l’absence de pluie, des courts qui ressemblent déjà à des terrains vagues, la visite de la Reine et le record du match le plus long – et le plus fou – de l’Histoire du tennis, cette cuvée 2010 surprend agréablement. God save the Queen and Wimbledon !

Déjà des matches d’anthologie

Nous n’allons pas nous étendre sur ce qu’on peut aisément qualifier de «pire premier tour de Federer» dans un Grand Chelem. Et l’on ne peut pas dire que ce soit le modeste Falla qui ait fait le jeu, c’est plutôt le Suisse qui s’est amusé à défaire son propre tennis ; et à ce niveau-là, les statistiques ne mentent pas : 33 fautes directes, 7 double fautes dont trois dans le même jeu et seulement 36% de balles de break converties ! Avec un palmarès comme celui-ci, sa présence au troisième tour tient du miracle. God save Roger Federer !
A titre de comparaison, le match Isner-Mahut a atteint des sommets, jugez plutôt : 216 aces en tout, seulement 91 fautes directes pour 490 coups gagnants, pour un total de 183 jeux et plus de 11 heures de match (sur trois jours) ! Il n’y a pas de mots pour expliquer l’exploit, à part regarder la photo de fin de match où les deux joueurs posent «fièrement» devant le score. En observant la dégaine du pauvre Nicolas Mahut, on a l’impression qu’il est le seul survivant d’une explosion nucléaire, qui est à l’image du match. C’est vrai que perdre le match le plus incroyable de l’histoire n’a jamais réjoui personne, et en l’occurrence ça se voit ! God save Mahut !

Côté espagnol, ça ne rigole pas non plus. Nadal a déjà perdu quatre sets en trois matches, et ne rassure pas ses innombrables fans. Les «gossips» quant à son physique vont bon train. Une chose est certaine, la Reine «Liz» (pour les intimes) a dû apprécier les cinq sets du récent vainqueur de Roland Garros. Elle qui n’a plus vu de match depuis 1977, le temps a dû lui paraître affreusement long. Pas sûr qu’on lui ait servi le thé à 16h, au risque de tacher sa somptueuse robe bleu ciel. God save the Queen’s fashion !

Wimbledon et la tradition

Wimbledon et les «cancans», c’est presque devenu une tradition, un peu comme celles qui perdurent au All England Lawn Tennis and Crocket Club. Federer a été injustement désigné tête de série numéro un, et Nadal relégué tête de série numéro deux. Voyons le côté positif, Nadal peut clamer haut et fort que «Roger is the favourite anyway». For sure ! Ses résultats ne font que corroborer le fameux classement des organisateurs de Wimbledon ! Lleyton Hewitt a également bénéficié d’un traitement de faveur similaire, en tant que… ex-champion de Wimbledon, pardi ! Et Nadal dans tout ça ? Personne ne dit rien, donc ça continue. On regrette presque le temps où Agassi menaçait de débarquer avec ses t-shirt fluos sur le central. God save the traditions !

Swiss Lawn

Je propose à Patty, Timea et Stan de créer leur propre tournoi «The All Swiss Loser’s Lawn Tennis Players», dont ils seraient les seuls membres, et de créer des matches de poule pour être certains de disputer au moins deux rencontres. Résultat pour Patty : 6-0 et 6-2. Deux jeux pour venir savourer les fraises de Wimbledon, ça fait cher le fruit ! Quelle honte !
Quant à Stan, ne comptez pas sur moi pour le pleurer. On va plutôt se cotiser pour lui acheter quelques neurones, car même s’il a brillamment conservé son titre au Challenger de Lugano, il a perdu bien plus gros cette semaine en s’inclinant au premier tour. Peut-être qu’avec une préparation idoine sur terre battue (même si le gazon ressemble de plus en plus à de la terre battue, il faut bien le dire), ce cher Stan aurait pu s’éviter des frais de licenciement – il a viré son entraîneur, seul responsable à sa débâcle, «of course» – et s’acheter un deuxième tour. God save him – or not !

Écrit par Jérôme Nicole