La Coupe du Monde des avant-centres

Certains vous diront que cette Coupe du Monde est celle des tacticiens, puisque le Brésil, les Pays-Bas, la Suisse ou encore le Portugal par exemple ont misé sur des systèmes défensifs verrouillés avant de penser à attaquer. D’autres avanceront qu’il s’agit de celle de l’arbitrage, si pourri que même le gros Sepp pense désormais à la vidéo. Et si, finalement, ce Mondial était plutôt celui des centre-avants, attaquants racés qui étaient en voie de disparition ?

Commençons par une constatation toute simple : qui retrouve-t-on en quarts de finale ? Le Brésil de Luis Fabiano, les Pays-Bas de Van Persie, L’Uruguay de Forlan et Suarez, le Ghana de Gyan, l’Argentine de Tevez, Higuain et compagnie, l’Allemagne de Klose, le Paraguay de Santa Cruz, Barrios et Cardozo, ainsi que l’Espagne de Torres et Villa. Que des équipes ayant un – ou plusieurs – spécialistes du poste.Et pendant ce temps-là, qui a été éliminé ? Le Portugal faisait jouer Cristiano Ronaldo en pointe car ni Hugo Almeida ni Liedson ne remplissent le rôle, l’Angleterre n’arrivait pas à choisir entre Heskey et Defoe, les Etats-Unis se créaient 54 occasions par match sans arriver à planter, l’Italie a essayé en vain de relancer Gilardino, la France a exclu Anelka et les autres avants jouent en Grèce, à Toulouse ou bientôt à New York, tandis qu’en Suisse… Et bien en Suisse on avait Blaise Nkufo ou Alex Frei et on en est presque arrivé à regretter Streller.

Le retour du renard

On a eu la mode des milieux défensifs, ces grands blacks qui ratissent l’entre-jeu. On a eu la mode des défenseurs ultra-offensifs, souvent des Brésiliens qui débordent 154 fois par match. On a eu l’époque des «10»… Aujourd’hui, la mode est au retour des vrais «9». Ces attaquants infects qui ne font que squatter la surface à la recherche de la moindre trace d’un ballon qui traine.
Oh, je sais bien que Trézéguet, van Nistelrooy ou encore Inzaghi sont de cette race de joueurs. Mais ils étaient alors traités de joueurs atypiques, désintéressés par l’équilibre collectif et mettant ainsi en péril la balance attaque/défense de sa formation. Les vrais grands joueurs du passé étaient soit de vrais attaquants, soit des milieux de terrains ultra-techniques, avec bien entendu les exceptions qui confirment la règle. Même si les Beckenbauer & Cie ne faisaient pas vraiment rêver les foules par leurs tacles et leurs relances soignées, mais comptaient largement dans les succès de leurs formations respectives.

Gelson ou Villa ?

Pour être sûr d’avoir du poids dans la surface, la mode est désormais de mettre des buteurs sur les côtés. Alors qu’il n’y a pas si longtemps on tentait de verrouiller les ailes avec des arrières latéraux reconvertis, certains coachs n’hésitent désormais plus à demander plus de polyvalence à leur attaquants. Eto’o s’est retrouvé latéral en Ligue des Champions avec Mourinho, David Villa est exilé sur le flanc gauche par Del Bosque tout comme Carlos Tevez avec Maradona, ou Lukas Podolski avec l’Allemagne.
Résultat ? Plutôt que de voir Gelson Fernandes marquer à l’arraché le seul but suisse de la compétition, les «grosses» équipes encore en lice font le pari inverse. Et ça marche ! Podolski en a planté un de moins depuis le début de la Coupe du monde qu’au cours de toute la saison avec Cologne, Tevez et Suarez ont été décisifs chacun à leur tour et David Villa va finir meilleur buteur du Mondial malgré le fantôme de Torres dans l’axe.
Au final, c’est certainement une équipe joueuse et portée vers l’avant qui l’emportera, sur un but d’un attaquant bien sûr, et cela sonnera comme une bonne leçon aux grands maîtres tacticiens qui brident les rencontres et bétonnent plus que de raison. Pour notre plus grand plaisir, sauf celui de nos oreilles.

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10 Commentaires

  1. Avec les énormes enjeux économiques, il est clair que beaucoup ont fait une entame très défensive. Reste à espérer que la conclusion de Gary s’avère des plus justes et tant pis pour les esgourdes. On va faire quoi après le mondial sans vuvuzelas?

    Quant à Hitzfeld, malgré son incomparable palmarès, il a repris certains méthodes de Köbi en faisant confiance à des has been aussi stimulés et motivés que des prisonniers du goulag. A l’image de Löw et d’autres, pourquoi n’avoir pas sélectionné des jeunes, tels que Stocker, Ben Khalifa ou Seferovic. En leur donnant une chance, on aurait certainement vu une toute autre équipe suisse.

    S’il reste en Suisse, il devra bien, compte tenu de sa part de responsabilité, faire le ménage et intégrer rapidement du sang neuf dans l’équipe, à la place des obusiers sans roues et sans munitions qu’on a dû se farcir durant trois matchs. Comme formulait l’inévitable Constantin: l’avenir nous dira ce que le futur nous réserve…

  2. malgré tout ce qu’on pourra dire , les défenseurs sont devenus tellement forts techniquement , physiquement et tactiquement , qu’ils laissent peu d’ouvertures aux attaquants . Maintenant le vrai mondial peut commencer , et me réjouis de voir deux équipes latines en finale .

  3. Comment peux-tu mettre Van Persie dans cette liste, il est transparent depuis le début du tournoi

    il sauve juste les apparences avec un petit but marqué

    en plus d’avoir une tête de con, il joue comme un branque: engagement minimal,mauvais contrôles à gogo, attitude détestable, coup de coude, coup de pied, etc

    alors qu’un eljero elia met le feu à chaque apparition

  4. Perso, tu oublies la grande révélation du tournoi. A savoir, Thomas Muller le grand déglingué qui n’a l’air de rien. Il faut retourner au siècle dernier pour voir un joueur aussi lucide et inspiré dans 20 dernier mètres.

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