Cologne débloque son compteur

Après deux défaites initiales, le 1. FC Köln a obtenu ses premiers points de l’exercice en dominant le néo-promu St. Pauli. Mais que ce fut laborieux dans un match qui avait déjà des allures de duel contre la relégation.

L’entraîneur du 1. FC Köln, Zvonimir Soldo, est un survivant : depuis son arrivée à la tête des Geissböcke à l’été 2009, son licenciement a été évoqué à de nombreuses reprises en cas de défaite de son équipe mais à chaque fois qu’il est menacé, le Croate parvient à obtenir la victoire qui lui permet de prolonger son bail dans la cité du Dom. Dimanche, après deux défaites initiales contre le promu Kaiserslautern et à Brême, la tête de Zvonimir Soldo semblait à nouveau mise à prix en cas de nouveau revers à domicile contre un autre néo-promu, St. Pauli. Pour tenter de relancer son équipe, Zvonimir Soldo a décidé de laisser son buteur Novakovic sur le banc pour aligner Lukas Podolski seul en pointe et de donner (enfin) leur chance à des jeunes du club. Le pari s’avérera payant.

Le phénomène St. Pauli

L’adversaire du jour, c’est St. Pauli. Je ne vais pas te ressortir toutes les spécificités du club du quartier chaud de Hambourg à chaque fois que j’en parle mais disons que, en faisant abstraction de tout le folklore, le défi sportif tenté par les Kiezkicker ne manque pas d’intérêt : St. Pauli ne compte qu’un seul étranger dans son effectif (le Péruvien Zambrano) et a décidé de faire largement confiance aux héros de la promotion obtenue au printemps dernier, soit essentiellement des joueurs de Zweite Liga qui trouvent là une occasion unique d’évoluer dans l’élite. En plus, l’entraîneur Holger Stanislawski n’entend pas renier les principes de jeu offensif qui ont permis l’ascension : pas question donc de fermer le jeu et de bétonner derrière comme le font souvent les promus. C’est assez sympathique, même si ça pourrait valoir aux Kiezkicker quelques dégelées monumentales contre des adversaires un peu mieux armés offensivement que le 1. FC Köln. Après, on adhère ou pas aux valeurs défendues par St. Pauli, on est irrité ou pas par son côté donneur de leçon devant l’éternel mais force est de constater qu’obtenir le maintien avec cette équipe et ces méthodes-là constituerait un bel exploit.

Jeunes en évidence

Les Kiezkicker se créeront d’ailleurs la première occasion mais Charles Takyi a échoué seul devant le gardien colonais Mondragon. Et ce sont les Domstädter qui vont ouvrir le score sur leur première occasion avec un tir de Lukas Podolski sur le poteau et une reprise acrobatique du jeune Taner Yalcin (20 ans). Un autre espoir titularisé par l’entraîneur Soldo, Christian Clemens (19 ans), passera tout près du 2-0 mais ses tentatives de la tête, puis du pied, seront à chaque fois détournées par le gardien hambourgeois Thomas Kessler, prêté par le 1. FC Köln. Avec encore deux tentatives non cadrées de Podolski et Yalcin, Cologne était plutôt mal payé avec un seul but d’avance à la pause.

Frayeurs dans les arrêts de jeu

Mais on sait que l’audace n’est pas vraiment l’apanage de Zvonimir Soldo et Cologne va reculer après la pause, se contentant de gérer son avantage. St. Pauli va camper dans la moitié de terrain adverse mais, à part quelques corners et un tir juste trop croisé de Bruns, sans grand danger. C’est au contraire Cologne qui va passer tout près du 2-0 sur un lob trop court de Podolski détourné du bout des doigts par Kessler puis sur une frappe de Freis bloquée par le portier hambourgeois. Faute d’avoir tué le match, les Geissböcke vont se faire deux grosses frayeurs dans les arrêts de jeu : c’est tout d’abord Richard Sukuta-Pasu qui va inscrire un but égalisateur annulé pour un hors-jeu paraît-il justifié. Deux minutes plus tard, ce même Sukuta-Pasu ratait l’immanquable en ne parvenant pas à cadrer une tête seul à trois mètres du but.

Contre la relégation

Malgré ces grosses frayeurs de fin de match, Cologne tenait là sa première victoire de la saison et pourra se rendre un peu plus libéré à Munich samedi prochain contre le Bayern. Toutefois, l’incapacité des Geissböcke à plier le match, puis leur fébrilité en fin de rencontre, n’auront pas vraiment rassuré les supporters sur la capacité de leur équipe à jouer autre chose que la lutte contre la relégation cette saison. Et en plus, ils n’ont même pas passé le Viva Colonia au stade, tout se perd… Le tableau n’est guère plus rassurant du côté de St. Pauli dont les limites de l’effectif sont apparues assez criardes au RheinEnergieStadion. Il faudra beaucoup de volonté et de combativité pour éviter de faire autre chose qu’un simple aller-retour en Bundesliga. A commencer par le match de l’année, dimanche prochain au Millerntor, contre les grands méchants riches bourgeois du SV Hambourg. Après trois journées de championnat, ton site préféré a déjà vu au moins une fois sur place dix des dix-huit clubs de Bundesliga, il me reste donc 31 journées pour visionner les huit autres, ça paraît du domaine possible (quoiqu’Hoffenheim, j’ai des doutes…). Et le premier constat que je peux faire, c’est que ni Cologne ni St. Pauli ne finiront dans la première moitié du classement cette saison. Mais ce n’est pas vraiment un scoop.

1. FC Köln – FC St. Pauli 1-0 (1-0)

RheinEnergieStadion, 50’000 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Dingert.
But : 17e Yalcin (1-0).
Köln : Mondragon; Andrézinho, Geromel, Pezzoni, Ehret; Freis, Yalcin (81e Lanig), Petit, Jajalo (70e Matuschyk), Clemens (76e Ionita); Podolski.
St. Pauli : Kessler; Rothenbach, Zambrano, Thorandt, Oczipka; Boll (80e Sukuta-Pasu), Lehmann; Hennings (73e Bruns), Takyi (66e Bartels), Kruse; Ebbers.
Cartons jaunes : 26e Takyi, 68e Thorandt, 84e Ehret, 89e Ionita, 90e Mondragon, 92e Zambrano.
Notes : Cologne sans Mohamad (suspendu), Schorch ni Chihi (blessés), St. Pauli sans Hain, Drobo-Ampem ni Asamoah (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

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