Collex-Bossy trop fort pour Champvent

Pour le FC Champvent, le rêve de la Coupe de Suisse a rapidement pris une tournure abrupte, cauchemardesque. Ce 32e de finale devait être une aubaine, une aventure fantastique, certes fastidieuse, mais manifestement pourfendeur d’espoirs, de rêves et de prodigalité. En tirant une 2e ligue genevoise pour ce premier tour, l’idée de passer en 16e de finale était une chimère autorisée, un objectif pas franchement avoué, mais déjà tant attendu, tant discuté, tant imaginé, surtout à la table ronde du bistro.

Champvent, modeste contrée vaudoise, 350 âmes, un cœur rempli de passion pour son club, un soutien unique, des supporters fidèles. Champvent, le petit qui accède aux 16èmes de finale de Coupe suisse ? Pourquoi pas, après tout ?

Plonger dans l’inconnue de Collex-Bossy

Mais pour atteindre l’osmose, il fallait d’abord s’arracher pour passer l’écueil du FC Collex-Bossy. Rien ne serait facile, bien sûr, car si l’adversaire restait une inconnue pour le FC Champvent, il inspirait surtout le respect, voire la crainte, puisque son contingent arborait, paraît-il, plusieurs éléments expérimentés ayant évolués à d’autres échelons. Méfiance et crainte, pour contrer l’espoir et le rêve.
Rapidement, les pires inquiétudes quant à l’issue de la rencontre se faisaient sentir. Et l’ouverture du score ne sera qu’une juste récompense pour des Genevois déjà dominateurs, heureusement maladroits au moment de conclure leurs nombreuses occasions avant cette ouverture du score de la… 8e minute !

Collex-Bossy domine de la tête et des épaules

Car 45 minutes durant, Champvent fut acculé dans son camp, titubant, repoussant tant bien que mal les innombrables immersions genevoises. A 1-0 à la mi-temps, on espérait, secrètement, que le FC Collex-Bossy puisse avoir évolué en surrégime. On espérait que peut-être, il avait laissé passer sa chance en manquant tant d’occasions, qu’une seconde partie de match serait à l’avantage des visiteurs. Mais il n’en sera rien. Au contraire.

Trop longtemps, Champvent a été mis en vertige, et l’abîme menaçait. Entre le vertige et la chute, il n’y a qu’un pas, un pas trop étroit pour que le FCC ne s’y embourbe pas. La seconde période ne sera qu’enfer : 10 minutes auront suffit à Collex-Bossy pour accroitre son avance, prenant un avantage irréversible de trois buts (55e, 3-0).
Le mal était fait, le mal était trop profond pour espérer quoi que ce soit, surtout face à une telle aisance, une telle domination, une telle maitrise du bourreau genevois.

Et l’addition aurait pu être plus salée

Techniquement, Collex-Bossy était mieux armé. Physiquement, Collex-Bossy était impressionnant. Tactiquement, il y avait un monde d’écart. Jamais les Chanvannais n’ont semblé en mesure de briguer ce siège en 16e de finale de Coupe de Suisse.
Et comme pour prouver cette supériorité, les quelques joueurs que Jean-Daniel Tharin avait distingué lors de son visionnement de Collex-Bossy face à Saint-Paul, et qui méritaient une attention toute particulière, n’étaient que… remplaçants au coup d’envoi. Autant dire que ce FC Collex-Bossy avait d’autres atouts dans son sac, des alternatives démesurées pour des Chanvannais qui n’avaient pas les ressources nécessaires pour contrer une telle machine, si bien huilée, compacte et efficace, et certainement beaucoup plus à-même à recevoir le FC Sion au prochain tour.
Champvent échoue donc dans sa traque aux étoiles. Mais l’heure n’est pas aux regrets pour les hommes de Jean-Daniel Tharin et Florian Simonin. L’heure n’est pas à l’apitoiement, car mercredi déjà, il faudra se reconnecter au championnat, lors du déplacement à Bavois (mercredi, 20h à Champvent).

Collex-Bossy – Champvent 5-1 (1-0)

Stade Marc Burdet, 250 spectateurs.
Arbitre : M. Lehmann. 
Buts : 8e Audergon 1-0. 47e Calleja 2-0. 52e Calleja 3-0. 55e Qüilez 4-0. 65e Alonso 5-0. 72e Al. Bencivenga 5-1.
Champvent : O.Glauser; N.Glauser (56e Bonzon), Rameche (27e Brunet), Bardet, Schmidli; Favre, Ad.Bencivenga (63e Rodriguez), Lauper, Clément; Vanotti, Al.Bencivenga. 

Écrit par Sacha Clément