Interview croisée de Meoli et Mangiarratti

Lausanne-Sport – AC Bellinzone, c’est l’une des affiches alléchantes des 16èmes de finale de la Coupe de Suisse. Les finalistes de 2008 et 2010, battus sur la pelouse du FC Bâle par… le FC Bâle (merci l’ASF), se rencontrent samedi à la Pontaise. Avant ce choc entre équipes européennes, nous avons tendu notre micro au Lausannois Sébastien Meoli et au Tessinois Alessandro Mangiarratti. Les deux défenseurs centraux se sont prêtés au jeu de l’interview croisée.

Sébastien, Alessandro, merci d’avoir accepté cet entretien ! Que pensez-vous de votre adversaire de samedi ?Sébastien Meoli : Bellinzone est une équipe qui a mis du temps à monter en Super League. Elle y est finalement parvenue il y a quelques années, jouant aussi une finale de Coupe suisse et participant à l’Europa League. C’est un club qui nous ressemble dans le chemin parcouru.
Alessandro Mangiarratti : Le LS, c’est une équipe de Super League qui joue en Challenge League. Une formation très forte !
La Coupe de Suisse, ça doit être forcément un excellent souvenir pour vous ?
Alessandro : Oui, la finale de Coupe obtenue en 2008 a été un événement inoubliable, surtout les 10’000 supporters granata-rosa au stade. C’est encore aujourd’hui un souvenir qui me donne des frissons.
Sébastien : Forcément, car je l’ai gagnée avec Sion contre YB au Stade de Suisse en 2006. Un souvenir impérissable, car une pression énorme était présente lors des jours qui précédaient la fameuse finale. Jamais le FC Sion n’avait perdu une finale de Coupe, et c’est encore le cas aujourd’hui. La fête fut mémorable. Je me suis cru champion du monde tellement l’engouement des Valaisans était fort et passionné ! En 2010 avec le LS, les souvenirs sont également bons, malgré la défaite 6-0 en finale. C’est grâce à cette Coupe que nous nous régalons cette année en Europa League.

Vous connaissez-vous ?
Sébastien : Pas personnellement, mais nous nous sommes souvent croisés sur les terrains.
Alessandro : Je le connais de réputation. On a  souvent eu l’occasion de jouer l’un contre l’autre durant nos carrières. Sébastien est un bon défenseur central, gaucher, très fort physiquement, également de la tête… nous pourrions faire un bon duo ! (Rire)
Alessandro, Fabio Celestini n’est-il pas le meneur de jeu qui vous manque pour briller en Super League ?
Alessandro : Celestini serait essentiel dans n’importe quelle équipe de Super League, c’est un joueur qui reste hors catégorie.
Et toi Sébastien, Mauro Lustrinelli n’est-il pas l’attaquant qui vous manque pour gagner dans ces poules de l’Europa League ?
Sébastien : (Sourire) Peut-être mais je ne pense pas, car nous avons d’excellents attaquants au LS, et relativement jeunes qui plus est !
En parlant de Coupe d’Europe, quel est votre meilleur souvenir ?
Alessandro : Certainement le fait d’avoir marqué le premier but de l’ACB dans une compétition européenne, mais également le match dans le mythique stade Ali Sami Yen à Istanbul : un événement incroyable, un ambiance hyper chaude, je n’avais jamais vu ça !
Sébastien : Il y en a beaucoup… mais le plus beau reste mon premier match de poule contre Palerme (réd. : il était blessé contre le CSKA). Malgré la défaite, jouer dans un stade de Série A en tant qu’Italien reste un souvenir inoubliable, surtout que nous avons mis en difficulté les Siciliens pendant quasiment tout le match. Sinon, la qualification à Moscou était également extraordinaire. Et pour finir, l’Ajax, il y a 10 ans, est un merveilleux souvenir même si je n’avais pas foulé la pelouse de l’Arena.

Quel est le joueur que vous redoutez le plus chez l’adversaire ?
Sébastien : Je n’aime pas me focaliser sur des individualités. Ce sont tous des joueurs de Super League. S’ils sont dans cette équipe ce n’est pas le fruit du hasard. Ils ont certainement la plupart d’énormes qualités, et se fixer sur un joueur particulièrement, ce n’est pas une bonne solution car d’autres pourraient en bénéficier.
Alessandro : Sans doute Celestini qui est très fort, mais je n’oublierai pas Marazzi avec qui Celestini forme un des milieux de terrain les plus techniques en circulation. Mais également Silvio, Tosi et mon ex-coéquipier Roux qui sont toujours en mesure de faire la différence. Avanzini est également un joueur très intéressant, rapide et disponible.
Ce match est-il un avant-goût du barrage promotion-relégation de fin de saison ?
Alessandro : (Rire) Espérons que non ! Notre objectif est le sauvetage direct comme pour Lausanne la promotion directe.
Sébastien : La route est encore bien trop longue pour déjà penser à cette éventualité. Mais cela reste possible ! Jusque-là, nous avons réalisé un début de saison extraordinaire, et nous en sommes conscients.
Votre pronostic pour ce 16ème de finale ?
Sébastien : (Sourire) Je déteste les pronostics… peut-être par superstition ! Donc joker.
Alessandro : Nous gagnerons en prolongations… Avec un voyage aussi long, ça vaut la peine jouer un peu plus, non ? (Rire)

Aimeriez-vous jouer respectivement à Bellinzone pour Sébastien et à Lausanne pour Alessandro ?
Sébastien : J’ai la chance de jouer dans le club qui m’a formé et dans la ville où j’ai grandi. Connaître le succès avec le LS est donc une joie particulière, c’est pourquoi je ne me vois pas jouer un jour à l’AC Bellinzone.
Alessandro : J’aurais bien aimé joué à Lausanne. C’est un club que j’ai toujours aimé. A 18 ans, j’avais fait un match d’essai avec l’équipe M-21 qui s’était bien passé, mais j’avais finalement décidé d’aller à l’université de Zurich et avais choisi un autre chemin. Actuellement j’espèce conclure ma carrière avec le maillot de l’ACB !
Où en sera votre club dans 3 ans ?
Sébastien : En Super League j’espère, car un club comme le LS doit être au plus haut niveau. Il évoluera dans un magnifique stade de 15’000 spectateurs. Et j’espère vivement y participer !
Alessandro : En Super League aussi !
Parlons de l’équipe nationale… La Suisse va-t-elle se qualifier pour l’Euro 2012 ?
Sébastien : Non, elle a beaucoup trop de retard au classement. La Suisse est en difficulté lorsqu’elle doit créer le jeu, or c’est ce qu’elle devra entreprendre pour remonter au classement, c’est pourquoi je n’y crois pas. Mais je serais content de me tromper…
Alessandro : Très difficilement, les choses se sont compliquées. Il faudra lutter jusqu’à la fin. J’espère que le Monténégro ne continue pas à ce rythme. La qualification viendra des matchs à l’extérieur.

Si vous étiez Ottmar Hitzfeld, quels sont les joueurs que vous évinceriez de l’équipe nationale ?
Sébastien : Je n’ai pas vu tous les matchs de l’équipe de Suisse, mais Alex Frei est décevant alors qu’il est le capitaine de l’équipe. C’est certainement le changement que je ferais.
Alessandro : Je pense aussi qu’en ce moment Alex Frei n’est pas d’une grande aide à la Nati. Sa personnalité a fait de lui un grand joueur mais il est en train de freiner l’évolution d’autres joueurs qui peuvent devenir très importants.
Dernière question… Qui sont les plus belles filles, les Tessinoises ou les Vaudoises  ?
Sébastien : (Rire) Héhé… Voisines des Italiennes, les Tessinoises ont un avantage au niveau de la mode, car en Italie le style est une culture. Mon verdict est donc les Tessinoises ! Elles se mettent mieux en valeur, mais il y a autant de belles femmes là-bas que chez nous.
Alessandro : Les Valaisannes…mon épouse est originaire de Lens !
Merci beaucoup à vous deux et très bon match samedi !