Et alors ?

La semaine dernière, le FC Bâle a réussi l’exploit, paraît-il, de battre l’AS Rome chez lui. Plus que le résultat en lui-même, c’est un autre élément qui m’a fortement surpris : la propension de voir en liesse une frange de la population qui voue en temps normal une substantielle indifférence envers le club rhénan.

J’ai beau essayer, je n’arrive toujours pas à comprendre cette versatilité chronique de la part du supporter lambda (non, je n’ai pas dit moyen). Sur le lot de Lausannois qui ont ouvertement manifesté leur joie face aux performances des boys de Gigi Oeri dans le bar où je me trouvais, combien se sont senti frustrés et déçus en finale de Coupe lors de la roue de vélo encaissé par le Lausanne-Sport face à ce même adversaire ? À moins d’avoir été bercé (un peu trop près du mur, ou non) dès sa plus tendre enfance dans les travées de la Muttenzerkurve, il est difficile de saisir pourquoi on se sent subitement bâlois l’espace d’une rencontre de Champions League.«Ce sombre crétin a vraiment rien capté !». J’entends déjà certaines remarques de ce type naître dans le cerveau du lecteur à la fin de ce premier paragraphe. Faire ressortir notre fibre patriotique en soutenant les clubs suisses dans les compétitions européennes, ça peut encore être compréhensible. D’autant plus que si nous comptons sur notre équipe nationale pour ressentir tous ensemble les mêmes émotions, nous pouvons attendre encore longtemps. Bien sûr, on peut aussi tenir pour tel ou tel car on exècre viscéralement l’équipe qui se trouve en face. Cette raison peut aussi se défendre, mais le contexte est différent. Toujours est-il qu’on imagine mal un inconditionnel du FC Zurich avoir vibré lors de la victoire du FC Bâle. Dans le même registre, il ne devait pas y avoir beaucoup de Servettiens qui se soient spontanément levé de leur canapé au moment où Lausanne a égalisé face au Sparta Prague. Finalement, un vrai supporter ne soutient-il pas que l’équipe de son coeur, quelles que soient les circonstances et les compétitions ?

En hockey sur glace, l’exemple des ZSC Lions est parlant. En 2009, les Zurichois remportent la Victoria Cup face à des Chicago Blackhawks qui avaient pris cette rencontre comme un sympathique entraînement avant le début officiel du championnat NHL le jour suivant à Helsinki. Du coup, les Lions étaient sacrés champions d’Europe. Les fans de la Suisse toute entière s’en étaient extasiés, sauf peut-être les inconditionnels de Kloten. Entre temps, la grosse blague qu’était cette Champions League a pris logiquement fin et on persiste du coup à voir le club du Hallenstadion comme le champion d’Europe ad vitam æternam.
Fatalement, vouer un je-m’en-foutisme absolu par rapport à la victoire des Zurichois est considéré comme au mieux un désintérêt complet de ce sport, au pire comme une maladie incurable. Et pourtant, ce résultat m’avait laissé froid comme de l’azote liquide. Et pourtant, j’adore le hockey. Parallèlement à cela, les trois points acquis par les Bâlois en terres romaines ne m’ont pas ému plus que cela, de même que la victoire des jeunes garçons bernois. Au football, j’apprécie le FC Lausanne-Sport ; les pérégrinations de tous les autres clubs suisses, que ce soit en Europa League ou dans le championnat suisse, m’indiffère au plus haut point et il en va de même pour les autres sports.

Écrit par Mathieu Nicolet

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18 Commentaires

  1. Je suis assez d’accord sur le fond, mais si je peux me permettre, c’est pas grâce à la complaisance de Chicago que les ZSC sont devenu champion d’Europe, mais pour avoir battu une équipe russe en finale, qui pour le coup, avait joué sérieusement, d’ou l’exploit. La victoria’s Cup est une autre compétition, et là oui, force est de reconnaître que sportivement, nos amis de NHL en avaient pas vraiment fait une priorité.
    Si le titre des zurichois à fait du bruit, c’est parce que c’est une petite équipe qui en a battu une grosse, peut importe qu’elle soit suisse ou non. C’est légitime de prendre fait et cause pour le petit, car on aime les exploits, et comme les clubs suisses sont presque toujours les petits…

  2. Alors pourquoi tu regardes le match de Bâle si t’en a rien à cirer?? Personne t’y oblige…

    L’article le plus inutile de l’année sur carton rouge.. C’est juste du vide.. T’as perdu 30mins de ton temps à pondre cette m*** et tu m’en a couté 2 pour que je te le lise..

  3. @ xyz :

    C’est écrit nul part que l’auteur de l’article à regarder le match de Bâle …

    Et toi, pourquoi as-tu lu cet article, personne ne t’y oblige ???

  4. @xyz
    Alors pourquoi tu lis l’article si t’en a rien à cirer ?? Personne t’y oblige…

    Le commentaire le plus inutile de l’année sur carton rouge…

  5. Pas vrai que le Genevois n’est pas enthousiasmé par le parcours européen du LS. J’irais même plus loin, plus le LS disputera de matchs sur la scène européennes cette saison, plus content on sera! On vous souhaite d’aller chercher la coupe! Je vois d’ici venir les attaques gratuites mais Il ne s’agit évidement uniquement que de solidarité Romande et en aucun cas de calculs vicieux en vue de la promotion en fin de saison.

  6. @ xyz :

    Non, je connais pas le contenu d’un article avant de l’avoir lu.

    Mais je lis le titre et le sous-titre pour me faire une idée. Si cela m’accroche, je continue à lire.

    Visiblement, tu as dû être accroché puisque tu as perdu 2 minutes de ton temps pour lire l’article, waouw !

  7. C’est une question de « zoom géographique ».
    Au niveau national, tu peux être pour une équipe tout en n’en appréciant pas d’autres.
    Au niveau international, tu peux être pour les équipes que tu n’apprécies pas au niveau national.
    Tout ceci selon la règle immuable: le pays avant tout!

    C’est comme ça en Espagne,(sauf peut-être pour les inconditionnels du Barça qui souhaitent la mort du Real sur la scène européenne, et vice-versa, mais croyez-moi c’est rare), en Italie et partout ailleurs: les supporters qui souhaitent la défaite d’une équipe de leur pays au niveau international constituent une minorité. Heureusement d’ailleurs. Apparemment, l’auteur en fait partie… Dommage.

    En ce qui me concerne, je suis genevois et je n’apprécie donc que moyennement les arriérés du milieu du lac de Genève; et pourtant, je soutiens ouvertement et avec enthousiasme leur parcours européen!
    Battu par les Lions en finale du championnat suisse de hockey, j’ai également soutenu l’équipe zurichoise dans sa quête du graal européen. Ca me semble normal. Le contraire aurait trait au fanatisme, pour ne pas utiliser un terme plus extrémiste.

  8. Très mauvais article d’un pseudo-supporter qui ne comprends pas grand-chose à la passion qui anime les véritables fans de sport. La Suisse est un petit pays tant au niveau du hockey que du football. Voir l’un de nos clubs briller à l’échelon européen doit être si ce n’est une fierté, du moins une réjouissance pour tout Helvète. Un club européen en Champion’s League n’a pas d’adversaire suisse.. Alors à moins d’être totalement obtus, il est préférable de voir l’un de nos clubs gagner.

    D’autre part tu te prétends amoureux du hockey, alors tu sauras que le Z a battu Magnitogorsk pour remporter la Champion’s League. Les Blackhawks, c’était la Victoria Cup et c’était plutôt un match de gala..

  9. Je ne me permettrai pas de juger s’il est opportun ou pas de supporter un club de son pays dans les coupes européennes, chacun fait ce qu’il veut. Mais vivant en Italie, où l’on vit de gossip footballistique toute la semaine, je peux vous certifier que sur la terrasse où j’ai regardé la victoire bâloise contre la Roma beaucoup étaient les personnes contentes de la défaite de la louve.
    Moi-même supporter du Napoli (en plus du LS is magic), j’ai du, me retenir pour ne pas baffer un type qui exultait sur les goals du Liverpool lors de la remontée des Reds à Anfield Road en Europa League.
    Pourquoi cela? Parce qu’en plus de l’inimité que vouent certains pour tel ou tel club, très très nombreux sont les parieurs sportifs (oui, ok, ça m’arrive aussi) pour qui encaisser quelques deniers fait bien plus plaisir qu’une victoire d’un club national qui importe peu le reste de l’année. Même l’orgueil national a un prix…

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