Samir Nasri, City pleure

Le Français a été le bourreau d’une équipe réduite à dix dès l’entame de match. Arsenal s’impose 3 à 0 et rejoint son adversaire du jour dans la meute des poursuivants, permettant ainsi à Chelsea de prendre un peu d’avance au classement.

Il ne fallait pas être en retard au City Stadium dimanche dernier. La première raison est l’hommage que les Citizens rendent à Malcolm Allison, un ancien entraîneur à succès du club, décédé la semaine passée. Un joli tifo est organisé pour la circonstance et j’assiste à une minute d’applaudissement (qui remplace avantageusement la minute de silence, puisqu’il y a toujours des imbéciles pour ne pas la respecter). L’autre raison est que le tournant du match va arriver après cinq petites minutes de jeu, soit le temps nécessaire à Fabregas pour lancer Chamakh en profondeur et à ce dernier de se faire crocheter irrégulièrement juste avant la surface de réparation. Clattenburg brandit directement un carton rouge à Boyata. Le jeune joueur belge de vingt ans s’en souviendra longtemps, lui qui apparaissait pour la deuxième fois avec City en championnat, la première à domicile.

 

C’est pourtant City qui s’est créé les deux premières occasions lors des deux premières minutes du match et Fabianski a déjà dû s’interposer sur une action de Tevez et sur un tir de Silva qui aurait dû être plus dangereux. C’est donc pied au plancher que Manchester a entamé la partie, quelques poignées de secondes avant cette fatidique 5ème minute. Cette expulsion va dénaturer et tuer le match. Le choc entre deux équipes en grande forme était attendu en Angleterre. Manchester City restait sur quatre victoires de rang en championnat, dont une sur Chelsea qui leur donne un certain crédit dans la course au titre. Alors que du côté des Londoniens, le parcours en Premier League a été un peu plus sinueux avec une défaite bien évitable à domicile contre West Bromwich. Mais ils se rassurent en Ligue des Champions où ils sont en passe d’établir un nouveau record de buts marqués en phase de poule, actuellement 14 en 3 matchs ! La saison passée, Arsenal a pris 1 point  sur les 18 possibles dans ses 6 confrontations contre Chelsea, Manchester United et Manchester City. Inutile de chercher beaucoup plus loin pour comprendre pourquoi la lutte pour le titre ne les a pas concernés jusqu’au bout. Avec une défaite 2 à 0 contre Chelsea il y a trois semaines, c’est aujourd’hui le moment d’inverser la tendance.

Un justicier dans la ville

Autant dire qu’avec un homme de moins, la mission devient bien difficile pour City, dont le but était de tuer un maximum d’espace pour contrer la jouerie des Gunners. Les dix minutes qui suivent l’expulsion sont un festival de fautes et de réclamations. Clattenburg va distiller les cartons bien plus vite qu’un bouilleur à Talisker. Après vingt minutes de jeu seulement, Arsenal ouvre le score après un magnifique une-deux entre Arshavin et Nasri, refroidissant une première fois l’ambiance au stade. L’ancien Marseillais marque déjà son septième but de l’exercice alors qu’il n’en avait marqué que cinq la saison dernière. Après le but, City contient les assauts d’Arsenal et parvient même à être dangereux. Avec Yaya Touré, De Jong et Barry, les casseurs de jeu font leur boulot, alors que le taureau de la Pampa se démultiplie en attaque. Mais, à chasser Arsenal avec un but de retard, ils s’exposent aux contre-attaques des Gunners qui sont toujours percutantes. A la 40ème minute, Kompany fauche Fabregas dans le coin de la surface de réparation et c’est pénalty, sans aucune hésitation possible pour le Lucky Luke du carton. Le futur Barcelonais le tire et le rate, ou c’est plutôt Hart qui le sauve avec un joli plongeon du bon côté. Cet arrêt va donner des ailes à l’équipe et enflammer le stade. Les Citizens profitent de cette euphorie pour asphyxier un maximum les rouges et blancs et portent l’estocade devant Fabianski jusqu’à la pause, sans succès.

La saga City

Roberto Mancini ne va pas vraiment faire preuve de sagacité à la mi-temps avec un changement des plus étonnants ! Il décide de sortir Yaya Touré pour faire entrer Wayne Bridge ; celui qui est, maintenant, plus connu pour avoir été fait cocu par John Terry que pour ses 36 capes internationales. City débutera donc la deuxième mi-temps avec trois latéraux de métier et un Kompany averti (qui n’en vaut pas deux). Je me demande bien ce que Lescott a fait pour se faire reléguer sur le banc par Boyata d’abord puis par Wayne Bridge ensuite. Mancini préférera mettre l’accent sur l’arbitrage en conférence de presse que sur ses errements tactiques. Nul doute que s’il était suisse romand, le chouchou de ces dames écrirait à la fédération anglaise pour dénoncer le complot d’arbitrage contre son équipe et demanderait probablement que des arbitres des Iles Féroé viennent, à ses frais, siffler les matchs de City. Finalement, il enverrait une copie de la lettre au Daily Mirror pour ne pas passer inaperçu. Pour une fois que la bande à «Ouin-Ouin» profite d’un arbitrage qui ne laisse pas passer toutes les fautes subies parce qu’ils sont plus rapides et plus techniques que le joueur moyen anglais, qu’ils le savourent ! Ce ne sera pas la fête aux cartons tous les week-ends pour le consultant de TF1 et son équipe de fils de fer.

Arsenal déroule

A la 52ème minute, l’entraîneur transalpin abat son joker et sort Tevez (légèrement touché ?) pour faire entrer Adebayor. Ça reste toutefois du poste pour poste, n’est pas Mourinho qui veut. Les supporters des Gunners sifflent leur ancien buteur, puni trois matchs la saison passée pour avoir piétiné le visage de Van Persie. La flèche togolaise (pour les amateurs d’humour noir, remplacez par «la cible angolaise») est en forme, ayant marqué un hat-trick contre Lech Poznan en Europa League trois jours plus tôt, et est particulièrement motivée d’affronter ses ex-coéquipiers. Ce changement aurait pu être payant deux minutes plus tard, lorsque le géant se démarque habilement, mais son coup de tête passe au-dessus de la transversale. Silva inquiète Fabianski d’un extérieur du droit. Sur ce tir, le rempart londonien effectue l’arrêt du match. Il pourrait d’ailleurs bien profiter de la blessure d’Almunia pour prouver à tous les sceptiques qu’il vaut mieux que les buts gags encaissés la saison passée. Même si, après avoir imité Calamity James, Robert Green et David Seaman dans un seul match de Ligue des Champions contre Porto en février dernier, la rédemption prend du temps.

Dès cet avertissement sans frais, Arsenal fait bien circuler le ballon, privant les Citizens du cuivre, mais tourne un peu en rond autour des seize mètres : ils sont capables de se faire cinq passes successives dans la surface de réparation adverse sans tirer au but. Un peu à l’image de Barcelone ou de l’équipe d’Espagne qui préfère camper stérilement à trente mètres et trouver la passe qui déstabilise le bloc défensif plutôt que de terminer une action par un centre ou un shoot. A la 66ème minute, Fabregas tente cette passe verticale pour Chamakh, mais Bridge peut intercepter le ballon et prolonge maladroitement sur Song qui traîne par là. Le grand blond avec une chaussure noire… et rouge en profite et double la mise par un bon pointu dans la lucarne. Les Mancuniens surnagent malgré l’entrée en jeu de Balotelli, qui fait seulement sa seconde apparition pour ses couleurs, en raison d’une blessure. Arsenal contrôle sans peine la partie grâce, notamment, à un Samir Nasri au-dessus du lot et qui réalise un début de saison remarquable. L’ambiance déjà peu folichonne du City Stadium s’en ressent et ce sont les Sudistes qui donnent de la voix, par moments. Afin de donner de l’ampleur au score, Nasri, encore lui, lance parfaitement Bendtner en profondeur. Seul face à Hart, son plat du pied décroisé trompe le gardien anglais, à nouveau très bon cet après-midi et impuissant sur les trois buts concédés.
Avec le retour de Théo Walcott et Bendtner, qui sont entrés en fin de partie, et le proche rétablissement de Van Persie, la force de frappe des Gunners retrouve des couleurs. L’infirmerie se vide provisoirement du côté de l’Emirates. Reste Vermaelen dont la convalescence prend plus de temps que prévu, et Koscielny présent sur le banc contre City. Par contre j’ai perdu la trace de Diaby, annoncé ni sur la feuille de match ni blessé sur le site internet du club. Ces absences ont fait le bonheur de Djourou, titulaire pour la troisième rencontre d’affilée et auteur d’un excellent match. Bien sûr, la pression a été moins forte à onze contre dix qu’elle n’aurait été avec un Tevez moins esseulé. Néanmoins, la sérénité qui semble habiter le Genevois et surtout ses relances impeccables m’ont fait plaisir et seraient du pain béni pour notre équipe nationale. La paire qu’il forme avec Squillaci est solide et il devrait enfin avoir un temps de jeu plus régulier. Affaire à suivre après les retours de blessure des deux autres défenseurs centraux francophones.

Lors de la prochaine journée, les deux équipes rencontrent les deux cancres de la ligue : Arsenal reçoit son voisin West Ham et City ira se refaire une santé dans le repaire des loups de Wolverhampton. Deux matchs planifiés certainement comme victorieux dans le carnet de route de Wenger et Mancini. Les deux équipes sont à cinq points de Chelsea, solide leader. A mon avis, Arsenal fanfaronne un peu trop avec ce résultat, vu que ce test contre un prétendant au titre a été tronqué par l’expulsion en début de match. Le mois de vérité pour les Gunners va se situer entre le 15 novembre et le 15 décembre avec un programme alléchant : deux matchs à domicile contre Tottenham et Fulham et trois à l’extérieur contre Everton, Aston Villa et Manchester United.

Manchester City – Arsenal 0-3 (0-1)

City Stadium, 39’673 spectateurs.
Arbitre : M. Mark Clattenburg.
Buts : 20e Nasri 0-1, 66e Song 0-2, 88e Bendtner 0-3.
Manchester City : Hart; Richard, Boyata, Kompany, Boateng; Silva, Yaya Toure (45 Bridge), De Jong, Barry (71 Balotelli), Milner; Tevez (52 Adebayor).
Arsenal : Fabianski; Sagna, Djourou, Squillaci, Clichy; Nasri, Fabregas (84 Walcott), Song, Denilson, Arshavin (70 Rosicky); Chamakh (83 Bendtner).
Man of the match : Samir Nasri.

Écrit par Ludovic Schmutz

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3 Commentaires

  1. Arsenal cela restera toujours une équipe de second rang malgré leur victoire……

    Come on MAN UNITED!!!!!!!!!!!!!

    Il n’ y a qu’une équipe à Manchester et ils jouent en rouge

    Et c’est pas demain que ces lopettes d’Arsenal gagneront à OLD Trafford

  2. Un ballon en cuivre doit bien faire mal aux pieds.

    Pas tant d’accord sur le match de Djourou, le plus mauvais Gunners sur le terrain à mes yeux. Très très à la peine en première mi-temps en tout cas.

  3. Djourou n’a pas encaissé… et c’est deja pas si mal quand tu n’as pas joué pendant plus d’un an.

    Ne pas se référer aux commentaires de C+ (pour l’occasion pas bons du tout), qui descendaient deja Djourou avant le début de la rencontre. Exemple: « Il sera très difficile pour Squillaci de jouer au coté de Djourou »… et l’inverse est-il possible ?? .. certainement pas au yeux de nos amis de l’autre coté du lac.

    Sinon bon match d’Arsenal, 3 pts qui vont compter en fin de saison…

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