Et ce qui devait arriver…

Le silence assourdissant des «repreneurs» du Lausanne Hockey Club avait quelque chose de romantique. Ne voulant pas se faire connaître alors même que le supporter moyen leur cédait gracieusement (et les yeux fermés) son portefeuille, leur anonymat laissait la place aux fantasmes les plus fous.

Et les rumeurs allaient bon train. «Ouais, moi je sais de source sûre, c’est Anschmoutz !». «Ben moi, un gars bien placé m’a assuré que c’était l’autre avec son bateau». «Je te jure, on m’a soufflé que c’est un consortium de riches qui ne veulent pas se dévoiler, mais chuuut». «Ben moi, si on doit aller jouer à Nyon en changeant les couleurs et après avoir fusionné avec Genève, je déchire ma carte du Fan’s club !»…C’est bien là que réside le problème. Ne pas être représenté à l’AG extraordinaire qui vous donne les clés du club est inadmissible ; laisser patauger les nombreux supporters et amoureux de ce club plus d’un mois après les avoir spoliés de leurs actions l’est d’autant plus.
Alors quelle ne fût PAS ma grande surprise quand ce matin (enfin vers 11 heures, faut laisser le temps de la grasse matinée), je découvre chez nos amis du Teletext la «bombe» lâchée par le «média référence» (sic…) en matière de hockey sur glace, la terrible Radio Suisse Romande.
Tiens, en parlant du Teletext… Trois versions différentes dans leurs pages en quelques heures. D’abord ils relayent le blabla de la radio romande, puis ils contactent les différents acteurs et précisent sur leur page qu’ils ne disent absolument rien au bout du fil, pour autant qu’ils aient répondus ; avant de recopier bêtement le communiqué de presse venu du bout du lac. Ils n’ont pas encore compris comment marchait la communication genevoise ? (Olsson, si tu nous lis…)


Ici c’est Lausanne…

En fait de bombe, ce n’était même pas un pétard mouillé, plutôt un pet de sauterelle gavée de mouches avariées. Mais nos amis Kobel et Besseaud (ndlr.: Messieurs, ne me dites pas que votre source ultra-incroyablement sûre se nomme Real, votre ami de toujours !?) ont réussi à lancer un pavé dans la mare dont les remous ont secoué les communicants du LHC (si si, il y en a !). Attendez-vous à une réaction terrrrrrible d’ici quelques heures/jours/mois/années sur le site officiel, je cite : «Nous infirmons les informations parues dans divers médias. Le Lausanne Hockey Club SA communiquera prochainement les noms d’un investisseur qui voudra bien sortir de l’ombre quand il sera disposé à le faire. D’ici là, merci de faire confiance à Gérard Scheidegger, de boire les paroles de Ray Labello et d’entendre la voie impartiale et fondamentalement juste de Christophe Piguet, et de ne pas vous faire de soucis pour vos actions, puisqu’elles n’existent plus et que de ce fait, vous n’avez plus aucun droit de savoir ce qu’il se passe
Le Lausanne Hockey Club était d’habitude un panier percé, où les membres du Conseil d’Administration étaient généralement les derniers au courant du dernier transfert ou des événements autour de l’équipe. Mais aujourd’hui, alors que le sérieux est de mise dans les hautes sphères, la loi du silence est de mise. Ça ne peut faire que du bien au club dans sa quête de retrouver un tant soit peu de crédibilité, mais force est de constater que les dernières semaines ont été, de nouveau, un sommet dans le domaine du ridicule.
Le LHC a toujours été et restera sans doute toujours une énigme pour tout le monde.
Voici un club populaire à l’extrême (avec les bons et les mauvais côtés qui en découlent) dont aucun des plus fervents partisans ne peut, au jour d’aujourd’hui, nommer ne serait-ce qu’une seule tête pensante. Jim Koleff ? «Consultant externe». Gérald Métroz ? On sait qu’il est là mais on ne sait pas encore pourquoi, on sait juste qu’il a des intérêts dans l’histoire… Le trône, la tête de proue du vaisseau ? A voir. Hugh Quennec ? Gentil homme de paille à Genève, sympathique Monsieur qui, avec son ami Chris McSorley, a sauvé le LHC d’une mort ignoble dans d’atroces souffrances avec des pics empoisonnés comme dans Indiana Jones suite aux supplications d’un Robert Lei-Ravello aux abois, prêt à mettre la clé sous la porte (on dirait le communiqué sur le site genevois, non ?).


Chris McSorley ou le fantasme de la RSR
(Photo Pascal Muller)

Et Chris McSorley dans l’histoire, me direz-vous ? Il est actionnaire-majoritaire, entraîneur, manager et figure de proue du grand rival lémanique. Comment imaginer qu’il puisse être – ne serait-ce que d’un point de vue légal – engagé financièrement dans tout ce sac de noeuds ? Alors qu’il déclare son amour immodéré pour le club des Aigles il y a quelques jours, comment peut-on penser une seconde qu’il mette en jeu son image dans cette affaire, lui qui aime tant tout contrôler ? Les fans lausannois ne se sont-il pas assez fait entendre quand il flottait un air de fusion, de rapprochement ou de partenariat avec le GSHC ?
Alors deux solutions aujourd’hui : soit le LHC communique très vite et très intelligemment, soit la réaction des supporters lausannois trompés et baladés ces dernières semaines (mois ? années ?) risque d’être à la hauteur de la frustration subie et magistralement contenue ces deux dernières saisons. Et ça va faire mal tant à Lausanne, l’impression d’être pris pour des cons grandit à chaque heure qui passe.
Voici le dernier épisode de la triste – et surtout pathétique – aventure du club romand, potentiellement le seul à pouvoir jouer un jour dans la cour des grands.
Y’en a point comme nous.
A lire également sur le sujet : LHC : mais qui est donc ce mystérieux repreneur ? Repreneurs du LHC : Miracle ou Mirage ? LHC : Alea jacta est

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