La fête continue

Trois jours après avoir atomisé le champion d’Europe en titre, l’Inter Milan, le Werder Brême a connu un dur retour sur terre en s’inclinant 2-0 sur la pelouse d’un Borussia Dortmund une nouvelle fois impérial. En cas de victoire samedi prochain à Francfort, le BVB aura réussi le meilleur premier tour de l’histoire de la Bundesliga.

Habitué aux podiums de la Bundesliga, le Werder Brême constitue l’une des grandes déceptions de ce 1er tour. La faute en premier lieu à une longue série de blessés qui a contraint l’entraîneur Thomas Schaaf à aller chercher jusqu’à cinq joueurs dans la deuxième équipe, lanterne rouge en Dritte Liga, pour compléter la feuille de match, ou, pire, à titulariser Mickaël Silvestre. Mais les blessures n’expliquent pas tout : le Werder paie aussi une politique de transferts consistant à laisser régulièrement partir ses meilleurs éléments pour les remplacer par des joueurs plus jeunes, moins chers et moins cotés. Ce genre de pari ne peut pas réussir chaque année, surtout que l’été dernier le départ de Mesut Özil n’avait pas vraiment été planifié puisque le Werder a hésité à lui délivrer son bon de sortie presque jusqu’à la fin du mercato. Du coup, orphelins de leur maître à jouer, les Werderaner n’ont pas retrouvé toute la verve offensive qui leur permettait habituellement de pallier aux carences congénitales de leur défense. Toutefois, c’est une équipe brêmoise en regain de forme qui vient défier le leader Dortmund dans son antre du Westfalenstadion puisqu’elle reste sur trois blanchissages consécutifs, ce qui ne lui arrive pas souvent, avec en dernier lieu un succès de prestige 3-0 contre l’Inter Milan.

Un amour de coup franc

Les Brêmois vont cependant rapidement se rendre compte que leur adversaire du soir est d’un calibre infiniment supérieur au champion d’Europe 2010. Fort de ses 13 victoires lors des 14 dernières journées, Dortmund met immédiatement le Werder sous pression, avec son jeu caractéristique, soit un intense pressing offensif et une volonté constante d’aller très vite en direction du but adverse. La presse allemande appelle ça du Vollgas-Fussball, je n’aime pas trop le terme mais ça décrit bien l’emprise dortmundoise sur les 25 premières minutes. Après un premier tir trop croisé de Kagawa, la domination du BVB sera récompensée sur un coup franc à l’orée de seize mètres. Mon voisin dans la Südostribüne  me dit « Regarde, juste en face de nous, il y a la place pour passer au-dessus du mur ». Il avait bon pied, bon œil, à ce moment-là de la soirée du moins, car Nuri Sahin dépose une frappe délicate qui retombe juste en-dessous de la lucarne, hors de portée de Tim Wiese. Le jeune Turc formé à Dortmund confirmait là ce statut de meilleur joueur actuel de Bundesliga que lui prête la plupart des observateurs.

Touchés par la grâce

Etouffé en début de match, le Werder va peu à peu refaire surface mais devra attendre la fin de la 1ère mi-temps et une frappe de Hunt arrêtée par Weidenfeller pour se montrer dangereux. Après la pause, les visiteurs démontrent toutefois que, malgré leurs difficultés actuelles, ils conservent l’une des offensives les plus puissantes de la ligue et la pression brêmoise va faire connaître quelques frayeurs au peuple jaune et noir. Mais, même lorsqu’il connaît quelques temps faibles dans un match, Dortmund peut toujours s’appuyer sur une défense de fer autour d’un Mats Hummels une nouvelle fois impérial. A chaque boulette des van Buyten, Demichelis et autres Breno (donc souvent), Uli Hoeness doit maudire le jour où il a signé le contrat cédant au BVB pour une somme modique ce pur produit de la formation du Bayern, jugé pas assez bon pour avoir sa chance avec les Rekordmeister. Et puis le Borussia est actuellement touché par la grâce, on a l’impression qu’il ne peut rien lui arriver ; ainsi, l’arbitre ferme les yeux sur une intervention de Weidenfeller sur Pizarro qui n’était pas loin de valoir un penalty, alors que Pasanen démontre pourquoi il joue latéral et non centre-avant en ratant sa reprise après une première parade de Weidenfeller sur une tentative d’autogoal de Subotic.

Kagawa Shinji là-là-là-là

Alors que l’on s’apprêtait à vivre une fin de match tendue, le BVB va classer l’affaire sur un exploit personnel du joueur polonais de l’année 2010 Jakub Blaszczykowski sur la droite, un centre-tir renvoyé par Tim Wiese sur Shinji Kagawa qui concluait en force. On va attribuer ce but au petit Japonais même si le Polonais Robert Lewandowski, en position de hors-jeu a légèrement dévié le ballon. Disons que ça compensera le but parfaitement valable que ce même arbitre, M. Meyer, avait annulé au BVB lors de la seule défaite de la saison, lors de la 1ère journée contre Leverkusen. Mais on comprend que les fans du Werder n’aient pas été emballés par l’arbitrage, même si au final la victoire du Borussia ne se discute pas. Quant à Shinji Kagawa, il porte son total à 8 buts en 16 matchs (à titre de comparaison, il avait fallu 72 parties au dernier grand meneur de jeu du BVB, Tomas Rosicky, pour arriver à ce total). Enfin, on devrait plutôt dire Kagawa Shinji puisque c’est dans cet ordre que son nom et son prénom sont placés par le speaker Nobby Dickel et par les fans dans la chanson qui lui est consacrée. Il est donc fin prêt pour la Fête fédérale de lutte, quoiqu’avec son mètre 72 et ses soixante kilos, on préfère le voir continuer à enchanter le Westfalenstadion plutôt que d’aller concurrencer les Abderhalden et consorts dans la sciure.

Dans les annales

A 2-0, l’affaire était entendue et l’ambiance, déjà très festive au coup d’envoi entre marché du Noël, chants de Noël et Schal-la-la Tag, pouvait atteindre des nouveaux sommets. S’il y a bien un qualificatif qui ne s’applique pas au public dortmundois, c’est celui d’événementiel, lui qui est toujours venu à plus de 72’000 fans en moyenne par match pendant les cinq longues années où le club végétait dans le ventre mou du classement. Alors, lorsque cette patience et cette indulgence sont enfin récompensées, ça fait du bruit, beaucoup de bruit. C’est donc dans une totale communion que les supporters ont remercié, pour cette dernière sortie 2010 à domicile, leurs joueurs pour un premier tour qui, quoiqu’il advienne par la suite, restera dans les annales comme le meilleur de l’histoire du club. Et peut-être même le meilleur de toute l’Histoire de la Bundesliga si le BVB s’impose samedi prochain à Francfort…

Borussia Dortmund – Werder Brême 2-0 (1-0)

Signal Iduna Park, 80’720 spectateurs (guichets fermés).
Arbitre : M. Meyer.
Buts : 9e Sahin (1-0), 70e Kagawa (2-0).
Dortmund : Weidenfeller; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer; Bender, Sahin (67e da Silva); Blaszczykowski, Kagawa, Götze (79e Grosskreutz); Barrios (60e Lewandowski).
Werder : Wiese ; Schmidt, Mertesacker, Prödl, Pasanen ; Frings, Frtiz (79e Jensen); Bargfrede (69e Thy), Hunt, Marin; Pizarro (66e Wagner).
Cartons jaunes : 12e Bargfrede, 31e Fritz, 39e Bender, 52e Pizarro, 83e Prödl, 91e Jensen, 92e Kagawa.
Notes : Dortmund sans Kehl, Kringe ni Owomoyela (blessés), Brême sans Almeida (suspendu), Naldo, Arnautovic, Wesley, Borowski, Vander ni Boenisch (blessés).

Écrit par Julien Mouquin

Commentaires Facebook

8 Commentaires

  1. Julien Mouquin…comme d’hab : pro-germanique et anti-espagnol jusqu’au bout des ongles !

    Tu peux constater qu’il n’y a pas eu un seul commentaire suite à ton minable article. Tu en as pas marre de te ridiculiser ?
    Sache que Dortmund ne fait bander que toi.

    Les Teutons se feront littéralement atomiser le jour qu’ils joueront contre une grande équipe comme le Barça !!!

    @Carton rouge : Julien Mouquin décridibilise votre site, mais quand allez vous enfin virer cet incompétent ???

  2. @ Ramon : Et toi tu décrédibilises l’Espagne, quand est-ce qu’ils vont te renier (si c’est pas déjà fait) ?

    Si t’aimes pas Mouquin, quand tu vois un article avec son nom en haut, lis le pas. C’est aussi simple que ca !

    Moi ils me font rêver ses articles et pourtant je suis pas un gros fan de Dortmund…

  3. Ce qui est cocasse, c’est que Dortmund leader d’Allemagne s’est fait sortir en Europa League par Séville le 10ème d’Espagne.

    Cela en dit long sur la différence de niveau entre les 2 championnats…

    Mais pour Julien Mouquin, cet état de fait va être difficile à accepter pour le germanophile/hispanophobe…

  4. Le plus cocasse, c’est le footix qui vient faire des théories sur un « match » qu’il n’a manifestement pas vu (ceux qui ont assisté à la 2e mi-temps à Séville comprendront les guillemets).
    Et vu que nos groupies espagnoles ont à nouveau démontré leur immense science du foot et porté le débat à un haut niveau de sophistication, signalons que Getafe (7e de liga) a été éliminé par Stuttgart (17e de Bundesliga) et YB (5e de LNA) et que l’Atletico Madrid (6e de liga) avec son équipe type n’a pas été capable de battre Leverkusen qui n’alignait que deux titulaires et plusieurs joueurs de son équipe réserve (17e de Regionalliga). On doit donc en conclure que Lucerne et Preussen Münster atomiseraient sans problème le Barça…
    Accessoirement, outre le soussigné et Iker Casillas, l ‘indice UEFA fait aussi partie du vaste complot visant à dénier la suprématie aboslue et intersidérale du foot espagnol:

    http://www.xs4all.nl/~kassiesa/bert/uefa/data/method4/ccoef2011.html

    http://www.xs4all.nl/~kassiesa/bert/uefa/data/method4/ccoef2010.html

  5. @Julien Mouquin

    Tu peux dire ce que tu veux, trouver toutes les excuses et justifications…tu ne pourras absolument RIEN changer à 2 faits qui te pourissent l’existence (à ma plus grande joie) :

    1) La Finale de l’Euro 2008
    2) La 1/2 finale du Mundial 2010

    Lors des 2 fois, les pieds carrés Teutons se sont fait littéralement balader par la technique des virtuoses espagnols…oléééééé !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.