Des renforts sur le terrain et du viagra pour le Noël xamaxien

Face à un Sion visiblement en pleine érection, Xamax n’a pas soutenu la comparaison. Surpuissants, les hommes de Christian «Rocco» Constantin ont déclassé un Xamax qui bandait mou en ce dimanche glacial de fin d’automne. Techniquement, tactiquement et surtout en terme d’engagement, il n’y a pas eu photo entre les producteurs d’une délicieuse Petite Arvine et ceux d’un Chasselas millésime piquette. Commentaires sur le match (et l’avant-match) et bilan xamaxien à mi-parcours de cette saison 2010-2011.

Tout comme le joueur, le supporter valaisan, lui aussi, était en pleine forme  pour ce dernier tour de championnat avant la trêve. Il semblerait que quelques heures passées dans un train spécial pour aller soutenir son FCS à l’autre bout de la Suisse romande le rende particulièrement heureux et volubile.
Arrêtons-nous, déjà, un instant pour essayer de mieux comprendre ces supporters moyens – qui hurle au pléonasme ? – du FC Valais.

Presque systématiquement, dès qu’ils entrent dans la Maladière, ils leur arrivent d’hurler leur désir de sodomiser tous les Neuchâtelois (on me dit dans l’oreillette qu’il n’y a pas que le Neuchâtelois qui excite le mâle valaisan ; le Genevois l’intéresse beaucoup aussi…). Avant d’assister aux matchs, ils ont souvent l’envie d’en découdre avec des supporters adverses tout autant excités et alcoolisés qu’eux. Si ce n’est pas possible, frustrés, ils continuent de crier leur besoin d’introduire leurs attributs masculins dans l’anus de leurs adversaires virtuels.
Finalement, parfois, comme dimanche, ils leur arrivent de casser des dizaines de bouteilles de bières, de défoncer des rétroviseurs de voiture, d’allumer des fumigènes, de se délester de tous leurs déchets ; le tout en pleine rue, devant des enfants et des familles. Plus rarement, des moments de lucidité viennent atténuer leur joyeuse médiocrité : à l’occasion de cette rencontre, leur banderole destinée aux groupes de supporters neuchâtelois, sur laquelle on pouvait lire «Terrain synthétique, supporters artificiels» tombait on ne peut plus juste sur un club qui arrive péniblement à attirer 4000 spectateurs par match. Afin de cerner toute ces personnalités complexes, nous ne pouvons qu’espérer que des psychologues renommés s’intéressent à cette espèce. Celle-ci pourrait être menacée d’extinction si elle continue de ne s’intéresser qu’aux mâles adverses…
Pour revenir au match, comme vous avez déjà, certainement, pu le lire dans vos quotidiens favoris, je confirme que Xamax, avec son contingent actuel, jouera contre la relégation lors de la deuxième phase de ce championnat. Quan à Sion, s’il continue d’être aussi déterminé et lucide, il pourrait, peut-être, ramener le titre en terre romande en 2011. Sur ce «derby», il n’y a rien à dire. Sion a joué une ligue au-dessus ; seul YB a été presque aussi impressionnant à la Maladière depuis le mois de juillet.
Cette solide performance valaisanne a, une nouvelle fois, mis en lumière les limites xamaxiennes actuelles. Profitons de cette fin d’année pour faire un bilan, forcément négatif, de ces deux premiers tours de championnat.

Commençons par «l’entourage» du club ; après avoir augmenté les tarifs à la Maladière et publiquement se moquer de l’affluence à Neuchâtel au printemps dernier, Bernasconi a décidé de ne plus être président du club dès la saison prochaine. Quand on le voit s’exprimer sur la TSR ou sur la chaîne régionale CanalAlpha, ce renoncement ne peut être que positif pour la communication du club. Mais qu’en sera-t-il du financement ? Neuchâtel Xamax doit-il vraiment être à la merci de cet amateur d’armée, du Parti Bourgeois Démocratique, de Ferrari et qui déclare publiquement ne pas avoir de culture ? Les nouveaux dirigeants auront-ils les moyens de faire autrement ?
En ce qui concerne les nouveautés lancées ou supportées par le marketing xamaxien, soulignons qu’une personne âgée a été prise en flagrant délit d’avoir eu, une seule fois, l’intention d’entrer dans le nouveau Xamax shop du centre-ville. C’était le 9 novembre à 15h17. Comme prévu, cette nouvelle antenne de la propagande xamaxienne reste déserte.
Passons rapidement sur l’incroyable passion déclenchée par les pom-pom girls neuchâteloises ; des centaines de mâles en rut sont évacués juste avant chaque match ou à la mi-temps. Heureusement que le speaker du stade calme les ardeurs de ces messieurs…
Last but not least, 4106 spectateurs de moyenne. Malgré une campagne d’affichage massive en début de saison pour fidéliser les abonnés ; malgré quelques offres à 15 francs pour assister à certains matchs en D4 ; malgré l’opération «3 pour 2» qui concernait les dernières parties de cette année 2010. Désolant mais mérité.

Intéressons-nous maintenant au terrain ; le vrai à Neuchâtel, le synthétique.
Xamax a inscrit 0.66 points par match lorsque  J.-M. Aeby était au commande de l’équipe qui devait «jouer comme l’Allemagne au Mondial sud-africain» (4 points sur 6 matchs). Les hommes de Didier Ollé-Nicole affiche une moyenne de 1.09 points par partie (12 points sur 11 matchs) ; n’oublions pas la défaite surréaliste à Bâle alors que Xamax n’avait plus vraiment d’entraîneur…
Les rouge et noir n’ont gagné qu’un seul match à domicile en championnat depuis le mois de juillet 2010 (1 match nul et 7 défaites viennent compléter ce désolant tableau) : est-ce dû à l’incroyable pression populaire des 3000 courageux fidèles neuchâtelois ou à l’incapacité de cette équipe à produire du jeu ?
Xamax a encaissé 38 buts jusqu’ici ; sans surprise, il s’agit du moins bon résultat de la ligue : ce chiffre ne reflète certainement pas seulement le manque de qualité de l’arrière-garde neuchâteloise ; trop régulièrement, les courageux fidèles spectateurs neuchâtelois ont aussi pu s’apercevoir du manque de réaction de certains joueurs après avoir encaissé un but. Si ce comportement était volontaire,  ne pourrions-nous pas  parler de faute professionnelle ?
En moyenne, le seul attaquant (de pointe) xamaxien a marqué un but tous les 3 matchs (au total 6 buts) : mais combien d’énormes occasions a-t-il eu que même feu ma grand-mère aurait transformées ? Rageant.
Après 18 matchs, Xamax occuperait la deuxième place du classement et aurait 27 points si les matchs ne duraient que 45 minutes… Doit-on y voir un manque de condition physique ? De résistance au stress ? De la suffisance ? Certainement un peu des trois.

Le président Bernasconi possède une Ferrari 458 ; c’est toujours une de plus que le nombre de matchs commencés par Fausto, ex-star de D2 chypriote, et son nombre de buts inscrits. «Monsieur Paolo», vous avez commis une énorme erreur de casting ; y a-t-il une équipe deuxième ligue interrégionale qui a besoin d’un remplaçant ?
Finalement ayons une pensée émue pour ceux qui nous ont quittés : Fatadi Baba a disparu du monde «sérieux» du football et Carlos Varela a joué 6 matchs pour les DC United cette saison Malheureusement pour lui, il n’est plus désiré à Washington pour la reprise en 2011. Aura-t-il ce terrible manque de classe de vouloir revenir en Suisse ou pire encore à Neuchâtel ?
Pour conclure cette première partie de saison, je vais devoir malheureusement me répéter. Comme je ne cesse de l’écrire depuis le 26 juillet 2010 (!), Xamax doit se renforcer si ce club ne veut pas vivre une deuxième relégation en moins de 10 ans. Cette équipe a besoin, au minimum, d’un nouveau défenseur central et d’un véritable attaquant expérimenté. Combien de fois faudra-t-il le crier à ceux qui gouvernent le Gzamax ? La qualification en Coupe de Suisse leur empêche-t-elle  de voir la réalité en face ?
Le championnat reprend le 6 février. You know what ? I’m happy.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch