Et maintenant, ça va chier !

Ajoulotes, Ajoulots qui nous lisez avec beaucoup d’assiduité : ne vous morfondez pas dans d’interminables sanglots, LE Vince Keller, le rédacteur que vous adorez et qui vous fait toujours réagir au quart de tour, ne vous oublie pas. Il mijote même activement son prochain article ! Réjouissez-vous et préparez d’ores et déjà vos plus belles fautes d’orthographe.

En attendant, je me tape pour la première fois de la saison un article sur le HC Ajoie. Sans la même verve et le verbe aussi bien trempé que mon excellent confrère et ami, je vais néanmoins tenter de rendre l’impression qu’a pu laisser ce premier match de saison régulière. Après cette interminable préparation estivale, il était temps que l’équipe puisse enfin jouer à son vrai niveau, sans retenue aucune, et montrer qu’en temps normal, nul ne peut s’opposer au génie stratégique et technique des hommes de Boxy. Même si, pour tout Lausannois qui se respecte, seuls les play-off compteront vraiment (à l’attention des supporters des autres équipes de LNB, les play-off sont bien sûr la série de promotion-relégation).

Tout le monde le sait : la saison du LHC commence vraiment au deuxième match des quarts de finale, ce qui coïncide d’ailleurs étrangement avec le début de la fin de la saison du HC Ajoie. Et cette fois, les Ajoulots ne pourront plus honteusement profiter d’un règlement corporatiste et népotique, concocté par un certain Patrick Hauert (qui n’a évidemment rien à voir avec son fils qui joue au HCA et encore moins à voir avec sa fonction de président de ce même club). Car tout le monde en convient : le HCA a pu essayer de bousculer l’immense LHC l’année passée uniquement en ayant recours aux scandaleuses licences B de Voisard et de Becarelli pour les sept matchs des quarts de finale. Quand on a pas de cœur, on utilise toutes les ficelles d’un règlement que l’on a soi-même écrit.

Quelle ingratitude !

À l’inverse, il y a le LHC. Du haut de sa superbe et de sa magnanimité, le grand club de hockey que la Suisse entière nous envie, a condescendemment offert une fleur aux courageux Ajoulots qui avaient bravé chemins caillouteux et sentiers herbeux pour atteindre enfin les routes carrossables du Plateau helvétique. Il était donc élégant de permettre à ces gens de pouvoir contempler, pour une fois, un joueur du talent de Salmelainen, affublé du pétillant Conz et de Maurer. Mais bien peu de reconnaissance vint des rangs ajoulots pour cette belle faveur. Après ce match de démonstration, le LHC devait donc plier la série en deux coups de cuiller à pot.
Cette année, le règlement ne permettant plus de faire un cadeau aux supporters de LNB sevrés de hockey champagne, le LHC a donc décidé de signer l’un des meilleurs étrangers de LNA pour toute la saison, histoire de proposer quand même de temps un temps un spectacle digne de ce nom dans les patinoires de la petite ligue. Afin aussi de justifier la majoration des prix des places «matchs de gala» contre le LHC au Voyebœuf (d’ailleurs, dit-on «Voïlle-beuh» ou «Vâuye-beuffe» comme s’esquintent les linguistes du monde entier ou encore «Fo-hié-böuf» comme leur répondent leur collègues suisse-allemands de Pruntrutt ?). Mais la légendaire bienséance lausannoise ne s’arrêta pas là : pour plaire encore davantage à nos hôtes de ce soir, le LHC a cru bon d’inviter un renfort de marque pour tous ces play-off, venant de leur région, en la personne du Jurassien Florian Conz. Bien sûr, on ne peut pas faire boire un âne qui n’a pas soif, ni faire réfléchir quelqu’un qui n’aime pas ça, et cette délicate attention s’est fait accueillir par des sifflets bien mal à propos. Ce Kôôp qui n’a pas hésité à déployer, faste des play-off oblige, une banderolle de 30cm x 80cm (oui ok, 4 pages A4 collées avec du scotch) où il était délicieusement écrit quelque chose comme «Un club, une région, une fiertéE». Ça et les cloches (pas celles qui résonnent), ça rendait du plus bel effet.

Dominés de la tête, des épaules et du bas ventre

Et le match ? Une équipe a dominéE, tiréE au but, remportéE tous leEs dueEls physiqueEs et écraséE son contradicteurE, mais eElleE a pEerduE. Desmarais n’était d’ailleurs que l’ombre de lui-même – surtout lorsqu’il s’étalait pour simuler une faute tellement beaucoup trop injuste, imité en cela, comme à l’accoutumée, par bon nombre de ses fidèles ouailles. Etalés dans tous les domaines du jeu, les Ajoulots n’ont réussi à se montrer dangereux qu’une seule fois lors d’une double supériorité numérique d’une minute 45. La jouerie des Lions était très agréable, même si le suiveur averti ne manquera pas de souligner que les meilleurs et plus plaisants tiers du LHC se soldent ces derniers temps par des 0-0 d’anthologie. Même Florian Conz (que le LHC a habilement placé dans son club ferme pendant les matchs de préparation pour qu’il arrive au sommet de sa forme) ou Setzinger n’ont pu vaincre un gardien qui s’accrochait à un aberrant blanchissage tel un Moubarack à sa présidence, tous deux contre le cours de l’Histoire. Deux poteaux du top-scorer lausannois, comme pour mieux montrer que Rytz ferait mieux de surveiller que sa femme ne participe pas à des gang-bangs organisés par les fonctionnaires jurassiens injustement mis en cause dans le Pornogate.

Pires que des Lyonnais

Après les bandes lyonnaises venues braquer les banques et les bijouteries des Cantons de Genève et Vaud, c’est au tour des Jurassiens de perpétrer l’un des plus honteux hold-ups du millénaire. Nul doute que leur commandant de la police, le débonnaire Teubet (qui a cru bon user de verlan pour changer son nom), s’assurera qu’un second hold-up n’aura pas lieu ce dimanche. Mais même ce coup du sort ne me fera pas démordre de ma conviction : ce LHC-là monte en puissance. Et ça fait depuis 4 mois qu’on le pète et le répète.

Pour se mettre en appétit avant l’acte II de dimanche, je vous propose une petite recette qui m’a été inspirée par le premier match de cette série :
La joue de lotte à l’étouffée
Recettes pour 9000 personnes. Faites chauffez votre chaudron à blanc. Prenez 46 joues de lotte (donc 23 lottes), déposez-les dans un bouillon de pôrc et laissez-les plonger d’elles-mêmes au fond du chaudron. Rajoutez une pincée de bergamote, 2 têtes de linotte, du jus de biscotte, une carotte à la Bleue du Val-de-Traviole. Le fin gourmet pourra rajouter 712 têtes de pôrc ou 400 litres de tripes de pôrc frites dans du saindoux, de l’huile et du caramel. Faites cuire le tout à l’étouffée pendant 60 minutes. Servez sur un lit de lard baignant dans une mayonnaise aux myrtilles, avec à choix un soufflé aux huîtres ou des narines de pôrc en gélée. Dégustez encore bouillant avec plusieurs litres de bière bernoise par personne.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Ajoie 0-1 ap (0-0 0-0 0-0)

Malley, 5765 spectateurs.
Arbitre : M. Favre.
But : 67e Tuffet (Tschuor) 0-1.
Pénalités : 5×2’ contre Lausanne ; 7×2’ contre Ajoie.
Lausanne: Mona; Leeger, Reist; Keller, Schäublin; Stalder, J.Fischer; Chavaillaz; Sigrist, Hürlimann, Staudenmann; Pecker, Setzinger, Conz; Antonietti, Dommen, Alston; St.Schnyder, Dostoinov, Frunz.
Ajoie: Rytz; Hauert, Orlando; Hostettler, D’Urso; Rauch; Stämpfli; Gasser; Desmarais, Roy, Barras; Tuffet, Tschuor, Vauclair; Chabloz, Ruhnke, Posse; Pedretti, Chételat, Lüthi.
Notes: LHC sans Augsburger, Kamerzin (blessés), Donati, Fedulov ni Tremblay (surnuméraires)

Écrit par Yves de St-Aÿ

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