Efficacité maximale

En cueillant son neuvième succès consécutif à l’extérieur en play-off sous l’ère van Boxmeer, le LHC a parfaitement joué le coup face à des Souris globalement dominatrices. Deux boulettes du gardien remplaçant Kropf ont eu raison des multiples assauts soleurois sur la cage du brillant Mona. Les Lausannois conservent donc le désavantage de la glace.

Passer le douloureux quart de finale contre le HC Ajoie ne pouvait être possible qu’en modifiant drastiquement l’approche de ladite série. Embourbé dans des choix tactiques souvent discutables durant les cinq premiers actes – bien que la réussite ne fut que rarement du côté lausannois –, John van Boxmeer avait eu le mérite d’en prendre conscience avant qu’il ne soit trop tard : remodelage du jeu de puissance avec un ou deux défenseurs classiques et retour au jeu du joker le luxe, Igor Fedulov.

Les guerres, quelle ère !

L’entraîneur ontarien a donc logiquement reconduit la même formation qui s’était imposée vendredi dernier. Avec le retour ô combien important de Jérémie Kamerzin, le décevant Dostoinov a pris place en tribunes aux côtés des habitués de la banquette. L’avantage de jouer contre un Olten privilégiant l’offensive est de pouvoir davantage compter sur les facultés naturelles des piliers de l’attaque du LHC : vitesse et technique. Face à des Soleurois en pause depuis une dizaine de jours et privés de leur bijou Marty Sertich pour une durée indéterminée, il s’agira surtout de contrer leur vélocité, leur haut fore-check et de maîtriser les situations spéciales face à une formation qui possède le meilleur power-play (22.8%) ainsi que le box-play le plus performant de la ligue (88.7%).

Après quatre minutes de jeu dans cet acte I et autant d’actions soleuroises ayant eu chacune le poids d’un but, le HC Lausanne a pu profiter de sa première escarmouche et de la première bévue du gardien à l’entrejambe fébrile pour prendre un suspect mais surprenant avantage. Lorsque la pression des locaux se fait de plus en plus insistante, quoi de mieux que de tester sa résistance avec deux hommes en moins sur la glace ! Mais après avoir vaillamment tué cette première phase de plus d’une minute à 5 contre 3 puis une nouvelle pénalité dans la foulée, le LHC finira par céder sur une offensive irréprochable conclue par un Wüthrich laissé tout seul au centre. Œuvrant davantage en contre, le LHC prit une nouvelle fois l’avantage contre le cours du jeu grâce à Alexandre «Sir play-off» Tremblay. Le Québécois glissa élégamment la rondelle entre les jambes du portier du EHC Olten consécutivement à un rebond accordé sur un tir de Leeger. Trois minutes plus tard, Antonietti fit le break en armant un tir a priori anodin au premier poteau, mais qui trompa tout de même le cerbère d’Olten.
Le match retomba dans une certaine catatonie en deuxième période. Pascal Krebs, lequel fut un véritable cancer pour la défense lausannoise, a bien tenté d’animer la rencontre en parcourant trois slaloms géant de cinq joueurs lausannois en moins d’une minute, mais c’est dans une ambiance passagèrement calme que Della Rossa réduisit la marque sur un but de raccroc. En dépit de la domination soleuroise, Lausanne ne céda point et resta devant au score à l’aube de la troisième période.

L’autre initiative Schwarzenbach

Le dernier tiers se résuma à un siège plus ou moins ininterrompu de la cage lausannoise. Les prouesses de Mona couplé à un système défensif bien huilé ont permis aux visiteurs de ne pas céder face aux assauts soleurois répétés. Comme souvent en de telles circonstances, le HC Lausanne transforma sa première véritable rupture avec l’aide d’un Kropf qui n’était décidemment pas dans un bon soir. Ce dernier fut logiquement remplacé par Leimbacher qui est toujours convalescent. Cette réussite n’entama nullement l’ardeur des Souris qui monopolisèrent la zone défensive des Lions. L’alerte survint à trois minutes de la fin du match, lorsque Schwarzenbach arma un missile dans le but vaudois soumis à un fort trafic. Trois minutes épiques, tant la pression des locaux fut intense, mais pas toujours lucide. 180 secondes qui se passèrent heureusement sans mal pour les Lausannois, mais la prolongation reniflait méchamment les talons les Lions.

Parmi les réjouissances, rendons hommage à un Olivier Keller toujours aussi impérial, bien que diminué physiquement paraît-il. À ce moment, prions pour que Pecker lui roule une belle galoche sur un moment d’égarement. Alain Reist fut aussi en net regain de forme. La relative transparence de Setzinger a bien été compensée par un collectif rôdé. Appliqué, travailleur et solidaire, le LHC s’est imposé dans la douleur tout en maintenant sa filière de jeu et grâce aussi à une excellente performance en box-play. À quelque part, Lausanne peut aussi être très reconnaissant envers Ajoie : d’une part, les Jurassiens ont mis sur la touche le meilleur pointeur de LNB durant la saison régulière, et d’autre part ils ont permis aux Lausannois de se faire mal et de rester dans le rythme avant d’aborder ces demis.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Olten – Lausanne 3-4 (1-3 1-0 1-1)

Kleinholz, 4963 spectateurs.
Arbitres : MM. Clément; Gnemmi et Niquille.
Buts : 4e Staudenmann (Sigrist, Hürlimann) 0-1, 13e Wütrich (Marcon, Ruotsalainen) 1-1, 16e Tremblay (Leeger, F.Conz/5c4) 1-2, 19e Antonietti (Alston, J.Fischer) 1-3, 31e Della Rossa (Pargätzi, Krebs) 2-3, 49e Hürlimann (O.Schäublin, Sigrist/4c4) 2-4, 57e Schwarzenbach (Pargätzi) 3-4.
Pénalités : 3 x 2′ conte Olten ; 7 x 2′ contre Lausanne.
Notes : Lausanne sans Augsburger (blessé), Pecker (malade), Donati, Dostoinov et S.Fischer (surnuméraires).

Écrit par Alexandre Krimine