Trois pour deux places et demie

A sept journées de la fin de la saison, les trois favoris, Hertha Berlin, Augsburg et Bochum, se détachent en tête du classement de Zweite Liga. Reste à savoir quelles équipes seront directement promues et laquelle devra passer par le barrage contre l’antépénultième de Bundesliga. Le point à l’orée du sprint final.

Hertha BSC Berlin (1er, 56 points)

Le Hertha a déjà assuré sa place dans le trio de tête. En revanche, comme ils doivent encore affronter leurs deux poursuivants immédiats, les Berlinois pourraient encore se retrouver à la 3e place synonyme d’un barrage sous très haute tension pour un club qui, financièrement, ne pourrait sans doute pas se permettre une deuxième saison en Zweite Liga. Certes, on n’en est pas encore-là, la défaite dans le derby début février a servi d’électrochoc et depuis l’Alte Dame n’a plus connu la défaite, avec un potentiel offensif impressionnant dans le sillage du trio Lasogga (19 ans, révélation de la saison) – Raffael – Ramos (29 buts à eux trois). Toutefois, l’équipe fait parfois preuve d’inconstance et la défense de fébrilité, à l’image du gardien Maikel Aerts, aussi à l’aise que Luca Marchegiani dans le jeu aux pieds. La situation reste favorable mais les Berlinois devront encore batailler dur pour définitivement mener à bien la mission Wiederaufstieg.

FC Augsburg (2e, 54 points)

La saison du FC Augsburg ressemble beaucoup à celle de l’an dernier, avec un premier tiers de championnat compliqué, suivi d’une belle remontée jusqu’à la deuxième place. Reste à voir si ça se terminera comme l’an dernier où le FCA s’était fait souffler la 2e place par St. Pauli et avait dû passer par un barrage perdu contre Nuremberg. A priori, il y a suffisamment de substance et d’expérience dans l’effectif pour éviter de revivre pareille mésaventure ; même la blessure du buteur Thurk est passée inaperçue grâce aux goals à répétition de Nando Rafael. Reste que l’échec de l’an dernier est sans doute encore dans toutes les mémoires et que la pression va gentiment commencer à peser pour un club qui a beaucoup investi pour atteindre la Bundesliga pour la première fois de son histoire. En début de saison, j’avais pronostiqué 1. Hertha 2. Bochum 3. Augsburg, 27 matchs plus tard je maintiens mon prono.

VfL Bochum (3e, 52 points)

Après son entame de championnat calamiteuse, Bochum carbure à un rythme de promu avec 11 victoires et 3 nuls lors des 14 derniers matchs. Les performances décevantes de certains cadres de l’équipe en début de saison ont contraint l’entraîneur Funkel à lancer des jeunes et aujourd’hui, avec le retour en forme des cadres en question et l’arrivée de l’international autrichien Korkmaz, Funkel dispose vraiment d’un effectif étoffé avec de nombreux éléments pouvant faire la différence. Bochum, ce n’est pas toujours très spectaculaire mais terriblement efficace et implacable dans les dernières minutes. Bref, le club de la Ruhr paraît avoir toutes les cartes en main pour retrouver la Bundesliga douze mois après l’avoir quittée.

FC Erzgebirge Aue (4e, 48 points)

Le néo-promu Aue continue de créer la surprise et s’accroche au peloton de tête à sept petites journées de la fin, personne n’aurait osé miser même un Ostmark périmé là-dessus. A priori, le miracle va s’arrêter là : l’Erzgebirge est accroché tous les week-ends et doit lutter pour chaque point, on le voit mal entamer la série victorieuse qui pourrait lui permettre de revenir sur le trio de tête. Mais cela n’enlève rien à la superbe saison réussie par le club est-allemand.

SpVgg Greuther Fürth (5e, 47 points)

Avec Aue, Fürth c’est l’autre bonne surprise de la saison. On n’attendait pas Kleeblatt en aussi bonne position avec un effectif a priori affaibli mais beaucoup de joueurs se sont révélés sur le tard dans cette équipe. Reste que les Franconiens devraient une nouvelle fois échouer aux portes de cette promotion qu’ils ne sont pas sûrs de vouloir. Et ainsi ajouter à la légende des Unaufsteigbaren, avec une huitième cinquième place en onze saisons ! Mais Fürth n’est pas seulement raillé pour sa propension à manquer l’ascension de justesse mais aussi pour le nom de son stade. Le Playmobil-Stadion ce n’était déjà pas glorieux mais aujourd’hui le Greuther a troqué le jouet en plastique pour le bonbon en caoutchouc puisque le stade répond désormais au doux nom de Trolli Arena. Le naming, ça fait rêver !

Energie Cottbus (6e, 45 points)

Cottbus pourrait bien être le dindon de la farce cette saison : il y a un mois, les Lausitzer pouvaient rêver d’une promotion en Bundesliga, d’une finale de Coupe d’Allemagne et d’une qualification européenne, ils vont sans doute tout perdre. La Coupe (et l’Europe avec), c’est mort depuis l’élimination en 1/2 finale à Duisburg (défaite 2-1) et la promotion c’est bien mal emmanché. La faute en premier lieu à une désespérante inconstance et à une défense trop perméable. Dommage, parce qu’en attaque Nils Petersen (meilleur buteur de la ligue avec 20 réalisations) et consorts assurent le spectacle. Mais ça ne suffira pas.

MSV Duisburg (7e, 43 points)

Comme on pouvait s’y attendre, Duisburg n’avait pas un effectif assez étoffé pour mener de front le championnat et la Coupe. Surtout après la grave blessure (il a frôlé l’amputation) de son meilleur élément, le jeune capitaine Julian Koch. Après un départ tonitruant, les Zebras ont donc glissé vers le milieu de tableau, ce qui correspond aux objectifs d’avant-saison. Avec une superbe cerise sur le gâteau : la finale de la Coupe d’Allemagne, un klein Revierderby contre Schalke 04 à Berlin. Et de réelles chances de succès, tant les Knappen sont imprévisibles cette saison. De toute façon, si le MSV veut jouer l’Europe la saison prochaine, il faudra la gagner cette finale. Enfin, sauf si Schalke gagne la Ligue des Champions mais là ça paraît assez improbable.

Munich 1860 (8e, 40 points)

Sportivement, Munich 1860 réussit une saison magnifique en se tenant bien au-dessus des affres de la lutte contre la relégation, malgré de graves soucis financiers et la vente forcée des meilleurs joueurs de l’effectif tous les six mois. En coulisse, le club est au bord de la faillite. Un plan de sauvetage est à bout touchant, largement soutenu par le rival local du Bayern, pourtant à l’origine des dettes des Löwen en réclamant des montants exorbitants pour la location de l’Allianz-Arena. Du coup, les fans s’opposent au plan de sauvetage, refusant la charité intéressée des Rekordmeister (dont le but est essentiellement de pouvoir continuer à ponctionner leur rival pour la location du stade), et réclament un redémarrage en Regionnalliga pour retrouver leur identité. Avec le secret espoir d’abandonner le tombeau de l’Allianz-Arena pour le mythique Stadion an der Grünwalder Strasse. La réponse devrait tomber dans les jours, voire heures, qui suivent.

Alemania Aachen (9e, 38 points)

Aachen attendait une saison de transition, il l’a eue, avec en bonus un beau parcours en Coupe d’Allemagne, stoppé seulement en quart de finale par le Bayern Munich. Il y a du talent dans cette équipe mais ça reste trop inconstant et trop léger défensivement. Mais si l’Alemania parvient à conserver ses jeunes pousses et à les entourer par quelques éléments chevronnés, elle devrait pouvoir postuler à un retour en Bundesliga dans les saisons à venir.

Fortuna Düsseldorf (10e, 36 points)

Düsseldorf va crescendo cette saison, avec notamment un secteur offensif qui a retrouvé quelques couleurs depuis que le Fortuna a eu la bonne idée de sortir de sa retraite l’irascible vétéran Sascha Rösler. Toutefois, après leur entame catastrophique, les Flingeraner partaient de trop loin pour espérer quoi que ce soit dans ce championnat. Ils pourront donc finir la saison en toute quiétude, orphelins de leur stade, l’Esprit-Arena, occupé par les préparatifs de la finale du concours Eurovision de la chanson (gageons que si la Suisse devait organiser une nouvelle fois ce concours, cela se passerait sûrement à Malley juste au moment où le LHC jouerait sa promotion en LNA contre Genève-Servette). Du coup, pour les trois derniers matchs de championnat, le Fortuna s’est construit un stade provisoire de 20’000 places juste à côté. Et dire que, par chez nous, un président réputé fonceur n’a pas avancé d’un iota depuis 20 ans avec son projet de nouveau stade…

FSV Francfort (11e, 34 points)

Le FSV Francfort avait constitué l’une des surprises d’un premier tour bouclé à quelques encablures seulement des places de promus. Aujourd’hui, les Francfortois se félicitent surtout d’avoir mis au chaud avant Noël les points nécessaires au maintien. Car, en 2011, le FSV carbure à un rythme de relégable (11 matchs/6 points) ; toutefois, l’avance engrangée au premier tour devrait lui éviter tout mauvaise surprise.

FC Union Berlin (12e, 32 points)

Union Berlin avait deux objectifs cette saison, remporter le derby et assurer le maintien. Le premier a été atteint le 5 février dernier : après le nul de l’aller à l’Alte Forsterei, Eisern Union s’en est allé battre le Hertha 2-1 devant les 74’244 spectateurs d’un Olympiastadion archicomble. Ce qui constitue sans doute le plus grand exploit du club de Berlin-Est depuis la victoire en finale de la Coupe de RDA 1968 contre Carl Zeiss Iena. Le deuxième objectif, le maintien, est en bonne voie. Encore une ou deux victoires, et l’on sera assuré que le mythique Eisern Union retentisse encore dans les stades de Zweite Liga l’an prochain : Hart sind die Zeiten und hart ist das Team. Darum siegen wir mit Eisern Union.

SC Paderborn (13e, 31 points)

Paderborn connaît une saison bien plus difficile que la précédente. Toutefois, malgré quelques déroutes spectaculaires (notamment un récent 0-5 à domicile contre Cottbus), les Est-Westphaliens grignotent régulièrement des points. C’est rarement brillant mais encore quelques points grappillés à l’énergie ici ou là et le maintien sera dans la poche, ça devrait le faire.

FC Ingolstadt 04 (14e, 27 points)

L’argent ne fait pas le bonheur mais il y contribue : alors qu’il paraissait quasiment condamné à Noël, le néo-promu Ingolstadt a profité des millions d’Audi pour engager un entraîneur à succès, Benno Möhlmann, et quelques renforts de qualité, qui lui ont permis d’effectuer une remontée spectaculaire. Les Schanzer restent sous la menace mais leur bonne dynamique actuelle (6e équipe du 2e tour) et l’efficacité du buteur Stefan Leitl – considéré comme le meilleur joueur de la ligue par le magazine Kicker – devraient leur permettre de sortir de la gonfle.

Karlsruher SC (15e, 27 points)

Arrivé en sauveur en décembre, Uwe Rapolder n’aura même pas tenu quatre mois avant d’être viré. Engager un entraîneur passé par Martigny, cimetière de toute ambition sportive par excellence, et fraîchement relégué avec Koblenz, ce n’était pas une bonne idée. Son successeur, Rainer Scharinger, quatrième entraîneur du KSC cette saison, n’est pas encore parvenu à redresser la barre, plombé par la pire défense de la ligue et par la grave blessure du buteur roumain Cristea, renfort vedette du mercato hivernal qui avait réussi des débuts encourageants. C’est dire si Karlsruhe ne part pas avec les meilleurs atouts dans sa course au maintien. Toutefois, un effectif relativement expérimenté, un calendrier a priori favorable et surtout la faiblesse de ses adversaires directs laissent entrevoir un sauvetage mais ça va être juste.

VfL Osnabrück (16e, 25 points)

Décidemment, Osnabrück paraît condamné à faire l’ascenseur entre 2e et 3e division. Relégué en 2001, promu en 2003, relégué en 2004, promu en 2007, relégué en 2009, promu en 2010, le VfL est à nouveau sérieusement menacé. A moins que le tout récent licenciement de l’entraîneur Baumann ne porte ses fruits, les Bas-Saxons pourraient bien devoir passer une nouvelle fois par la case barrage. Qui leur avait été fatale en 2009 contre Paderborn.

Rot-Weiss Oberhausen (17e, 24 points)

Lors des six premiers matchs de la saison, Oberhausen a pris 13 points, seulement 11 lors des 21 matchs suivants ! C’est dire si le Rot-Weiss carbure à un rythme de relégable en puissance. L’entraîneur Bruns en a fait les frais mais son successeur, Theo Schneider, jusque-là mentor de la réserve du Borussia Dortmund, n’est pas parvenu à emmener l’euphorie dortmundoise avec lui en traversant la Ruhr d’est en ouest. Sauf miracle, Oberhausen devrait accompagner Bielefeld en Dritte Liga.

Arminia Bielefeld (18e, 14 points)

Deux ans après avoir quitté la Bundesliga, Bielefeld poursuit sa descente aux enfers et va rejoindre la Dritte Liga. Il n’y a pas besoin de faire des grandes théories : les difficultés financières du club n’ont tout simplement pas permis de monter une équipe compétitive pour la 2. Liga et ni le changement d’entraîneur à l’automne ni les « renforts » de troisième zone arrivés à Noël n’ont pas pu enrayer la chute inexorable. Il s’agira maintenant d’assainir les finances et de stopper la culbute mais on n’est pas près de revoir l’Arminia en Bundesliga. Les promus qui intégreront la Zweita Liga sont déjà connus, l’Eintracht Braunschweig, l’une des grandes Traditionsverein historique du foot allemand, et le Hansa Rostock, qui retrouve la deuxième division une année après l’avoir quittée. La place de barragiste se jouera entre Offenbach, Dresde, Erfurt et Wiesbaden (avec pour notre part une nette préférence pour un retour du Dynamo Dresde en Zweite Liga).

Écrit par Julien Mouquin

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4 Commentaires

  1. @Julien Mouquin

    Pfffffffffffffff…tu n’as eu que 2 commentaires à ton article…sur 1 semaine !!!
    Je te l’ai déjà dit et te le redit encore, tes articles sur la Bundesliga n’intéressent personne !

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