Vers un duel Dortmund – Bayern ?

Les trois premiers du dernier championnat, Dortmund, Leverkusen et Bayern font figure de principaux favoris pour la saison à venir, pas forcément dans le même ordre. Premier élément de réponse ce soir avec BVB – Hambourg, en live sur ARD et dans 199 pays à travers le monde. La grande messe de la Bundesliga est de retour, place au spectacle (et aux bières) !

Bayer Leverkusen

Leverkusen est à la Bundesliga ce que Sisyphe est à la mythologie grecque : souvent proche du sommet, il ne parvient jamais tout en haut. Cette saison, Vizekusen devrait entretenir sa légende en jouant les premiers rôles mais en échouant dans sa quête du titre. La grande inconnue à la Werkself, c’est le nouvel entraîneur, Robin Dutt. Celui-ci faisait merveille à Freiburg mais là il débarque dans un autre monde avec un club ambitieux, des joueurs de renom et la succession d’une légende, Jupp Heycnkes, à assumer. Un entraîneur qui n’a jamais joué plus haut que la sixième division aura-t-il l’autorité nécessaire pour, au hasard, expliquer à un Ballack qu’il doit s’asseoir sur le banc parce que Bender est meilleur ? La question mérite d’être posée mais il est clair que si Robin Dutt parvient à s’imposer et à tirer la quintessence de son contingent comme à Freiburg, alors Neverkusen sera redoutable.
Les Rheinländer perdent toutefois leur meilleur élément, Arturo Vidal. Ce dernier n’avait plus qu’un an de contrat et avait émis le désir de suivre Heynckes à Munich ; Leverkusen n’était pas en position de force mais le directeur sportif Rudi Völler est toujours un vieux renard et il a réussi à négocier avec l’agent du joueur pour expédier le Chilien à la Juventus : le Bayer a empoché cinq millions d’euros de plus, a évité de renforcer un adversaire direct et, cerise sur le gâteau, a fait sortir Hoeness et Rummenigge de leurs gonds. Il n’empêche que Vidal sera dur à remplacer ; certes Michael Ballack est de retour et sera forcément revanchard après son éviction de la Nationalmannschaft mais on doute qu’il puisse apporter le même dynamisme que le Chilien.
Leverkusen a tout de même réussi l’un des gros coups de la campagne de transferts estivale en attirant le nouveau prodige du foot allemand André Schürrle. Avec Renato Augusto, Sam, Barnetta, Schürrle, Derdiyok et Kiessling, la Werkself va disposer de l’une des offensives les plus puissantes de la ligue. La défense n’est en revanche pas à la hauteur : les latéraux sont plutôt du genre offensif et, dans l’axe, après la retraite de Sami Hyypiä (tout arrive…), il ne reste plus guère que les jeunes Reinartz et Toprak et le déclinant Manuel Friedrich. Plus que probablement insuffisant pour prétendre au titre ; on en a eu la preuve au 1er tour de la Coupe d’Allemagne où Leverkusen a perdu 4-3 après avoir mené 0-3 contre un Dynamo Dresde qui ne compte qu’un seul attaquant dans son effectif ! Rassurant…
Départs : Vida (Dinamo Zagreb), Kramer (Bochum), Bobel et Hyypiä (retraite), Steffen (Cottbus), Vidal (Juventus), Kampl (Osnabrück).
Arrivées : Toprak (Freiburg), Oczipka (St. Pauli), Kaplan (Fürth), Bellarabi (Braunschweig), Schürrle (Mainz), Yelldell (Duisburg).
Equipe type présumée : Adler ; Schwaab (Balitsch), Reinartz, Toprak (M. Friedrich), Kadlec ; Ballack (Bender), Rolfes; Sam (Barnetta), Renato Augusto, Schürrle (Castro); Derdiyok (Kiessling).
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Pronostic : 3e

Borussia Dortmund

Dortmund, champion sans lendemain comme Stuttgart en 2007 ou Wolfsburg en 2009 ou (ré)émergence d’une grande puissance capable de rivaliser sur la durée avec la Bayern ? Tu te doutes bien que j’ai envie de pencher pour la deuxième hypothèse. Ce n’est pas complètement farfelu, le BVB repartant presque avec la même équipe que celle sacrée si brillamment la saison dernière. Enfin, il y a quand même la perte d’un titulaire et non des moindres, Nuri Sahin, meilleur joueur de la Bundesliga 2010-2011 et maître à jouer du collectif dortmundois. Il devrait être remplacé par Ilkay Gündogan, presque une copie conforme mais avec trois ans de moins et un peu plus de jugeote puisque lui, contrairement à Nuri, devrait opter pour l’équipe d’Allemagne où il vient d’être appelé et non celle de Turquie. Reste qu’il lui faudra sans doute du temps pour avoir le même rayonnement que son prédécesseur sur le jeu du BVB et c’est sans doute là l’une des clés de la saison.
Sinon, le reste de l’équipe n’a guère changé : la défense est la même que celle qui a failli, à un goal près, devenir la défense la plus imperméable de toute l’histoire de la Bundesliga. Après une longue absence, le capitaine Sebastian Kehl fait son retour à mi-terrain, tout comme Shinji Kagawa, qui avait raté tout le 2e tour. Rayon arrivées, pas question de déroger à la politique mise en place depuis cinq ans par le duo Zorc/Watzke : Dortmund recrute jeune et bon marché. Outre Gündogan, les nouveaux venus s’appellent Perisic, meilleur joueur et buteur du dernier championnat belge, Leitner, talentueux milieu de terrain de 18 ans, Löwe, une véritable découverte venue de 4e division, et Koch, junior du club de retour de prêt.
La vraie difficulté, ce sera d’assumer le statut de champion sortant. Avec ce que cela suppose de pression, de sollicitations et de matchs contre des adversaires survoltés et regroupés en défense. Pour passer outre, il faudra résoudre les quelques problèmes de réalisme apparus au printemps dernier, et ce malgré l’absence du buteur Barrios en début de saison. Cependant, je reste assez confiant, l’équipe est très jeune et sa marge de progression demeure considérable. Peut-être qu’il ne sera pas possible de faire la nique une deuxième année d’affilé à un rouleau compresseur au budget trois fois supérieur mais ne pas retrouver le BVB dans le trio de tête en mai prochain serait une immense déception. 
Départs : Dede (Eskisehirspor), Stiepermann (Aachen), Sahin (Real Madrid), L. Sobiech (St. Pauli), Feulner (Nuremberg), Ginczek (Bochum).
Arrivées : Löwe (Chemnitz), Perisic (Brugge), Gündogan (Nuremberg), Leitner (Augsburg), Koch (Duisburg).
Equipe type présumée : Weidenfeller ; Piszczek, Subotic, Hummels, Schmelzer ; Bender (Kehl), Gündogan; Götze, Kagawa, Grosskreutz (Perisic) ; Barrios (Lewandowski).
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Pronostic : 2e

Bayern Munich

Après chaque saison ratée (et la précédente l’était), le Bayern repart avec la ferme intention d’écraser le championnat suivant pour remettre les pendules à l’heure. Ce sera encore le cas en 2011-2012. Pour ce faire, les Rekordmeister ont d’abord cherché à gommer les points faibles de la saison écoulée, soit le secteur défensif. Dans les buts, arrive le meilleur gardien du monde, Manuel Neuer, malgré l’opposition d’une partie des supporters pour une provocation innocente datant de plus de deux ans. S’il est aussi bon qu’à Schalke, le portier de la Nationalmannschaft fera vite taire les fâcheux ; en revanche, à la moindre bourde, les Koan Neuer vont refleurir dans les travées de l’Allianz. Et cette pression semble peser sur Manuel Neuer, qui a été tout sauf impérial en préparation. En défense, le Bayern a sorti son chéquier pour faire venir Rafinha sur le flanc droit et Boateng qui a quitté Manchester City pour pouvoir obtenir cette place dans l’axe que lui refusait Mancini. Clairement une amélioration par rapport à la saison dernière mais pas non plus une forteresse imprenable, il semble que là le Bayern laisse quelques ouvertures à la concurrence.
En attaque, les Bavarois paraissent en revanche blindés. Pourtant, l’effectif n’a guère changé : Petersen remplace Klose comme doublure de Gomez, Olic est de retour de blessure et le Japonais Usami va tenter de piquer la place de Ribéry qui lui vise le Ballon d’Or après avoir déclaré qu’il pouvait être aussi bon que Messi (sans préciser s’il s’agissait du Messi de Barcelone ou celui de l’Argentine). Mais les Rekordmeister espèrent surtout que Ribéry retrouve son meilleur niveau, que Robben puisse jouer plus de 20 matchs dans la saison, que Müller, Kroos et Schweinsteiger finissent par digérer leur Coupe du Monde avant la suivante et que Gomez continue à enquiller les buts. Cela fait pas mal de si  mais au final cette attaque bavaroise devrait faire exploser les compteurs.
Sur le banc, la tradition est également respectée : après un couac, on fait revenir une vieille gloire au palmarès prestigieux. Hitzfeld n’étant pas disponible, c’est Jupp Heynckes qui s’y colle. Don Jupp a tout gagné et l’essentiel de sa carrière est derrière lui, il devrait donc être plus imperméable aux critiques et intrigues de la Säbener Strasse que certains de ses prédécesseurs. Une sorte d’intérimaire de luxe pour une durée de deux ans, avec deux objectifs majeurs, reconquérir le titre bien sûr mais surtout atteindre la finale de la Ligue des Champions 2011-2012. Car celle-ci se déroulera à Munich et le Bayern veut absolument y être. Cela peut être le talon d’Achille des Rekordmeister cette saison : il y aura une immense pression sur chaque match de C1, à commencer par le tour préliminaire, et d’éventuelles difficultés en Champions League pourraient avoir des répercussions fâcheuses en championnat. Cependant, le Bayern reste le grandissime favori de cette Bundesliga 2011-2012, je ne vais donc pas faire preuve d’originalité dans mon pronostic, sachant que je n’arrive jamais à deviner juste l’identité du champion. Cette saison, je me fourvoierai donc avec 17 des 18 entraîneurs de Buli qui ont prédit le titre pour le Bayern Munich, un seul d’entre eux (Schaaf de Brême) annonçant un sacre du Borussia Dortmund. Cela fait toujours un de plus que l’année passée…
Départs : Kraft et Ottl (Hertha Berlin), Klose (Lazio Roma), Altintop (Real Madrid).
Arrivées : Neuer (Schalke), Rafinha (Genoa), Boateng (Manchester City), Petersen (Cottbus), Usami (Gamba Osaka), Alaba (Hoffenheim).
Equipe type présumée : Neuer ; Rafinha, Boateng, Badstuber (van Buyten), Lahm ; Luiz Gustavo (Tymoshchuk), Schweinsteiger ; Robben, Müller (Kroos), Ribéry ; Gomez.
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Pronostic : 1er

Écrit par Julien Mouquin

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8 Commentaires

  1. Ah non Monsieur Mouquin, vous faites erreur, les seuls matchs qui sont retransmis dans 200 pays c’est :
    1) finale EURO : Espagne-Allemagne
    2) finale Mondial : Espagne-Hollande
    3) Real Madrid-Barça

  2. Tiens, on a trouvé un deuxième Ramon… A moins que ce soit Ramon qui se soit trouvé un énième pseudo…

    Belles présentations M. Mouquin, comme toujours.

  3. @Carlos

    Je ne suis pas ce Ramon dont tu parles.
    D’ailleurs, je ne suis même pas espagnol, je suis un Vaudois pure souche.
    Et je te rassures mon cher, il n’y a pas que les espagnols qui apprécient le beau jeu deu Barça.

    Par contre, toi, tout le monde sait dëjà que tu n’es pas Carlos, car en réalité tu es Juju (un anti-Barça primaire).

  4. Je réitère ma question postée dans un précédent article de JM: comment se fait-il que les clubs de Bundesliga entrent en coupe déjà fin juillet?

  5. D’après le commentateur c’est bel et bien 199 pays qui retransmettaient le match….
    Hier soir Dortmund fut exceptionnel par moment (bien que ce fut un bien pâle Hambourg).
    Je n’y croyait pas trop pour la Champion’pognonLigue, mais s’ils jouent comme cela tout est permis pour les Allemands.

  6. @raspout:
    Il n’y a que 64 équipes qui jouent la Coupe d’Allemagne, il n’y a pas de tours préliminaires, les participants de ligues inférieures sont déterminés par les résultats de l’année précédente. Et tout le monde rentre en lice dès les 1/32ème de finales qui se jouent traditionnellement juste une semaine avant la reprise du championnat.

  7. J’aime bien la Bundesliga , c’est festif et tout mais je trouve qu’on s’enflamme un peu .
    Mis à part Dortmund et parfois le Bayern le niveau de jeu y est quand même assez moyen .
    Quand on regarde les résumés sur Sport Studio le samedi soir , on ne voit plus ces buts de malade qu’on voyait avant .
    Pour vous dire , j’ai trouvé les résumés de la Ligue 1 bien meilleurs (si , si ) .
    Je pense que le fait de faire venir beaucoup d’étrangers de seconde zone y est pour beaucoup .
    En conclusion , si je place la Mannschaft en favorite pour l’Euro , je ne vois pas les Teutons gagner une coupe d’Europe cette saison encore .
    Ca fait 10 ans que ça dure et ce n’est pas du tout un hasard .
    Aprés , bien sûr , ne boudons pas notre plaisir en suivant cette 49éme saison de Bundesliga .
    Il faut juste de temps en temps savoir aiguiser son sens critique .
    Bonne saison à tous !

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