Fussball ist zurück

Après une pause plus courte que d’habitude, Euro 2012 oblige, mais déjà bien assez bien longue à mon goût, la Bundesliga reprend ses droits vendredi. Comme d’habitude, on fait le point à l’aube du 2e tour, en commençant par les principaux candidats à la relégation.

SC Freiburg (18e, 13 points)

Un seul être vous manque… Freiburg en a fait l’expérience après le départ de son entraîneur à succès Robin Dutt l’été dernier. Malgré un contingent presque inchangé, son successeur, l’ancien entraîneur de l’équipe M-21 Marcus Sorg, sans expérience du haut niveau, n’est pas parvenu à assumer cette lourde hérédité. Il en a logiquement fait les frais, avec un licenciement entre Noël et Nouvel-An (y a pas que l’ASF qui sanctionne à cette période de l’année). Economies obligent, les dirigeants fribourgeois ont également prié six joueurs, dont deux piliers de la défense, le capitaine Butscher et la latéral Bastians, de se trouver un nouveau club d’ici la fin du mercato, sous peine d’être relégués en deuxième équipe. Quant au buteur vedette de l’équipe, Papiss Demba Cissé, il n’a jamais caché son envie de jouer dans un club plus ambitieux, il est resté à l’insu de son plein gré mais son rendement en a été affecté puisqu’après un début de saison en trombe (4 buts lors des 3 premiers matchs), il a un peu coincé (5 buts lors des 14 suivants). Actuellement à la Coupe d’Afrique des Nations, le Sénégalais a sans doute l’espoir de briller pour trouver un club prêt à payer l’indemnité de transfert réclamée par Freiburg. Dès lors, pas sûr qu’il revienne en Breisgau.
Malgré l’échec de Marcus Sorg, les dirigeants fribourgeois ont décidé de continuer à privilégier la solution interne avec la nomination sur le banc de l’ancien entraîneur assistant Christian Streich, qui n’a jamais entraîné au plus haut niveau. Quand tu es dernier après un tour, que tu nommes un entraîneur inexpérimenté, que tu affaiblis une défense qui était déjà la plus perméable de la ligue, que tu risques de perdre un attaquant impliqué sur plus de la moitié des buts marqués par le club depuis 18 mois et que tu vas chercher des renforts à Metz, c’est que le danger de relégation est bien réel. Il faut même croire aux miracles pour espérer revoir Freiburg en Buli l’an prochain ; ça tombe mal, le faiseur de miracles Robin Dutt n’est plus là. En tous les cas, dès l’entame du 2e tour, il y aura un Freiburg – Augsburg qui pourrait déjà avoir des allures d’enterrement pour les Breisgauer si cela devait mal se passer pour eux.
Départs : Butscher (Eintracht Francfort), Abdessadki (?).
Arrivée : Diagné (Metz).

FC Augsburg (17e, 15 points)

Pour un néo-promu aux moyens modestes censé miser sur l’euphorie de la promotion pour s’en sortir, se retrouver relégable à Noël pourrait être considéré comme un échec. Pourtant, les Bavarois ont atteint la pause avec le sourire : car, après 13 journées, la cause du FCA semblait entendue avec seulement 8 points au compteur et un retard déjà conséquent sur la barre. Mais le néo-promu a bien fini son 1er tour, enfin obtenu la première victoire à domicile de son histoire en Bundesliga et est parvenu à recoller au peloton. Sans une immense occasion ratée en fin de match, le FCA aurait même pu accrocher son grand voisin Bayern Munich. Un vrai miracle car Augsburg, c’est une équipe de Zweite Liga qui joue en Bundesliga. Et encore, avec l’incompréhensible mise à l’écart du buteur Michael Thurk et les départs d’Ibrahima Traoré et Mortiz Leitner, les Bavarois disposaient d’un potentiel offensif supérieur l’an dernier en deuxième division. Désormais, l’attaque est emmenée par Sascha Mölders ou Edmond Kapllani, deux joueurs qui végétaient dans le ventre mou de la Zweite Liga l’an dernier…
La grande force d’Augsburg, c’est d’avoir été conscient de ses faiblesses. Malgré les défaites qui s’enchaînaient, le club n’a jamais cédé à la panique, le contexte n’a jamais viré à la crise et les dirigeants sont restés fidèles à la promesse selon laquelle, quoiqu’il advienne, l’entraîneur Jos Luhukay ne serait jamais remis en cause. Du coup, l’équipe a pu continuer à travailler dans la sérénité et tirer profit de ses erreurs pour progresser. Sur le papier, Augsburg reste un relégable en puissance, malgré l’arrivée du Tchèque Moravek, qui avait réussi une bonne saison avec Kaiserslautern l’an dernier. Toutefois, cette sérénité en mode «la logique veut qu’on soit relégué, tout ce qui viendra en plus sera du bonus» pourrait être un atout face à des clubs soumis à une pression beaucoup plus forte pour ne pas descendre.
Départs : Möhrle (Cottbus), Thurk (?), Mayer (Heidenheim).
Arrivée : Moravek (Schalke).

1. FC Kaiserslautern (16e, 16 points)

Le 1. FC Kaiserslautern n’avait pas mis tous les atouts de son côté pour confirmer sa brillante 7e place de l’an dernier en démantelant son secteur offensif avec les départs d’Hoffer, Moravek, Lakic et Illicevic, auteurs de 31 des 48 buts inscrits en 2010-2011. A l’exception de l’éternel espoir Sahan sur la fin du 1er tour et du fantasque Kouemaha par intermittence, leurs remplaçants n’ont pas été à la hauteur, à l’instar des Israéliens Shechter et Vermouth. En plus, Christian Tiffert, meilleur passeur de la Bundesliga 2010-2011, n’a pas retrouvé son état de grâce de l’an dernier. Du coup, l’attaque est restée complétement anémique durant tout l’automne (13 buts en 17 matchs). Et la défense a également connu son lot de problèmes : le gardien Trapp est bourré de talent mais a commis quelques petites erreurs de jeunesse alors que l’entraîneur Kurz a pas mal tâtonné pour trouver la bonne charnière centrale parmi le trio Rodnei/Amedick/Abel. Dans ces conditions, finir le 1er tour en position de barragiste n’est finalement pas si mal que ça.
Ce n’est certainement pas avec ses individualités que le 1. FCK va aller chercher son maintien. Comme l’an dernier, et même encore davantage, les Roten Teufel vont devoir compter sur leur solidarité, leur combativité, l’engouement populaire et l’homogénéité d’une ossature qui évolue ensemble depuis longtemps et faire bloc derrière son entraîneur charismatique Marco Kurz. Le tout en espérant que le nouvel attaquant polonais Jakub Swierczok, qui présente des stats intéressantes en Pologne, parvienne à relancer l’offensive. Car si le maintien paraît tout à fait envisageable, il faudra pour cela arriver à marquer au moins un but par match en moyenne, sinon ça s’annonce compliqué.
Départ : Amri (FSV Francfort).
Arrivées : Jörgensen (Leverkusen), Swierczok (Polonia Bytom).

1. FC Nürnberg (15e, 18 points)

On se doutait bien que le départ de quatre éléments clés (Wolf, Gündogan, Ekici et Schieber) allait faire passer Nuremberg de la lutte pour l’Europe à la lutte contre la relégation. L’entraîneur Dieter Hecking s’est récemment comparé à Sisyphe, contraint de lancer des jeunes et de les laisser filer à peine révélés. Le pauvre n’est pas au bout de ses peines, puisque son élément le plus prometteur, Philipp Wollscheid, a déjà signé à Leverkusen pour l’été prochain. Mais, en attendant, le solide défenseur ne sera pas de trop pour conduire la défense franconienne, probablement pas aux côtés du Suisse Klose, qui n’a pas confirmé un bon début de saison, mais plutôt avec Maroh ou Nilsson, pour ajouter un peu d’expérience. Si à mi-terrain, le vétéran belge Timmy Simmons tient la baraque, en attaque c’est un peu le désert. Le géant tchèque Pekhart a montré quelques bonnes dispositions mais il apparaît bien seul. Les matchs amicaux laissent penser que le Suisse Bunjaku, confiné sur le banc ou dans les tribunes au 1er tour après une longue blessure, pourrait recevoir une nouvelle chance. Pour l’instant, der Club n’a pas renforcé son attaque, préférant densifier son milieu de terrain avec les arrivées de l’expérimenté Balitsch et du Tchèque Hlousek, qui avait montré quelques bonnes choses avec Kaiserslautern au printemps dernier. Mais ces renforts ne constituent en aucun cas une garantie de maintien ; incontestablement, Nuremberg sera en danger ce printemps dans une ambiance qui pourrait vite devenir tendue. Car les supporters n’ont que modérément apprécié le cadeau de Noël que leur a fait leur équipe en s’inclinant à domicile en 1/8ème de finale de la Coupe d’Allemagne contre – humiliation suprême – le petit voisin Greuther Fürth.
Départ :
Arrivées : Hlousek (FK Jablonec), Balitsch (Leverkusen), Gonzalez (LA Galaxy).

Écrit par Julien Mouquin

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