Période VII : 20 – 27 février 2012

C’est au tour de Gary Romain, romantique devant l’éternel, de s’occuper de la septième sélection de notre Crampon Rouge. Pas de Messi, Van Persie ou Cristiano Ronaldo cette semaine, notre rédacteur a opté pour des choix aussi originaux que rafraichissants. Qu’en penses-tu, ami lecteur ?

1. Ezequiel Lavezzi (Napoli) +25 pointsOn se touche la nouille sur Messi ? On se branle en pensant à Yaya Touré ? On se fait du bien en pensant que Götze c’est la classe ? On se recoiffe en imaginant Cristiano Ronaldo ? On se triture en regardant les arabesques de Xavier Margairaz ? Tssss… La star cette semaine, c’est Ezequiel Lavezzi. L’attaquant napolitain a retourné Chelsea avec un doublé (3-1), avant d’offrir trois points ultra précieux à son club dimanche face à l’Inter (1-0) en Serie A. L’Argentin de 25 ans est un diamant brut. Et une vraie brute. J’adore ! Il est comme tout bon Argentin qui débarque à Naples, il est de suite comme chez lui. Quitte à avoir des soucis avec la mafia et compagnie. Comme d’hab’, quelques abrutis vont le comparer à Maradona. Mais El Diez, lui, n’a pas de tatouage de Maradona sur le corps.
2. Luuk de Jong (Twente) +20 points
Il est né à Aigle et, putain, il ferait du bien au sein de l’équipe de Suisse – tout comme son frangin Siem de l’Ajax, auteur d’un doublé ce week-end d’ailleurs. Luuk de Jong est la nouvelle pépite offensive néerlandaise et trouve le fond des filets comme moi les Lettones dans les faubourgs d’Amsterdam. Ce week-end, il a donné tout seul, comme un grand, les trois points à sa formation de Twente face à Utrecht. Cette saison, Luuk en est à 25 buts et 15 passes décisives en 35 rencontres toutes compétitions confondues (19/7 en 22 matches de championnats…).
3. Dario Lezcano (Lucerne) +15 points
C’est vrai, quinze points pour un joueur de Lucerne, vous allez me dire que c’est beaucoup et je vous répondrais que c’est pas faux. Mais des fois, il faut savoir récompenser l’abnégation. Ce bon Lezcano, il a quand même décidé à 18 ans de quitter son Paraguay natal pour aller tenter sa chance à Wil. Oui oui, à Wil, tu sais ce bled paumé du canton de St-Gall où il y a certainement plus de vaches que d’habitants et où ton voisin est soit ton cousin, soit ton frère, soit les deux en même temps. Après trois ans au Bergholz à faire rêver trois vaches et deux poules, il passe à Thoune. Le joli plan de carrière. Cet hiver, il grimpe encore un échelon et va faire rêver Lucerne. Ça tombe bien, l’équipe de Suisse centrale, qui n’avait toujours pas gagné en 2012, a besoin d’un sauveur. Ce sera Dario. Face à YB ce week-end, une volée du gauche après quatre minutes et une frappe de mule après avoir éliminé trois défenseurs ont propulsé les siens seuls à la deuxième place.
4. Jérémy Toulalan (Malaga) +12 points
En dix saisons de Ligue 1 avec Nantes puis Lyon, le plus jeune-vieux de la planète football n’avait marqué qu’une fois. La Liga semble lui convenir, puisqu’il a déjà marqué deux fois avec Malaga. Mieux, le milieu défensif a gagné 202 duels cette saison et a récupéré plus de 150 ballons. C’est mieux qu’un certain Xabi Alonso, tout champion du monde qu’il est. Certes, il nage dans les pétrodollars et ce n’est pas très glorieux, mais toujours est-il que sa formation, montée de bric, de broc et d’euros, pointe à une honnête sixième place. La victoire 5-1 samedi contre Saragosse a enflammé la Rosaleda.
5. Guillaume Hoarau (PSG) +10 points
Paris a désespérément cherché un grand attaquant pendant le dernier mercato d’hiver. Tevez et Pato ont dit non et, pour ne rien arranger, Kevin Gameiro a perdu la frite devant le but. C’est alors que Guillaume Hoarau est sorti du bois et de l’infirmerie en même temps. Hoarau, un grand attaquant ? Voui, non seulement il fait 1m92, mais en prime, il a été décisif. Il a enfilé l’égalisation dans les arrêts de jeu du match au sommet contre Montpellier, avant d’y aller d’un doublé importantissime à Lyon, où sa formation a été menée 4-2 avant de revenir à hauteur à la 94e.
6. Louis Saha (Tottenham) +8 points
Le P’tit Louis, il devenait dépressif à Everton. Il rentrait à la 87e, il se blessait. Il se chauffait et se blessait. Il regardait le TV et se blessait encore. Puis, vint un coup de fil de Tottenham en janvier. Ni une ni deux, le Français prend son billet pour Londres et va rejoindre les Spurs. Et ça marche tout de suite ! Non seulement il ne s’est pas fait la cheville en montant dans le train, mais en plus, il en claque trois, alors qu’il n’avait mis qu’un but en six mois dans l’autre club de Liverpool. Laurent Blanc a aimé, Laurent Blanc l’a rappelé. Après, c’est clair, il ne faut pas le mettre en pointe aux côtés d’Adebayor, avec Van der Vaart juste derrière. Ça déséquilibre tout et ça a l’air con à l’Emirates.
7. Ryan Giggs (Manchester United) +6 points
Pour son 900ème match avec Manchester United, Ryan Giggs a donné trois points précieux en marquant à la 92ème minute à Norwich (1-2). ManU reste ainsi dans le sillage de ManCity (61 points contre 63). Alex Ferguson doit être heureux que son milieu de terrain ait rempilé pour une… 23ème saison consécutive à Old Trafford. Dire qu’on trouve que Johann Vogel est vieux.
8. Valère Germain (Monaco) +5 points
Avec un nom comme ça, il devrait plutôt faire du squash ou du jeu de paume. Mais Valère Germain est né à Marseille et aimait le foot, alors bon, va pour le ballon rond. Le jeune attaquant de Monaco est entrée à la mi-temps de la rencontre face à Laval et a inscrit le but de l’espoir pour les Monégasques, actuellement relégables en Ligue 2. L’ASM a gagné 2-1, Germain a inscrit son 7e but de l’exercice et Marco Simone est content.
9. Yann Sommer (Bâle) +4 points
Franchement, avec ses trois poils au menton et son style à la Affolter des grandes années du LS, Yann Sommer ne paie pas de mine. Mais le portier du FC Bâle est décisif. Il a poussé dehors du Parc St-Jacques le capitaine de l’époque, il a été de nombreuses conquêtes des équipes de Suisse juniors, il a dégoûté Ribéry et compagnie mercredi dernier et rayonne tous les week-ends sur les pelouses de Super League. Son prochain fait de gloire ? Enfin bouter Benaglio hors de la cage de l’équipe de Suisse, car le pauvre gardien de Wolfsburg n’y est plus du tout. Allez Gottmar, des couilles !

10. Steeve Elana (Brest) +3 points
Il a partiellement été formé à l’OM et a également évolué à l’ASOA Valence, le meilleur club du monde (bien que mort récemment). Rien que pour ça, il mériterait ces trois points. Mais Elana fait encore mieux ces derniers temps. Il est non seulement le portier de Ligue 1 à avoir le meilleur ratio tirs/buts encaissés, mais il a en plus dégoûté totalement les attaquants de l’OM ce dimanche. Et comme les grands gardiens ont de la chance, il a été sauvé deux fois par ses montants. La classe.
11. Lars Bender (Bayer Leverkusen) +2 points
On peut être le frère jumeau d’un joueur de Dortmund et réussir sa vie. Le bon Lars, frangin de Sven, est milieu défensif, va avoir 23 ans et commence à percer en équipe d’Allemagne. Le week-end dernier, sa position reculée ne l’a pas empêché de faire la différence à Cologne. Un doublé à Cologne pour une victoire 0-2 et le Bayer n’a même plus besoin des quatre buts par saison d’Eren Derdiyok.
12. David Trezeguet (River Plate) +1 point
Les grands buteurs ne meurent jamais, dit l’adage. Ce qui est sûr, c’est que Trezeguet est pour sa part toujours bien vivant. Après un passage manqué dans un désert moyen-oriental, le champion du monde et d’Europe a retrouvé son pays d’origine pour faire remonter son club de coeur. Et à River Plate, l’ancien collègue de Thierry Henry à la pointe de l’attaque des Bleus claque toujours. Premier match amical avec sa nouvelle formation ? Il rentre, il plante. Premier match de championnat ? Il rentre, il plante. River premier du classement après 20 journées. What else ?

Flops

1. Brandao (Olympique de Marseille) –15 points
C’était la nouvelle mode en France. Après cinq buts marqués en six matches – dont un incroyable doublé en Coupe de France contre les monstres de Bourg-Péronnas –, c’était sûr, Brandao était devenu le goleador qu’il manquait à l’OM. Mais voilà, toutes les bonnes choses ont une fin, comme les soirées arrosées à Aix-en-Provence. En une semaine, la Brandade a remonté le temps. Poteau à la 89ème contre Valenciennes (1-1), inexistant face à l’Inter (1-0) et re-poteau dimanche à Brest (0-1). Vite, le mercato ferme bientôt en Russie !
2. Anthony Gerrard (Cardiff) –10 points
Tu joues au foot au Pays de Galles et tu arrives en finale de la Carling Cup. Bien. Tu ouvres la marque. Super. Tu égalises à la dernière minute des prolongations. Génial ! Mais alors après, tu fais pas n’importe quoi aux penalties. Kenny Miller, Rudy Gestede et Anthony Gerrard, le «cousin de», ont mangé la feuille de match en arrosant Wembley depuis le point des onze mètres. On avait tellement ri avec la victoire de Birmingham contre Arsenal il y a un an au même stade de la compétition, c’est vraiment vilain de nous la faire à l’envers cette fois.
3. Nene (PSG) –5 points
Nene est brésilien et s’est trouvé un passeport de complaisance espagnol pour pouvoir jouer tranquille en Europe. Quand t’es un joueur moyen, c’est pas facile de percer dans ces deux sélections… Alors le bon Nene, non-content de pourrir la Ligue 1 par ses simulations grotesques et son écarteur de narines de l’an 2000, a tenté l’appel du pied à Laurent Blanc, histoire de jouer la prochaine Coupe du Monde avec la France, après une naturalisation de complaisance. Le «Président», habitué des relances propres, l’a dégagé illico presto. Mérité.
Photo Yann Sommer de Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch