Buebetrickli Man, super héros !

Un Bernois, ce n’est pas forcément celui qui a le plus de facilité à exprimer ses sentiments. Mais quand ça sort, et que soudain 17’131 spectateurs sentent le titre, mon pauvre ami. Je souhaite à tout fan de vivre une fois dans sa vie une ambiance aussi indescriptible : chants, ovations, cris ou huées collectifs suite aux occasions bernoises – à perdre la voix.

Coincé sur une marche des gradins de la PostFinance-Arena de Berne, une heure et quart avant le match, c’est avec une certaine inquiétude que nous faisions, entre supporters, notre bilan d’avant match. Bien que notre SCB avait dominé assez nettement le jeu pendant 5 tiers sur 6, le ZSC avait bel et bien égalisé dans la série, de manière méritée, suite à une fin de match 2 totalement à leur avantage. De plus, il ressortait de l’équipe sur la glace pour l’ échauffement que non seulement le grizzli Jean-Pierre Dumont était bel et bien blessé (suite à un choc avec Ambuehl jeudi), mais qu’en plus Jobin était malade. Ainsi, Martin Hoehener prendrait sa place, lui qui est aussi serein en défense que moi un samedi après-midi bondé à Ikea. Bah, sur la glace, la bonne nouvelle quand même, on retrouvait deux joueurs qui nous avaient menés au titre en 2010, mais qui n’avaient tous les deux pas joué depuis des semaines, le défenseur solide comme un roc Travis Roche et l’autre Jean-Pierre, Vigier. Et puis l’histoire était avec nous, puisque le dernier match joué par le SCB un samedi de Pâques s’était soldé par le but en or de Marc Weber et le titre 2004 à Lugano.Cependant, avec des lignes remaniées, voir ci-dessous, le jeune Bertschy restant également sur le banc au profit de Neuenschwander, Berne nous rassura très vite. Sur la première action, occasion de but sur une déviation de Déruns et le match était lancé. Pendant la première moitié de la rencontre, le puck était monopolisé par le SCB, mais les Zurichois tenaient leur os en défense, cadenassant devant leur but, si bien que les occasions de buts étaient relativement rares. On attendait une pénalité pour débloquer la situation, mais elle ne vint pas. Hartley avait bien drillé ses troupes : stay out of the box.
A la fin du premier tiers, la statistique officielle des tirs au but, de manière incompréhensible, n’était que de 8 à 7 pour Berne. A se demander si les dégagements interdits des Lions étaient comptabilisés comme tirs, tellement on ne se rappelait même pas d’une occasion dangereuse des Zurichois.
Puis, à la mi-match, le ZSC eut soudain les deux plus nettes occasions du match : un tir croisé ras glace et ras le poteau de Tambellini puis un tir trop élevé de Down, qui aurait peut être mieux fait de passer à un coéquipier qui était tout seul. Mais un fan avisé sait que plus l’occasion ratée est grosse, plus il y a de chances que les dieux du sport se vengent et que cette même équipe s’en prenne un juste derrière.
Bingo. Quelques secondes plus tard, un super héros vint délivrer le stade avec la plus belle action du match et de la saison. Notre romand, Etienne Froidevaux, prit Seger de vitesse, déboula sur l’aile gauche, feinta le tir, passa derrière la cage et glissa le puck au 2ème poteau, accomplissant le plus beau et le plus rapide Buebetrickli qu’on ait vu de mémoire de spectateur chauve au maillot SCB 35 Montandon (moi). Décidément, ce diable de no 20 est là au moments importants, lui qui avait marqué le but égalisateur à 1-1 lors du 7ème match de finale victorieuse contre Servette en 2010.

Un Bernois, ce n’est pas forcément celui qui a le plus de facilité à exprimer ses sentiments. Mais quand ça sort, surtout après 3 tiers de frustrations (si on remonte à jeudi) et que soudain 17’131 spectateurs sentent le titre, mon pauvre ami. Je souhaite à tout fan de vivre une fois dans sa vie une ambiance aussi indescriptible que celle de la fin du 2ème tiers: chants, ovations, cris ou huées collectifs suite aux occasions bernoises – à perdre la voix.
Cependant, comme au match II, la réaction de Zurich fut fulgurante au début du 3ème tiers. Les joueurs de la capitale n’arrivaient plus à sortir le puck de leur zone. Mais Buehrer, d’un arrêt magistral de la jambière droite, et Dame Chance (poteau de Baertschi) vinrent à la rescousse.

Les Bernois retrouvèrent leurs esprits avec un temps mort et à la 48e, Buebetrickli Man II, le retour. A nouveau, Froidevaux prit de vitesse la défense zurichoise en contournant la cage, mais cette fois-ci n’arriva pas à terminer son geste.  Heureusement, son compagnon de ligne Scherwey traînait seul devant le but et put conclure dans l’euphorie générale. Embrasser ou serrer la main à des Suisses-Totos autour de soi qu’on ne connaît ni d’Adam, ni d’Eve, c’est une façon comme une autre de lutter contre le Roestigraben.
La fin de match mit en évidence la faiblesse du power-play de Zurich, et Ruethemann, servi par Gardner, scella le score final d’une déviation magnifique dans la lucarne, le même geste que Deruns avait raté 57 minutes plus tôt. Et la boucle était bouclée.
Pas tout-à-fait. Après une charge appuyée mais correcte de Déruns, ce dernier, récemment commotionné et portant encore sa visière jaune, fut projeté violemment par derrière dans la bande par Stoffel. Hartley et ses boys envoyaient un signal clair en préparation de l’acte IV à Zurich. Mais, tu crois quoi, lui ? Johann Morant, défenseur réputé pour ses compétences en arts martiaux, fit sa première (et dernière ?) apparition sur la glace de la série et à 6 secondes s’en prit au pauvre Buehler qui passait par là, écopant d’une pénalité de match. Bref, une scène digne de la NHL, où selon les principes du bon vieux "old time hockey", on se bat pour ses camarades, surtout si un joueur déjà blessé est ciblé par l’autre équipe.

En l’absence de son fer-de-lance Dumont, c’est donc le 4ème bloc qui cette fois a fait la différence. Le SCB possède clairement une équipe plus complète que le ZSC et reprend l’avantage avec cette victoire largement méritée. Au vu des trois premiers matchs, elle est l’équipe à battre, d’autant plus que l’avantage de la glace paraît de plus en plus déterminant.
Mais tout reste à faire pour Berne, en particulier un break à Zurich. Au vu de la fin du match, on peut s’attendre à un jeu plus du dur lundi et les Lions ont démontré, très sporadiquement certes, qu’ils peuvent mettre le turbo. Et un Lion, c’est quand il est blessé qu’il est le plus dangereux.

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Berne – Zurich Lions 3-0 (0-0 1-0 2-0)

PostFinance Arena, 17’131 spectateurs (guichets fermés).
Arbitres : MM. Reiber, Stricker; Arm, Küng
Buts : 30e Froidevaux 1-0. 49e Scherwey (Froidevaux, Deruns) 2-0. 57e Rüthemann (Gardner, Kinrade) 3-0
Pénalités : 3 x 2′, 1 x 5′ (Morant) + pénalité de match (Morant) contre Berne; 3 x 2′, 1 x 10′ (Stoffel) contre Zurich Lions
Berne : Buehrer; Hoehener, Furrer; Roche, B.Gerber; Kinrade, Haenni; Morant; P. Gerber, Ritchie, Vermin; Reichert, Gardner, Vigier; Neuenschwander, Pluess, Ruethemann; Déruns, Froidevaux, Scherwey; Bertschy.
Zurich Lions : Flueeler; McCarthy, Seger; Stoffel, Schnyder; Blindenbacher, GeeringM Gobbi; Down, Ambuehl, Tambellini; Baertschi, Cunti, Kenins; Bastl, Pittis, Monnet; Baltisberger, Schaeppi, Buehler; Ziegler
Notes : Berne sans Jobin (malade), Dumont, Loetscher (blessés), Kwiatkowski surnuméraire. Zurich sans Camperchioli blessé. Kolnik, Murphy surnuméraires.
Série (best of 7) : 2-1

Écrit par Andy Tschander

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15 Commentaires

  1. Pour l’ambiance, tu peux changer de club! Tu vivras peut-être moins de finale et de titres, mais des moments de communion totale du public avec son équipe, tu en vivras plus souvent! ABE

  2. @Lars Leuenberger
    C’est pour quelle équipe qu’il faut changer, Gottéron? Dans ce cas, quand tu écris « tu vivras moins de titres », je suppose que c’est un euphémisme, parce que ce que tu aurais dû écrire, c’est « pas de titres du tout »!!!

    Je trouve assez pathétique le comportement de Bob Hartley à l’issue de ce match! Voilà un entraîneur qui depuis quelques semaines nous est présenté comme un génie, comme le représentant le plus pur du hockey canadien, ancien vainqueur de la Coupe Stanley, qui vient donner des leçons de morale à gauche et à droite, et qui vient pleurer devant les journalistes parce que Morant a astiqué l’un de ses joueurs!!! C’est ça le hockey canadien?????
    1. C’est lui qui déclenche une polémique en citant le contrat qu’aurait signé Kwiatkowski à Fribourg devant les journalistes. Les Bernois n’en ont jamais parlé et les amis journalistes zürichois du ZSC et de Bob Hartley en ont profité pour lancer une polémique à deux balles…
    2. C’est lui rappelle sans arrêt à ces mêmes amis journalistes la charge de Morant il y a 9 mois en match de préparation contre Seger… nouvelle polémique et je suppose qu’à force de lire le Blick ou le 20 Minuten, le juge Steinmann a décidé de sanctionner Morant au-delà de toute raison!
    3. Avant de se plaindre de Morant, il aurait mieux fait de parler de son propore joueur, Stoffel, qui agresse Deruns deux minutes avant!

    En conclusion, ces méga-caïds de la NHL, prônant le vrai hockey viril avec de vrais hommes, se comportent comme des Caliméros sitôt qu’ils rencontrent quelques problèmes… Triste et pathétique….

  3. Pour ce qui est des supporters, la remarque de Lars Leueuberger est assez étrange! Je pars du principe que cet intervenant soutient une équipe romande, malgré son pseudo, Gottéron probablement, puisque LL a joué à Fribourg!

    Que cela soit à Fribourg, à Lausanne ou à Genève, le public est le même: quand l’équipe gagne, il y a effectivement une ambiance extraordinaire, mais quand cela se passe moins bien, c’est un silence de cathédrale! Par ailleurs, les kops de ces équipes devraient mettre autnt d’énergie à encourager leur propre équipe qu’à huer l’adversaire!

  4. En parlant de silence de cathédrale… Il faut arrêter de s’extasier sur l’ambiance à la BernArena, cette patinoire est muette le 80% du temps en saison régulière, se manifestant uniquement lorsque le scb marque un but.

  5. bon s’il y a pas de l’ambiance a la Berna Arena pendant une finale, alors quand? la chose qui me frappe le plus soit pour le public bernois soit pour celui des lions et qu’ils sont jamais présent quand leur équipe a besoin, il se reveillent toujours en attendant de reçevoir un input de leur équipe. par contre je trouve qu’on assiste a un beau spectacle.

  6. A Berne, il est vrai qu’en saison régulière, c’est plus calme. Mais ils sont q meme le double de ceux à d’autres patinoire. Et en play offs, bern c’est la plus belle patinoire du monde. Et qud ca va mal, le public est la, contrairement à d’autres, comme zurich aujourd hui.. Et fêter un titre, c’est génial, mais ca, vous pouvez pas le savoir bande de rigolos. Et beaucoup de romands l’ont compris, puiqu’ils y vont aussi. HOP SCB ! Et quelle super équipe cette année, encore une fois.

  7. @maurizio

    Jamais la quand l equipe a besoin ? Les Bernois avaient une moyenne de plus 11000, quand ils étaient en ligue B il ya 25 ans. Il n’y a pas d’autre équipe en CH qui peut en dire autant.

  8. @Ours

    Chieu c beau…et surtout 16’000 de moyenne en 2004/2005 après le titre alors que Bern était à 1pt de terminer en play-out…faudrait penser par ramener sa fraise autrement que par jalousie.

    Le public bernois est très exigeant. J’y ai l’abo depuis bientôt 10 ans. Effectivement, en saison c un peu le calme plat…en même temps gagner contre Ambri ou Rappi (sans leur manquer de respect au vu de leur budget, fans, moyens,…) c’est pas très sexy. Par contre pour ceux qui prennent la peine de venir en play-off c’est de l’eau et du vin…mais évidemment juger derrière la TV est inutile (déjà le son ne retranscrit absolument pas le vrai son de la pait).

    Ensuite évidemment les places assises énervent bcp de monde pour son manque de participation…mais quand elles s’y mettent vraiment, les oreilles sifflent…

  9. Pour ce qui est de l’altércation impliquant Morant : j’entends déjà les gens venir et dire que c’est inadmissible ce genre de geste mais outre la charge sur Déruns, le choix de Morant de castagner Bühler n’est pris qu’aèrès avoir reçu un coupe de coude sur la même action de ce même Bühler bien après que le puck soit déjà loin…de plus Bühler (tjrs lui) a pris l’habitude cette série de jouer au dirty player à chaque présence sur la glace (ex: le coude de coude, la charge dans le dos sur Roche à la sirène finale que j’ai vu venir à des km, ou une autre cross-check dans le dos après la sirène lors du match No. 1). Bref il le méritait amplement sa (ses) mine(s)…

    Au fait tlm dit que Morant a été envoyé rien que pour ce geste : on l’a vu ce n’est pas le cas car Bühler tente de le commotioner 5sec plus tôt et 2. je l’ai vu entrer 3min avant pour son 1er shift…si jamais…

  10. Pas grand chose à rajouter sur Morant…. Les Bernois ne font que répondre à l’attaque de Stoffel sur Deruns, et Hartliméro doit maintenant arrêter son cirque… Le généralissime zürichois sait très bien qu’avec une faute pareille, en NHL, Stoffel aurait été pulvérisé…

  11. Ouais disons que Morant a été sévèrement traité par Mr. Steinmann, qui a été fidèle a sa réputation et a encore pris une décision à la con… Mais pour moi Morant est pas tout blanc non plus au moment de l’action avec Bühler.
    A mon avis:
    Bühler veut juste lui dire « on se revoit bientôt mon coco » et Morant, qui le voit arriver, a peur, ou alors il sait pas encaisser une charge…curieux à ce niveau de jeu… Donc Morant se RETOURNE et se baisse au dernier moment, présentant donc son dos à Bühler et face à la bande (position peu, mais alors très peu recommandée…). Bühler a pas le temps de l’éviter et a le choix soit d’envoyer Morant à l’hôpital (rien de plus facile à ce moment-là), soit tenter d’amortir comme il peut la charge, ce qu’il fait, et perd donc l’équilibre de manière peu glorieuse.
    Ensuite Morant encore tout paniqué commence à lui imprimer la marque de ses gant sur la face…

    Donc à mon avis, même si la suspension est bien vache et peu compréhensible (1 match à la limite… Mais c’est déjà beaucoup, surtout en play off où ce genre de scène est monnaie courante), Morant a été bien con sur ce coup car il se met tout seul dans la daube. C’est lui le responsable. Donc il le mérite en quelque sorte. Si il avait « accepté » le check (continuer tout droit, aller le long de la bande et serrer les dents), il aurait vraisemblablement eu mal (Bühler venait fort), mais aurait pas risqué la commotion (au moins) comme il l’a fait…

  12. Eh les bernoises, ça va les pleureuses ?

    P’tain, on est sur un site satirico-ironico-humoristique ou quoi ? On a l’impression de lire le Berner Tagblatt. Andy, si tu allais écrire tes articles masturbatoires sur le site des BG, ça nous ferait des vacances.

    A quand un article décalé sur cette série et pas un simple compte-rendu (partial en plus) ?

  13. A part ça, et pour couper court aux remarques qui ne vont pas manquer. Je n’ai pas d’avis sur cette série vu que je n’ai vu qu’un match et que je me fous complètement de qui sera champion. Vivement septembre

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