2ème pays : la Grèce

Championne d’Europe à la surprise générale en 2004, la Grèce est le deuxième pays à passer sous la loupe. Deux rédacteurs s’entredéchirent pour présenter l’une des équipes les moins attractives du tournoi, qui devrait passer le milieu de terrain entre 0 et 5 fois en 270 minutes, avant de rentrer la tête basse dans son pays plein de dettes.

Pourquoi la Grèce ?

Ben tout simplement parce que la Grèce n’a plus beaucoup d’amis depuis que Tata Angela a décidé de les serrer par le collet pour leur faire régurgiter moussaka et souvlakis, voire quelques Drachmes si entente. Car vous devez vous en douter, l’Euro 2012 ne pouvait pas arriver assez tôt pour réjouir des Hellènes aussi déprimés qu’un promoteur immobilier valaisan. Et moi, je les aime les Grecs (enfin soyons clair, les Grecques) parce que d’une part ils ont inventé mon sport favori, le marathon, et d’autre part parce que l’un de mes amis d’études est hellénique, enfin il l’était, vu qu’il a récemment renoncé à sa nationalité pour prendre l’anglaise (triste signe des temps…).

Je serai peut-être le dernier irréductible, mais j’avoue aimer le football grec de part sa méthodique simplicité et son exubérance bien valaisanne du côté des gradins. Car chauffés à bloc par le Dieu Hélios durant la journée, les Dyonisos boys sont réputés pour débouler au stade le soir venu pour mieux irradier leurs joueurs d’encouragements homériques et encenser l’adversaire d’insultes «pyrotechniques». Bref, une ambiance de la Pontaise mais à l’envers, et vu que la Fédération locale est tellement fauchée…ben les amendes de l’UEFA, elle s’assied dessus comme Midas sur son vieil âne.

Pourquoi pas la Grèce ?

La Grèce est le pays qui a fait chier toute l’Europe en 2004. Vous vous souvenez probablement (ou pas) de Katsouranis, Dellas ou Charisteas. Cette bande de bras cassés qui a réussi à remporter scandaleusement l’Euro à cause d’une adversité à la fois naïve et limitée. Gagner ses matchs 1-0 à la nonantième ou en prolongations, ça ne fait rêver personne. Avec un peu d’inspiration et ses mesures d’austérité actuelles, le gouvernement grec pourrait renoncer à envoyer ses protégés en Pologne par mesure d’économie, ça nous éviterait trois matchs somnifères.

Fais-nous rêver avec un souvenir du foot Grec !

Comment aurais-tu pu oublier, cher lecteur, que la Grèce fut la quintessence du foot européen en 2004 après sa victoire 1-0 en finale contre les rôtisseurs de sardines ? Ah qu’on en a rigolé des larmes de CR7, de la chevelure défaite de Fernando Couto et des burlesques plongeons de Deco au terme de cet immense dégonflage de melon lusitanien. En ce soir de juillet 2004, l’équipe grecque inventa un nouveau football dont ses propres politiciens auraient dû s’inspirer. Basé sur une rigueur sibérienne, relayé par une incroyable application technique et imbibé par une solidarité extrême sur la pelouse, le football grec emballa toute l’Europe et remplit les poches des parieurs fous qui misèrent sur ces Zeus du foot à 150 contre 1.

A l’Euro 2004, c’est en se basant sur une défense de zone infranchissable emmenée par grand-père Nikopolidis au goal et le grand Dellas (fils spirituel de Sue Hellène ?) que leurs compères Zagorakis et Bassinas orchestrèrent un football d’une rare intelligence tactique en bouchant les espaces de manière déconcertante avant de porter l’estocade au bon moment. En plus, en attaque les héritiers de Platon n’avaient pas de Derdiyok pour se mélanger les baguettes devant les goals ; au contraire, ils pouvaient compter sur la technique raffinée de Vryzas et l’élégance de ce grand pin de Charisteas, qui par la suite enterra sa carrière en trois mois sur le Pont d’Avignon. Une vraie tragédie… grecque.

Fais-nous rire avec un souvenir du foot grec !

La défense du trophée durement acquis en 2004 n’a été qu’une misérable tentative rapidement avortée. Arrivés en Suisse et Autriche avec la même mentalité qu’au Portugal, les Grecs se sont vautrés d’entrée face à la terrible Suède. Puis les défaites se sont enchainées face à la Russie et l’Espagne. Un champion en titre éliminé dès le premier tour sans avoir marqué un seul point, ça fait tache non ? Soulignons que l’imposteur avait été démasqué deux ans auparavant lorsqu’il avait été incapable de se qualifier pour la Coupe du Monde allemande…

Pourquoi la Grèce va être championne d’Europe ?

Bon, en raclant bien les fonds de tiroirs :
•    Parce que la Nati grecque ne perd pas souvent et au foot, ça peut aider ! Après 10 matchs consécutifs sans défaite, il n’y a que les faillis du FC Servette qui viendront évidement se vanter d’avoir fait mieux qu’eux.
•    Parce qu’après Montpellier, Porto et Dortmund, c’est encore le tour d’une petite équipe de s’imposer en Europe !
•    Pour montrer aux politiciens grecs comment construire une coalition gagnante avec une bonne équipe de bout de bois.
•    Parce que j’ai abusé du muscat de Samos en plein soleil.

Pourquoi la Grèce va se vautrer lamentablement au 1er tour ?

L’imposture a été démasquée en 2008 et le vaudeville proposé par les bouffeurs de moussaka ne fait, depuis 2004, rire plus personne. De plus, le «magicien Rehhagel», dont le tour principal consistait à aligner un gardien, 9 joueurs à vocation défensive et un contre-attaquant, ne sera plus sur le banc des Impostidis.

Comment la Grèce va être championne d’Europe ?

Les Grecs sortiront assez facilement en tête du groupe A de cette Euro 2012 vu qu’ils n’auront pas la pression de leur public. En effet, à ce jour  seulement 60% des tickets alloués à la Fédération grecque ont été achetés par les tondus du Péloponnèse. Par contre, je vois bien les Polonais et Russes rester tétanisés en respirant l’haleine fétide de leurs supporters imbibés de vodka frelatée aux patates biélorusses. Et ce n’est sûrement pas la Croatie balayée 2-0 en qualification qui barrera la route de la finale aux hommes de Fernando Santos.
Dès lors, il suffira de battre le Portugal en quart (quelqu’un finira bien par casser la jambe de Ronaldo tôt ou tard) et de renvoyer les joueurs espagnols contrôler leurs épargne dilapidée dans les banques ibériques en faillite…et le tour sera joué pour rencontrer la Mannschaft en finale. Et là paradoxalement, le discours de rigueur pourrait bien être prononcé par les joueurs Grecs. Quelle revanche ça serait de les voir ramener le trophée européen au Pirée, surtout pour le revendre de suite sur eBay pour couvrir les frais du bus les ramenant de Kiev !

Comment la Grèce va se vautrer lamentablement au 1er tour ?

Avec une entrée en scène face à l’un des pays hôtes, la Grèce tentera de rééditer son exploit réalisé d’entrée face au Portugal en 2004. Mais transcendée par le public de Varsovie, l’épique Pologne déjouera les plans grecs. Par la suite, l’équipe la plus endettée du tournoi sera défaite par la surprise tchèque et se contentera d’un misérable match nul arraché à la 93ème face aux ogres russes. Insuffisant  pour espérer poursuivre la compétition.

Les forces de la Grèce ?

Comme on le sait, les Grecs ne supportent pas l’austérité…sauf en football ! La grande force des Hellènes, c’est l’imperméabilité de leur défense. Avec juste cinq buts encaissés en dix matchs lors des éliminatoires et ce, en écopant d’une kyrielle de cartons jaunes, les potes de la paire défensive Papadopoulos-Papastathopoulos (en grec Papa = fauchage et Poulos : garanti) ont fait mieux que l’Italie ou l’Allemagne, pays pourtant peu réputés pour des opérations portes ouvertes dans leurs seize mètres.

Ce qui est plus surprenant, c’est que leur entraîneur Fernando Santos n’a pas pour habitude de parquer la traditionnelle galère hellénique devant le but du gardien Tzorvas. Il est plutôt partisan d’un généreux «4-3-3», construit méthodiquement en appliquant des triangulations pythagoriques et en poussant ses joueurs, tel l’Archimède portugais, sur les flancs de la défense qu’ils ont savamment disséquée durant tout le match.

Décidément, les Grecs sont de tout fins calculateurs (!) et certaines équipes pourraient être lamentablement recalées lors de ces épreuves footballistiques.

Les faiblesses de la Grèce ?

Je serais tenté de répondre que son économie est la principale faiblesse mais elle ne sera probablement pas prise en compte durant ce tournoi. Sinon je citerai sa défense qui n’est pas aussi solide que d’antan, son milieu sans aucune créativité, ses attaquants aussi maladroits que Gignac et Saborio rassemblés et son gardien totalement perméable. La Grèce n’a rien pour elle au niveau footballistique et elle devrait le faire savoir assez rapidement au reste de l’Europe. Pour éviter toute humiliation, la Grèce peut toujours essayer de se faire gicler de l’Union européenne avant le tournoi, ceci pourrait résulter en une interdiction aléatoire de participer à la compétition et ainsi éviter une lamentable sortie au premier tour. Enfin… je dis ça je dis rien !

Quels joueurs grecs vont illuminer l’Euro ?

Ils ne se pressent pas au portillon mais peut-être que le jeune ailier du Panathinaïkós, Sotiris Ninis, pourrait briller la moindre, lui dont le sélectionneur Santos ne cesse de faire les louanges à cause de sa versatilité pied gauche / pied droit. Apparemment, les deux ânons du Bayern, Ribéry et Robben, en sont respectivement fort jaloux.

Sinon, c’est plutôt du côté de la défense qu’on pourra observer le savoir-faire grec en matière foot. Le sociétaire du Schalke 04, Kyriakos Papadopoulos, représente un fin spécimen hellénique grâce à son excellent sens du placement et une maturité assez intéressante pour un joueur de 19 ans seulement.

Sans quoi, pour se marrer la moindre, il faudra être attentif à Sokratis Papastathopoulos. On se réjouit d’entendre la sommité Yannick Paratte prononcer le nom du joueur en direct et de prendre une brossée de Massimo à la sortie du studio.

Quels joueurs grecs vont faire rire l’Europe ?

Je dirais que la Grèce ne possède aucun joueur se démarquant particulièrement des autres en termes d’incompétence. C’est plutôt l’alliage de ses joueurs qui permet de se gausser de manière constante. Sinon il vous reste toujours leurs noms de famille pour une moquerie simple et rapide.

Ton gage si la Grèce sort au 1er tour ?

Je peux bien promettre de cuisiner une succulente Pastitsada Vassiliki pour la rédac de CartonRouge.ch, mais comme tout Grec qui se respecte, je vous laisserai le soin de trouver un bon Allemand pour remplir cette obligation à ma place !

Ton gage si la Grèce est championne d’Europe ?

Si la Grèce remporte à nouveau le championnat d’Europe, je m’engage à acheter un drapeau grec, couvrir mes parties avec celui-ci et uniquement celui-ci et aller à l’ambassade grecque à Londres pour une photo avec un représentant diplomatique.

A propos Paul Carruzzo 207 Articles
Elle est pas un peu belle notre Nati et tout le bonheur qu’elle nous amène ? Alors, Rickli et compagnie, si vous ne vibrez pas devant cette équipe, vous n’êtes pas non plus monstrement obligés de regarder. Profitez d’un bon match de hornus et foutez la paix à nos joueurs, qui comme vous, ont un joli passeport rouge à croix blanche.

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6 Commentaires

  1. Le plus beau dans tout ça, c’est qu’il y aura au moins un des gages des détracteurs de pays (= gage bien culotté) qui sera effectué.

    Et on en voudra la preuve les mecs!!!!

  2. Pour le gage, j’ai trouvé un beau drapeau.

    Bonne chance

    [url=http://www.strsupplies.com/images/flag.jpg]drapeau grec[/url]

  3.  »Un champion en titre éliminé dès le premier tour sans avoir marqué un seul point, ça fait tache non ? »

    Héhé comme à la Coupe du monde 2002 le champion en titre avait été éliminé au premier tour, avec un point mais ZERO but !

    C’était qui déjà 🙂

  4. Brillantissime les gars, continuez !

    La méga-surprise de 2004 n’arrive qu’une fois par siècle, les grecs rentreront bredouilles au Pirée.

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