La révolution verte ?

Après une édition 2012 en demi-teinte marquée par l’élimination précoce de Wawrinka, des affiches de moyenne facture et une affluence mitigée, l’Open de Gstaad prépare une révolution : le tournoi pourrait se jouer sur gazon, entre Roland Garros et Wimbledon, dès 2015 ! Une idée rafraichissante et intelligente.

Toujours avide de reportages au coeur du sport, CartonRouge.ch était à Gstaad la semaine dernière, vendredi pour être précis. En quelques points, voici des impressions, anecdotes et rumeurs ramenées de l’Oberland bernois.

Un double bye pour Stan en 2014 ?

On avait décidé de monter vendredi dans l’espoir de voir jouer Stanislas Wawrinka en quart de finale. «Les demi-finales c’est optimiste, alors on tente les quarts, ça devrait le faire», s’était-on dit naïvement. Mal nous en a pris puisque le Vaudois s’est fait (une nouvelle fois) sortir sans gloire en huitième de finale après avoir bénéficié d’un bye au premier tour. La déception est immense pour le champion olympique de double à Pékin, qui n’arrive décidément pas à briller sur ses terres depuis son joli parcours de 2005, où il avait perdu en finale contre Gaston Gaudio. Depuis, le joueur du Stade-Lausanne enchaîne contre-performances et défaites mortifiantes sur les hauteurs bernoises, comme s’il se mettait trop de pression. Interrogés sur le sujet, les organisateurs ont refusé de jeter la pierre au Vaudois. Gageons toutefois que Wawrinka coûte très cher à la minute, selon ce que l’on a pu savoir sur sa prime d’engagement. Allez Stan, on compte sur toi pour relever la tête aux JO !
Du coup, le «Top Spiel» de vendredi mettait aux prises Janko Tipsarevic, ATP 8 et tête de no1, à Jan Hernych, inconnu au bataillon. Terminé sous la pluie devant une assistance confidentielle, ce match a logiquement souri au Serbe qui a réussi l’exploit de gagner un jeu en claquant 4 aces de suite. Ce fut le seul moment d’émotion de ce quart de finale, c’est dire. Plus tôt dans la journée, Bellucci et Dimitrov avaient passé le cap sans problème devant 185 spectateurs en extase. Le match le plus intéressant et le plus disputé fut celui entre le revenant Paul-Henri Mathieu et le fantasque Ernests Gulbis (4-6 6-1 6-4). Marc Rosset (le vrai) nous avait déclaré à son propos : «Tu prends Ivanisevic, Safin et Rosset, tu mets le tout dans un shaker, tu secoues et ça te donne Gulbis ! Lui, c’est notre génie, notre idole à tous. (…) C’est un personnage, un champion du monde. Quand je fais des soirées avec lui à Genève, ce n’est pas triste…» Tu avais raison Marc, le Gulbis est un phénomène ! Et on ne l’a vu que sur un court…

Le cadre et l’ambiance

Situé à l’entrée du village, le complexe a de la gueule et le cadre est superbe, avec ces chalets en bois et ce paysage montagneux en arrière-plan, sans oublier les «sky loges» qui nous rappellent que Grand Chelem Management sait bien faire les choses (enfin, sauf quelques transferts au LS… mais c’est un autre sujet). Bref, une journée à Gstaad vaut le détour, les stewarts sont souriants, la Corona est délicieuse et la saucisse est moins infecte qu’à la Pontaise. Tout juste a-t-on regretté le manque d’ambiance dans les tribunes. Mais voilà, sans un ressortant helvétique en quart de finale, on ne s’attendait pas non plus à une ambiance de Coupe Davis.  

La phrase du jour

«Ce qui est bien à Gstaad, c’est que tu peux lâcher un pet à tout moment, les gens croient que c’est l’air de la montagne.»

Thomaz Bellucci, logiquement

La victoire finale est revenue à Thomaz Bellucci (6-7 6-4 6-2). Déjà lauréat ici en 2009, le Brésilien n’est pas le vainqueur le plus sexy, même si son nom de famille fait penser à l’une des plus belles femmes du monde. Toutefois, force est de constater que le grand gaucher a totalement mérité sa victoire, obtenue après une finale d’excellente qualité par moments. Mais pour tout te dire, je n’ai suivi que quelques jeux de ladite finale, et ne vais donc pas faire une grande analyse sur son second sacre dans la station chère à Johnny Hallyday.

Avec Federer en 2015 ?

L’Open de Gstaad n’a pas de pétrole, mais des idées ! Ainsi donc, les organisateurs souhaitent proposer le tournoi sur gazon dès la saison 2015. «Par ces changements, nous voulons revaloriser le tournoi en le dotant d’une affiche encore plus prestigieuse. Un tournoi de préparation à Wimbledon intéresserait évidemment tous les prétendants au titre à Londres et aurait une toute autre importance qu’un tournoi sur terre battue juste avant le début de la saison sur les revêtements en dur», a déclaré le directeur Jean-François Collet.  
Pour un tournoi qui est surnommé le «Wimbledon des Alpes» et qui, si l’on suit la logique, sera baptisé le «Roland Garros des Alpes» dès qu’il se disputera sur gazon, ce changement semble intelligent à plus d’un égard. Tout d’abord il permettra à de nombreux joueurs, dont Roger Federer, de lancer parfaitement leur saison sur gazon ; ensuite il donnera une touche originale à ce tournoi déjà pas comme les autres ; enfin, il permettra à des attaquants de s’imposer dans l’Oberland bernois, et aux spectacteurs de voir d’autres affiches en finale que les Granollers – Verdasco, Bellucci – Beck ou autres Almagro – Gasquet… En tout cas, on se réjouit de ce changement. Et qui sait, lors d’un éventuel quart de finale de Coupe Davis en Suisse, Gstaad pourrait être l’alternative idéale, surtout si nos adversaires sont des Espagnols ou Sud-Américains. Mais on n’y est pas encore…      

La folle rumeur

Rafael Nadal a donc déclaré forfait pour les Jeux Olympiques de Londres pour – officiellement – «une blessure au genou». Selon certaines sources bien informées, l’Espagnol aurait été attrapé pour dopage et serait couvert par la Fédération espagnole qui veut à tout prix éviter un scandale planétaire… Info, intox ? On ne le saura certainement jamais, mais le doute plane et la rumeur circulait à Gstaad…