Le duel des géants

Avec des affluences dépassant allégrement les 40’000 spectateurs par match, et même les 50’000 pour le premier nommé, le Hertha Berlin, le 1. FC Köln et le 1. FC Kaiserslautern figuraient dans le cercle des 25 clubs les plus populaires d’Europe en 2011-2012. Et pourtant, tous trois vont devoir repartir en Zweite Liga et batailler pour retrouver l’élite. Sans garantie de succès.

Munich 1860

L’Allemagne n’est ni la France ni l’Espagne : outre-Rhin, les notions de tradition, d’histoire et d’amour du maillot comptent encore et il ne suffit pas d’aligner les millions pour faire n’importe quoi avec un club. L’investisseur jordanien Hasan Ismaik, qui a promis de faire de 1860 un nouveau Barça ou un nouveau Bayern, s’en rend compte, lui dont les folles ambitions sont freinées par les sociétaires historiques du club, auxquels les règlements garantissent la majorité. Officiellement, l’objectif reste la Bundesliga d’ici trois ans (les fans du LHC, à qui l’on fait cette promesse depuis six ans, apprécieront…) et le deuxième club munichois est souvent présenté parmi les favoris de la prochaine Zweite Liga. Toutefois, les Löwen ont perdu leurs deux meilleurs buteurs de la saison dernière, le prodige Kevin Volland (de retour de prêt à Hoffenheim) et le milieu offensif Stefan Aigner (Francfort). Et les arrivées ne semblent pas franchement à la hauteur des ambitions : certes, les frappes de Stoppelkamp (ex-Hanovre) à mi terrain vont être intéressantes mais les autres renforts sont autant d’inconnues, le Polonais Wojtkowiak, le Grec Makos, le Croate Tomasov et surtout l’Argentin au parcours improbable Ismael Blanco, censé faire oublier le duo Aigner-Volland aux côtés de l’éternel Benny Lauth. A moins que les nouveaux renforts s’affirment comme des joueurs dominants en Zweite Liga, la promotion s’annonce compliquée.
 
Pronostic : 8e.

FC St. Pauli

St. Pauli peut nourrir pas mal de regrets d’avoir manqué une troisième place, synonyme de barrage contre le Hertha Berlin, qui lui tendait les bras en mai dernier. Du coup, le contingent des Kiezkicker a subi pas mal de changements durant l’été. Avec les départs de Naki, Takyi, Morena, Hennings et, plus embêtant, Kruse (meilleur buteur la saison dernière), la page de la promotion de 2010 est tournée. C’est une équipe fortement renouvelée qui va tenter un nouveau retour dans l’élite. Défensivement, Pauli tient la route avec le retour de blessure et le transfert définitif du Péruvien Zambrano et les arrivées du solide Mohr et du double champion d’Allemagne en titre Kringe (si, si, il a joué un match). En revanche, le secteur offensif apparaît trop limite pour jouer vraiment l’ascension : les anciens Ebbers et Saglik restent sur une saison mitigée alors que les espoirs de Brême et Dortmund Thy et Ginczek ont encore tout à prouver (surtout le second nommé qui sort d’une saison médiocre à Bochum). Si St. Pauli va sans doute jouer les premiers rôles, il risque de lui manquer un ou deux joueurs capables de faire la différence dans les matchs décisifs pour accrocher le trio de tête.
Pronostic : 7e

1. FC Union Berlin

Lorsqu’il a débarqué à la surprise générale en Zweite Liga en 2009, on pensait qu’Union Berlin aurait de la peine à s’y établir durablement. Et pourtant, malgré des moyens modestes, Eisern Union a tranquillement fait son trou dans la catégorie, assurant sans problème son maintien année après année. En misant sur la continuité, le club des cheminots de Berlin-Est paraît en mesure de confirmer la belle septième place de l’an dernier : presque pas de départs, quelques arrivées intéressantes, comme le défenseur Kopplin ou l’attaquant Nemec (promu en 2010 avec Kaiserslautern), l’ancien Lausannois Silvio qui peut faire mieux que la saison dernière et l’ambiance toujours très particulière de l’Alte Försterei, le stade construit et financé par les fans, Union Berlin a vraiment de quoi jouer les trouble-fêtes. Avec, en objectif suprême, l’ambition de faire aussi bien, voire mieux qu’il y a deux saisons dans les derbies contre le grand rival local Hertha Berlin (nul à l’Alte Försterei, victoire historique à l’Olympiastadion). 
Pronostic : 6e.

1. FC Köln

Köln a subi en mai dernier une relégation mortifiante qu’il avait largement les moyens d’éviter. Du coup, l’effectif a subi un dégraissage massif. Si le départ de l’idole Podolski était acté depuis longtemps, les Geissböcke ont également prié les Lanig, Novakovic, Riether, Geromel, Peszczko et compagnie d’aller voir ailleurs. Ce coup de balais était nécessaire, premièrement pour des raisons financières, deuxièmement parce qu’il y a trop de joueurs à Cologne qui n’ont pas eu un comportement digne d’un footballeur professionnel et n’ont pas fait honneur au maillot ces dernières saisons. Du coup, le FC va (enfin) miser sur la jeunesse, même si son meilleur espoir, Mitchell Weiser, s’en va au Bayern. Ainsi, dans les buts, Rensing, pourtant l’un des rares à avoir surnagé la saison passée, doit céder sa place à un gamin de 19 ans, Timo Horn, présenté comme le nouveau Bodo Illgner. Köln pourra également compter sur l’un des meilleurs milieux de terrain de la ligue. En revanche, derrière, malgré l’arrivée de Maroh (Nürnberg), cela risque d’être très limité, surtout au niveau de la relance. Et en attaque, le trio composé de l’espoir suédois Ishak, du Nord-Coréen Tese et du routinier Bröker (ex-Düsseldorf) paraît trop court pour viser le Wiederaufstieg immédiat. Mais la première mission de l’entraîneur Holger Stanislawski sera de créer un nouvel état d’esprit et de redonner motivation, discipline et amour du maillot à ses troupes. Histoire de calmer des supporters toujours très courroucés par la mascarade du printemps dernier.
Pronostic : 5e.

FC Ingolstadt 04

Lors de ses deux premières saisons en Zweite Liga, Ingolstadt a connu une entame de championnat catastrophique, un changement d’entraîneur, un recrutement massif en hiver puis une remontée spectaculaire au printemps pour assurer le maintien. Cette saison, le principal bailleur de fonds du club, Audi, veut éviter un tel scénario et a sorti son chéquier pour tenter de poursuivre sur la lancée de l’excellent deuxième tour de la saison dernière (5e sur le 2e tour). L’effectif est demeuré stable et reçoit quelques renforts comme les expérimentés Mijatovic (Hertha Berlin) et Eigler (Nuremberg), l’espoir da Costa (Leverkusen) ou l’ancien international autrichien Korkmaz. Les Schanzer pourront donc compter sur un effectif sans grande star mais avec beaucoup de joueurs qui ont déjà tâté de la division supérieure et qui sera sans doute difficile à bouger. Club un peu artificiel qui ne déplace pas les foules dans une Arena impersonnelle, Ingolstadt n’aurait a priori pas grand-chose à faire en Buli mais sait-on jamais : avec les promotions d’Augsburg et Fürth en Bundesliga et celle de Regensburg en Zweite Liga, le foot bavarois est à la fête depuis deux saisons. Enfin, sauf le Bayern…
Pronostic : 4e.

SG Dynamo Dresden

Alors qu’on lui promettait l’enfer la saison dernière, Dresde avait surpris en assurant facilement le maintien. Sur cette lancée, le Dynamo pourrait constituer la sensation du prochain championnat, même si personne ne l’attend. Mais le club est-allemand peut compter sur une très solide assise défensive autour du Français Brégerie ; d’ailleurs West Ham (battu 0-3) et surtout Manchester City (0-0, malgré un trio Yaya Touré-Aguero-Tevez) n’ont pas trouvé la parade en amical. A mi terrain, les inconnus français Anthony Losilla (Laval) et Idir Ouali (Le Mans) vont tenter d’apporter une touche technique à un secteur de jeu qui valait surtout par sa combativité la saison dernière. Devant, le Béninois Mickael Poté risque d’être un peu seul après le retour du Slovène Dedic à Bochum mais un ou deux renforts offensifs d’ici la fin du mercato pourraient faire de Dresde un outsider sérieux. Et puis, la moindre étincelle ne manquera pas d’enflammer le glücksgas stadion et son fabuleux public : l’an passé, le Dynamo a battu un record du monde en vendant 41’738 billets pour un match à … huis-clos dans un stade de …32’066 places ! Sanctionné d’un match sans spectateur pour les débordements de ses fans en Coupe à Dortmund, le Dynamo a quand même vendu les billets pour le match en question, qui ont tous trouvé preneur, y compris les places VIP à 2’000 euros ! En y ajoutant les abonnés, cela fait 41’738 spectateurs payants pour un 0-0 sans enjeu de fin de saison que personne n’a vu. Cela s’appelle l’engouement…
Pronostic : 3e.

1. FC Kaiserslautern

Kaiserslautern va devoir digérer une relégation subie après un printemps calamiteux. Pour se relancer, les Roten Teufel pourront s’appuyer sur une arrière-garde solide et rodée, malgré le départ du prometteur gardien Trapp : Sippel dans les buts, Abel, Rodnei, Yahia ou Simunek dans l’axe, Jessen, Dick et Bugera sur les côtés, c’est plus moins ce qui se fait de mieux en Zweite Liga cette saison. En revanche, en phase offensive, le nouvel entraîneur Franco Foda doit tout reconstruire mais ce n’est pas plus mal, tant ce secteur de jeu était misérable au 1. FCK la saison passée. Pour ce faire, le nouvel homme fort du Betzenberg va tenter de relancer quelques joueurs qui ont déçu jusque-là comme les Israéliens Vermouth et Schechter ou le Bulgare Micanski, va donner du temps de jeu aux jeunes Fortounis, Derstroff ou Wooten qui ont montré quelques bonnes dispositions en fin de saison dernière et s’est attaché les services de deux éléments d’expérience pour marquer des buts, le Suisse Albert Bunjaku qui va tenter de retrouver son meilleur niveau après une longue blessure, et le Camerounais Mohamadou Idrissou, déjà promu avec Duisburg, Freiburg et Eintracht Francfort. Ce n’est pas transcendant mais cela devrait suffire pour remonter directement si les Roten Teufel parviennent à tourner rapidement la page de la relégation.
Pronostic : 2e.

Hertha BSC Berlin

Le Hertha Berlin a subi sa deuxième relégation mortifiante en trois ans et pourtant le principal responsable de ces fiascos, le manager Michael Preetz, est toujours là. Le nouvel entraîneur Jos Luhukay, promu en 2008 avec Gladbach et en 2011 avec Augsburg, va donc devoir ramener l’Alte Dame dans l’élite malgré l’incompétence de son directeur sportif. A priori, et même si le Hertha a dû se débarrasser de quelques gros salaires (Raffael, Ottl, Lell, Ebert…), restrictions budgétaires obligent, le contingent permet d’envisager assez sereinement le Wiederaufstieg. L’ex-successeur de Kahn au Bayern Kraft dans les buts, les routiniers Hubnik et Franz dans la charnière centrale, Niemeyer, Kluge et Lustenberger au milieu, c’est rien que du très solide pour la catégorie. Et, même si l’un ou l’autre départ ne sont pas à exclure d’ici la fin du mercato, le secteur offensif est de loin le plus impressionnant de la ligue avec le Colombien Ramos, l’espoir Lasogga, l’ex-espoir du Bayern Wagner, le routinier Allagui (qui vaut une quinzaine de buts par saison en Zweite Liga) ou l’international israélien Sahar. Bref, il y a largement de quoi envisager un retour immédiat dans l’élite. Si Michael Preetz ne fait pas de siennes…
Pronostic : 1er.

Écrit par Julien Mouquin

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3 Commentaires

  1. EINTRACHT BRAUNSCHWEIG NUMMER I IM NIEDERSACHSEN ERSTE NUNDESLIGA AM ENDE DER SAISON EINTRACHT EINTRACHT EINTRACHT EINTRACHT DIE MACHT AUS NIEDERSACHSEN Voilà c’est dit bonne journée et bon 200 mètres ce soir……

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