La chute programmée

Sion s’incline face à Lausanne dans un soi-disant derby qui n’aura jamais atteint des sommets dans le jeu et encore moins en tribune. Résultat inexorable de la politique à court terme menée par CC, Sion récolte finalement ce qu’il sème depuis des années.

Dans le rétroviseur

Crettenand l’a mauvaise en interview… Sion n’a sur faire mieux que perdre face à une équipe lausannoise qui n’a rien de transcendant et qui semblait plus que prenable. En ce beau dimanche de mars, Roussey et sa bande étaient venus pour récolter un point, ils repartent avec trois unités.
Vite menés au score puis réduits à dix sur une décision très sèvère, les Sédunois ont ensuite resserré les rangs pour éviter la catastrophe tout en tentant vainement de sauver les meubles. Le mobilier aurait du être épargné si N’Djeng avait exploité le caviar de Léo à la 47ème minute. Le but grand ouvert, le gardien battu, le Camerounais a réussi à balancer le ballon dans les étoiles. Incompréhensible ?
Avec cette nouvelle contre-performance en championnat, Sion commence sérieusement à regarder dans le rétroviseur et pourrait bien y voir débouler des Zurichois en pleine bourre. Alors que la bande à Fournier-Schürmann-Decastel-Munoz- Gattuso pouvait légitimement viser le sommet du classement après la trêve, elle se retrouve complètement larguée 5 matchs plus tard. Surprenant ?

Qui sème le vent…

A force de faire n’importe quoi, il faut accepter de récolter des fruits pourris. Quand 5 pantins se succèdent en moins de 9 mois sur le même banc, que reste-t-il de notions basiques comme le respect, la valeur du travail ou la camaraderie ? Chaque licenciement est un recommencement, une déstabilisation des forces en présence, une blessure même pour certains qui avaient foi en leur mentor. Le processus qui permet de souder un groupe et de stabiliser son jeu sous la houlette d’un nouveau stratège prend du temps et la direction court après des résultats immédiats…
La défaite de cet après-midi est symptomatique du manque de continuité qui caractérise un club qui perd son âme aussi rapidement que ses chances de bien figurer au classement. Il y a pourtant eu du mieux en seconde mi-temps… Un Darraggi très inspiré, des envolées offensives qui auraient pu (dû) déboucher sur des buts, de l’engagement, enfin tout ce qui devrait caractériser une équipe de football moderne mais cela n’a pas suffi. Gattuso avait beau s’exciter sur le banc, il ne sera probablement qu’un numéro parmi les autres… L’échéance fixée par la ligue pour arrêter la mascarade du prête-papier devrait déboucher sur l’engagement d’un énième guignol qui bien malgré lui et son talent, ne devrait pas survivre au delà du mois de juin.
Sion a mal ce soir… Mal de voir ses valeurs bafouées par ses joueurs mais surtout par son président. Ce dernier n’a jamais remis en question ses propres principes, lançant perpétuellement la pierre aux différents acteurs de cette partie d’échec dont le seul vainqueur est la presse romande qui se délecte des frasques et autres sorties improbables du poète martignerain.
Il reste la Coupe pour sauver une saison définitivement foutue. A force de leur montrer le DVD du 12/12, les joueurs pourraient finir par croire que cette compétition a de la valeur pour les supporters valaisans ! Mais rien n’est tant sur…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

FC Sion – Lausanne-Sport 0-1 (0-1)

Tourbillon, 9300 spectateurs.
Arbitres : Graf; Zurbruegg, Sangiovanni; Huwiler.
But : 15e Malonga (0-1).
FC Sion : Vanins; Bühler, Dingsdag (76e Mrdja), Adailton, Vanczak; Basha, Fernandes; Darragi (90e Adao), Regazzoni (45e Crettenand); Ndjeng, Leo.
Lausanne-Sport : Debonnaire; Chahksi, Tall, Tall, Facchinetti (20e Kamber); Malonga, Sanogo, Martin, Khelifi; Tafer (76e Marazzi), Guié Guié (30e Roux).
Cartons jaunes : 27e Leo, 28e Sanogo, 31e Basha, 74e Roux, 80e Fernandes.
Carton rouge : 41e Basha (2ème carton jaune).
Notes : Sion sans Lafferty, Marques (blessés), Aislan (malade) et Margairaz (M21). Lausanne sans Gabri, Avanzini, Meoli, Sonnerat et Lavanchy (blessés).

Écrit par Ernest Shackleton

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