Davos a Thornton, Lausanne a Primeau

Les superstars de NHL débarquent en Suisse. Nash et Thornton à Davos, Spezza à Rapperswil (!), Couture à Genève… Et ce n’est pas fini. Mais une équipe s’est largement mise à l’abri et n’aura aucun besoin de faire appel à des renforts d’outre-Atlantique : le LHC, qui possède dans ses rangs ni plus ni moins que Josh Primeau.

Il était convoité par les plus grandes franchises. Son potentiel ne faisait aucun doute pour tout observateur un tant soit peu compétent, avec ce gabarit rappelant immanquablement celui de Joe Thornton. Le coup de maître du LHC a été de lui faire signer un contrat de trois ans. Car Josh Primeau est promis à une carrière exceptionnelle. Seul bémol : la durée passablement courte du contrat. C’était cependant le prix à payer, son agent espérant logiquement en faire rapidement son joueur fanion. Comment un tel joueur peut-il se contenter de la LNB? Arrivé en droite ligne des Canucks de Calgary, sa classe naturelle et son niveau de jeu largement au-dessus de la moyenne n’ont cependant pas pu pleinement s’exprimer lors de sa première saison à Lausanne, où tout allait beaucoup trop lentement pour lui. Mais de subtils ajustements et une volonté à toute épreuve lui permettent aujourd’hui de s’imposer et de faire l’unanimité dans le vestiaire et au-delà. Avec les blessures de Genoway et Setzinger, l’étranger du LHC… ce sera lui. Avec un immense avantage par rapport aux stars de NHL : Primeau est sûr de ne pas repartir à la fin du lock-out.

Joue-la comme Primeau

Les mauvaises langues étaient pourtant nombreuses cet été. «Les joueurs du LHC ont pris 3 kg en moyenne durant la préparation? Je parie que Primeau a pris 75 kg tout seul, et rien pour les autres!» pouvait-on entendre dans les travées de Malley. Et bien non. Au contraire même, vu que c’était aux autres joueurs de l’équipe de tenter de s’aligner sur son imposante carrure. C’est l’effort le plus accessible, car la technique de crosse hors du commun du Canado-Suisse restera pour beaucoup une chimère inatteignable.

Le LHC version 2012-2013 est sans conteste largement infuencé par le jeu de Primeau: tous les joueurs ont pour mission d’essayer d’imiter son jeu physique, viril et efficace. Le meilleur exemple étant ce match de samedi contre Langenthal, où chacun s’est mis à appuyer ses checks et à malmener physiquement les joueurs adverses. A l’image des jeunes Le Coultre, Mauron et Loeffel, qui n’ont pas ménagé leurs efforts.
D’un naturel modeste, il ne cherche surtout pas à tirer la couverture à lui et à courrir derrière les honneurs individuels. Il cherche au contraire à mettre en valeur ses coéquipiers. Et cela a marché, jusqu’à ce qu’un coup du sort prive les Lions de leur maître à jouer durant 10 minutes. Mais même sur le banc, le jeu qu’il a inspiré transperçait le début de brouillard de Malley. Ce samedi, il n’y avait décidément que les néophytes qui n’étaient pas sous le charme de ce travailleur de l’ombre qui éclate aujourd’hui en pleine lumière. Grâce à cette parfaite maîtrise du jeu, Ulmer et Conz n’ont ainsi eu «plus qu’à» transformer l’une des innombrables occasions que les Lausannois se sont logiquement procurées. Et le champion en titre bernois n’avait plus que ses yeux pour pleurer, incapable de réellement inquiéter Huet, auteur d’une prestation impeccable (premier blanchissage de la saison). Notamment lorsque Kelly est parti seul en direction de la cage vaudoise en fin de match.
Lausanne peut être serein. Car même si Primeau devait partir en NHL à la fin de son contrat, son héritage sera précieusement et durablement conservé à Malley, tel le «football total» de Cruyff pour le Barça. Les joueurs d’exception ne meurent jamais.
P. S. : le lecteur attentif se rappellera que j’ai parié une bière avec notre rédac’chef que Primeau serait aligné avec Setzinger et Genoway avant la fin de son bail à Malley…
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne – Langenthal 2-0 (0-0, 1-0, 1-0)

Malley, 4023 spectateurs.
Arbitres : Peer; Blatter, Schmid.
Buts : 39e M.Ulmer (Kamerzin, C.Loeffel) 1-0, 59e F.Conz (B.Antonietti, Chavaillaz).
Lausanne : Huet; Reist, Stalder, Kamerzin, Chavaillaz, J.Fischer, Leeger, Borlat, Fröhlicher; S.Fischer, Bürki, M.Ulmer, Primeau, F.Conz, Dostoinov, B.Antonietti, Le Coultre, Mauron, Setzinger, C.Loeffel.
Langenthal : Eichmann; Cadonau, M.Leuenberger, Y.Müller, M.Wolf, Guyaz, Rouiller; Kelly, Campbell, Tschannen, S.Moser, Lüssy, A.Lemm, Kämpf, Dommen, Carbis, Hobi, Bodemann, P.Meyer, Tuffet.
Notes : Lausanne sans Genoway, Augsburger, Helfenstein, Seydoux (blessés) et Berthon (avec Genève).

Écrit par Yves de St-Aÿ

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3 Commentaires

  1. C’est trop subtil pour moi cette fois… C’est de l’hironie ou pas ???

    Parce que Primeau version 12/13 s’est bien amélioré, me semble-t-il (sachant qu’il n’a que 21 ans et toute sa carrière devant lui) !

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